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News jeu Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Profil de Guillaume Leviach aka « Antistar » ,  Jeuxvideo.com
Guillaume Leviach aka « Antistar » - Journaliste
Nintendo n’est pas le seul constructeur / éditeur / développeur à fasciner Antistar depuis des générations ! De Gran Turismo à Horizon en passant par Uncharted, Ratchet & Clank ou God of War, Antistar platine toutes les exclusivités Sony depuis plus d’une décennie et admettra que seul Breath of the Wild égale The Last of Us dans son cœur.

Existe-t-il une licence davantage associée à Sony et à la marque PlayStation que Gran Turismo ? Cette franchise culte est la seule à être exclusivement présente sur toutes les consoles de salon du constructeur japonais, dont elle est la vitrine technologique assumée depuis un quart de siècle maintenant. Eh oui, car Gran Turismo a (déjà) 25 ans aujourd'hui : le tout premier épisode sortait sur PlayStation le 23 décembre 1997 !

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
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Si l'on vous dit "jeu de voitures", il y a de très fortes chances que vous pensiez instinctivement à Gran Turismo. Cela fait aujourd'hui 25 ans que cette licence, qui a vu le jour sur PlayStation l'avant-veille de Noël 1997, fait partie des indispensables à chaque nouvelle génération de consoles de Sony, au point de constituer un system-seller pour de nombreux joueurs désireux de passer des centaines d'heures sur cette simulation automobile autoproclamée "The Real Driving Simulator" (en français "la véritable simulation de conduite"). Considérée comme la vitrine du constructeur sur chaque génération de machines, la série de Polyphony Digital a connu une ascension fulgurante la propulsant parmi les têtes d'affiches de la marque PlayStation, mais son histoire n'a pas toujours été une grande ligne droite pied au plancher sans rencontrer d'obstacles…

Une histoire de point de vue

Une partie de cet article historique relève du billet d’opinion, qui est par nature subjectif. L'avis de l'auteur évoqué dans certains paragraphes de l'article est personnel, et n'est de fait pas forcément représentatif de celui du reste de la rédaction de JV.

Sommaire

  • A Kazunori Yamauchi Game
  • The Real Driving Simulator
  • Une conduite (presque) exemplaire
  • Permis de tuer la concurrence
  • Du retard à l'allumage
  • Sortie de piste
  • Passage aux stands obligatoire
  • Le retour du roi
Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation

A Kazunori Yamauchi Game

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Passionné d'automobile, Kazunori Yamauchi est le créateur de Gran Turismo et le patron de Polyphony.

Dans la désormais longue histoire du jeu vidéo, assez rares sont les sagas associées intégralement à un célèbre game designer : les "grands noms" du média ont tendance à souvent bouger d'un projet à l'autre, et il est malheureusement très rare de voir un même nom à l'origine d'une série demeurer impliqué dans l'intégralité de ses épisodes. Si un certain Hideo Kojima est évidemment intimement lié à la série des Metal Gear, au point d'avoir apposé son nom sur la jaquette de chaque titre durant ses trois décennies de collaboration avec Konami, il n'est pas loin de faire figure d'exception dans son domaine. Kazunori Yamauchi en est pourtant une autre, associé comme vous vous en doutez à la licence Gran Turismo depuis ses débuts : créateur de la franchise, il en est le producteur historique et considéré sans aucune contestation possible comme l'homme qui incarne "GT" depuis toujours, en plus de présider le studio Polyphony Digital depuis 1995, lorsqu'il ne portait même pas encore ce nom.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Une Nissan GT-R aux 24 heures du Nürburgring : l'incarnation même de Gran Turismo selon son concepteur.

Également pilote de course professionnel, celui qui se fait surnommer "Kaz" s'est spécialisé dans les courses d'endurance tout en s'offrant un palmarès plus qu'honorable, décrochant à deux reprises la victoire aux 24 Heures du Nürburgring dans sa catégorie en 2011 et 2012 au volant d'une Nissan GT-R. Il n'est de fait pas surprenant que ce modèle, ainsi que le célèbre tracé du Nordschleife où se déroule cette épreuve mythique, fassent partie des vedettes de Gran Turismo depuis près de vingt ans ! Mais surtout, son niveau de dévotion pour tout ce qui touche à l'automobile en fait naturellement l'homme idéal pour diriger la production d'une licence tournant exclusivement autour des voitures, de course comme de série. Durant sa carrière de game designer, il ne s'occupera d'ailleurs que d'un seul jeu vidéo sortant de ce que l'on pourrait appeler sa zone de confort : Omega Boost, un shoot'em up convenable mais anecdotique sorti en 1999 sur PS1. Ce constat peut par ailleurs s'étendre à l'ensemble des créations de Polyphony Digital, sur lesquelles "Kaz" a œuvré sans exception aucune, et parmi lesquelles on compte Tourist Trophy, équivalent deux roues de Gran Turismo sorti en 2006.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Motor Toon Grand Prix est le tout premier jeu de Yamauchi, et du studio qui deviendra Polyphony.

