Si vous suivez les productions Nintendo depuis la Game Boy Advance, vous n’avez pas pu passer à côté de la série Mario & Luigi. Véritable pilier du catalogue du constructeur, la licence signe son grand retour ! L’occasion parfaite de revenir sur ce qui fait de cette série l’une des toutes meilleures de Big N.
La franchise Mario et Luigi a fait rêver petits et grands depuis 2003 sur GameBoy Advance et jusqu’en 2019 sur Nintendo 3DS. Elle est aujourd'hui bientôt de retour dans l'Épopée Fraternelle, attendu le 7 novembre prochain ! Devenue un véritable incontournable du genre du RPG, la licence est entrée dans les annales des meilleurs titres de Nintendo et, pour l’occasion, revenons sur les points qui ont fait d’elle l'une des séries les plus appréciées des joueurs.
L'univers Mario comme vous ne l'avez jamais vu
S’il est un point qui fait tout le sel de la série Mario & Luigi, c’est celui qui concerne les différents univers que dépeignent ses opus. En effet, la licence a toujours mis un point d’honneur à se détacher des aventures dites “traditionnelles” du moustachu, se permettant notamment davantage de folie en la matière. Qu’il s’agisse du Royaume de Végésia où tout tourne autour du rire et des fèves, du Royaume Champignon du passé envahi par des extraterrestres ou encore de l’intérieur du corps du Roi des Koopas, les univers de la série se permettent toujours d’explorer des points encore jamais vus dans la genèse de Mario. Ainsi, pas de place pour l’ennui au cours des différentes aventures des deux frères. Exit les classiques traversées de biomes, à moins que ces dernières soient prétextes à une péripétie ou à un gag particulier.
La traditionnelle exploration d’un volcan, par exemple, se fera - dans Mario & Luigi : Les Frères du Temps - après que celui-ci ait été éteint à grand renfort de canon à eau. Un appareil justement conçu par un personnage bien connu de l’univers du plombier, mais plus précisément de son frère en vert, le professeur Karl Tastroff. En effet, il est une constante de la série de ramener divers personnages secondaires ou oubliés de la série, ne manquant alors pas de les développer en leur donnant davantage de background par exemple. Si l’on prend justement l’exemple de ce bon vieux professeur, l’on apprend dans ce même épisode que celui-ci étudiait originellement la géologie et l’activité sismique. Mais suite à un accident impliquant les frères plombiers et leurs homologues en couche-culotte, celui-ci est obligé de déménager près d’un bois hanté, souhaitant alors se réorienter dans l’étude du paranormal (coucou Luigi’s Mansion).
C’est ce genre de petites histoires imbriquées dans un récit qui n’a, bien souvent, aucun sens est justement ce qui fait tout l’intérêt de la série Mario & Luigi. Et celles-ci font bien souvent se rencontrer des personnages iconiques et d’autres originaux sous l'impulsion d’histoires toujours plus rocambolesques et prétextes au développement des protagonistes. Ainsi, le Luigi traditionnellement effrayé est ici souvent tellement terrifié qu’il préférerait quasiment laisser son frère s’occuper des problèmes tout seul, comme illustré dans la scène d’introduction de Mario & Luigi : Superstar Saga. Bowser abandonne quant à lui son côté looser malchanceux, réservant cette facette à la série Paper Mario, pour mieux s’illustrer comme le fier et vaniteux Roi de Koopas. Ce dernier se révèle notamment dans l’opus Voyage au Centre de Bowser, dans lequel il tient quasiment le rôle de protagoniste. Dans ce dernier, s’il est effectivement pris dans la tourmente que connaît le Royaume Champignon, il n’a que faire de ce qui s’y passe. Celui-ci vit sa propre quête et son seul but est de bouter Gracowitz - le grand méchant - hors de ses terres afin de porter secours à ses troupes.
En termes de menaces, la série propose une continuité très appréciable (bien qu’un peu disparue à partir de Mario & Luigi : Dream Team Bros) puisque ledit Gracowitz n’est autre que le bras droit de Graguémona, grande méchante du premier opus - Superstar Saga -. Il est également visible dans Les Frères du Temps, tenant alors une échoppe de badges dans laquelle il explique mûrir sa vengeance. De même, les Xhampis, race alien antagoniste dudit épisode, débarquent également dans sa suite, Voyage au Centre de Bowser, congelés et précieusement conservés dans une chambre froide du château de Bowser. Les événements passés de la série ont donc réellement eu lieu pour les personnages et impactent leurs aventures récentes, permettant ainsi de consolider l’univers, ce qui est grandement appréciable en tant que joueur assidu de la licence, en plus des nombreux gags que cela entraîne.
