Samedi 7 mars 2015. 10h15. Aéroport de Berlin-Tegel. Un bus approche du petit terminal pour ramasser une poignée de journalistes internationaux. Direction la banlieue berlinoise pour assister au tournage d’un des films qui – autant être franc- ne figure pas parmi les plus attendus de l’année, surtout compte-tenu du ratage du précédent long-métrage sorti il y a huit ans. Cela dit, il faut laisser toutefois sa chance au film car, mine de rien, ce Hitman : Agent 47 pourrait peut-être créer la surprise en proposant un reboot complet des aventures de l’agent 47, tout en respectant probablement davantage la saga vidéoludique. Etat des lieux après une longue journée d’immersion aux côtés du chauve le plus célèbre des jeux vidéo…
LIEU DE CAUCHEMAR
« Bienvenu sur le plateau de Hitman : Agent 47 ! ». Les bras grands ouverts, un sourire de publicité pour dentifrice, le producteur exécutif américain Michael Hendrickson accueille chaleureusement le petit groupe devant l’entrée d’une gigantesque usine de métallurgie. A l’intérieur de ce bâtiment imposant, affichant une hauteur de plafond de près de vingt mètres, se tournent les toutes dernières séquences du film, marquant ainsi la fin d’un tournage qui se sera tout de même étalé sur plus d’un an. Pas étonnant dans la mesure où le long-métrage a bénéficié d’une rallonge de budget conséquente de la part de Twentieth Century Fox, avec pour ambition d’en faire un potentiel blockbuster estival. « Les retours du studio ont été très positifs lorsqu’on leur a montré les scènes que nous avions tournées l’an dernier pendant deux semaines à Singapour, raconte Hendrickson, le studio nous a alors donné beaucoup plus d’argent pour coller à l’univers de Hitman et inclure davantage d’action. »
Résultat : l’équipe n’a pas hésité à retourner certaines séquences et à ajouter au long-métrage davantage de temps forts, comme une course-poursuite en voiture dantesque – aux dires du producteur - filmée autour du stade olympique de Berlin. Toutefois, c’est bien le décor de l’usine qui semble occasionner les moments les plus respectueux de l’œuvre originale, comme l’explique Hendrickson : « La séquence dans l’usine est, de toutes les scènes que nous avons tournées, celle qui est la plus représentative de l’univers de Hitman. Il s’agit d’une sorte de jeu du chat et de la souris au cours duquel l’agent 47 utilise l’environnement à la moindre occasion pour se débarrasser de ses ennemis. C’est très fun ! ». En certains endroits de l'usine en question stagnent des nappes de fumée âcre dues au fonctionnement des machines, mais aussi une odeur un peu désagréable de limaille de fer. Truffés de fosses et d’allées étroites dans lesquelles se situent parfois des engins à dangerosité élevée (scie électrique, découpeuse et autre broyeur), les lieux offrent en tous cas les outils nécessaires à l’agent 47 pour se débarrasser des gêneurs de multiples façons.
Il s’agit d’une sorte de jeu du chat et de la souris au cours duquel l’agent 47 utilise l’environnement à la moindre occasion pour se débarrasser de ses ennemis.
Michael Hendrickson, producteur exécutif
Il y a même ce qui s’apparente à un énorme moteur d’avion de ligne suspendu dans les airs, au-dessus de l’allée centrale, et censé agrémenter esthétiquement certaines séquences. La chose est tellement impressionnante que des cônes ont été disposés au sol afin de délimiter un périmètre dans lequel il est interdit de circuler, histoire d’éviter d’être aplati comme une crêpe si elle venait à se décrocher. Résultat paradoxal : pour parvenir jusqu’au plateau de tournage, tout le monde se bouscule joyeusement de chaque côté des cônes, comme si le moteur reposait finalement bel et bien sur le sol.
JEU VIDEO ET COMIC : MEME COMBAT
Se déroulant pour deux tiers à Berlin et un tiers à Singapour, Hitman : Agent 47 met aux prises l’assassin le plus célèbre du jeu vidéo avec une multinationale qui tente de percer son secret, dans le but de créer une armée de tueurs invincibles. Obligé de faire équipe avec Katia Van Dees, une jeune femme vraisemblablement capable de contrer les agissements de la compagnie, 47 va être amené à découvrir et affronter son propre passé. Ecrit par Skip Woods (Opération Espadon, X-Men Origins : Wolverine) et Michael Finch (Predators), Hitman : Agent 47 est coproduit par Adrian Askarieh, homme d’expérience qui avait déjà investi dans le Hitman de 2007 et qui semble se spécialiser dans les portages de jeux vidéo au cinéma. Car, outre Kane & Lynch, Askarieh se charge des projets d’adaptation de Just Cause, écrit par Michael Ross (Turistas), et Deus Ex dont la réalisation a d’ores et déjà été confiée à Scott Derrickson, scénariste de Sinister et Délivre-nous du mal. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le challenge s'avère facile pour lui : « Le problème avec les jeux vidéo, c’est que les gens jouent avec eux de manière active et qu’ils se retrouvent ensuite, face à une adaptation au cinéma, dans une expérience passive. » précise-t-il, en ajoutant que « Si les films tirés de jeu n’ont pas rencontré le succès, c’est parce que ce sont d’abord de mauvais films. Si vous aimez et avez déjà joué avec 47 et que vous connaissez son univers, alors je pense que le fait d’aller le voir sur grand écran peut représenter une expérience satisfaisante, dans la mesure où c’est comme si vous assistiez à la meilleure performance possible de votre personnage favori. »
Aujourd’hui, ce sont les adaptations de comics-books qui font marcher le business. J’ai l’intuition que les adaptations cinématographiques de jeux vidéo vont suivre le même chemin...