Fondé en tant que Polys Entertainment, division interne de Sony Computer Entertainment en 1994 au lancement de la première console du constructeur, le studio japonais ne réalisera que des jeux de course, débutant son histoire avec le sympathique Motor Toon Grand Prix aux tous débuts de la machine. Ce jeu de course au design "cartoon", pas mal inspiré de Super Mario Kart, entraînera la promotion de M. Yamauchi en tant que président du studio, et connaîtra d'ailleurs une suite, sobrement intitulée Motor Toon Grand Prix 2, qui ne préfigure absolument pas le titre d'exception que Polyphony livrera un an et demi plus tard. D'ailleurs, sur PlayStation première du nom, les références en terme de jeux de course depuis le lancement sont très orientées arcade, avec ou sans licences de constructeurs : The Need for Speed est déjà là, mais on pense aussi à Ridge Racer bien sûr, à l'excellent Formula 1 ou encore au jouissif Destruction Derby, tous deux développés en exclusivité par Psygnosis. La simulation pure et dure, avec des dizaines de modèles sous licence, personne n'y pense vraiment en 1997.

Le premier Need for Speed (1994), Formula 1 (1995) et Destruction Derby 2 (1996)

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The Real Driving Simulator

Dès son premier jeu de course, enfantin et très arcade dans son gameplay, M. Yamauchi rêvait de concevoir un titre hyper réaliste basé sur de la simulation automobile au volant de célèbres modèles sous licence. La genèse du premier Gran Turismo remonte ainsi à bien plus loin qu'on ne peut l'imaginer : c'est fin 1992 que le développement débute, avec une équipe composée de 7 à 15 personnes selon le producteur. À l'époque, la durée de conception des jeux vidéo était bien moindre que de nos jours, et un projet s'étendant sur plusieurs années était très rare, même si le crunch devait déjà malheureusement être de rigueur dans de nombreuses équipes. Ainsi, à en croire son créateur aussi passionné que perfectionniste (voire stakhanoviste), Gran Turismo ne fut pas une partie de plaisir à mettre au monde, y compris pour lui-même. Lors d'une interview accordée à Autoweek en 2009, il expliquera par ailleurs ne rentrer chez lui qu'environ quatre jours par an (!), passant l'intégralité de son temps sur son lieu de travail :

(Gran Turismo) nous a pris 5 ans. Durant ces 5 années, nous n'arrivions pas à en voir la fin. Je me réveillais au travail, j'allais dormir au travail. S'il faisait froid, c'est comme ça que je savais qu'on était en hiver. J'estime que j'étais à la maison seulement quatre jours par an.

– Kazunori Yamauchi (créateur et producteur de la série Gran Turismo) en 2009

Le jusqu'au-boutisme effrayant dont témoigne M. Yamauchi se répercutera même sur son ressenti personnel vis-à-vis du jeu une fois terminé : très satisfait de l'intelligence artificielle des véhicules, qu'il estime meilleure que celle de la concurrence, il pense que Gran Turismo n'exploite qu'environ 75% des ressources de la console. Il déclarera également en 1999 que selon lui, la bande originale du jeu n'a pas été assez travaillée. Pourtant, du côté de la presse et des joueurs, l'accueil est dithyrambique : tout le monde est sous le charme de cette nouvelle licence, acclamée sur tous les plans. Considéré comme le plus beau jeu de la console, sa durée de vie phénoménale ainsi que son contenu généreux sont loués par les critiques, tout comme la précision de ses sensations de conduite. Quant à la fameuse bande son critiquée par "Kaz", si elle ne pose effectivement pas encore les bases "jazzy" qui feront le charme des menus classieux de la saga par la suite, elle est également riche et efficace. Et puis, euh, comment pouvait-il honnêtement trouver "Moon Over the Castle", l'hymne de la licence depuis 25 ans, décevant ?

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Mon idole de l'époque PlayStation n'était pas Lara Croft… mais la Subaru Impreza de Gran Turismo !

À titre personnel, lorsque j'ai découvert ce titre fantastique en 1999, qui fut mon fil rouge pendant de longs mois jusqu'à l'arrivée d'un Gran Turismo 2 que j'attendais comme le messie, sa tracklist constitua une de mes grandes révélations, au point de succomber au charme de la voix de Shirley Manson sur "As Heaven Is Wide" : Garbage est un de mes groupes favoris, et je le dois clairement à Gran Turismo. Mais de manière plus globale, il tombait à point nommé dans un début d'adolescence où ma passion pour la course automobile née avec la Formule 1 s'étendait depuis peu au CART (nom de l'IndyCar à l'époque), aux courses d'endurance et au WRC (championnat du monde des rallyes) : la célèbre Subaru Impreza WRC '98 fut une sorte de main durant pratiquement tout le jeu, à partir du moment où j'en fis l'acquisition. Je garde encore des souvenirs incroyables de la course d'endurance nocturne sur le formidable et tortueux Special Stage Route 11, et ma surprise en débloquant cet étrange mode "HiFi" si fluide, dont j'ignorais encore à l'époque qu'il s'agissait d'un mode 60fps à déverrouiller (et aussi ce que signifiait "60fps"). Enfin, l'accro au contre-la-montre que j'étais déjà ne pouvait que se régaler devant le concept ultra addictif des permis, qui constitue un passage aussi obligatoire que jouissif pour un joueur avec mon profil. Bref, aussi improbable que cela puisse paraître si vous me connaissez, à l'époque où The Legend of Zelda : Ocarina of Time aurait dû être mon jeu du cœur, c'était Gran Turismo mon GOTY. Bon, et il avait la meilleure publicité française de son époque, aussi :

Une conduite (presque) exemplaire

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
J'ai fait prendre leur revanche des 24h du Mans 1998 et 1999 aux Toyota GT-One sur Gran Turismo 2.

