Comment enfoncer le clou de la remise en question du système Greenlight de Steam ? La réponse est simple, proposer un projet absurde et parvenir à le propulser dans le top dix des jeux les plus soutenus par la communauté de joueurs. C'est ce qu'est parvenu à faire le très parodique Rock Simulator, un jeu proposant d'observer la vie trépidante d'un caillou posé sur le sol.
Au milieu d'une foule d'excellents projets que compte la page Greenlight, se trouvent aussi de nombreux jeux moins bien finis. Des centaines de clones sans saveur de jeux populaires comme Minecraft ou DayZ. D'autres jouent aussi la carte du grand n'importe quoi pour attirer l'attention d'un public friand de choses bizarres et décalées. On pense ici très fort au récent Goat Simulator, blague potache devenue phénomène populaire du let's play sur Youtube.
L'histoire se répète aujourd'hui avec Rock Simulator, un simulateur de pierres présenté en ces termes par son créateur :
Depuis trop longtemps, un type de jeu manquait sur le marché, un véritable simulateur de caillou. Je suis là aujourd'hui pour vous présenter Rock Simulator 2014. Le simulateur rêvé des amateurs de pierres. Vous pouvez admirer de magnifiques cailloux à travers le monde. Depuis les plaines verdoyantes jusqu'aux lacs salés, il y a des douzaines de SUPERBES environnements faits main.
Véritable pied de nez à la pelleté de simulateurs en tout genre inondant le marché PC, le créateur était loin de se douter que son "jeu" rencontrerait un véritable succès sur Greenlight. Il figure actuellement dans le classement des projets les plus greenlightés par la communauté Steam. Si Valve respecte les conditions de la plate-forme, le jeu devrait bel et bien sortir dans les semaines à venir dans une version totalement gratuite (encore heureux). Dans la foulée, d'autres projets du même type ont vu le jour comme le très vert Grass Simulator 2014 proposant quant à lui de parcourir d'immenses étendues d'herbe sauvage.
Avides de blagues potaches, les joueurs s'empressent de voter pour ces jeux parodiques développés en quelques jours seulement. Derrière ces titres se cachent souvent des créateurs souhaitant dans le meilleur des cas critiquer le concept même de Greenlight et dans le pire, provoquer le buzz pour engranger quelques rentrées d'argent facile. Ce phénomène remet plus que jamais en question la légitimité du système de vote proposé par Valve. Gabe Newel l'avait lui-même déclaré dernièrement lors des Valves Developpeurs Days :
Nous avons validé 100 jeux tous les mois... Vous ne faites pas ça parce qu'il y a 100 bons jeux tous les mois sur Greenlight. Non, vous faites ça pour vous débarrasser de tout ce qui n'a pas reçu le feu vert, pour ne pas vous fâcher avec les développeurs.
Voilà de quoi assombrir l'avenir du système...