A peine annoncé, le jeu Six Days in Fallujah de Konami et Atomic Games déclenche déjà une vive polémique. Petit rappel des faits : la seconde bataille de Fallujah fut l'une des plus sanglantes de l'actuelle guerre en Irak, pour les deux camps mais également pour les civils. Une bataille par ailleurs sujette à polémique en raison de l'usage d'une arme chimique par les troupes américaines, arme supposée interdite qui finira par devenir "standard" selon les nouveaux critères de l'armée, mais également en raison d'un assaut donné sur une zone remplie de civils. Konami se retrouve donc dans une position délicate : adapter une bataille controversée qui s'est tenue lors d'une guerre non seulement tout aussi controversée mais qui n'est même pas terminée, affectant fatalement la sensibilité des personnes impliquées.
Les réactions ne manquent pas. Ainsi, le père d'un soldat de la marine royale anglaise mort en Irak :
Considérant les nombreuses pertes de vies au cours de la Guerre en Irak, la glorifier dans un jeu vidéo atteste d'un piètre jugement et d'un bien mauvais goût. Ces événements horribles devraient être confinés aux annales de l'Histoire, pas rendus triviaux (...).
Il ajoute :
Il est tout à fait possible qu'une famille musulmane achète le jeu et pour eux cela pourrait s'avérer particulièrement atroce. Pire, il pourrait finir dans les mains d'un jeune fanatique et l'inciter à considérer une forme de vengeance.
Quant à l'association anglaise Stop The War Coalition :
Le massacre perpétré par les forces américaines et anglaises à Fallujah en 2004 est l'un des pires crimes de guerre jamais commis dans une guerre illégale et immorale. Il est estimé que près de 1 000 civils sont morts dans les bombardements et les assauts.
Faire un jeu à partir d'un crime de guerre et capitaliser sur les morts et les blessures de centaines de personnes est malsain... On devrait se souvenir du massacre de Fallujah avec honte et horreur pas le maquiller pour en faire un divertissement.
La position de Konami reste la même : proposer un jeu qui tout en restant "une expérience divertissante" puisse se présenter comme une sorte de documentaire sur la bataille de Fallujah.