Adrian Askarieh, coproducteur
L’homme n’hésite d’ailleurs pas à comparer les adaptations de jeux vidéo aux adaptations de comics-books : « D’abord, il y a eu les films de Roger Corman, Tank Girl ou Batman & Robin qui sont tous tombés dans l’oubli. Ensuite sont apparus au cinéma Blade, X-Men ou encore Spider-Man. Aujourd’hui, ce sont les adaptations de comics-books qui font marcher le business. J’ai l’intuition que les adaptations cinématographiques de jeux vidéo vont suivre le même chemin. Et je pense donc réellement que Hitman Agent 47 va marcher, au même titre que les films Assassin’s Creed et Warcraft vont marcher. » Confiant, Adrian Askarieh l’est assurément. Confiant dans le potentiel du film, mais surtout dans le savoir-faire des réalisateurs qui officient derrière la caméra…
De la bouche même du producteur de Hitman Agent 47, Adrian Askarieh, le projet d’adaptation du jeu vidéo d’Io Interactive, auquel il est aussi associé, est plus qu’avancé : « Le tournage de Kane & Lynch va débuter prochainement avec Gerard Butler dans le rôle de Kane, mais je ne peux pas encore vous communiquer le nom de l’acteur qui incarne Lynch. Nous l’avons trouvé mais c’est encore trop tôt pour le révéler. En tous cas, je peux désormais vous confirmer à 100 % que le film va se faire. » En pourparlers l’année dernière avec la production, Vin Diesel pourrait bien incarner Lynch, ce psychopathe sous sédatifs qui accompagne en permanence Kane. A noter que le film est désormais officiellement réalisé par F. Gary Gray, auteur de l’excellent Que justice soit faite avec – déjà – Gerard Butler.
TROIS REALISATEURS AUX MANETTES
Une fois n’est pas coutume, pas moins de trois réalisateurs s’attèlent à faire de Hitman : Agent 47 un succès. Il y a d’abord le metteur en scène officiel, Aleksander Bach, réalisateur de publicités dont c’est ici le premier long-métrage. L’homme est absent lors de cette journée de tournage dans l’usine et tout le monde semble trouver ça normal. La raison ? Elles sont deux : Chad Stahelski et David Leitch. Il s’agit des réalisateurs de seconde équipe mais surtout du duo qui a mis en scène le survitaminé John Wick avec Keanu Reeves. Pour Hitman : Agent 47, les compères tournent donc la plupart des scènes d’action, mais de manière séparée. Concrètement, pendant que Stahelski filme le véritable agent 47 en train d’aider Katia dans les allées de l’usine, à l’autre bout du plateau Leitch tourne des gros plans de combats entre la doublure de 47, habillée évidemment à l’identique, et les hommes de main du vilain John Smith (Zachary Quinto, alias Spock dans Star Trek : Into Darkness) qui travaille pour la multinationale. Simple mais terriblement efficace.
Le producteur Adrian Askarieh n’en est d’ailleurs pas peu fier et, tout en surveillant en permanence le tournage, savoure chaque scène mise en boite par le duo de cinéastes. Décontracté, il se laisse même aller à quelques confidences quant aux relations de la production avec le studio de développement Io Interactive, créateur de la saga Hitman et du personnage de l’agent 47. « Il a fallu bien entendu respecter les origines, le look et la personnalité de 47 et cela implique, par exemple, qu’il n’ait pas de rapports sexuels, ni de romance, indique-t-il. Les membres du studio ont lu notre scénario, donné leur avis sur le casting et vu les rushes du film qu’ils ont adoré. Nous étions souvent en contact avec eux et nous leur avons même demandé s’il était possible d’inclure davantage de scènes d’action. Nous ne pensions vraiment pas qu’ils nous l’autoriseraient, mais ils ont répondu par l’affirmative. » Askarieh poursuit d’une voix emprunte de fierté et d’enthousiasme : « A ce titre, nous avons tourné en février dernier la séquence d’ouverture du film et je pense que les fans vont devenir dingues en la voyant. Puisque c’est littéralement le jeu Hitman Absolution. De plus, en termes de références, je dirais que 80 % des assassinats du film sont tirés des jeux. Et puis 47 se déguise trois fois au fil de l’histoire, sans compter les nombreux easter eggs que les fans de la saga retrouveront sûrement. Notamment un personnage très cool qui fait son apparition après le générique de fin. » Pas de doute : la recette semble aussi alléchante que copieuse et il faut juste espérer que le résultat n’apparaisse pas trop indigeste...