Lorsque l'on me demanda des idées de cadeau d'anniversaire en 2000, la réponse fut plus qu'évidente : je ne voulais rien d'autre que Gran Turismo 2, fraîchement arrivé dans nos contrées, et dont la réception critique fut similaire au premier volet. Sorte d'aboutissement de la jeune série et surtout d'une console en fin de vie, dont il était une sorte de titre testament, "GT2" se caractérisait notamment par un contenu absolument démentiel, en plus de reprendre avec efficacité tout ce qui avait fait le succès de son prédécesseur. Gran Turismo, premier du nom, ne disposait que de 10 constructeurs sous licence de 3 nationalités différentes (2 britanniques, 2 américains et 6 japonais) et de 11 circuits totalement fictifs dont les légendaires High Speed Ring, Deep Forest et Trial Mountain encore présents aujourd'hui. Cependant, on pourrait en vérité limiter ce total à 8 vu que certains se contentent d'être des versions courtes de leurs grands frères, dont le regretté Grand Valley Speedway. Tout ceci n'est déjà plus qu'un souvenir dans Gran Turismo 2, qui reprend le roster de base mais double les nationalités en rajoutant la France, l'Italie et l'Allemagne, pour un total de 33 constructeurs sous licence. On pouvait conduire une Peugeot 206 de série dans un jeu vidéo, et croyez-moi, rien que pour ça, "GT2" valait le détour.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Gran Turismo 2 s'est mis au rallye et a ainsi popularisé un incroyable ramasse-miettes de 980 chevaux.

Référence absolue en ce qui concerne la quantité de licences disponibles, le titre de Polyphony Digital (ainsi baptisé début 1998 peu avant les sorties occidentales de Gran Turismo) se montrait encore un peu timide au niveau des circuits, dont il triplait la quantité… mais n'intégrait qu'un tracé du monde réel. Cela dit, comment se plaindre de l'arrivée d'un circuit aussi fabuleux que Laguna Seca, notoire pour son célèbre corkscrew, la fameuse chicane en tire-bouchon en aveugle ? En outre, en plus d'introduire tout un tas de pistes fictives inédites de qualité comme Apricot Hill ou Mid-Field, Gran Turismo 2 se lançait dans deux types de circuits qui allaient enrichir sa marque de fabrique : les tracés urbains basés sur des villes du monde réel (ici, Seattle ainsi que les versions jour et nuit de Rome) et les pistes de rallye, dont une interprétation pas tout à fait sous licence de Pikes Peak, la plus célèbre des courses de côte. Honnêtement, cette dernière permettait de sauver la partie "rallye" grâce au monstre de puissance que constituait la Suzuki Escudo, car cette partie de Gran Turismo fut ici le premier relatif loupé de la série… qui, hélas, persistera au fil des ans à inclure des séquences de rallye bien loin des V-Rally ou surtout Colin McRae Rally (licence devenue "DiRT" depuis).

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Puissance du marketing : c'est avec ce visuel que je me suis dit, en 2000, "il me faut absolument une PS2".

Néanmoins, la maîtrise toute relative de cette section rallye fut bien le seul écart de conduite de la franchise Gran Turismo pendant près d'une décennie. En arrivant sur une PlayStation 2 qui ne m'intéressait littéralement que pour un seul jeu, dont vous aurez deviné l'identité, la série arrivait dans le futur et M. Yamauchi allait enfin disposer d'une machine à la hauteur de ses ambitions démesurées. Avec Gran Turismo 3 (sous-titré "A-spec"), initialement prévu comme titre de lancement de la PS2, Polyphony Digital met les deux pieds dans le troisième millénaire et frappe très fort avec un titre techniquement bluffant, qui tire partie de l'Emotion Engine, processeur principal de la machine. Cependant, et malgré quatre nouveaux constructeurs de deux nationalités inédites (l'Australie et la Belgique), le contenu de "GT3" est un peu décevant, puisque l'on divise par plus de 3 le nombre de voitures modélisées, et que l'on perd quelques circuits, appréciant néanmoins l'arrivée du tracé japonais de Motegi et de celui de Monaco, pas officiellement sous licence en terme d'appellation, mais reproduit à l'identique et qui constituera une ultime épreuve de permis (au volant de la Toyota GT-one des 24 heures du Mans 1999) d'une difficulté légendaire qui hante encore mes nuits les plus agitées.

Permis de tuer la concurrence

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Une Toyota GT-one à Laguna Seca sur console "128-bit" ? Oui, mais c'est Forza Motorsport sur Xbox.

