Plus de 12 ans après la diffusion du premier épisode de The Walking Dead et la popularisation du post-apo sur le petit écran, The Last of Us se présente au grand public. Cette grosse décennie de retard peut-elle être un frein à la réussite de l’œuvre ?
Sommaire
- The Walking Dead l’a devancé de 10 ans auprès du grand public
- The Last of Us n’a-t-il rien à offrir ?
The Walking Dead l’a devancé de 10 ans auprès du grand public
Dans une critique publiée le 21 janvier dernier, le média hispanophone Espinof met le doigt sur une particularité de la série The Last of Us : son aspect post-apocalyptique. À travers une longue critique, le journaliste Jorge Perdant explique que selon lui que “The Last of Us est peut-être une très bonne adaptation, mais il est tard. Après The Walking Dead et une vraie pandémie, le genre post-apocalyptique est épuisé”. Dans une Amérique ravagée par une épidémie et les bombardements effectués pour essayer de la contenir, la série The Last of Us propose d’explorer un environnement urbain dévasté par une épidémie transformant les gens en zombie ou son équivalent. Et effectivement, ce dernier n’est pas sans rappeler une autre série iconique du genre : The Walking Dead. La série zombiesque culte d’AMC a popularisé ce genre auprès du grand public entre 2010 et 2022.
Si sa popularité a chuté avec le temps, elle a été pendant plusieurs années un concurrent très sérieux à Game of Thrones, la série phare HBO et autre mastodonte de l’époque. Du 25 novembre 2012 au 22 octobre 2017, chaque épisode a réuni plus de 10 millions d’Américains devant son poste. Entre-temps, 75 épisodes et pas moins de 5 saisons étaient passés. Cette hégémonie dans le genre a parfois permis au show de voir très grand. Si l’application et le travail autour de l’atmosphère et des visuels de The Last of Us impressionne, la magie de l’émerveillement lors de la première découverte, elle, n’est pas là. Tout simplement car des univers similaires ont déjà été vus et revus.
The Last of Us n’a-t-il rien à offrir ?
Dans son argumentaire, le critique espagnol explique que “les mondes post-apocalyptiques sont une constante de l'imaginaire post-11-Septembre qui a été reproduit maintes et maintes fois”. En clair, pour lui, le genre est déjà éculé. Selon son raisonnement, Ellie et Joël ne feront qu’enfoncer des portes déjà ouvertes depuis 20 ans, elles-mêmes gondées sur des murs abattus par The Walking Dead, il y a 10 ans, et dans une maison détruite par la pandémie de Covid_19 depuis 2020. S’il ne renie pas la qualité de The Last of Us en tant qu’œuvres filmiques pures, il dénonce son faible intérêt par rapport à ce qu’elle est en mesure de proposer au genre.
Néanmoins, il y a un autre point qui peut être souligné et qui est uniquement (trop peu ?) évoqué en toute fin de papier par Jorge Perdant. C’est l’apport que The Last of Us peut faire au genre et au média de la série TV en tant qu’adaptation de jeu vidéo. En comparaison, les adaptations de Metro 2033, BioShock ou de Fallout, qui sont toutes attendues par ailleurs, seront-elles du déjà-vu pour l’industrie ? Loin de là. En se proposant comme une œuvre de qualité dans un genre déjà aimé du grand public, d’autres visions du média vidéoludique peuvent émerger grâce à The Last of Us. Si la nouvelle œuvre de HBO réussit, elle n’aura aucune volonté d’ouvrir de nouvelles portes pour le genre post-apo. Non, ce qu’elle souhaitera, c’est ouvrir la porte de la meilleure des manières à son média d’origine : le jeu vidéo. Et pour l’occasion, le dixième art a beaucoup à offrir au septième.