Wakanda Forever, un projet attendu au tournant

Quelle lourde de tâche que de succéder à l'une des oeuvres les plus appréciées du MCU. Alors que l'exercice s'annonçait compliqué de base, Wakanda Forever a en plus dû faire face à un imprévu majeur : le décès de Chadwick Boseman, acteur principal du premier film qui incarnait le roi T'Challa, autrement dit, Black Panther himself. Plutôt que de contourner le problème en créant une version numérique comme dans Rogue One ou en choisissant un nouvel acteur pour le rôle, Marvel et Disney ont pris la décision de faire de cette tragédie l'élément central de ce second volet.

Ainsi, pour ce qui est du synopsis officiel, on retrouve le royaume du Wakanda alors que le roi T'Challa est subitement décédé à la suite d'une maladie cardiaque soudaine. Pendant que la nation est en deuil, c'est sa mère, la reine Ramonda, qui reprend les affaires internes, tandis que sa fille, la princesse Shuri, ne se remet pas de ne pas avoir réussi à sauver son frère grâce à sa technologie. Suite à la révélation au monde entier de l'existence du Wakanda, qui intervient à la fin du premier film on vous rappelle, les différentes nations cherchent à mettre la main sur la principale ressource du pays : le vibranium. Cependant, ces tentatives d'extraction vont attirer l'attention de Namor, roi de la cité sous-marine de Talokan, qui va déchaîner sa colère sur le Wakanda pour avoir mis son peuple en danger.

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Une intrigue intimiste en plein MCU

Ainsi, après 2h41 de film, que retenir de ce Black Panther : Wakanda Forever ? Tout d'abord, soyez rassuré si vous avez aimé le premier volet et que vous n'avez visionné que cette oeuvre du MCU, vous ne serez pas largué. Ainsi, le film se place directement dans la droite lignée de son prédécesseur et demande peu d'autres connaissances sur le reste de l'univers. Ensuite, contrairement à d'autres projets plus récents, on est en face d'un film avant tout intimiste, qui comporte quelques passages épiques et d'action, certes, mais dont le coeur est avant tout de traiter la question du deuil. Ainsi, la perte de T'Challa, et donc la vraie mort de Chadwick Boseman, est au centre du long-métrage sans que les équipes du film cherchent à éviter la question. Cette thématique est ainsi traitée avec justesse, la tristesse des Wakandais faisant directement échos à la peine des fans du MCU qui ont perdu un acteur particulièrement populaire.

L'autre point fort de ce Wakanda Forever, c'est qu'il repose sur son casting de personnages forts, casting 100% féminin, au lieu de ne se focaliser que sur un seul protagoniste qui occuperait un rôle central dans l'intrigue. Ainsi, ce second volet renforce l'un des aspects les plus réussis de son prédécesseur, à savoir ses personnages secondaires passionnants qui sont plus mis en avant que jamais au point d'être des figures principales de l'intrigue. Chose suffisamment rare pour être saluée, on a quand même à faire à un blockbuster qui ne compte que des actrices noires comme personnages principaux. Mais ce choix ne fait que renforcer un élément qu'on avait déjà pu voir dans le premier volet, à savoir que les aventures du Wakanda restent assez détachés du reste du MCU. Si cela représente un point positif pour ceux qui ne suivent pas tout ce qui se passe dans le reste de cet univers, les fans les plus connaisseurs pourront regretter cet aspect. Malgré tout, Wakanda Forever prépare le terrain pour la suite à travers de nombreux clins d'oeil que les plus attentifs sauront facilement repérer.

Au-delà de ça, on peut saluer une fois de plus la direction artistique du long-métrage qui poursuit le côté afrofuturiste du premier volet pour nous en montrer un peu plus sur le Wakanda. Mais cela va encore plus loin, surtout lorsqu'on le voit la cité sous-marine de Tacolan aux visuels assez impressionnants. De quoi rappeler le rendu qu'on devrait avoir dans Avatar (2) : La voie de l'eau, l'autre grosse cartouche de fin d'année de Disney. Tant qu'on en est à parler de Talokan, évoquons le cas de Namor qui se bat de façon spectaculaire, tout en rappelant la version des comics par ses motivations et ses réflexions. Pour ce qui est de l'action, cette dernière parvient à être assez réussie et virevoltante, même si parfois brouillonne, tandis qu'on retrouve des effets spéciaux plus réussis que de le premier. On se souvient encore du combat entre T'Challa et Killmonger dans la mine de vibranium dont le rendu était pour le moins... surprenant.

Ainsi, Black Panther : Wakanda Forever est un film qui devrait faire plaisir aussi bien aux fans du Wakanda qu'aux fidèles du MCU. Au-delà de sa durée particulièrement longue, il n'en reste pas moins un bon divertissement avec des scènes de combat épiques, mais qui n'en oublie pas pour autant d'être intimiste par son traitement de la question du deuil. Comme pour le premier épisode, on peut saluer la direction artistique toujours aussi soignée, son incroyable casting féminin et sa musique qui donne une vraie identité au Wakanda. Pour toutes ces raisons, on a hâte d'entendre parler de nouveau de ce pays fictif, peut-être à travers l'une des séries produites par Ryan Coogler, le réalisateur du film, qui sont actuellement en cours de production.