Sans doute verrez-vous dans ce titre une allusion bien sentie au fameux livre de Valérie Trierweiler, et de fait, vous en aurez forcément conclu que nous nous apprêtons à démolir la conférence PC de cette nuit, qui, il est vrai, a été d’une tristesse, pour ne pas dire d’un ennui profond… Eh bien non… Au contraire, quoique maladroite sur la forme, l’initiative d’AMD mérite tout notre soutien, et d’être saluée, tant ce support a toute sa place à l’E3, par la place prépondérante qu’il a su prendre dans l’univers vidéoludique.
Si vous n’étiez pas devant votre écran cette nuit, laissez-nous vous résumer en un mot la conférence PC Gaming Show qui s’est donc déroulée à Los Angeles entre 3 et 5h du matin : faible… très faible… A tel point que le climax de l’événement est venu de l’extérieur, sous la forme d’une fausse annonce de Half-Life 3, qui a enflammé la Toile durant quelques minutes. Outre le fait que l’ensemble manquait clairement de rythme (notamment pour nous autres, Français, qui pâtissions d’une heure de diffusion particulièrement tardive), les organisateurs n’ont clairement pas su trouver d’éléments suffisamment fédérateurs pour enflammer leur public, en dehors de Blizzard, peut-être, qui est arrivé en toute fin de spectacle et qui nous a démontré une fois de plus toute sa maîtrise en matière de bande-annonce, avec les premières images de la prochaine extension de Starcraft II : Legacy of the Void.
En dehors de ça, tout n’a été qu’une suite de petits rendez-vous, de déclarations d’amour téléphonées pour le monde PC, d’annonces de portages prochains (Gears of War : Ultimate Edition, No Man's Sky) ou de retours sur des titres déjà connus : citons dans cette dernière catégorie DayZ, qui va se doter d’un mode solo, ArmA III qui profitera d’une prochaine extension baptisée Tanoa, tout comme Pillars of Eternity et son nouveau contenu, nommé White March. Bref… On pourrait derrière cette description s’empresser de parler d’un événement à oublier… Et pourtant, il n’en est rien.
Une conférence nécessaire
Ainsi, AMD n’a certes pas trouvé la formule pour capter son monde, de même que les passages visant à nous « vendre » ses produits étaient sans doute de trop, dans la mesure où ces derniers avaient déjà eu droit à une conférence rien que pour eux quelques heures plus tôt, mais ce ne sont là que des éléments de forme à améliorer. Sur le fond, on ne peut qu’aller dans le sens de la marque rouge et noir : une conférence PC avait évidemment toute sa place dans cet E3, notamment par le rôle central que joue aujourd’hui cette plate-forme dans l’industrie vidéoludique.
Centrale, par exemple, dans la façon dont l’architecture x86 qu’elle représente a su prévaloir sur toutes les autres ces dernières années. Les consoles next-gen sont aujourd’hui des PC « presque » comme les autres (on le doit d’ailleurs en partie à AMD, signalons-le), permettant à cette plate-forme de sortir de son rôle de vilain petit canard chez de nombreux éditeurs / développeurs pour embrasser celui d’élément fédérateur. Celui qui, par sa flexibilité, permet de faire le lien avec tous les autres. Il n’y a qu’à voir la variété du catalogue de titres auxquels les joueurs PC peuvent s’adonner aujourd’hui pour s’en convaincre : les Dragon Ball Xenoverse ou les Naruto Shippuden UNS vont bientôt côtoyer les Metal Gear Solid, les Shenmue III ou les Gears of War, autant de jeux que l’on n’aurait jamais espérer voir sur PC il y a encore quelques années.
Le PC : Une porte vers le futur
Par ailleurs, force est de constater que l’univers PC a su, plus que tout autre, se montrer précurseur dans bien des domaines. Par exemple, il n’a certainement pas inventé le concept du financement participatif, mais il a été l’un des premiers à en profiter et à s’en servir pour développer de nouvelles opportunités pour les développeurs, avec la création des systèmes d’accès anticipé (la question de savoir si oui ou non c’était une bonne chose est un autre débat). De même, c’est encore l’univers PC qui s’est montré porteur dans la résurrection de la réalité virtuelle, avec dans la foulée de la création du projet Oculus Rift, des développeurs historiques de la plate-forme comme CCP, ou des moddeurs, qui s’y sont rapidement impliqués.
Et la liste pourrait encore s’allonger : l’univers PC a également su développer les fonctionnalités de streaming qui vont bientôt s’exporter sur Xbox One (on vous conseille d’ailleurs de garder un œil sur la prochaine étape, le système GRID de Nvidia, dont les performances et le line-up s’étoffent de semaine en semaine). Et au-delà de tous ces arguments techniques ou contextuels, il ne faudrait pas oublier le principal : les joueurs. Autrefois considérés comme de vils pirates, ils sont aujourd’hui des consommateurs presque fréquentables, et une force de frappe commerciale considérable, qu’éditeurs et développeurs ont pleinement intégrée. Pas suffisamment, visiblement, pour laisser de côté le temps d’une conférence leurs divergences commerciales, et non offrir une conférence qui claque. Mais encore une fois, l’événement restait une première, à laquelle on espère qu’il y aura des suites plus enlevées. A la prochaine gamescom peut-être ?