Après deux Battlefront construits principalement autour du multi, profiter d’un jeu Star Wars entièrement solo a de quoi raviver une flamme qu’on croyait éteinte, synonyme de promesse à venir : celle de pouvoir vivre à nouveau un titre centré sur un univers foisonnant ne demandant qu’à être exploré et pleinement utilisé. L’EA Play aura été le moyen de découvrir le titre de respawn (Titanfall, Apex Legends) à travers une longue séquence de gameplay de plus de 30 minutes, qui nous aura rassuré sur plusieurs points tout en nous faisant douter sur d’autres.
Notre vidéo-preview de Star Wars Jedi : Fallen Order
C’est après une première démo d’une quinzaine de minutes (visible ci-dessous) présentée au grand public, que nous avons eu l’occasion de la redécouvrir, enrichie d’un gros tronçon mais aussi et surtout de quelques petits plus liés au système de jeu ou bien encore d’une façon de combattre bien plus dynamique. Petit tour d’horizon d’une rencontre engoncée entre des influences marquées, quelque peu datées mais potentiellement à même de nous offrir une aventure intéressante.
Star Wars Jedi : Fallen Order, séquence de gampelay EA Play 2019
Entre un jeu couloirs…
Cette seconde démo de Fallen Order, se déroulant toujours après les trois premières heures de jeu, nous aura permis de voir une nouvelle introduction alors que Cal Kestis se trouvait dans une rivière sur Kashyyyk. Après quelques brasses dans une eau fort huileuse, il était alors question de séquence de plate-forme, assez lambda dans sa construction et renvoyant furieusement aux anciens Uncharted. Notre héros devait ainsi gravir un AT-AT en usant de la végétation luxuriante de la planète accrochée aux parois du gigantesque quadripode. Une fois pénétré à l’intérieur, Cal y prenait les commandes du véhicule à travers une phase de rail shooter où il était simplement question de tirer sur les Stormtroopers et autres éléments explosifs afin d’occasionner un beau foutoir dans la base impériale à investir.
Si dans l’absolu, cette introduction semblait respecter la charte Star Wars (gigantesque bataille sur fond d’explosions dans le lointain, quadripodes tombant lourdement au sol, soldats voltigeant sous l’effet de tirs de lasers), il n’en restait pas moins que le passage tenait davantage de l’attraction Star Tours que d’une séquence de gameplay à même d’exciter nos sens. Cette impression, renforcée par le positionnement du droïde BD-1 au premier plan essayant de faire baisser la jauge de surchauffe de nos canons, finissait de rentre le tout assez décevant, autant dans le fond que dans la forme. Cependant, une fois sur la terre ferme, Fallen Order se montrait déjà plus convaincant même si certaines mécaniques semblaient quelque peu surannées. Il faut en effet comprendre que si nous aurions aimé un jeu relativement ouvert, cette présentation nous aura plutôt calmé, la progression se voulant fort dirigiste, autant dans ses niveaux couloirs que dans la façon de s’y promener. Pour autant, on sent déjà un certain côté Metroidvania qui nous permettra de revenir sur d’anciennes planètes visitées en se rendant simplement dans son vaisseau et en choisissant notre destination.
Bien que la démo mettait l’accent sur l’évolution de BD-1 pouvant profiter de divers updates (une fois déniché des ateliers) à même de nous débloquer des passages a priori inaccessibles, on peut également imaginer que Cal, une fois débloqué certaines capacités, pourra découvrir de nouvelles zones et autres secrets sur la plupart des planètes disponibles. Une façon comme une autre d’augmenter la durée de vie dont on ne sait rien pour l’instant. Concernant les capacités justement, impossible de connaître leur nombre, seule la façon de les débloquer (en usant de points de compétences gagnés en éliminant des ennemis puis en trouvant des cercles de lumière dans les niveaux afin d’utiliser un arbre de compétences) nous ayant été rapidement dévoilé. En somme, cette première démo se voulait intrigante sur plusieurs points (Quid du scénario ? Les dialogues à choix multiples seront-ils nombreux et auront-ils un véritable impact sur la progression ?) tout en réussissant pleinement à mettre en avant son système de combat, central et pensé autour d’affrontements de mêlée particulièrement jouissifs.