Un humour où le grand n'importe quoi est roi
L’humour est en effet une caractéristique principale de la série Mario & Luigi, parfois même au centre de l'univers, comme dans l’opus Superstar Saga où chaque région est nommée selon un type de rire (Canton Héhé, Vallée Hihi ou encore de la Hahadémie). Mais l’humour de la licence se construit surtout autour des personnages et de leurs diverses actions, profitant du contexte pour les parodier. Ainsi, si nous évoquions plus tôt la couardise de Luigi, celle-ci se voit ici doublée d’une forte propension à la pleurnicherie. La Princesse Peach, habituée à se faire enlever, pousse le vice encore plus loin puisqu’une mission d’escorte du premier opus nous force à constamment garder un œil sur celle-ci alors qu’elle explore un désert. Une moindre seconde d’inattention l’amènera alors à se faire capturer par n’importe quel ennemi présent sur la carte. Et il en va de même pour l’entièreté des personnages de la licence. Papy Champi, originellement anxieux, ne pourra, ici, pas s’empêcher de s’évanouir à la moindre mauvaise nouvelle.
L’univers et la genèse de Mario sont eux-mêmes sujets au détournement. De fait, ladite Hahadémie abrite également un département uniquement dédié à l’étude des Bloc ?, comme pour essayer de comprendre d’où ils viennent et pourquoi ceux-ci recouvrent la surface du monde. De même, le bestiaire des différents opus présente à chaque fois des variantes des ennemis connus de l’univers Mario (goombas, koopas et autres maskass) mais qui sont soit revisités à la sauce naturelle dans Superstar Saga, accordés au thème du corps humain ou manipulés par Gracowitz dans Voyage au Centre de Bowser, ou imaginés de façon onirique dans les rêves de Luigi de Dream Team Bros. Un moyen de présenter ces ennemis comme non-endémique au Royaume Champignon et simplement propre à diverses régions, à la manière des Pokémon.
Enfin, si l’on a évoqué les scénarii des divers épisodes précédemment, ceux-ci constituent à eux seuls la majorité des phases humoristiques des titres. Ces histoire rigolotes s’empêtrent régulièrement dans des péripéties qui n’ont aucun sens, souvent simplement pour justifier d’un gag ou d’un nouvel objectif. Ainsi, il n’est pas rare de croiser un Bowser rendu obèse par ses propres troupes, une maladie faisant se transformer tous les toads du Royaume Champignon en boules, Luigi hypnotisé croyant être Mario ou cosplayé en Princesse Peach pour tromper l’ennemi. Et il ne s’agit là que d’un très maigre échantillon des moments hilarants que proposent les différents épisodes de la série.
Et même s'ils n'ont aucune incidence sur le récit, chaque dialogue est délicieusement écrit, truffé d’humour et étant souvent accompagné de divers moments amusants, comme d’un personnage externe à la conversation qui fait des siennes dans le fond. Ainsi, dans Dream Team Bros, un a habitant de l’île Koussinos alité vous demande, par exemple, de venir lui parler de l’autre côté de son lit car sourd d’une oreille, quand d’autres n'hésitent pas à crier leur joie de rencontrer le célèbre Mario, mais précisant ne pas connaître Luigi. Des petites perles qui donnent véritablement envie de parler à tout le monde, contrairement au RPG traditionnels dont les dialogues, quand ils ne sont pas cruciaux au scénario, manquent parfois d’intérêt. Et s’il s’est quelque peu perdu dans les deux derniers opus de la série, l’humour est véritablement pivot à la franchise et justifie presque à lui seul de devoir y jouer.
