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Le jeu vidéo est un vaste monde où tout ou presque peut être croisé au coin d'un bloc de pixels. Depuis l'extraterrestre belliqueux jusqu'au soldat vietnamien chargeant à la baïonnette sans oublier l'inévitable zombie (souvent nazi d'ailleurs), les adversaires et créatures en tous genres affrontant nos avatars virtuels ont ravi des générations de joueurs. Mais qu'en est-il d'une variété bien spécifique d'ennemis homise en cet instant ? Vous l'aurez compris, il s'agit des fameux géants préhistoriques qui font encore trembler le monde à travers DVDs et salles obscures. Quelle est et a été la place des dinosaures dans le jeu vidéo, alors que certains jeux originaux les remettent au goût du jour ? Retour sur quelques titres et séries phares ayant mis à l'honneur nos sauriens favoris.
On aura retenu principalement les jeux connus pour leur mise en scène de dinosaures restées dans les mémoires sans tenir compte des dérivés de la licence Jurassic Park, la franchise étant avant tout liée au cinéma. Prêts pour un retour dans le passé, au sens propre comme au figuré ?
Tomb Raider : un début marquant (1996-actuellement)
Jurassic Park a déjà fait rugir les cinémas depuis bientôt trois ans quand sort Tomb Raider, jeu destiné à devenir aussi culte que son héroine. Si le titre est une succession très réussie de phases d'action, d'exploration et d'aventure, le début de l'histoire se déroulant dans une cité perdue sud-américaine offre son lot de surprises de taille, à commencer par la survivance des dinosaures. Raptors enragés et T-rex mécontents sont au menu de ce chapitre de la franchise qui restera dans les mémoires. Et tout cela, au point que les grosses bestioles écailleuses reviennent pointer leur nez dans deux autres épisodes de la série. Récemment, ce fameux boss est revenu sous la lumière des projecteurs à travers un Lara Croft : Relic Run plutôt réussi. De quoi présager quelque chose pour la suite ?
Super Mario World : une icône destinée à rester (1990-actuellement)
Petit retour en arrière pour un des dinosaures les plus célèbres du jeu vidéo, mais curieusement l'un des moins considérés comme tels. Si l'univers de Mario est propice aux créatures fantastiques, allant de la plante carnivore mobile au calamar géant farceur, il est aussi une terre propice aux gros reptiles. Si l'on met de côté les koopas et Bowser, plus tortues que dinos, un allié fidèle du plus célèbre des plombiers italiens reste cependant un fier membre du peloton mésozoique. Son nom? T. Yoshisaur Munchakoopas, ou Yoshi pour les intimes. Le petit dino ascendant caméléon continue à faire parler de lui de nos jours, à travers des titres comme Yoshi's Island, et on lui souhaite de continuer à faire les beaux jours des consoles Nintendo.
Turok : "I am Turok!" (1997-2008)
Certains jeux vidéo trouvent leurs racines dans les comics, et pas seulement les super-héros. Turok est l'un d'entre eux, tout comme le légendaire Cadillac & dinosaurs de Capcom, tiré des comics Xenozoic Tales. Reprenant les aventures d'un Indien perdu dans une vallée peuplée de dinosaures et de créatures étranges, la série de FPS a fait les beaux jours de la Nintendo 64 et des consoles qui suivirent, avec un bon nombre d'épisodes. Le filon sembla pourtant se tarir avec Turok Evolution, épisode plus que jamais tourné vers un délire mécanico-spatial, envoyant notre indien favori casser de l'anthroposaure et du T-Rex armé de canons, le tout sur le dos d'un ptérodactyle de combat.
Il fallut attendre 2008 pour offrir à la série un baroud d'honneur dans Turok, avec un reboot centré sur une planète terraformée abritant toute une galerie de bestioles préhistoriques. Sympathique et efficace à défaut d'être mémorable, le titre devait se voir offrir une suite à la fermeture du studio Propaganda Games. Depuis, si les comics et une adapation filmique ont vu le jour, la licence a plus ou moins disparu de nos écrans, et c'est bien dommage pour pareil ténor du FPS.
Carnivores : le début de la traque (1998-actuellement)
Alors que le FPS a connu avec Turok un regain d'intéret pour nos amis à écailles, il s'apprête à lui offrir une place de choix dans une licence qui, même si marginale, aura eu le mérite de survivre jusqu'à aujourd'hui. Carnivores, désormais plus connu comme titre adapté sur IOS et consoles portables, lançait en 1998 en grandes pompes le jeu de chasse au dinosaure dans de vastes environnements assez impressionnants visuellement pour l'époque. La série donna naissance à plusieurs opus, depuis la guerre humains-dinosaures jusqu'au remake HD de 2013 en passant par un épisode de l'ère glaciaire, sans pour autant s'éteindre et qui conserve aujourd'hui encore son lot de fidèles.
Dino Crisis : Quand Capcom suit la mode (1999-2003)
Après le succès monumental de ses Resident Evil, la firme nippone Capcom a décidé d'adapter la formule à succès "ambiance claustrophobique et monstres" à la mode des dinosaures, en plein essort entre Jurassic Park et sa suite, Le Monde Perdu. Nait alors un hybride fascinant, joyau de survival horror plongeant le joueur dans la peau de Regina, commando spécial décidée à récupérer un scientifique sur une île étrange : Dino Crisis. Bien vite, elle découvrira que ses habitants savent, comme elle, conserver leur sang froid, mais pour une raison plus métabolique ! Ptéranodons, raptors et autres thérizinosaures (à l'époque encore pris pour des carnivores) n'auront de cesse de nous pourchasser dans des couloirs sombres.
