Dans de nombreux pays ou unions, le jeu vidéo est accompagné d'un système de classification, dont l'objectif est d'informer les acheteurs sur le type de l'âge des joueurs auxquels les titres s'adressent. Nous avons le PEGI, les Américains ont l'ESRB, les Coréen ont le GRAC et les Japonais ont le CERO. C'est ce dernier qui est actuellement critiqué par le principal créateur de Resident Evil.
PEGI, ESRB, GRAC, CERO... Comment fonctionnent les organismes de classification
Les jeux vidéo peuvent prendre de très nombreuses formes et proposer des expérience très différentes. C'est une porte ouverte que l'on enfonce là, mais c'est important car de cette divesité découle un constat : tous les jeux ne sont pas à mettre entre toutes les mains. De Super Mario à Call of Duty il y a un monde, et il faut être en mesure de recevoir la création. Pour permettre à chacun, et en particulier aux parents, de s'y retrouver, des systèmes de classification ont été mis en place.
Tous fonctionnent à peu près de la même manière, avec des différences en termes de critères à la marge. Dans l'Union Européenne, nous connaissons le PEGI, créé en avril 2003. Ce dernier reçoit les jeux et les classes dans différentes cases correspondant à l'âge minimum recommandé (car oui, le PEGI ne constitue pas une restriction mais une information). On trouve donc le PEGI 3, 7, 12, 16 et 18. Par exemple, voici les conditions à remplir pour être classé PEGI 12 :
Des jeux vidéo montrant de la violence sous une forme plus graphique par rapport à des personnages imaginaires et/ou une violence non graphique envers des personnages à figure humaine entrent dans cette classe d’âge. Des insinuations à caractère sexuel ou des postures de type sexuelles peuvent être présentes, mais dans cette catégorie les grossièretés doivent rester légères.
Le CERO ne plaît pas à Shinji Mikami et Suda51
Au Japon, le CERO suit à peu de choses près le même fonctionnement, avec toutefois une différence majeure : il peut limiter la distribution d'un jeu sur le sol japonais. Shinji Mikamin, principal créateur de la saga Resident Evil, et Suda51 (No More Heroes, Killer7, Lollipop Chainsaw), ont une dent contre ce sytème qui leur a coûté cher sur Shadow of the Damned (PS3/360, 2011).
Le 28 octobre prochain, le titre ressortira dans une version remasterisée intitulée Shadows of the Damned : Hella Remastered. A cette occasion, le duo multiplie les interviews et c'est au cours de l'une d'entre elles que le sujet du CERO a été abordé.
Mon avis sur la question n’a pas changé entre temps. Je pense que c’est une étrange situation de voir des personnes qui ne jouent pas essayer de restreindre le travail d’artistes tout en empêchant le public d’y accéder, même pour les clients qui veulent ce genre de jeux edgy. (...) À l'époque, le jeu (Dead Space) ne pouvait pas sortir au Japon en raison de la réglementation, donc si vous vouliez y jouer au Japon, vous deviez vous procurer la version étrangère, indique Shinji Mikami.
Le duo pousse même les joueurs japonais à se tourner vers les versions Steam, bien souvent identiques aux versions internationales. Celles-ci ne sont pas soumises au CERO ou, du moins, leur vente n'est pas restreinte. Globalement, Shinji Mikami et Suda51 reprochent au système CERO d'être trop restrictif et d'être géré par des personnes qui sont pas capable d'évaluer correctement la portée d'une production.
Ils s'élèvent également contre la nécessité de créer deux versions des jeux, une pour le Japon (censurée), et une seconde. Cela représenterait un énorme travail dont ils se passeraient bien. Pour Suda51, la solution pourrait être de créer un CERO X au-dessus du CERO Z (PEGI 18) afin que le public informé mais moins contraint. Reste à voir si, à l'avenir, les autorités japonaises feront ou non évoluer le CERO.