L'apothéose surviendra néanmoins un peu plus tard. Polyphony, qui est un des rares studios à obtenir de la maison-mère les délais de développement qu'il souhaite (tout en "crunchant" plus que de raison, son patron se mettant au diapason de ses employés), fait patienter les joueurs avec Gran Turismo Concept 2002 Tokyo-Geneva, un spin-off orienté "concept cars" qui ne restera pas dans les annales, puis se permet en 2004 une sorte de démo payante grandeur nature du tant attendu "GT4" avec l'audacieux Gran Turismo 4 Prologue, coup de génie marketing pour les uns, honte absolue pour les autres. À cette époque, l'aura de la licence est telle que Polyphony et Sony ne semblent s'inquiéter de rien, et clairement pas d'une concurrence incarnée à l'époque par Project Gotham Racing sorti sur une Xbox pourtant largement en mesure de disputer la couronne à "GT". Peut-être faudrait-il se méfier d'une nouvelle jeune série, annoncée à l'E3 2004 du côté du constructeur américain, un certain Forza Motorsport ? Obnubilé par la nécessité de repousser les limites d'une PS2 dont la fin de carrière commence doucement à approcher, Sony ne semble pas en avoir grand-chose à faire. Et le meilleur semble à venir…

Polyphony Digital revient aux traditions initiées sur PS1 avec une sortie fin décembre pour son nouveau titre événement, le très attendu Gran Turismo 4 qui débarquera à la fin de l'hiver 2005 en Occident. À l'époque, "GT4" était le jeu vidéo que j'attendais le plus, et je me souviens encore avoir déboursé les 60€ qu'il restait sur mon compte d'étudiant fauché pour l'acquérir day one sans aucun regret ; j'en veux pour preuve cet étalage de souvenirs consigné sur un forum de jeuxvideo.com témoignant à la fois de mon engouement et de ma fascination pour la claque technique démentielle subie devant ce qui était alors pour moi le plus beau jeu vidéo de tous les temps. Plus de 15 ans après, je n'en démords pas : là où "GT3" m'avait un poil déçu du fait d'un contenu un peu chiche, sa suite constitua en son temps le Gran Turismo ultime, revenant aux quantités de véhicules astronomiques de "GT2" et pulvérisant les standards établis côté circuits. Nous avions cette fois-ci 52 (!) tracés en tout, dont plein de nouveaux sous licence, et pas des moindres puisque Sonoma, Fuji Speedway, Suzuka, le Nürburgring (versions courte ET longue incluses) et surtout Le Mans vinrent s'ajouter à une liste colossale faisant rêver les fans de course automobile.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Vous aviez rêvé d'une course de nuit dans le XVIè arrondissement de Paris ? Gran Turismo 4 l'a fait.

Pour ne rien gâcher, Gran Turismo 4 se permit également de rendre hommage à d'autres villes du monde réel (et pas des moindres) avec six nouveaux circuits urbains basés sur de véritables quartiers fidèlement reproduits, et faisant rêver d'improbables courses urbaines. Ainsi, il proposait deux tracés différents dans Paris (un de jour autour de la Concorde et passant par la rue de Rivoli, et un exceptionnel de nuit sur les Champs-Élysées et contournant l'Arc de Triomphe), mais aussi un dans les centres touristiques de Tokyo (Shibuya), New York (Times Square) ou Séoul (porte de Gwanghwa) se basant là encore sur de véritables rues, ainsi qu'un tracé de nuit à Hong Kong. Je pourrais aussi vous vanter les deux tracés italiens à moitié fictifs mais d'une authenticité bluffante, dans les rues étriquées de Città di Aria ou sur la côte Amalfitaine. En terme de contenu et de durée de vie potentielle, Gran Turismo 4 était gargantuesque, et témoignait de la puissance ultime d'une PS2 qui crachait ses tripes sur des écrans cathodiques devenus trop petits pour elle. D'ailleurs, si la machine était capable de proposer un affichage 16/9 sur des dizaines de titres, seuls quatre (sur plus de 4000 !) pouvaient être affichés en haute définition à 1080 lignes entrelacées (1080i) sur les versions japonaises. Devinez quel jeu faisait partie de ces quatre heureux élus ?

Oui, ceci est de la PS2 : en version japonaise, Gran Turismo 4 pouvait être affiché en haute définition (1080i).

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation

Du retard à l'allumage

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Avec Gran Turismo 5 Prologue, la franchise se met à la full HD, et bon sang, mais qu'est-ce que c'est beau !

La beauté de Gran Turismo 4 était telle que Sony en envisagea un remake en haute définition sur une console bien plus à même de retranscrire le niveau de détail dont rêvait M. Yamauchi : la PlayStation 3 était attendue pour fin 2006, et avec elle, la promesse d'un Gran Turismo HD qui ne verra jamais véritablement le jour. Elle sera convertie en une démo pour le PlayStation Store rebaptisée "Gran Turismo HD Concept", qui fera patienter les joueurs en attendant un Gran Turismo 5 aux allures de system seller pour beaucoup (votre serviteur en tête), mais qui deviendra une des plus grandes arlésiennes de l'histoire de PlayStation… et marquera la fin de l'hégémonie d'une franchise trop bornée, trop sûre d'elle, et dont je m'éloignerai même quelque temps, à mon immense regret. Annoncé dès l'E3 2005, "GT5" sera reporté un nombre incalculable de fois, et Sony reproduira l'expérience mitigée de l'épisode intermédiaire pour faire patienter les fans avec un Gran Turismo 5 Prologue dont toute la presse louera la performance technique, mais sanctionnera (évidemment) la faiblesse du contenu.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Sur PSP, Gran Turismo s'en sortait admirablement bien, sans doute car développé par Polyphony Digital.

