Cette semaine, nous allons tourner une nouvelle page oldies avec un jeu qu'on ne présente plus mais qui nous a tellement marqués à l'époque que nous avions envie de vous en reparler. Sorti le 6 novembre 1998 sur les Nintendo 64 européennes, F-Zero X est un épisode charnière dans la célèbre série de jeux de courses futuristes de Nintendo, pour des raisons que nous allons justement évoquer ici. Il revêt donc une importance toute particulière et fait figure d'indémodable. Et si, comme nous, la sortie du DLC 200c de Mario Kart 8 vous a donné furieusement envie de ressortir la cartouche, ne vous en privez surtout pas !

Avec un épisode fondateur comptant parmi les inoubliables de la Super Nintendo, des opus GBA plutôt réussis, un volet N64 définitivement culte et une itération GameCube qui représente l'aboutissement de la série, F-Zero compte parmi ces franchises pour lesquelles on a bien du mal à élire notre épisode favori. En dépit d'une réalisation graphique très moyenne, F-Zero X sur N64 possède bel et bien des arguments décisifs qui le rendent extrêmement attachant. Si vous y avez joué à l'époque, vous savez à quel point la frénésie des courses pouvait rendre l'expérience de jeu haletante. L'impression de vitesse exceptionnelle, l'agressivité du pilotage, le tracé improbable des circuits et le risque de voir notre vaisseau exploser à tout moment ont fait de ce titre un jeu de course unique en son genre et déterminant pour l'évolution de la série par la suite. F-Zero X a bien entendu influencé d'autres titres du genre, et notamment le sympathique The Next Penelope qui lui a rendu hommage à sa façon il y a quelque temps sur Steam.

Des personnages de comics dans une course sans pitié

Même si l'on ne sait pas grand-chose du contexte narratif de ce F-Zero X, si ce n'est que les courses se déroulent dans un 22ème siècle avide de sensations fortes, on est d'emblée séduit par ses musiques hard-rocks et son atmosphère de comic-book servie par un character design complètement délirant. La trentaine de pilotes reste encore bien ancrée dans nos mémoires : il y a Captain Falcon bien évidemment, mais aussi Samurai Goroh et son Fire Stingray rose, les aliens Gomar et Shioh (la paire du véhicule ultra léger Twin Norrita), le couple Super Arrow et Mrs. Arrow à bord du King & Queen Meteor, sans oublier les affreux jojos (Bio Rex, Billy le singe, Mr.Ead, Dr. Clash, Octoman, Zoda, The Skull…) et tous les autres (Blood Falcon, James McCloud, Leon, Beastman, Black Shadow…).

Avouez qu'on ne trouve pas beaucoup de jeux de course dans lesquels on a autant l'embarras du choix, d'autant qu'à chacun des 30 pilotes correspond bien évidemment un véhicule bien spécifique dont les caractéristiques n'ont rien à voir avec celles des autres concurrents. Au moment de choisir, il faut donc tenir compte du poids du véhicule mais aussi de sa résistance aux chocs, de son adhérence et de sa capacité de boost. On peut même customiser le tout en définissant un compromis entre vitesse de pointe et accélération pour prendre l'avantage en fonction du tracé des circuits.

Bien qu'ultra arcade, le pilotage n'en reste pas moins technique et précis (on peut soit braquer, soit déraper dans les virages), et la moindre erreur ne pardonne pas. Car sur N64, les courses prennent une dimension beaucoup plus aérienne, à la limite du roller coaster, avec des portions en half-pipe ou sur des cylindres qui rendent les atterrissages particulièrement délicats, pour ne pas dire franchement tendus dans certains cas. Le joueur doit aussi composer avec les aléas des tracés, la présence de tremplins, de flèches accélératrices, de mines ou de surfaces dangereuses, quand ce ne sont pas carrément les bordures qui manquent à l'appel. Parfois, une prise de vitesse légèrement excessive suffit à nous faire décoller d'une piste qui ondule un peu trop, et c'est la sortie de route assurée. Autant dire que lorsqu'on joue à F-Zero X, on sait que la partie peut s'arrêter brutalement à tout moment, y compris dans les degrés de difficulté les plus faibles où le nombre de vaisseaux qui nous est accordé est plutôt généreux.

Joueurs téméraires s'abstenir !

Malgré tout le respect que l'on doit à l'épisode fondateur de la série sur Super Nintendo, il faut bien avouer que l'opus N64 bénéficie de certains atouts qui le rendent autrement plus intense à jouer. A commencer par le fait que, pour la première fois dans la série, le jeu nous donne la possibilité de puiser dans notre jauge d'énergie pour enchaîner les boosts… tant qu'il nous reste de la vie. Non seulement le joueur n'est plus limité à un boost par tour, mais il lui appartient désormais de décider quand consommer de l'énergie pour aller plus vite, au risque de faire exploser lui-même son vaisseau. Difficile de se raisonner quand on est plutôt du genre téméraire mais la victoire n'en est que plus savoureuse et c'est véritablement cette nouvelle feature qui rend les parties aussi exceptionnelles.

