Faut-il être un fan absolu d'une œuvre pour l'adapter ? Une problématique relancée par les propos de Beau DeMayo, créateur de la série X-Men 97 ayant aussi été scénariste sur certains épisodes de la série The Witcher.
Sommaire
- "Vous devez respecter l'œuvre avant d'être autorisé à ajouter à son héritage"
- "Les auteurs et l'équipe de The Witcher ont dû lire tous les livres et apprécier le genre"
"Vous devez respecter l'œuvre avant d'être autorisé à ajouter à son héritage"
C'est une déclaration lâchée par Beau DeMayo qui risque de faire beaucoup de bruit. Actuellement au travail sur la série X-Men '97, le créateur de celle-ci a organisé une session de questions / réponses récemment sur sa page Instagram. Interrogé sur les critères de recrutement de son équipe, le scénariste sur plusieurs épisodes de la série télévisée The Witcher explique qu'il est primordial d'aimer les jeux et/ou les livres. Ce qui ne semblent pas avoir été le cas de toutes les plumes mobilisées pour l'adaptation télévisée de la saga littéraire de Andrzej Sapkowski :
J'ai participé à des séries - notamment Witcher - où certains des scénaristes n'aimaient pas ou n'aimaient pas du tout les livres et les jeux (et se moquaient même activement du matériau d'origine.) C'est une recette pour un désastre et une mauvaise morale. Le fandom, en tant qu'épreuve décisive, permet de vérifier les egos et de faire en sorte que les longues nuits en valent la peine. Vous devez respecter l'œuvre avant d'être autorisé à ajouter à son héritage.
De quoi ajouter de l'huile sur le feu pour certains spectateurs, férus des livres et des jeux, en opposition totale avec certains choix réalisés et notamment dans la deuxième saison.
"Les auteurs et l'équipe de The Witcher ont dû lire tous les livres et apprécier le genre"
Par exemple, c'est le destin de ce personnage qui a fait l'objet de nombreuses interrogations mais pour lequel Lauren S. Hissrich s'explique. Par ailleurs, concernant son casting, la showrunneuse avait alors aussi expliqué en 2020 comment avaient été recrutés les scénaristes. Des propos qui se distinguent de ceux de Beau DeMayo :
We need writers who are close, but not too close. Who love the world, but aren't afraid to question it. Who are fans, but are willing to step back and open their minds, in order to bring their beloved world to our real (big) one. I hope we did that.
— Lauren S. Hissrich (@LHissrich) June 8, 2020
Laissez-moi revenir en arrière. Quand on écrit une adaptation, on doit connaître l'œuvre originale. Oui. Bien sûr. Les auteurs et l'équipe de The Witcher ont dû lire tous les livres et apprécier le genre. Mais je n'ai pas cherché à trouver dix spécialistes de Sapkowski (...) Au lieu de cela, j'ai trouvé plusieurs auteurs qui connaissaient intimement les personnages, les thèmes et la politique du continent. Certains ont grandi avec ces histoires (je vous regarde @Ba66ins) et ont fourni de riches détails et un aperçu non seulement des livres, mais aussi de l'histoire qui les sous-tend.
En conclusion, Lauren S. Hissrich explique avoir besoin d'écrivains qui sont proches de l'œuvre originale mais pas trop. Cela peut leur permettre de questionner le monde étudié de manière à l'adapter et le proposer de la manière la plus optimale possible aux téléspectateurs.
Pour rappel, la mini-série The Witcher : Blood Origin est attendu le 25 décembre prochain sur Netflix. La saison 3, quant à elle, sera diffusée lors de l'été 2023 sur la plateforme.