La petite (mais solide) PlayStation Portable étant sortie entre-temps, Polyphony prendra même le temps d'y porter sa licence chérie avec un opus intitulé Gran Turismo (sans aucune forme de sous-titre), qu'elle développera intégralement. Cela peut sembler anodin, mais comme je vous le racontais il y a peu à l'occasion de l'anniversaire de la PSP, la plupart des adaptations portables des licences majeures de Sony avaient été sous-traitées et, au mieux, supervisées par leurs studios d'origine. Si ce développement n'a sans doute rien arrangé aux multiples retards de "GT5", il aura cependant permis à la concurrente assumée de la Nintendo DS de disposer d'une killer app de qualité, faisant une fois de plus office de vitrine technologique d'une machine dont il sera la 4è meilleure vente, avec 4,22 millions d'unités écoulées dans le monde. Certes, c'est moins flamboyant que les podiums à laquelle la franchise était habituée, avec les 1ère et 3ème place du classement PS1 des deux premiers volets (avec 10,85 et 9,37 millions respectivement) ou des 2ème et 3ème sur PS2 (avec 14,89 et 11,76 millions), où le premier publié était systématiquement le mieux vendu, mais cela reste honorable. La version PSP de Gran Turismo est plus qu'honnête, et pour couronner le tout, elle est la première de la série principale à accueillir une licence extrêmement attendue en la personne de Ferrari. Bon, par contre, la Ferrari F2007 (à ce jour toujours la dernière monoplace de la mythique Scuderia à avoir sacré un champion du monde des pilotes de Formule 1) était complètement "cheatée", n'ayons pas peur des mots.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Avec Forza Motorsport 3, Microsoft a pris une grosse avance sur un Gran Turismo 5 qui tarde à sortir.

Revenons à Gran Turismo 5. L'immense retard subi fera beaucoup de tort à une série que la concurrence n'a pas attendue. De son côté, Turn 10 a tout simplement pris un rythme de croisière et sorti 3 épisodes de sa nouvelle franchise depuis "GT4", à raison d'un tous les deux ans, et fin 2009, Forza Motorsport 3 constitue sur Xbox 360 bien plus qu'une alternative pour celles et ceux qui continuaient d'attendre désespérément le retour de Gran Turismo. Je ne vais pas vous mentir : j'avais acheté une PS3 dans le but premier d'en avoir une pour être prêt le jour où "GT5" sortirait, et avant que cet événement ne se produise enfin, j'avais pris le temps d'investir du côté de la concurrence et ne l'ai pas regretté. En outre, "Forza" n'avait lui pas peur d'abîmer les belles carrosseries des modèles dont Microsoft s'était aussi payé les droits… car oui, c'était un des plus gros défauts de Gran Turismo : les véhicules ne pouvaient subir aucun dégât visible, en dépit des innombrables chocs encaissés, de la simple touchette sur un rail au gros carton à 300 km/h contre un autre véhicule. Une énorme absence dont Polyphony ne semblait avoir historiquement rien à faire, et ce malgré les critiques de la presse et des joueurs à ce sujet…

Sortie de piste

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Aussi beau que rempli de défauts, Gran Turismo 5 ne sera pas à la hauteur de son incroyable attente.

Ce n'est que parce qu'on l'attend toujours énormément que Gran Turismo 5 arrive à encore faire l'événement lors de sa sortie mondiale simultanée (la première de l'histoire de la série) le 24 et 25 novembre 2010. Sa publication s'accompagnera d'une édition collector "Signature" (là encore une première dans la saga) vendue 180€ que je dépenserai malgré tout en espérant les rentabiliser sur la durée ; un tatif prohibitif pour l'époque, bien qu'il nous semble tristement "normal" de nos jours. Cependant, et même s'il s'agira de la 2ème meilleure vente de la PS3 avec 11,95 millions de copies distribuées dans le monde, "GT5" a des allures de début de la fin. Évidemment à la hauteur de son "Prologue" en terme de visuels, et utilisant le même moteur, il déçoit sur plusieurs points, notamment la gestion des dégâts enfin intégrée qui n'a que peu d'effet sur la conduite, et n'est clairement pas à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer d'un studio aussi doué côté réalisation… mais aussi, et c'est un bien étrange paradoxe, la déception se poursuit du côté de la modélisation des voitures. En proposant des modèles dits "premium" en HD jusqu'aux vues cockpit de toute beauté, "GT5" se permet donc de modéliser en définition inférieure tout un tas de véhicules qui tranchent avec l'élégance globale du jeu. Ce dernier dispose par ailleurs d'une sélection de pistes décevante, de nombreux circuits cultes disparaissent (comme Motegi, El Capitan, Seattle, New York, Città di Aria, les circuits de Paris, Apricot Hill ou Mid-Field… pour ne citer qu'eux), même si l'inclusion de Monza, Indianapolis et même Spa-Francorchamps (ultérieurement en DLC, une première dans la série) compense quelque peu.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
La surprenante Red Bull X1 (ou X2010) fut un argument marketing de poids pour Gran Turismo 5.

