Le jeu vidéo au bac

Les premières épreuves du baccalauréat ont actuellement lieu. Du 20 mars au 22 mars, les élèves de terminale testent leurs connaissances sur leurs spécialités. Cela va de l’Histoire-Géographie, aux Mathématiques en passant par la Physique-chimie mais aussi Management, sciences de gestion et numérique. Et c’est cette dernière matière, propre aux élèves de STMG (sciences et technologies du management et de la gestion), qui nous intéresse aujourd’hui. En effet, l’épreuve de cette année s’est penchée sur une entreprise française que l’on connaît bien dans le monde du jeu vidéo : Ankama (Dofus…).

À travers une série de documents, les élèves ont donc été invités à analyser la situation et la position de l’entreprise, notamment en termes de domaines d’activité, de culture d’entreprise ou encore de style de direction. Cela n’est pas vraiment étonnant de retrouver une société comme Ankama au cœur d’un tel sujet. En effet, si l’entreprise s’est fait connaître à travers le jeu vidéo, elle a opté pour différentes activités (ou plutôt domaines d’activités stratégiques), à savoir les films/séries, les produits dérivés, les jeux de société et les mangas/BD. Et d’ailleurs, toute une partie de l’épreuve était dédiée à ce pan.

One Piece x Dofus

Ce qui caractérise Ankama, c’est l’approche transmédia. Et ça, les élèves de terminale STMG l’ont certainement bien compris. En un sens, les Nordistes d’Ankama ont été précurseurs dans ce domaine, comme le rappelle l’extrait vidéo PIX 2022 : Ankama, de la production à la diffusion : le modèle de l’outsider présent dans le dossier. “Nous nous sommes rendus compte, grâce à une veille concurrentielle, que nous sommes les précurseurs et les seuls à créer l’ensemble de nos contenus. Tout est réalisé au sein d’Ankama, personne d’autre ne fait ça. Par exemple, pour le manga Naruto, ce n’est pas l’éditeur de Naruto qui fait la série Naruto. Même chose sur One Piece : les personnes qui font l’animation ne sont pas les mêmes que celles qui font la BD.” y avance Anthony ToT Roux, le dirigeant d’Ankama. Cette approche particulière a permis à Ankama de développer un univers complexe et complet qui ne raconte jamais deux fois la même histoire, que ce soit en jeu, en film ou en série. Notez d’ailleurs que la saison 4 du dessin animé Wakfu est en cours de production à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Certes, il n’y a rien d’inédit là-dedans, mais ce sujet constitue tout de même un bon condensé de la stratégie et de la vision d’Ankama… du moins à un détail prêt. Le dossier n’évoque à aucun moment les règlements de comptes en public qui ont eu lieu en 2019. Entre les équipes de Dofus et Anthony Roux, la guerre était alors ouvertement déclarée. C’est du moins ce que laissait penser un post du bonhomme sur son blog. Il y évoquait “des années de luttes internes”, “des embuscades, des alliances, des trahisons, des escroqueries”. Ce post, dans lequel ToT reconnaissait des dysfonctionnements internes passés tout en affirmant que les choses allaient bien mieux, a ensuite suscité de vives réactions de la part d’anciens employés. On est donc bien loin de l’ambiance légère décrite dans le dossier et l’évoquer aurait permis de fournir un portrait encore plus complet (et intéressant pour un sujet de bac) de l’entreprise. Mais bon, j’imagine qu’il aurait fallu plus de quatre heures pour pouvoir parler de tout cela.