Pourquoi c’est un phénomène du JV ?

Si la série Grand Theft Auto affiche une telle notoriété aujourd’hui, il faut tout d’abord remonter à 2001. C’est cette année-là que sort Grand Theft Auto 3. C’est le troisième épisode d’une série de jeux vidéo connue pour faire incarner au joueur un malfrat. À travers ses actes et ses missions, il doit alors monter en grade dans le monde de la pègre pour se faire un nom. Si la popularité de la série explose avec le troisième opus, c’est parce que ce dernier fait une transition plus que réussie de la 2D à la 3D. Si Dan Houser, le cofondateur de Rockstar et producteur de GTA, explique en 2012 que de nombreux jeux 3D ont été inspirés par Ocarina of Time et Super Mario 64, il semble évident que GTA 3 a à son tour influencé de nombreux jeux en monde ouvert.

Depuis ce troisième épisode numéroté, Rockstar enchaîne les succès critiques et commerciaux. Et c’est surtout Grand Theft Auto V qui le montre de la meilleure manière en battant de multiples records de ventes. Par exemple, lors de son premier jour de commercialisation (le 17 septembre 2013), il s’écoule à 15 millions d’unités distribuées. À titre de comparaison, The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom s’est écoulé à 10 millions d’exemplaires. Deux semaines après sa sortie, c’est 20 millions d’exemplaires qui sont écoulés avant d’atteindre les 29 millions à la fin du mois d’octobre. C’est simple, jamais un jeu vidéo ne n’est vendu aussi rapidement que GTA V.

C’est aussi pas moins de huit milliards de dollars qu’a généré ce dernier épisode. Un chiffre colossal permis, de manière évidente, par les ventes du jeu (entre autres). De fait, GTA 5 fait office de jeu vidéo le plus vendu dans le monde avec en 2023 185 millions d’unités vendues… derrière Minecraft qui semble inatteignable avec ses 300 millions. Des millions de jeux vendus grâce à sa disponibilité sur plusieurs générations de consoles. Peu de jeux peuvent se targuer d’être disponible sur PlayStation 3, Xbox 360, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5 et Xbox Series. C’est par exemple le cas de Minecraft (dispo’ sur bien d’autres consoles aussi) et on l’a vu où cela l’a mené ; mais aussi de Skyrim.

Plus qu'un jeu vidéo

Si l’on a montré que c’est une poule aux œufs d’or pour Rockstar, c’est aussi une poule aux œufs d’or pour le jeu vidéo… et même l’industrie du divertissement. D’après les données du cabinet Newzoo, le marché du jeu vidéo pèse 177 milliards de dollars dans le monde (5,5 milliards en France). C’est plus que le marché de la musique et le marché du cinéma réunis. On peut donc facilement imaginer que GTA V a plus de poids financier que n’importe quel autre produit culturel. Il faut dire qu’à l’époque, le jeu mobilise 250 millions de dollars pour être développé. Un chiffre colossal faisant pâlir certains longs-métrage hollywoodien comme The Dark Knight !

Quelque chose qui s’observe à plusieurs échelles GTA fait partie de ces rares licences de jeux vidéo pouvant faire partie de l’actualité traitée par les médias généralistes. Cela s’est vu il y a peu avec Zelda pour la sortie de Tears of the Kingdom, mais ce n’est clairement pas monnaie courante. En 2013, lors de sa sortie, le jeu fait la tournée des médias. Un reportage chez France 2, une chronique sur BFM… Idem du côté de la presse écrite ou des journaux comme Libération (qui avait dédié sa une à GTA 4 en 2008 !), Le Monde, Le Point et France Info dédient une page au cinquième opus numéroté.

Par ailleurs, difficile de retirer à la saga Grand Theft Auto les nombreuses polémiques qu’il a générées. Il est le jeu des transgressions par excellence et est souvent le bouc émissaire (même si Fortnite prend peu à peu sa place) préféré de personnages politiques cherchant à justifier le comportement violent des enfants ou des individus. À ce sujet, la saga GTA est souvent décrite comme allant au-delà du jeu vidéo. En 2013, c’est le New York Times qui en fait le portrait comme étant une “une satire culturelle violente, intelligente, profane, attachante, odieuse, espiègle, riche, profonde et convaincante”. Une description qu’approuve à demi-mots : “C’est une bonne description, mais ce n’est pas à nous, en tant que créateurs, de définir notre travail”.

Seul contre tous... et favori

Difficile d’être exhaustif quand il en vient à parler de GTA. On espère simplement que les quelques lignes ci-dessus donnent suffisamment d’éléments témoignant de l’importance de la série et à quel point les premières images officielles d’un nouvel opus peuvent faire trembler toute l’industrie. Et Rockstar le sait très bien. Le studio connaît son bébé et l’influence qu’il affiche. C’est donc en toute connaissance de cause qu’il a décidé de diffuser le premier trailer, plus qu’attendu, de son prochain épisode ce mardi 05 décembre.

C’est en effet 48 heures seulement avant la cérémonie des Game Awards. Rockstar n’a pas besoin des projecteurs de ces Oscars du jeu vidéo. On dirait même qu’il cherche à la confrontation directe avec Geoff Keighley, l’organisateur de l’événement. Pour autant, il n’y a probablement aucune hostilité entre les deux. Rockstar n’a juste besoin de personne pour être dans la lumière. Il ne s’est jamais appuyé sur des gros salons du jeu vidéo comme l’E3 pour faire la promotion de ses nouveaux titres.

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Pourtant seul contre toute l’armée de la foule de jeux présentés aux Game Awards, le nouveau GTA risque bien à nouveau faire un coup de tonnerre plus qu’assourdissant demain. L’année dernière, les Game Awards avaient enregistré un pic de 100 millions de spectateurs uniques. Le tweet d’annonce du trailer par Rockstar ? Il a été vu plus de 150 millions de fois. Le vent souffle déjà très fort.