Un gameplay qui n'est clairement pas en reste
Parce que oui, c’est bien beau de s’extasier sur la beauté et l’odeur du gâteau, mais il faut aussi parler de son goût. Et celui de Mario & Luigi est sans doute l’un des plus délicieux de tous ! En termes de gameplay, la série emprunte beaucoup à Tomato Adventure et se rapproche en quelque sorte de celui de Super Mario RPG et de la licence Paper Mario. Ainsi, et de la même manière que dans ces softs, deux phases de jeu s’entremêlent : l’exploration et les combats. Ce premier point se déroule en vue de dessus et laisse la part belle à la découverte. Pour ce faire, les plombiers (et Bowser dans le troisième opus) disposent de diverses techniques leur permettant, par exemple, de survoler divers gouffres, s’enterrer et avancer dans le sol ou encore rapetisser à grands coups de marteaux.
L’exploration est très largement récompensée, permettant d’obtenir nombre d’objets ou d’équipements permettant de booster les statistiques des protagonistes. De plus, celle-ci est beaucoup moins linéaire que dans le reste de la franchise Mario, laissant beaucoup de liberté au joueur dans sa découverte, qui ne peut être limité que par des événements précis de scénario. Ces phases font également régulièrement la part belle à une nouvelle technique ou fonctionnalité propre à l’épisode ou instant du scénario, de la même manière que dans The Legend of Zelda, permettant ainsi de ne connaître ni redondance, ni ventre mou tout au long de l’aventure.
L’exploration est d’autant plus récompensée que celle-ci peut parfois permettre de découvrir de nouvelles attaques spéciales qui peuvent être utilisées en combat, notamment dans Voyage au Centre de Bowser et Dream Team Bros. Les combats, justement, demandent bien plus d’implication de la part du joueur quand un RPG classique. De fait, il ne suffit pas de choisir une action à faire et d’attendre de pouvoir à nouveau faire un choix. Ceux-ci demandent au joueur d’être actif durant chacune de leurs phases ! Ainsi, il faut d’abord observer son adversaire afin de pouvoir choisir la meilleure attaque à lui asséner ; le coup, ensuite, demandant un timing millimétré pour maximiser les dégâts à occasionner ; puis la défense, qui demande d’anticiper l’attaque ennemi pour réussir à l’esquiver voire contre-attaquer. Cette possibilité d’attaquer et riposter en combat est véritablement propre à la série et, jumelée à la gigantesque diversité du bestiaire, permet de sans cesse renouveler les affrontements, ne laissant pas au joueur le temps de s’en lasser.
De plus, chaque opus de la série apporte avec lui une touche d'originalité lui permettant de se différencier de ses pairs. Ainsi, Superstar Saga propose des attaques spéciales basées sur des enchaînements de touches timés en combat ; Les Frères du Temps permet de contrôler 4 personnages au lieux de 2 ; Voyage au Centre de Bowser propose des combats de géants aux manettes du Roi des Koopas ; mécanique reprise dans Dream Team Bros, accompagnées des combat utilisant la profondeur de champ ; quand Mario & Luigi Paper Jam Bros greffe Paper Mario et tout son set d'attaque iconique au duo de frères plombiers. On ne se lasse jamais je vous dis !
Conclusion
Autant de qualités qui ont offert aux joueurs acquis à la cause de Nintendo certains des tout meilleurs titres des consoles portables du constructeur. Et malgré deux derniers épisodes originaux un peu en deça de leurs pairs - la faute à des mécaniques moins intéressantes et à un humour moins senti - la série continue de séduire les joueurs qui s'y intéressent, si bien qu' elle n’a jamais vraiment quitté leur cœur. C’est pour cette raison que l’annonce d’un nouvel opus - Mario & Luigi : L'épopée fraternelle -, lors du Nintendo Direct du 18 juin, dernier a suscité autant d'émotions. En effet, les fans retrouvent les frères plombiers dans une aventure commune après plus de 9 ans d’attente ! Autant dire que l’attente est forte et que les attentes sont hautes.
Ce nouvel opus présentera les frangins bien loin de chez eux, au milieu de mystérieuses îles qu’il leur sera obligatoire de visiter pour espérer retrouver leurs lits douillets. Exit les tons pastel des derniers opus et remake qui leur donnait un look quelque peu maladif, et retour aux couleurs vives qui a fait le succès de la franchise Mario. Espérons maintenant que l’histoire sera aussi intéressante que les premiers opus de la série et qu'elle marquera le retour véritable du sacro-saint humour qui fait tout le sel de la licence. Pour préparer au mieux cette sortie datée au 7 novembre prochain, n’hésitez pas à replonger une fois encore au cœur des premiers opus de la licence, rire et plaisir garantis !