D’ici quelques jours, de nombreux spécialistes accueilleront dans leurs laboratoires de test les exemplaires des nouvelles cartes graphiques Radeon R9 3XX, cartes qui, on l’espère, devraient permettre au fabricant AMD de reprendre des couleurs sur un marché du GPU où il s’est montré assez peu innovant ces dernières années. Et, très logiquement, son adversaire Nvidia a sans doute ressenti la nécessité d’occuper le terrain, et de renforcer son offre, en vue de cet affrontement imminent. Une stratégie qui a pris forme cette nuit, à l’occasion de l’ouverture du salon Computex de Taïwan, et le moins que l’on puisse dire c’est que la marque n’a pas ménagé ses efforts afin de prouver à tous qu’elle restait maîtresse en son domaine.
La GTX Titan X déjà obsolète
Ainsi, et pour commencer, la GeForce GTX 980Ti, dont on soupçonnait l’existence depuis quelques mois déjà, vient renforcer son arsenal, sur le créneau des cartes très haut de gamme. Elle embarque la même puce graphique que la précédente GTX Titan X, et dans une version à peine tronquée, puisqu'elle intègre 2.816 unités de calculs, 176 unités de texturing, et 96 unités ROP (à titre de comparaison, la Titan X embarquait 3.075 cœurs CUDA, 192 TMUs, et 96 ROPs). Par ailleurs, elle dispose de 6 Go de mémoire GDDR5 sur une interface 384 bits, là où sa grande sœur proposait 12 Go. Et sans surprise, avec des modifications somme toute mineures, la GTX 980 Ti fait quasiment jeu égal en termes de performances avec la GTX Titan X (à peine 1% au global, d’après les tests de nos confrères Hardware.fr). Quant au tarif conseillé, il est agressif (toutes proportions gardées, n’est-ce pas : on reste sur du très haut de gamme) : 750 €. Un prix qui devrait rendre totalement obsolète l’achat d’une GTX Titan X dans un cadre gaming, cette dernière se négociant toujours aux alentours des 1.200 €.
G-Sync débarque sur PC portable
Derrière cette annonce, Nvidia avait également du neuf à montrer sur le secteur des PC portables, avec l’adaptation de son système G-Sync sur ces plates-formes. Rappelons succinctement que la technologie G-Sync est le prolongement matériel de l’option V-Sync qui se trouve dans les panneaux de réglages graphiques de nombreux jeux. Elle entend ainsi faire disparaître les problèmes de lag et de tearing, générés par la désynchronisation qui existe entre une carte graphique, qui envoie des images à une vitesse variable, et un écran, qui ne peut les traiter qu’à une vitesse fixe. Un système qui a largement fait ses preuves notamment par le regain de fluidité effectif qu’il apporte dans la plage 40-60 fps, et qui devrait donc être accueilli positivement par les utilisateurs de machines portables. En revanche, et comme on pouvait s’y attendre, l’apposition du macaron « G-Sync » devrait s’accompagner d’un surcoût, dont le montant est inconnu à ce jour. D’autre part, G-Sync mobile impliquant que le GPU Nvidia communique directement avec la dalle, il sera incompatible avec la technologie Optimus, et conduira donc à une baisse de l’autonomie des machines concernées, dans le cadre d’un usage bureautique / vidéo. Pour le moment, plusieurs modèles ont été présentés, chez MSI, Asus, Gigabyte ou Clevo, mais aucune date de commercialisation n’a été avancée.
Enfin, dernier point abordé, la réalité virtuelle. La marque au caméléon a présenté quelques-uns des développements qu’elle poursuivait, afin d’améliorer la qualité et la vitesse de rendu de ses produits dans ce domaine. Parmi les technologies exposées, notons par exemple celle baptisée Multi Res Shading, qui permet d’économiser des ressources de calcul, en ajustant la qualité du rendu d’une image, en fonction des besoins réels des périphériques VR (cf image ci-dessous).
Patience est mère de sûreté
Au final, le constructeur semble bien armé face à son rival de toujours. Il n’en reste pas moins, notamment pour ce qui concerne la GTX 980 Ti, que de nombreux joueurs préféreront attendre de voir ce que AMD va proposer d’ici quelques jours, avant de choisir leur camp. Par ailleurs, les partenaires de Nvidia, comme Asus et MSI, devraient pouvoir proposer des versions personnalisées de cette référence, intégrant des dissipateurs plus efficaces, et des fréquences de fonctionnement plus élevées. Patience, patience, donc…