Le contenu du jeu reste cependant monumental, et ce sans même se pencher sur la question du multijoueur en ligne enfin intégré à un des épisodes principaux de la série. Rien que le solo était colossal, et je n'oublierai jamais à quel point tenir la promesse que je m'étais faite de "platiner" Gran Turismo 5 fut une tâche titanesque (mais que je parvins quand même à mener à bien, après sans doute plus d'un millier d'heures de jeu), rendue particulièrement complexe par les défis mettant en scène le prototype Red Bull X1, concept car conçue par l'écurie Red Bull Racing exclusivement pour le jeu, en réponse à un défi lancé par M. Yamauchi : « Si vous vouliez construire la voiture de course la plus rapide sur terre, celle qui jette de côté toutes les règles et les règlements, à quoi voudriez-vous qu'elle ressemble ? » Je dois bien l'admettre : l'apparition subtile, presque sous forme d'image subliminale, de ce monstre de puissance faisant retenir le son strident d'un V10 de Formule 1 sous la mythique passerelle Dunlop du Circuit de la Sarthe, ça me file encore des frissons dans tout le corps 12 ans après. Et ça nous rappelle l'époque où Sebastian Vettel entamait sa domination dans la discipline reine du sport automobile, pour filer un énième coup de vieux. Si vous ne vous en souvenez pas, jetez un œil aux dernières secondes de l'incroyable séquence d'introduction de Gran Turismo 5, toujours aussi impressionnante malgré les années :

Avec cette introduction passée à la postérité, Polyphony Digital témoigne d'ailleurs encore un peu plus de la volonté très marquée de M. Yamauchi de proposer aux joueurs un véritable musée de l'automobile interactif ; une tendance que les épisodes qui suivront ne manqueront pas de respecter et même d'approfondir. Néanmoins, le déséquilibre d'ensemble permanent de ce 5ème épisode canonique remet énormément en question une série jusqu'ici aux allures d'intouchable, mais qui a beaucoup perdu en crédit. D'un côté, on profite d'une performance technique éblouissante au contenu ahurissant, et à l'aspect sonore et musical de toute beauté (entre bande originale jazzy parfois feutrée et sound design d'un réalisme saisissant) ; de l'autre, on subit un entêtement à proposer des courses sans challenge face à une intelligence artificielle désespérément stupide et une gestion des dégâts loin des espoirs des joueurs. Gran Turismo apparaît comme une série qui n'en fait qu'à sa tête et ne veut évoluer que sur l'aspect de la prouesse technique, mais ne suit plus en tant que simulation automobile dont les sensations de conduite (et surtout de vitesse) peinent à convaincre depuis le passage à la HD… surtout en comparaison de "Forza" et d'autres rivaux qui ne se gênent pas pour occuper un terrain dont le souverain historique est plus que contesté.

Si Gran Turismo fut "The Real Driving Simulator", ce n'est plus le cas.

– Rivaol, conclusion du test de Gran Turismo 5 sur jeuxvideo.com

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Sorti en fin de vie de la PS3, Gran Turismo 6 sera assez anecdotique, et refermera un chapitre décevant.

Ainsi, Gran Turismo 6 sera de fait probablement le premier titre de la licence aussi peu attendu (et je n'y jouerai d'ailleurs quasiment pas), ceci d'autant plus que sa sortie internationale se fait en décembre 2013, sur PS3… quelques semaines après la sortie de la PlayStation 4, dont on comprend immédiatement qu'elle n'aura pas "son GT" avant un petit bout de temps. S'il propose un nouveau moteur et que sa sortie clairement moins attendue lui permet de moins susciter de polémiques, "GT6" est alors clairement le premier opus de la saga à ne pas rencontrer un gros succès, la faute sans doute à sa fenêtre de sortie, lorsque le monde n'a d'yeux que pour la PS4 (pourtant amputée d'un DRIVECLUB initialement espéré pour le day one, qui aurait pu être un incroyable concurrent "maison" à Gran Turismo). Il ne sera "que" la 9ème meilleure vente de la PS3, avec 5,06 millions de copies écoulées, et marquera comme la fin d'une ère, dont on retiendra presque davantage le succès de la GT Academy, concours organisé par PlayStation et Nissan dont le but est de faire passer les meilleurs joueurs de la série du virtuel au réel à travers de véritables compétitions automobiles sur circuit. De quoi concrétiser un peu plus les rêves les plus fous de M. Yamauchi, même si sa série a perdu de son aura entre-temps.

Passage aux stands obligatoire

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Triste symbole de son échec, la PlayStation Vita sera la seule console de Sony sans Gran Turismo.

