Environ vingt développeurs auraient été "oubliés" des crédits de The Callisto Protocol selon des sources anonymes à gamesindustry.biz.
Avec un score de 70 sur Metacritic, The Callisto Protocol ne fait pas vraiment partie des productions qui ont le plus marqué le paysage vidéoludique en fin d'année 2022. Le successeur spirituel de Dead Space n'a pas forcément brillé de par son gameplay ou son scénario, mais ses graphismes ont néanmoins convaincu tout le monde. De notre côté, le jeu hérite d'un joli 15/20 : "Malgré un manque certain d’audace, Striking Distance est parvenu à voler les anneaux de Saturne afin de les glisser aux annulaires des amoureux d’horreur sci-fi". L'équipe de Striking Distance peut ainsi s'estimer plutôt satisfaite de son bébé, mais dans les coulisses, certains font entendre leur mécontentement sur un autre sujet. Nos confrères de gamesindustry.biz se sont entretenus avec cinq anciens développeurs du studio, tous absents des crédits du jeu. D'autres sources du média estiment de leur côté qu'environ 20 personnes, toutes issues de départements variés, ont été purement et simplement oubliées dans le générique de fin du jeu. Développeurs, responsables comme directeurs seraient concernés. Sollicité pour une réponse, aucun représentant de l'entreprise n'a encore répondu à la demande de gamesindustry.
Ça fait mal, c'est sûr. Ça craint. J'ai apporté une bonne contribution et j'ai travaillé dessus pendant un certain temps. Ne pas être là du tout, c'est merdique - Une source.
Des contributions de longue date oubliées
Toujours selon les sources des journalistes, certaines personnes citées auraient travaillé pour Striking Distance pendant plus d'un an, quand d'autres sont "des personnes vraiment essentielles qui ont construit le studio".
Je comprends si un entrepreneur fait une petite quantité de travail pendant quelques mois et est laissé de côté, mais nous parlons d'employés à temps plein qui ont investi plus d'un an dans le titre, et ont eu la main sur des parties importantes du produit. C'est de là qu'est venue la surprise pour beaucoup d'entre nous - Une source.
Certains développeurs interrogés parlent alors de favoritisme, pointant du doigt une répartition jugée incohérente des crédits, certains noms étant simplement éparpillés dans les catégories "Aide Supplémentaire" ou "Divers". Pourtant, comme le rappelle gamesindutry, l'International Game Developers Association demande à créditer tout membre ayant travaillé pour un studio durant au moins 30 jours, contractuels inclus.
L'an dernier, une autre polémique
Ce n'est pas la première polémique que doit encaisser Striking Distance. L'an dernier déjà, le producteur Glen Schofield avait reçu les foudres d'internet après avoir partagé sa fierté de voir son équipe travailler 12 à 15 heures par jour et 6 jours sur 7 dans un tweet supprimé depuis. Une déclaration qui ne respirait pas vraiment la culture d'entreprise saine et sur laquelle Schofield a dû revenir, promettant valoriser "la passion et la créativité, pas les longues heures". Pourtant, les longues heures faisaient bien partir du programme du studio selon certains anonymes, qui auraient aimé un peu plus de reconnaissance.
Le développement de jeux vidéo peut être intense, surtout lorsqu'il s'agit de livrer un produit de cette ampleur, et on ne trouve pas toujours le meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le problème, c'est que ceux d'entre nous qui ont pris part à cette culture, qui ont consacré du temps et travaillé intensément à l'élaboration de ce produit, ont été punis par une omission de crédit pour ne pas avoir fait un effort supplémentaire... pour rester jusqu'à ce que le produit soit expédié.
"C'est la seule entreprise dans laquelle j'ai travaillé où l'on apprenait une semaine à un mois plus tard que quelqu'un de l'équipe était parti", ajoutera quelqu'un dans le lot de témoignages recueillis.