Cliff Bleszinki n'a plus le vent en poupe, mais sa carrière parle d'elle-même. Présent dans la liste des créateurs d'Unreal Tournament, Jazz Jackrabbit, Brother in Armes ou encore Bulletstorm, il est surtout connu pour avoir été à l'origine de la licence Gears of War aux côtés de Matthew Searcy et Ryan Cleven.
LawBreakers : et s'il revenait d'entre les morts ?
Le nom de Cliff Bleszinski résonne encore dans la tête de certains joueurs et des gens qui suivent ses déclarations sur les réseaux sociaux, mais cela fait quelques années que le game designer n'est plus très prolifique. Après avoir publié Gears of War 3 en 2011, il quitte Epic Games et, en 2014, il a fondé Boss Key Productions pour développer ses propres jeux. Durant trois ans, Cliff Bleszinski et ses équipent ont travaillé sur LawBreakers, un hero-shooter en équipe dans lequel la visée est très importante et où les lois de la gravité peuvent être brisées. Bien reçu par les joueurs et la critique, le jeu avait toutes les clés en mains pour réussir à s'imposer et ce malgré la présence d'Overwatch.
Pourtant, LawBreakers a souffert d'un manque de communication et les joueurs ont rapidement déserté le jeu. En janvier 2018, et seulement 5 mois après sa sortie, le jeu de Boss Key n'affichait plus que 50 joueurs simultanément connectés sur les serveurs. En avril, l'équipe se rend à l'évidence et indique ne plus avoir les fonds nécessaires pour poursuivre l'aventure avec LawBreakers. La fermeture des serveurs est alors prévue pour septembre de la même année, et le hero-shooter devient free-to-play pendant quelques mois avant de disparaître. Entre temps, le studio a sorti un battle royale en accès anticipé dénommé Radical Heights, lequel n'a pas non plus fonctionné, conduisant Boss Key Productions à fermer ses portes en mai 2018.
Depuis, Cliff Bleszinski est surtout présent sur les réseaux sociaux, mais a annoncé en avril 2021 être au travail sur un nouveau projet. On ne sait pas encore de quoi il s'agit, mais une chose est sûre : le game designer n'a jamais digéré l'échec de LawBreakers. Visiblement, ce dernier a continué à se battre pour son jeu, et a récemment déclaré qu'il avait reçu des nouvelles de son avocat à propos de LawBreakers ! Il n'en a pas dit plus, mais tease ses abonnés et les joueurs en leur demandant de rester à l'écoute... Evidemment, il n'en reste pas là et en remet une couche sur le fait que, selon lui, le public a carrément souhaité l'échec de LawBreakers :
It confuses the hell out of me how people were rooting for the game to fail and when it did now there's a ton of support for it.
— Cliff Bleszinski (@therealcliffyb) April 13, 2023
Gamers are weird, yo.
Cela me rend perplexe de voir la façon dont les gens voulaient que le jeu échoue et que, quand il l'a fait, il a reçu énormément de soutiens. Les joueurs sont bizarre, yo. L’équipe a travaillé d’arrache-pied dessus. J’ai déplacé de nombreuses personnes d’autres parties du monde pour cela et Internet nous disait HAR HAR IL N’Y A PAS ASSEZ DE JOUEURS. Pendant ce temps, le studio s’effondrait et je devais faire face à une année de dépression marquée par la culpabilité.
Cliff Bleszinski se paye à nouveau Overwatch
Le créateur est donc persuadé que le public a souhaité que LawBreakers se plante, mais pas seulement. Il y a environ deux ans, il avait déclaré que le jeu était "trop politique" pour fonctionner, mettant de côté la présence d'une forte concurrence incarné par un Overwatch qui cartonnait, d'un modèle économique jugé bancal, et d'un gameplay intéressant mais difficile à appréhender.
Au lieu que ce soit "ce jeu a l'air soigné", c'est devenu "le jeu avec le mec woke" qui essaie de forcer sa politique de développeur (...). Au lieu de "ces personnages semblent amusants", c'était "c'est le studio avec le PDG qui refuse de rendre ses personnages féminins plus sexy". Au lieu de "quel personnage vais-je choisir ?", c'est devenu "le jeu du mec blanc incluant de la diversité dans son jeu au chausse-pied, et qui joue le snob en interview", au lieu de simplement laisser le produit parler de lui-même. (...)
S'il a désormais laissé ces arguments de côté, il reste persuadé que la comparaison avec Overwatch et les accusations de plagiat sont injustes, et en profite pour glisser un tacle pieds décollés au jeu de Blizzard, dont le deuxième opus est arrivé en 2022 :
J’AI DÉLIBÉRÉMENT insisté pour être sûr que 1. cela ne ressemble pas à Overwatch, 2. cela se joue différemment et 3. que nous n’ayons pas les mêmes compétences. Ca n’a pas payé malheureusement. (...) Tu sais où la visée n’a pas d’importance ? Overwatch. EH OUI JE L’AI DIT.
Il faut bien avouer que si LawBreakers a logiquement été comparé à Overwatch, le jeu a injustement été accusé d'être une copie du titre de Blizzard. Les deux titres ayant été publiés à quelques mois d'interval seulement, écartant l'hypothèse d'une copie. Il est possible que certains éléments ont été réadaptés suite au succès d'Overwatch, mais le principal a été conçu en même temps que le jeu de Blizzard.