Pendant pas loin de 10 ans, Gran Turismo va quasiment disparaître des radars en tant que simulation automobile de référence. La relative déception engendrée par les épisodes PS3 entraînera sans doute une remise en question, au point de ne jamais voir un éventuel Gran Turismo 7 exclusif PS4 ni aucun épisode sur PSVita, seule et unique console de l'histoire de Sony à ne pas accueillir "son Gran Turismo". Un véritable crève-cœur qui symbolise au final tristement bien l'abandon prématuré de cette portable au potentiel incroyablement gâché (pourtant mieux exploité au Japon où Gran Turismo est une licence forte) et qui coïncide tristement avec la fin un peu en eau de boudin de "l'arc PS3" de Gran Turismo. Pourtant, "GT6" avait clairement de quoi séduire, avec notamment une météo évolutive, de nouveaux menus, un multijoueur en ligne peut-être encore meilleur que celui de son prédécesseur, de nouveaux circuits sous licence de grande qualité (Red Bull Ring, Mount Panorama, mais aussi une part belle faite au Royaume-Uni avec Silverstone et Brands Hatch) et même le retour de Mid-Field et Apricot Hill, qui manquaient cruellement à "GT5". Mais d'un certain côté, le mal était fait et Gran Turismo devait se réinventer.

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Gran Turismo Sport, seul épisode exclusif PS4 et assez en marge, connaîtra un succès modéré.

C'est dans ces conditions qu'à la surprise générale, Polyphony Digital dévoila Gran Turismo Sport, qui sera le seul et unique épisode exclusif PS4, une première dans l'histoire des consoles de salon de Sony qui avaient systématiquement accueilli au moins deux opus exclusifs de la licence. Annoncé à la Paris Games Week 2015, il surprendra son monde en proposant une dimension un peu plus arcade, et surtout extrêmement connotée multijoueur en ligne. Son accueil sera le moins bon de la franchise et de loin, illustrant une chute libre inquiétante au sein d'une presse de moins en moins tendre (sur Metacritic, depuis "GT3", les notes de chaque épisode principal sur consoles de salon vont decrescendo : 95, 89, 94, 81, jusqu'à un inquiétant 75 pour "GT Sport"). Paradoxalement, la réception des joueurs sera meilleure que celle de la presse spécialisée. Distribué à plus de 8 millions d'exemplaires selon Sony, qui dénombre plus de 7,5 millions d'utilisateurs en ligne, il consolidera une communauté forte en multijoueur, globalement très respectueuse des règles de la course automobile, une exception très rare pour un jeu vidéo de course. Beaucoup sembleront s'en satisfaire, mais je dois bien l'admettre, ce ne fut pas mon cas : je n'attendais que le retour aux sources, sur PS4 ou peut-être même sur PlayStation 5 s'il fallait attendre jusque-là. On n'était plus à ça près, après tout !

Le retour du roi

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Gran Turismo 7 est revenu en force, dans l'espoir de voir la série enfin remonter sur ce trône qui est sien.

Après une génération entière passée à attendre un "GT7" qui ne viendra pas, pour hériter à la place de cette mouture "Sport" controversée, l'arrivée pressentie de la PS5 ne peut se faire sans une annonce liée à Gran Turismo. Après trop de déceptions successives, la franchise se doit de revenir en force, et quoi de mieux qu'une nouvelle console pour opérer son grand retour ? Ainsi, c'est lors de la présentation de la nouvelle machine et de son line-up, en juin 2020, que Sony confirme en grandes pompes l'arrivée de Gran Turismo 7. Certes, ce dernier était déjà sur les rails, M. Yamauchi ayant confirmé son développement en cours (sans le nommer) au site GTPlanet un an plus tôt, mais l'annonce d'un nouvel épisode numéroté, appartenant à la série principale, faisait un bien fou. Initialement prévu pour 2021, il se verra repoussé au 4 mars 2022, ce qui finalement fait bien les affaires d'un point de vue strictement marketing, l'année collant avec le 25ème anniversaire de la série. Mais surtout, et c'est une grande première, "GT7" sera cross-gen, sortant simultanément sur deux générations de console PlayStation. Il faudra attendre un potentiel Gran Turismo 8 pour voir ce dont Polyphony est capable sur une exclusivité PS5…

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Gran Turismo 7 est plus que bluffant en terme de réalisme, surtout du côté de son incoryable mode Photo.

En attendant, le grand retour de Gran Turismo après une relative traversée du désert fut une réussite. Sans atteindre l'excellence de ses grandes années sur PS1 et PS2, "GT7" fait clairement mieux que ses prédécesseurs sur l'ère PS3, et reçut des critiques très positives (sa moyenne Metacritic de 84 étant la meilleure depuis Gran Turismo 4). En dépit d'une IA toujours d'un autre âge, et de sensations toujours moyennes au niveau des collisions, la série semble avoir appris de ses erreurs, et a tiré partie des bons éléments à garder de Gran Turismo Sport. Toutefois, son aspect "tout connecté" ne fait pas que des heureux du côté des joueurs : son modèle économique, découvert à la sortie du jeu et sur lequel Sony ne donnait pas l'impression d'avoir communiqué très clairement, entraîne un review bombing massif. En cause, l'aspect "pay-to-win" dissimulé d'un titre où l'achat de crédits GT avec le solde PlayStation Store permettait d'acquérir plus aisément tout un tas de véhicules in-game de façon plus efficace qu'en suivant la progression du titre, infiniment lente dans certains cas de figure. Sony a corrigé le tir depuis, mais le mal fut fait, et "GT7" se traîne depuis une réputation qu'il aurait clairement pu éviter… ceci d'autant plus qu'il s'agit du meilleur Gran Turismo depuis très longtemps !

