Voici un classement intéressant publié par SuperData présentant la liste des free-to-play ayant rapporté le plus d'argent dans le monde au cours de l'année 2013. Des chiffres révélateurs d'une nette domination du marché asiatique sur le secteur avec une mise en avant de jeux peu ou pas connus dans nos contrées.
Classement | Jeu | Editeur | Total des revenus en $ | |
---|---|---|---|---|
1 | CrossFire | Tencent/SmileGate | 957.000.000 | |
2 | League of Legends | Tencent/Riot Games | 624.000.000 | |
3 | Dungeon Fighter Online | Nexon | 426.000.000 | |
4 | World of Tanks | Wargaming.net | 372.000.000 | |
5 | MapleStory | Nexon | 326.000.000 | |
6 | Lineage I | NCSoft | 257.000.000 | |
7 | World of Warcraft * | Activision/Blizzard | 213.000.000 | |
8 | Star Wars the Old Republic | Electronic Arts | 139.000.000 | |
9 | Team Fortress 2 | Valve | 139.000.000 | |
10 | Counter-Strike Online | Valve/Nexon | 121.000.000 |
- SuperData précise que WoW figure dans ce classement car il propose une boutique en jeu. Le chiffre avancé ne concerne donc que cette dernière.
Le marché asiatique, entre free-to-play et pay-to-win
Avec des revenus avoisinant le milliard de dollars, CrossFire fait office de leader dans le secteur. Pourtant ce FPS multijoueur qui ne paye pas de mine ne mobilise absolument pas les foules de par chez nous. Il faut donc se tourner vers les marchés chinois et sud-coréens pour comprendre l'ampleur du phénomène. En Chine par exemple, le PC est une quasi-religion et a généré plus de 8,7 milliards de dollars en 2013 alors que les consoles se partagent une minuscule part de gâteau équivalente à 15 millions de dollars. Ajoutons aussi que le rapport aux boutiques en ligne proposant de puissants objets et des bonus est tout autre que chez nous. On en parlait dernièrement dans Le dossier consacré aux free-to-play, alors que l'étiquette pay-to-win est un frein évident pour le joueur occidental, en Asie cette pratique fait partie intégrante de la philosophie des jeux en ligne. Dungeon Fighter Online, MappleStory, Counter-Strike Online et même le papy Lineage I et ses 16 années d'exploitation reposent sur ces boutiques omniprésentes et engrangent encore aujourd'hui des revenus colossaux sur le marché asiatique alors que leur popularité en Europe et aux Etats-Unis est assez minime. Une tendance se dégage nettement, la majorité des jeux présentés date tout de même de quelques années et ne demandent pas des monstres de puissance pour tourner confortablement.
Du côté de chez nous ?
League of Legends est le parfait exemple du free-to-play qui cartonne à l'international. Au-delà de l'aspect stratégique et addictif des mécanismes du jeu, Riot Games s'assure de solides revenus grâce aux Riot Points, une devise échangeable contre de l'argent réel servant à acheter des skins, des champions ou des bonus. Une pratique répandue aujourd’hui dans la plupart des free-to-play à succès internationaux : ne proposer que du cosmétique ou du gain de temps. Car comme le dirait l'ami Mamytwink : "C'est inutile donc forcément indispensable !".
Répondant maintenant à la question que tout le monde se pose, pourquoi diable avoir inclus World of Warcraft dans ce classement alors que le jeu n'est pas un free-to-play ? Réponse de la part de SuperData : les chiffres avancés ne représentent que les revenus générés via les boutiques des jeux. Or WoW dispose effectivement d'une boutique permettant d'acheter des montures, des mascottes, voire même quelques boosts dans sa version asiatique. On est encore loin du chiffre d'affaires mensuel généré par ses 7 millions d'abonnés, mais on note que Blizzard dispose quand même de plusieurs cordes à son arc pour les années à venir. Avec ses 200 millions de dollars de coût de développement, Star Wars the Old Republic semble être parvenu à se stabiliser financièrement depuis son passage en mode free-to-play fin 2012. Le jeu ne dispose "que de 500.000" joueurs abonnés, mais assure ses arrières avec un cash shop permettant de débloquer pas mal de contenu. On notera aussi que jamais vente de chapeaux n'aura été aussi rentable puisque Valve doit se frotter les mains depuis le passage de Team Fortress 2 en mode gratuit.
- Dossier : Le free-to-play et vous ?