… Et un système de combat prometteur
Il faut dire que lorsqu’on a la possibilité d’incarner un Jedi en devenir, il serait dommage de se limiter à l’usage d’armes à feu ou de traditionnels combos pieds/poings. La Force, indissociable de la saga de George Lucas, est ici bien mise en avant afin de faire évoluer Cal qui, à mesure qu’il progressera, pourra user de techniques qui seront autant de moyens de varier les plaisirs. Sur ce point, la démonstration à laquelle nous avons eu droit était fort réjouissante. Usant habilement de son sabre laser (pratique pour éclairer dans le noir et empaler ses adversaires) et de ses pouvoirs, Cal semblait avoir déjà atteint un stade avancé de son entraînement. Néanmoins, là où Le Pouvoir de la Force frôlait parfois des sommets de ridicule (la scène du Destroyer impérial), Fallen Order sera a priori plus mesuré dans la représentation de la Force en demandant au joueur d’être attentif et créatif pour éliminer Stormtroopers, Inquisiteurs ou insectes géants.
Ainsi, une barre de Force et de posture nous demanderont d’user intelligemment de l’une et de faire attention à l’autre. Si le rechargement de la Force nous a semblé pour le moment un peu trop rapide, il n’en reste pas moins qu’il faudra faire attention à la façon de l’utiliser, surtout dans les combats contre des adversaires plus puissants. Bien qu’il soit permis de transporter plusieurs items de soin, la victoire passera irrémédiablement par l’attaque. Pour autant, la notion de défense, renvoyant aux productions From Software, aura également un rôle important. De fait, en cassant la barre de posture d’un ennemi, des ouvertures se créeront, nous permettant alors de placer des contres fulgurants pouvant déboucher sur une attaque fatale, capable d’éliminer en un seul coup (joliment mis en valeur à travers un plan de caméra) des Purge Troopers pourtant rompus à la traque des Jedi. En prenant en compte cet élément et en l’associant à un lock, on aura alors tôt fait d’effectuer des combinaisons gracieuses et létales entre deux renvois de tir de blasters grâce à notre sabre laser. Mieux, en utilisant la Force, on pourra envoyer valdinguer dans les airs un ennemi puis le renvoyer vers nous pour le transpercer ou lui asséner un coup de sabre. Pouvant aussi ralentir le temps, Cal aura alors le loisir de passer dans le dos d’un ennemi pour l’éliminer proprement. En usant de ces techniques, on pourra s’amuser à freezer le temps alors qu’un Stormtrooper nous tire dessus, l’attirer vers nous puis le tuer en l’envoyant sur son propre tir. Jouissif non ?
Il faut donc espérer que tout au long de l’aventure, l’acquisition de techniques permette cette pluralité d’approches afin d’éviter un trop fort sentiment de redondance. Malheureusement, en l’état, il nous est impossible d’être catégorique. Idem pour la progression, mixant phases de plates-formes très friandes de wall-run, ou, de façon plus globale, de l’utilisation d’un univers propice à l’émerveillement et à la surprise qu’on espère bonne, voire très bonne, le 15 novembre prochain, date de sortie du jeu sur PS4, ONE et PC.
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Soufflant le chaud et le froid, cette première présentation de gameplay de Jedi : Fallen Order aura au moins réussi le pari de nous donner l’envie d’en voir plus. Semblant bâti sur des influences solides mais néanmoins datées pour certaines d’entre-elles, le titre peine parfois à convaincre à cause d’un aspect longitudinal trop poussé et de quelques passages peu inspirés. Néanmoins, grâce à un système de combat a priori très poussé, accessible tout en ouvrant la voie à l’exigence afin d’effectuer des combos classieux, le bébé de Respawn pourrait bien avoir plus d’un tour (de Force) dans son sac pour créer la surprise d’ici quelques mois. Espérons tout de même que d’ici là, les développeurs auront peaufiné la forme et que l’univers à disposition sera correctement utilisé afin d’installer une intrigue intéressante davantage mûe par son envie de nous impliquer dans la destinée de son héros que celle de nous lancer à intervalles réguliers de grosses louches de fan service.