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation
Avec ce 7è épisode, Gran Turismo est un véritable musée virtuel à la gloire d'un siècle d'automobile.

Il est de fait impossible de nier le retour aux affaires bien réel de "The Real Driving Simulator", quelque peu aidé en cela par la situation surprenante de son concurrent le plus populaire : Forza Motorsport est quelque peu en jachère depuis Forza Motorsport 7, sorti à l'automne 2017 presque en même temps que GT Sport, et on attend toujours des nouvelles de la 8ème itération de la série, a priori exclusive Xbox Series. Une attente de plus de 5 ans avant d'enfin débarquer sur une nouvelle génération, cela ne rappelle pas que de bons souvenirs, et il faut espérer pour "Forza" que les rumeurs de portage PC de Gran Turismo 7, sur son terrain donc, ne viennent pas mettre à mal une décennie entière de remise en question du rival historique qu'il avait fini par dominer. Certes, Microsoft avait mis ses œufs dans différents paniers avec la licence Forza Horizon, devenue carrément plus populaire ; d'ailleurs, à titre personnel, je n'aurais pas été contre une expérience en monde ouvert similaire de la part de Sony et de Polyphony, quitte à travailler par exemple avec des anciens des studios ayant produit des jeux de course de légende sur consoles PlayStation (coucou Studio Liverpool ou Evolution Studios). Un "Gran Turismo Horizon", ça ne vous tenterait pas, honnêtement ? Moi si, et d'ailleurs, figurez-vous que j'en avais même parlé sur le forum Guerre des Consoles. "GT" est revenu au premier plan, alors autorisons-nous à rêver !

Gran Turismo a 25 ans : de la PS1 à la PS5, cette licence est la vitrine de PlayStation

Dans la grande histoire du jeu vidéo, assez peu de séries sont liées à une marque, au point d'avoir été de (presque) toutes les machines du constructeur associé. Aussi fidèle à PlayStation que Mario l'est à Nintendo, Gran Turismo demeure une série mythique dans un genre pourtant presque de niche. Deuxième série de jeux de course la plus vendue de l'histoire derrière Need for Speed (qui, lui, est historiquement multi-support et a connu beaucoup plus d'épisodes), "GT" fait figure de grand ancien dans la dynastie PlayStation, et surtout, a su relever la tête avec brio suite à une lente perte de qualité dont Polyphony Digital semblait nier l'évidence. Le musée de l'automobile interactif dont rêvait Kazunori Yamauchi semble avoir de beaux jours devant lui, tout comme ses prétentions techniques : le fondateur de la franchise a admis rêver d'exploiter la 8K pour son bébé dans le futur, ce qu'une exclusivité PS5 devrait pouvoir lui permettre à terme. En attendant un "Gran Turismo 8(K)" qui fait d'ores et déjà rêver, souhaitons un bon quart de siècle au jeu vidéo de voitures le plus légendaire de tous !

Sommaire de la soluce de Gran Turismo 7
PS5 PS4 PS3 PS1 PS2 PSP Sony Polyphony Digital Sony Computer Entertainment Course Simulation Jouable en solo Multi sur le même écran Multi en local Multi en ligne Gran Tourisme Automobile
Commentaires
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tomlink tomlink
MP
Niveau 35
le 24 déc. 2022 à 12:27

Bel article Antistar.

J'ai dosé les 5 premiers GT.

Le 1 : la claque monumentale, "le FF7 du jeu de course" selon Joypad (Mai 1998). Indispensable d'avoir la Dualshock d'ailleurs puisque c'est LE jeu porte drapeau de cette manette à l'époque.

Le 2 : j'avais la version US : impossible de faire les 100% (je n'ai pas retrouvé les sources mais les 100% étaient un truc du genre 99.7% c'était dommage).

Le 3 : l'Escudo Pikes Peaks complètement pétée ! Mais en juillet 2001 (date de sortie chez nous : la claque sur ps2 !)

Le 4 : archi complet, un contenu énorme.

Le 5 : j'ai adoré aussi.

J'ai repris le 7 depuis un mois (grâce à la MAJ qui permet de revendre les voitures, je prends beaucoup de plaisir, il faut prendre le jeu comme une espèce de "daily" où on joue 30 min ou 5h si on veut : on farm un peu, on a un ticket de roulette, et rebelote le lendemain : c'est un jeu de collection de caisse, pour certain, et du pilotage pur pour d'autres, ou un mix des 2 : dans tous les cas c'est addictif).

Un musée, une ode à la course auto :d) même si la saga a beaucoup de défauts, de ce point de vue : aucun autre jeu à ma connaissance ne fait aussi bien.

2 choses (détails) que tu n'as pas mentionné (je crois) :

1) les musiques des intros étaient différentes suivant les versions (PAL/US/JAP)
Exemple : GT2 (version US) : the Cardigans (my favorite game)
GT3 (PAL) : on avait du Feder

2) Une légende urbaine mais apparemment vraie, disait que si on frottait l'un des CD de GT2, on sentait comme une odeur de pneus (de gomme), çà avait fait un peu de buzz à l'époque.

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