Au début du mois de janvier, nos confrères du Monde, de Mediapart et de Canard PC publiaient une enquête sur le studio parisien Quantic Dream, et décrivaient une culture d'entreprise toxique. Aujourd'hui tandis que son jeu le plus récent, Detroit : Become Human, est dans les bacs, David Cage a commenté cette affaire.
La société s'était déjà exprimée à plusieurs reprises par communiqué, et avait réfuté les informations rapportées dans la presse, en commentant que des poursuites judiciaires seraient menées. Interviewé par l'Obs, son PDG a réagi personnellement à ce sujet.
L'Obs : En début d'année, Quantic Dream a fait l'objet d'une polémique pour son management, dénoncé comme "toxique" dans une enquête du "Monde", de Mediapart et de Canard PC. Quelle a été votre réponse ?
David Cage : Il y a un certain nombre de réponses. D'abord rappeler que nous avons été absolument scandalisés par ces accusations ignobles. Nous allons y répondre par voie de justice. Nous allons aussi mieux expliquer ce qu'il se passe ici. On ne fait pas un jeu comme "Detroit" sans avoir des gens passionnés, impliqués à 200%, qui aiment l'entreprise et y sont attachés. C'est absurde de penser le contraire, et c'est une profonde méconnaissance de notre média et de notre industrie.
Les gens sont très attachés à Quantic Dream, à ses projets. Ils ont été les premiers choqués de ces histoires. Ils lisaient des choses qui ne correspondaient en rien à ce qu'ils vivent. Si la moitié du quart était vrai, nous ne serions pas capables de faire des jeux triple A. Un jeu triple A ne peut se faire qu'avec des gens à fond derrière le studio, derrière le projet. Chez nous, il y a une ancienneté moyenne de 7,3 ans, alors que dans cette industrie le turn over est la règle. Nos recrutements se font à 80% par cooptation, c'est-à-dire que les gens disent à leurs amis de venir travailler ici. Nos salariés sont extrêmement talentueux, et demandés par la terre entière. Tous les jours, dans leurs boîtes aux lettres, des chasseurs de tête leurs proposent plus d'argent, mais ils choisissent de rester, de travailler sur des jeux comme "Detroit", parce qu'ils se sentent bien ici.
Detroit : Become Human - Notre avis en moins de trois minutes