C’est quoi Kid Chameleon ?

Pour ceux qui ne connaissent pas Kid Chameleon, c’est un titre Sega sur Mega Drive. Sorti en 1992, ce jeu a su cristaliser son temps. C'est par ailleurs dans une salle d’arcade que l'intrigue se déroule. En effet, un jeu en réalité virtuelle à base d'hologrammes a vu son boss, Heady Metal, s’échapper. Un garçon surnommé Kid Chameleon a décidé de sauver tous les joueurs en s’aventurant dans ce jeu mortel. La spécificité de ce side-scroller est que le héros peut prendre différentes formes grâce aux diverses transformations disponibles dans le jeu. Il y en a en tout 9 si on ne compte pas l'apparence de base : un berserker, un chevalier d'acier, un samouraï, un lanceur de haches, un tank, une mouche, un super-héros qui vole, un tireur futuriste et un hoverboarder. Elles possèdent des compétences différentes qui aident à atteindre la fin du niveau. A l’époque, Kid Chameleon était souvent comparé à Mario de par la possibilité de casser des briques avec sa tête en sautant pour récupérer des bonus et de pouvoir vaincre des ennemis en sautant dessus. L’univers du Kid est pourtant assez mature et se déroule dans le présent des années 90. Cette petite perle de Sega a désormais 30 ans, une occasion parfaite pour lui rendre hommage !

la genèse de Kid Chameleon

Édité et développé par Sega, Kid Chameleon était l’un des rares jeux à sortir simultanément dans le monde entier. Plus précisément, c’est en Californie qu'il a été développé par une division américaine nommée Sega Technical Institute, rattachée directement à Sega. Il a bénéficié d’une excellente équipe développement qui contenait notamment Mark Cerny, le lead développeur de la Playstation 4 et 5 et Graeme Bayless, le lead producteur de Mortal Kombat 11. Pendant son développement, le jeu était connu sous le nom de Dylan Charles: A.K.A. The Chameleon où il avait créé l'enthousiasme, notamment via le magazine Sega Genesis Strategy Guide. Il a par la suite été nommé Kid Chameleon dans toutes ses apparitions.

Kid Chameleon, un jeu particulièrement difficile ?

À une époque où les jeux de plateformes étaient légion, Kid Chameleon a su se démarquer via un mythe. Il était dit que c’était le jeu le plus long et difficile de tous les temps… rien que ça ! Qu’en était-il réellement ? Kid Chameleon était effectivement d’une grande difficulté. Impossible, par un quelconque moyen de sauvegarder et il n’existe aucun mot de passe pour passer d’un niveau à l’autre. Avec une centaine de niveaux, séparés en 4 chapitres, il est possible de se perdre à cause de téléporteurs qui peuvent amener le joueur au tout début d’un niveau. Sans carte à disposition, il était impossible de savoir si la téléportation avait fait régresser le joueur dans sa progression ou non. La difficulté de Kid Chameleon réside également dans son exigence. En effet, la précision demandée était telle que beaucoup ont abandonné le jeu pour cette raison. Certains passages sont clairement des die & retry purs et durs qui ne demanderont qu’à mourir un peu partout, de façon presque aléatoire, pour savoir comment se déroule le niveau. Les transformations ne sont pas aussi maniables les unes que les autres, ce qui demande un temps d’adaptation conséquent. Après quelques minutes en jeu, la difficulté devient très vite corsée ce qui a le mérite de mettre les joueurs directement dans le bain de la persévérance accompagnée de sang et de sueur.

Quintessence des années 90

Kid Chameleon est imprégné des années 90 . Ce titre est une véritable capsule temporelle qui nous montre ce que c’était d’être cool à cette époque. Rien que l’histoire qui se déroule dans le jeu d’une salle d’arcade nous renvoie à cette atmosphère typique. Le héros qui est la seule personne à pouvoir terminer un jeu évoque cette divine sensation de triomphe, et surtout sur borne d'arcade, lorsque les autres s’y cassaient les dents. La tenue du héros suffisait à ce que les enfants le voient comme ce qu’il y avait de plus branché : les lunettes de soleil, le blouson noir, les baskets et un jean. Sur la pochette du jeu, Kid est sur un skate et est entouré de toutes les formes qu'il peut prendre, représentant des références à la pop culture de l’époque. L’une d’entre elles est inspirée du personnage du jeu Splatterhouse qui s’inspire lui-même de Jason du film Vendredi 13. La forme de la mouche nommée Micromax est basée sur le célèbre film La Mouche (The Fly en VO) des années 50. Nous pouvons également citer la transformation Skycutter qui se déplace en skate volant, ce qui ressemble énormément à un hoverboard du film Retour vers le futur 2. Bourré de références et parfaitement ancré dans son époque, Kid Chameleon enchante les fans des années 90.

Un jeu sous-côté ?

Loin d’être un échec, ce titre n’a pas trôné face à Mario et Sonic pendant cet âge d’or des jeux de plateforme. Trop difficile et ce, même à l’époque, ce titre a tout de même brillé par son originalité et sa façon de s'approprier les codes qui étaient en vogue à l'époque. Kid Chameleon parle aux fans de jeux vidéo. Le personnage principal, en plus d’être ultra branché, est lui-même un joueur qui peut prendre la peau de plusieurs personnages. Cela illustre la place du joueur dans son aventure virtuelle qui lui fait incarner une pléthore de personnages. Bien qu’il ne fasse pas partie du podium des meilleurs jeu old-school, il a grandement marqué les esprits et de nombreuses personnes le découvrent ou redécouvrent encore. Des speedruns (terminer le jeu en un temps record) continuent d’apparaître régulièrement, ce qui sied parfaitement à ce titre à la difficulté infernale. Si vous voulez découvrir ce jeu, il est désormais disponible un peu partout : sur Steam, sur mobile, sur Playstation… Nous ne pouvons que vous conseiller de l’essayer !