Le résultat sera si efficace qu'après un premier épisode, un autre, plus orienté action, ne manquera pas de voir le jour. Avec l'acquisition de la licence par Xbox le temps d'un épisode, Dino Crisis 3 chamboulera les joueurs à travers un contexte spatial et des dinos mutants délirants, conduisant la série à sa perte. Pas même l'opus "Dino Stalker", FPS faisant office de "vrai" Dino crisis 3 scénaristiquement parlant ne sauvera pas la franchise de l'extinction, et ce malgré qu'elle ait marqué le petit monde du survival horror.
Monster Hunter : chasseur un jour, chasseur toujours (2004-actuellement)
Malgré la douloureuse agonie de Dino Crisis, Capcom n'abandonne pas pour autant ses rêves aussi démesurés que les créatures monstrueuses qui peuplaient sa défunte licence. Le studio les remet d'ailleurs en scène dans Monster Hunter, sur PS2, premier opus d'une franchise destinée à devenir l'une des plus grandes mannes financières du jeu vidéo japonais. Les joueurs, incarnant des guerriers-chasseurs dans une époque oscillant entre la préhistoire et le Moyen Âge, ont pour but de protéger des villages contre les assauts de bien des monstres, bien souvent aux allures reptiliennes.
Tigrex, Velocidrome, Grand Jaggi, Monoblos ou encore Deviljho et Dinovaldo... Bien de ces créatures ont pour origine et allure des monstres d'un autre âge. On notera d'ailleurs que jamais les monstres "dinosauresques" n'ont été aussi nombreux que dans les derniers opus de la série. Une belle réussite pour Capcom qui n'a pas abandonné son désir de proposer au joueur le plus féroce et le plus insaisissable des gibiers.
Primal Carnage : un goût de préhistoire (2011-actuellement)
Pour que le dinosaure revienne à l'honneur, il ne faut pas forcément s'attendre à le voir venir de la part des éditeurs et firmes habituelles. Ce fut d'ailleurs l'agréable surprise offerte par un studio indépendant pour leur tout premier jeu, Primal Carnage. Plaçant le joueur dans une bataille multijoueur opposant un clan humain à un clan saurien, la formule s'avère aussi jouissive que brutale à travers des affrontements spectaculaires entre l'homme et l'animal. Un jeu solo tiré de la franchise, surnommé Genesis devait voir le jour avant les dissensions qui divisèrent le studio, donnant simplement naissance à un opus "Extinction", plus complet. A défaut de rayonner pleinement, l'expérience Primal Carnage semble avoir montré la voie à d'autres, toujours dans le milieu du jeu indépendant.
Ark: survival Evolved : le survival bien primal (2015-?)
Quant il s'agit de survival, de chasse et de craft, le monde sauvage est déjà bien assez dangereux comme ca pour qu'en plus on y rajoute des formes de vie depuis longtemps disparues. Dernier gros survival en date offert par un studio indépendant, ARK met en avant la survie en milieu très très hostile en permettant au joueur de dompter, chasser et être chassé par dinosaures et affiliés. On y côtoie ainsi aussi bien des géants du Crétacé que des mammouths, castors géants ou encore pélycosaures du Permien... une vraie ménagerie des temps anciens! Bien qu'encore en conception sur bien des aspects, le titre a su flatter le public par son ambiance sans pareil, et on ne peut que lui souhaiter bonne chance!
Horizon Zero Dawn : mécha-chaîne alimentaire (2016)
Si beaucoup attendaient l'annonce de Guerrilla Games lors de l'E3 2015, la majorité ignorait encore à quoi s'attendre, et ce malgré les leaks intempestifs qui s'étaient chargés d'en dévoiler un peu plus chaque mois sur le jeu en question. Révélé en grandes pompes, Horizon : Zero Dawn a su surprendre son public en proposant un univers futuriste où l'homme est retourné à un état primitif, passant de sapiens sapiens à spelaeus, traduisez "homme des cavernes". La raison ? Des créatures mécaniques géantes et mystérieuses, aux allures singeant habilement les géants disparus de l'ère secondaire, à l'image du Thunderjaw, véritable T-Rex de métal et d'acier. Il fallait bien des géants pareils pour nous renvoyer à l'âge de pierre !
Robinson The Journey : le futur est dans le passé ? (date de sortie inconnue)
La réalité virtuelle en fait actuellement rêver plus d'un, et beaucoup s'accordent sur le fait qu'elle contribuera sans aucun doute à marquer le monde du jeu vidéo. Pour autant, une chose est certaine: en guise d'expérience unique en son genre, beaucoup ont pris le pari fou de proposer un retour à l'âge des dinosaures. Que ce soit du côté des démos VR de Sony, du projet "Time Machine VR" ou encore du "Robinson The Journey" de Crytek, les saurines seront à l'honneur dans les années à venir. On tremble déjà à l'idée d'incarner un enfant perdu en pleine jungle grouillant de bestioles vielles de plusieurs dizaines de millions d'années, mais on en trépigne également d'impatience de voir ce que pourra bien donner pareille expérience.
Depuis l'aube du jeu vidéo, les "terribles lézards" ont su marquer de leur empreinte toutes les générations de consoles et tous les genres, depuis le survival horror jusqu'au jeu de plateforme. Reste à savoir ce que l'avenir réserve à ces géants du passé qui ne semblent pas prêts de disparaitre à nouveau... de nos écrans, du moins !