BASTON EN INFILTRATION
Dernière journée de tournage oblige, tout le monde s’active sur le plateau. L’endroit prend d’ailleurs des allures de ruche bruyante – sauf évidemment pendant les prises– où se croise une multitude d’assistants, techniciens et figurants. Au détour d’une allée, le visiteur peut par exemple tomber nez à nez avec des membres de l’équipe d’intervention du SWAT qui sont en train de… déjeuner goulûment. Une pause "nourriture allemande" bien méritée pour ces figurants dans leur costume tout noir, agrémenté d’un impressionnant pistolet-mitrailleur MP5 en plastique plus vrai que nature. La scène est d’autant plus amusante qu’à quelques mètres de ceux-ci, d'autres collègues du SWAT semblent passer de vie à trépas entre les mains de l’agent 47, sans que cela les empêche le moins du monde de terminer leur repas. La force de séduction du Schnitzel probablement. En tous cas, il ne fait aucun doute que l’agent 47 en action fait très mal à ses adversaires, notamment en utilisant les éléments du décor. Ainsi, une scène, filmée un peu plus tard dans la journée, montre le célèbre chauve surgir derrière un des hommes de main de Smith, puis le sonner et le faire basculer par-dessus une rampe. Ce dernier décède horriblement en atterrissant sur… un matelas. Rien de plus normal aux yeux de l’équipe, puisque les effets spéciaux n’ont pas encore été intégrés et qu’ils devraient alors montrer le pauvre homme en train d’être mis en charpie par un broyeur, puis recracher de l’autre côté sous forme de puzzle. Une heure plus tard, le destin d’un autre individu est à son tour peu enviable. Car, sous l’effet d’une énorme presse hydraulique, il est transformé en pizza pepperoni-os-boulette (tout du moins il devrait l’être en post-production grâce aux effets numériques)...
C’est dans la file d’attente des figurants pour déguster un waffle couvert de crème glacée que s’effectue la rencontre avec Alexander. D’origine russe, il est arrivé sur le plateau aux aurores, à 6h30, après deux heures de transport en commun. Tête nue mais encore dans son uniforme du SWAT, histoire d’être paré à tous moments à de nouvelles prises de vue, Alexander en impose par sa stature. Il faut dire que le jeune homme, qui vit en Allemagne et parle très bien anglais, est à l’origine militaire et demeure donc parfaitement entraîné pour ce genre de tournage plutôt physique. Ce qui fait d’ailleurs de lui un figurant très recherché par les producteurs même s’il n’ose pas l’avouer, le garçon étant aussi humble que jovial. Il pourrait pourtant facilement se targuer d’avoir bourlingué un peu partout, y compris trois années en France, et d’avoir participé à de nombreux tournages en tant que figurant afin de se faire un peu d’argent de poche. D’ailleurs, au cours de la conversation, le nom de Spielberg est évoqué brièvement. Spielberg ? SPIELBERG ? Effectivement, Alexander a bel et bien tourné sous la direction de Steven Spielberg, l’homme derrière Les Dents de la mer, E.T. ou encore Jurassic Park. Il s’agit de son dernier long-métrage, Le Pont des espions, à sortir le 2 décembre 2015 dans les salles françaises, dans lequel Tom Hanks joue le rôle d’un avocat recruté par la CIA en pleine guerre froide pour tenter de faire libérer un pilote américain capturé par les russes. Alexander accepte d’en dire un peu plus sur cette expérience : un tournage très long, voire pénible, tant le nombre de prises réalisées par Spielberg pour chaque scène est élevé. Chez le metteur en scène, le souci du détail semble hallucinant, comme en témoigne le jeune russe qui parle d’une séquence entièrement retournée parce qu’un des figurants soldats avait un bouton de sa veste détaché. Alexander semble avoir une tonne d’anecdotes sur ses diverses expériences… Et pourtant il faut stopper net la conversation car le jeune homme – et quelques-uns de ses collègues - sont sollicités pour une nouvelle séquence. Le waffle attendra donc…
PAUL, RUPERT ET LE GUN-FU