Après un premier tour de chauffe durant lequel le boost est interdit, on peut laisser libre cours à sa déraison et foncer à plus de 1000 km/h pour clouer tout le monde sur place… ou finir en mille morceaux. Tout le sel des courses réside alors dans la bonne gestion de notre énergie qui ne peut être rechargée qu'en passant sur les fameux stands roses, aussi rares que précieux. C'est donc bel et bien le fait que le jeu pousse à la prise de risques maximum qui rend les courses aussi incroyables.

30 concurrents en lice, qui dit mieux ?

L'autre atout majeur de cet épisode N64 réside dans le fait qu'il pousse l'agressivité du pilotage à son paroxysme en jetant pas moins de 30 concurrents dans l'arène. Sachant qu'il est possible et même fortement conseillé de pulvériser ses adversaires en cours de route, on comprend vite que tous les coups sont permis et qu'il vaut mieux jouer les brutes sans pitié plutôt que de se faire sortir par un autre. C'est d'ailleurs le but du mode Death Race où les courses ne se terminent qu'une fois les 29 adversaires éliminés ou si le joueur succombe à leurs assauts. Pour attaquer, on dispose d'attaques latérales à gauche ou à droite et de deux attaques cyclones suivant l'axe gauche ou droit. Aucune de ces techniques n'est facile à placer au bon moment, il y a toujours un risque de tomber dans le vide ou de quitter sa trajectoire et de perdre de la vitesse, mais le jeu en vaut souvent la chandelle.

Ce joker constitue en tout cas le meilleur moyen de dégommer les pilotes situés en haut du classement général pour se donner une chance de gagner le championnat sans forcément arriver premier. Car on peut tout à fait passer à la course suivante quelle que soit notre position. Le rival, à savoir celui qui mène au score, constitue votre cible numéro un et c'est sur lui que vous devez vous acharner pour le faire exploser et dégringoler au classement. Encore une idée diabolique qui colle parfaitement à l'ambiance des courses de F-Zero X ! En se débrouillant bien, on peut vraiment faire des ravages dans les circuits qui comportent des couloirs propices à ce genre de manœuvres létales, et c'est toujours extrêmement jouissif lorsqu'on y parvient.

La X Cup, pour ceux qui n'ont vraiment pas froid aux yeux

Avec F-Zero X, les concepteurs ont bien compris qu'ils avaient trouvé les bonnes idées de gameplay pour rendre la série encore plus prenante. Le second épisode GBA, F-Zero : GP Legend, intégrera d'ailleurs lui aussi cette notion de boost à gérer et la présence de 30 concurrents sur la piste, preuve, s'il en était besoin, de l'extrême efficacité des idées mises en place dans l'épisode 64.

Compatible avec le kit vibration, F-Zero X n'a pas seulement le mérite d'offrir des sensations de jeu époustouflantes. Il a également la très bonne idée d'inclure un championnat nommé X Cup qui s'ajoute aux 4 autres coupes plus classiques pour relancer encore plus la durée de vie. La grande particularité de la X Cup est de générer ses circuits aléatoirement à chaque nouvelle partie. Autrement dit, on ne sait pas à l'avance sur quoi on va tomber et certains tracés sont tellement hallucinants qu'il n'est pas rare de voir nos concurrents disparaître dès le premier virage en épingle, nous laissant seul sur la piste avec comme seul objectif de ne pas quitter la route avant la ligne d'arrivée ! La première fois que ça arrive, on reste abasourdi par cette hécatombe générale qui voit la majorité des IA tomber dans le vide sans autre forme de procès. Un très grand moment !

Comme vous pouvez le voir sur cette vidéo, durant cette X Cup, le premier virage coûte la vie aux 3/4 des concurrents !

N'oublions pas non plus que F-Zero X est aussi jouable en multi jusqu'à 4 joueurs en écran splitté, mais pas dans les Grand Prix malheureusement. Ce mode permettait notamment à un joueur hors course d'essayer d'aligner le jackpot au Slot Game pour tenter de réduire le plus possible l'énergie des pilotes restants. Et parce que le titre jouit encore d'une communauté très active, nous ne résistons pas au plaisir de partager à nouveau avec vous le Speed Game qui lui avait été consacré et dans lequel on trouve un condensé de runs époustouflants ainsi qu'une démonstration totalement maîtrisée du mode Death Race.

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