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"Qui a inspiré qui ?" En ces temps troublés où beaucoup critiquent l'originalité de bien des jeux annoncés, leur reprochant de manquer d'inspiration, que dire quand deux jeux se télescopent étrangement, quitte même à avoir peut-être un passif commun? C'est peut-être bien le cas des très préhistoriques Far Cry Primal et Wild, qui contribuent à rendre cette année 2016 plus primitive que jamais.
Pas besoin d'avoir l'œil d'un rapace du mésolithique pour avoir repéré des similarités entre deux jeux qui ont su secouer l'actualité vidéoludique au cours de la fin de l'année précédente. Premier annoncé il y a un peu plus de deux ans, Wild était parvenu dès son tout premier trailer à retenir l'attention par son concept cryptique : des hommes d'allure primale chassaient et luttaient pour survivre contre et au milieu d'animaux sauvages.
Resté silencieux très longtemps, le projet de Michel Ancel, célèbre figure du jeu vidéo, a tardé à en dévoiler plus jusqu'à récemment. Lors des nouvelles annonces, nous avons pu découvrir avec surprise le monde enchanteur que proposera le titre: un univers sauvage où l'homme et la nature ne font qu'un, mêlant puissances animales et mystiques. Le héros, un chamane, est capable de faire appel aux animaux en guise de montures, mais aussi pour les incarner tout simplement. Chevaucher un ours pour aller lutter contre des cannibales ou encore entrer dans la peau (et les plumes) d'un aigle pour s'offrir une vue de rêve... de quoi en faire rêver plus d'un !
Il a fallu attendre octobre 2015 pour soulever le doute, avec une annonce pas comme les autres, celle de Far Cry Primal, dernier-né de la portée Far Cry. Après de longues semaines d'attentes, les premiers extraits de gameplay se sont enfin fait connaître, révélant un monde primitif dont nous serions le héros, luttant contre des homo pas si sapiens et des fauves d'un autre âge. Un contexte assez proche de Wild, même si dans ce dernier, la préhistoire est principalement suggérée par l'allure des personnages, là où Primal mettait l'accent sur une faune d'époque (mammouths, smilodons...).
Mais plus Primal se révèle, plus on y retrouve de Wild : Takkar, le héros de Primal, est maître dans l'art de murmurer à l'oreille des bestiaux aux grosses canines, et se révèle capable de les rallier à sa cause, à grand renfort de mysticisme que Wild propose également. C'est donc avec surprise que l'on découvre ici aussi la possibilité de monter un ours (ou un tigre) pour lutter contre des adversaires amateurs de chair humaine, ou encore d'utiliser un rapace (nocturne cette fois) pour avoir une autre vue du champ de bataille... en voilà des points communs !
Si Primal a su offrir une "vue d'époque" intéressante et agréable de ces 'âges farouches' si à la mode, difficile pour autant de ne pas penser qu'il n'a pas pu s'inspirer à un moment ou à un autre de Wild, surtout si l'on prend en compte les liens entre Michel Ancel et Ubisoft, plus que forts. Le papa de Rayman aurait-il malgré lui ou consciemment influencé le destin de la branche Far Cry, ou serait-ce l'inverse, Far Cry ayant eu depuis ses origines une vocation à conter la préhistoire, et ce depuis l'époque Crytek ? Une question où chacun se fera sa réponse, mais dans le cadre de cette course à la préhistoire, on attendra de voir sortir Horizon Zero Dawn et son futur régressif pour savoir si 2016 est ou non l'année de la préhistoire avec un grand P.