Se faisant l'écho de plusieurs plaintes émanant d'associations de consommateurs et en réponse à de multiples accidents ayant vu des enfants dépenser des fortunes sur des smartphones (par exemple), la Commission Européenne a décidé de se pencher sur le cas des jeux estampillés free-to-play comprenant un système de micropaiements "indolore" qui va directement puiser l'argent dans la carte de crédit préenregistrée sur le terminal ou le navigateur. Plusieurs acteurs sont en ce moment même en pleine discussion sur la question, des membres de la Commission Européenne, de différents états de l'union ainsi que des représentants de Google et Apple.
En premier lieu, la commission n'apprécie guère l'utilisation d'une terminologie trompeuse et considère que le terme "free", ou gratuit, ne devrait s'appliquer qu'à des jeux réellement et intégralement gratuits, à l'exclusion de ceux proposant des microtransactions. Sur la sellette également, les systèmes de paiement un peu trop discrets qui savent se faire oublier et poussent enfants ou adultes à effectuer des achats sans vraiment s'en rendre compte, la Commission Européenne et le Consumer Protection Cooperation exigent donc que lors d'un paiement, le consentement explicite de l'utilisateur soit sollicité (demande d'un mot de passe, ou saisie d'un numéro de carte). Plusieurs propositions (voire exigences) sont ainsi émises afin d'assainir le marché et protéger les consommateurs :
- Les jeux présentés comme gratuits ne devraient pas tromper les consommateurs sur les véritables coûts impliqués.
- Les jeux ne devraient pas contenir d'injonctions directes adressées aux enfants pour les pousser à acheter des items ou à demander à un adulte de les acheter pour eux.
- Les consommateurs devraient être convenablement informés du système de paiement et les achats ne devraient pas être débités via un des paramètres par défaut sans le consentement explicite du consommateur.
- Les vendeurs devraient fournir une adresse mail afin que les consommateurs puissent les contacter en cas de réclamation.
La Commission Européenne n'est pas la première à lancer un avertissement au marché du free-to-play. En janvier, c'est en Angleterre que le Office of Fair Trading a donné 2 mois à l'industrie pour se plier à certaines exigences très proches de celles citées ci-dessus (avertissement sur les coûts, obligation d'un accord explicite avant l'activation des paiements in-game etc.).
Récemment, le reboot de Dungeon Keeper s'est chargé à lui tout seul de remettre en lumière les pratiques douteuses de monétisation des free-to-play qui n'ont de gratuit que le nom puisqu'ils sont quasiment injouables sans verser un peu (voire énormément dans ce cas) d'argent. Un titre qui est évidemment loin d'être le seul en cause. Il est en effet grand temps qu'un peu de ménage soit fait si l'industrie veut éviter que le modèle du F2P ne finisse par se parer d'une réputation désastreuse et fort heureusement pas toujours méritée.