Vous l'avez peut-être déjà oubliée, mais cette adaptation sortie cette année est un bide à graver dans les mémoires.
Si l'on pensait le temps des mauvaises adaptations révolu avec la sortie plutôt appréciée du live-action One Piece sur Netflix, Les Chevaliers du Zodiaque, sorti en salle le 24 mai, a prouvé le contraire. Le live-action a été mis en scène par le polonais Tomasz Baginsi, nom apparu à la production de la série The Witcher. Il a réalisé ici son premier long-métrage produit par Stage 6 Films (détenu par Sony) et Toei Company. C'est l'acteur américano-japonais Mackenyu, vu dans Pacific Rim Uprising, qui campe le premier rôle, celui de Seiya, un héros vaillant qui récupère des pouvoirs mystiques et se retrouve propulsé dans un monde où il rencontrera des chevaliers en armure. Vous pouvez d'ailleurs aussi le découvrir dans la série One Piece, dans laquelle il incarne le personne très apprécié de Zoro. Ici, il donne la réplique à Sean Bean ou encore Famke Janssen.
Les Chevaliers du Zodiaque, pour les non-connaisseurs, est adapté du célèbre manga du même nom signé Masami Kurumada, lequel a été prépublié pour la première fois en 1986 dans le magazine Weekly Shōnen Jump. L'œuvre en 28 tomes a été vendue à plus de 50 millions d'exemplaires dans le monde et a eu droit à une série animée tout aussi culte de 140 épisodes, qu'on découvrira dans l'Hexagone grâce au Club Dorothée qui accueille le programme en 1988.
Malheureusement, l'adaptation en salle est loin de faire honneur à son héritage : Sur Rotten Tomatoes, elle décroche le score de 21% côté presse, laquelle s'accorde sur le consensus suivant : "L'animation est bien faite, mais les visuels impressionnants ne suffisent pas à couvrir l'intrigue filandreuse des Chevaliers du Zodiaque". Côté public, le score est à 61%.
Il ne satisfera pas les exigences des fans qui veulent un hommage fidèle à leur oeuvre d'enfant préféré, et ne fera pas comprendre aux non-initiés pourquoi cette histoire de courage aveugle face à des obstacles insurmontables a suscité une telle dévotion pendant des décennies - Los Angeles Times
Un bide commercial
Le long-métrage a coûté la modique somme de 60 millions de dollars (hors marketing), et c'est deux fois plus que le budget de Dragonball Evolution réalisé en 2009, une autre production qui trône dans le classement des pires adaptations d'oeuvres cultes. La somme reste tout de même minime si on la compare aux plus grands blockbusters hollywoodiens de ces dernières années. À titre de comparaison, le dernier volet de Fast and Furious a coûté pas moins de 340 millions de dollars. L'écart est donc assez colossal. Malheureusement, Les Chevaliers du Zodiaque n'a récolté que 7 petits millions de dollars. En France, c'était également un sacré échec, avec un démarrage à 5 281 entrées le 24 mai.
Mais notez que le projet est tout de même relativement ambitieux ; Yoshi Ikezawa, producteur de Toei Animation, a en effet annoncé à Variety quelques temps plus tôt qu'il projetait de faire de la franchise une saga composée de six long-métrages, rien que ça. À voir maintenant si le bide du premier épisode va mettre à mal ces grandes idées...
Le manga original compte 28 volumes de bandes dessinées. La série animée originale compte 140 épisodes, auxquels s'ajoutent 30 ou 40 suites qui appartiennent à la bande dessinée originale. Cela fait donc près de 200 épisodes. Il est possible de faire de nombreux films avec cela. Et après le succès de Marvel, les studios recherchent des propriétés qui peuvent donner lieu à des suites, comme "Harry Potter" ou "Hunger Games". Nous envisageons un ensemble de six films.
L'ambition, plus que de plaire aux fans de la première heure ou de rendre hommage à un grand nom du manga, était vraisemblablement de surfer sur le succès financier d'une heure culte. "Jusqu'à récemment, notre public était constitué des amateurs d'anime. Ces fans sont uniques et différents de ceux qui aiment les bandes dessinées américaines ou les super-héros. Bien que le public se soit progressivement élargi, nous voulions nous affranchir de ces limites et adopter une approche plus commerciale", assumait d'ailleurs Ikezawa Yosh, de Toei Animation au cours de la même interview. Raté.