C’est au moment où le réalisateur de seconde équipe David Leitch valide la scène du énième décès d'un vilain en criant « Great ! », que réapparaît le producteur Adrian Askarieh, un large sourire sur le visage. Celui-ci a en effet réussi à dégager un tout petit peu l’emploi du temps de la star du film, Rupert Friend, qui incarne l’agent 47, afin de concéder une dizaine de minutes d’entretien aux journalistes présents sur le plateau. Avant de rencontrer l’acteur, Askarieh fait une dernière révélation concernant l’interprète de l’agent 47 prévu à l’origine par la production, Paul Walker, décédé des suites d’un accident de voiture le 30 novembre 2013 : « En prévision du tournage, Paul s’entrainait dur au tir et au combat. Lorsque le drame est arrivé, nous étions si bouleversés que nous nous sommes dits qu’il était préférable d’arrêter complètement le film et de l’abandonner. Mais, après quelques semaines, nous avons décidé qu’il fallait continuer et nous avons eu d’ailleurs de la chance que Rupert soit intéressé par le projet. » Pas le temps hélas de verser une larme sur le charismatique Walker, disparu trop tôt, que déjà Rupert Friend apparaît, fringant dans son costume d’assassin. Le jeune homme, remarqué dans le film La Dernière légion et la série Homeland, se révèle d’un calme olympien et pratique avec succès l’humour pince-sans-rire. Ayant évité soigneusement de visionner le précédent Hitman, afin de ne pas être influencé, Friend avoue qu’il a beaucoup donné de sa personne pour préparer le rôle : « Je me suis entraîné intensément à de nombreux sports de combat, Krav-maga, judo, karaté et même au « gun-fu » (rires), un style que nous avons inventé pour 47, une sorte de Ju-Jitsu sans les mains puisque celles-ci étaient occupés à tenir les pistolets et tirer sur les adversaires à bout portant. » Puis il ajoute : « J’ai aussi appris à briser le cou d’un ennemi avec les jambes, mouvement que j’ai dû faire environ 65 fois dans le film, ce qui m’a d’ailleurs valu une épaule démise. »
Quand je me suis retrouvé sur le projet, j’ai demandé à ce que l’on prévoie davantage de changement de costumes, mais aussi que je puisse effectuer ce mouvement iconique de 47, à savoir traîner les corps afin de les dissimuler, comme dans le jeu.
Rupert Friend, interprète de l'agent 47
Une véritable performance visible dans le film qui vient, en quelque sorte, contrebalancer son inexpérience en matière de jeux vidéo, comme le confesse l’acteur : « Je ne suis pas un gros joueur mais j’avais déjà entendu parler de l’agent 47. J’ai d’ailleurs joué aux jeux Hitman pour préparer mon personnage et ce qui m’a frappé est l’intelligence du gameplay. » Friend ajoute alors : « Vous savez, j’ai grandi avec Wolfenstein et Doom, et c’était fun mais tout de même un peu ennuyeux car il y avait peu de possibilités pour battre les boss. Ce que j’aime avec Hitman, c’est qu’on peut recourir à l’infiltration et aux déguisements. Pour un acteur, l’idée de pouvoir se déguiser est très attrayant, alors quand je me suis retrouvé sur le projet, j’ai demandé par exemple à ce que l’on prévoie davantage de changement de costumes, mais aussi que je puisse effectuer ce mouvement iconique de 47, à savoir traîner les corps afin de les dissimuler, comme dans le jeu.» Appelé soudainement sur le plateau, le comédien anglais conclue alors de belle manière en donnant une définition assez particulière de son personnage : « 47 n’est pas qu’une brute, c’est aussi un tueur férocement intelligent. »
FINAL SHOT
Il est presque 20h et la journée s’achève avec un dernier plan qui devrait faire plutôt bonne impression sur grand écran. Cette fois, le monstrueux moteur d’avion – qu’il a fallu déplacer via un engin monté sur rails - se retrouve en arrière plan. Et la production a sorti le grand jeu en tournant avec quatre caméras en même temps, dont une Louma (grue au bout de laquelle est fixée une caméra), idéale pour les plans amples. L’idée est d’ailleurs d’illustrer à travers cette dernière le jeu du chat et de la souris auquel se livrent les protagonistes au sein de ce décor hors-normes. Ainsi, la Louma permet de saisir à la fois, dans un même mouvement, la progression de l’escouade du SWAT toutes armes dehors et l’exfiltration de Katia par 47 afin de rejoindre plus tard Singapour. Sur les quatre écrans de contrôle, le résultat semble particulièrement probant et les producteurs, visiblement contents, promettent au passage quelques surprises. Impossible toutefois d’en savoir plus puisqu’il est hélas l’heure de quitter les lieux. La tête pleine de code-barres. Et satisfait d’avoir partagé pendant quelques heures les aventures d’un personnage de légende qui semble, à première vue, ne pas démériter sur grand écran. Verdict en salles le 26 août !