Nous sommes au début de l’année 2000, Rockstar est alors une société de développement qui s’en sort bien sur le marché et face à la concurrence avec sa licence phare : Grand Theft Auto. Après un premier titre qui a fait fureur en 1997 et un deuxième en 1999, une question s’est très vite posée au studio : comment renouveler GTA ? En ce début de millénaire, la tâche est ardue, les critiques ne sont pas tendres envers Grand Theft Auto 2, on considère qu’il ne révolutionne pas assez. Ni une ni deux, Rockstar se remet au fourneau et en moins de deux ils vont créer un titre qui va renouveler GTA, révolutionner le jeu vidéo et propulser la franchise dans des sommets jamais atteint. Au début de son développement, GTA 3 avait pour nom de code… GTA 3D, ce nom résume très bien tout le défi que représentait ce nouveau titre pour Rockstar. Il fallait passer d’un jeu en 2D en vue de dessus, à un jeu 3D à la troisième personne. Il faut impérativement passer à autre chose, c’est cela les années 2000, c’est cela le futur. Il faut donc à Rockstar un nouveau moteur graphique. De ce point de vue là, on peut remercier Criterion et son moteur RenderWare. Ce dernier a permis aux développeurs d’animer au poil les accidents de voitures, la vitesse et les différentes parties des véhicules. Mais reste alors un problème de taille… il faut une ville en 3D pour faire bouger ces véhicules. Mais pas que, avec GTA 3D, Rockstar veut que la saga soit synonyme de liberté, il faut pouvoir tirer en courant tout en montant dans une voiture et s’arrêter pour acheter des objets en magasin, le tout sans temps de chargement ou presque. Un miracle qu’arriveront à produire de jeunes ingénieurs du studio en équilibrant la lecture du disque et les données prises en charge par la mémoire de la machine, permettant ainsi de charger de manière fluide l’environnement dans le champ de vision du joueur, même en plein coeur d’une course-poursuite ou d’une fusillade. Pour en savoir plus, vous pouvez regarder le JV Legends sur GTA 3, disponible en tête d’article.

Liberty City, c’est le nom de la ville de ce GTA 3. Liberté sera aussi le mot d’ordre de l’écriture du titre de Rockstar. Les développeurs Vont passer au peigne fin chaque quartier de New York et prendre une multitude de notes sur le langage, les coutumes, l’architecture pour la retranscrire dans Liberty City. On parle là de plus de 8000 lignes de dialogues ! Et des quêtes, des personnages, une ambiance inspirée directement par les films noirs et les séries américaines. GTA 3 a un récit plus sombre, plus profond, avec un ton transgressif et anti-système (on peut remercier les frères Houser pour ça). Tout semble parfait pour une sortie en beauté courant de l’année 2001, mais un événement de grand ampleur va forcer Rockstar à décaler la sortie de son jeu… le 11 septembre. Un titre comme GTA 3 avec sa violence visuelle et sérielle va forcément faire polémique après un événement comme celui-là, il faut donc revoir certains éléments. Les voitures de polices et les camions de pompiers sont remodelés pour moins ressembler à ceux de la ville de New-York, la destruction des avions est supprimée, de même que le pilotage d'engins volants. Des détails plus anodins sont également revus, le mode à la première personne est enlevé, de même que les airbags dans les voitures et la possibilité de baisser les vitres. Pour plus de détails, vous pouvez retrouver votre nouvel épisode de JV Legends, disponible au début de l’article.

Une image à sauver avant même qu’elle soit ternie

Vous connaissez Darkel ? C’est un personnage présent dans GTA 1 et 2 qui proposait des missions où il fallait tuer le plus de gens possible. Vous comprenez bien que ces missions ne peuvent pas être présentes dans le jeu après un événement comme le 11 septembre et ces missions tout comme le personnage de Darkel ne sont pas présent dans GTA 3. Il faut également bien comprendre que c’est ce jeu spécifique de Rockstar qui lancera l’imagination perverse des médias ou de la population à dire que GTA est la cause de la violence chez la jeunesse ou encore la cause de toutes les fusillades meurtrières aux USA. Avant et après sa sortie, GTA 3 se prend des critiques en masse pour le ton qu’il aborde, alors même que Rockstar s’est toujours démené pour respecter un pacte avec son audience : chaque action à ses conséquences. À chaque fois qu’un civil est tué, la police vient nous traquer, pareil quand on braque un magasin. On nous fait comprendre que la violence gratuite sera forcément châtiée. Plus plus d’informations, vous pouvez retrouver l’épisode de JV Legends sur GTA 3, disponible en auto-play.

GTA 3 est sorti le 26 octobre 2001, dans une année où la concurrence était rude avec des jeux comme Max Payne ou encore Devil May Cry. le jeu a malgré tout fait son trou avec 15 millions de ventes sur le long terme. Il a révolutionné le genre au point d’inventer le terme de GTA-Like. Tous les autres succès de Grand Theft Auto : San Andreas, Vice City, l’épisode 4, l’épisode 5 (et l’épisode 6 à venir) sont dus au succès de GTA 3. Pour plus de précisions, nous vous invitons à regarder votre nouvel épisode de JV Legends, directement au-dessus de l’article.