L'affaire a secoué toute l'industrie la semaine dernière : GTA 6 a fuité. Ou plutôt, des vidéos de versions de développement, les codes sources, et de nombreuses informations, le tout sur fond de chantage. Et les choses sont allé très vite.
Sommaire
- GTA 6 : la fuite qui fait du bruit dans le monde entier
- Piratage, chantage, réactions de l'industrie et de Rockstar
- Le FBI impliqué, un jeune homme arrêté et inculpé en Angleterre
GTA 6 : la fuite qui fait du bruit dans le monde entier
Le dimanche 18 septembre, Internet s'est enflammé. Une centaine de vidéos de gameplay, issues de versions test ou alpha de Grand Theft Auto VI, se sont retrouvées en ligne. Une bonne heure de vidéo, présentant de nombreuses mécaniques de gameplay. Une fuite d'une ampleur rare, qui permettait de se faire une idée de la direction que souhaite ou a souhaité donner Rockstar à son prochain blockbuster.
Cependant, impossible de se faire une idée précise de ce à quoi ressemblera le jeu, puisque les vidéos provenaient de versions de travail. Un point important qui a occasionné de nombreuses réactions chez les développeurs, qui ont été un certain nombre à partager des images de versions prototypées de leurs jeux. The Last of Us, Marvel's Spider-Man, Uncharted 4 : A Thief's End, God of War (2018), Gears of War, Streets of Rage 4 ou encore Overwatch, de nombreux triples A ont été mis en avant dans des versions très éloignées de leurs versions commerciales.
Piratage, chantage, réactions de l'industrie et de Rockstar
Mais outre les informations liées à GTA 6, l'affaire a également été entourée de chantage, et même d'une arnaque. Le pirate présumé, qui s'est longuement exprimé sur différents supports dans le week-end, avait indiqué être en possession des codes source de Grand Theft Auto V et GTA 6, et qu'il cherchait à négocier avec Rockstar.
Ensuite, des échanges avec des développeurs ont été publiés, indiquant que la motivation derrière le piratage et les fuites était avant tout financière. Une personne anonyme a même été arnaquée, pensant avoir acheté le code source de GTA 5 pour 100 000 dollars avant qu'on ne puisse confirmé qu'il s'agissait d'une arnaque. La réaction de Rockstar est arrivée le mardi suivant, sans évoquer le cas du chantage ou de la fuite des codes source. Le studio se disait déçu de voir son travail ainsi dévoilé, mais assurait que le travail se poursuivrait normalement.
Le FBI impliqué, un jeune homme arrêté et inculpé en Angleterre
D'un point de vue judiciaire, c'est Uber qui a remis une pièce dans la machine en laissant entendre que le piratage de Rockstar pouvait être lié à celui qui a été subi par l'entreprise. Le 23 septembre dernier, nouveau rebondissement, puisque Matthew Keys, un journaliste déjà récompensé pour son travail et ancien de Reuters, a indiqué que la police britannique a arrêté l'auteur présumé de ces piratages.
La police municipale de Londres a ensuite confirmé l'information, ajoutant qu'il s'agit d'une arrestation dans le cadre d'une enquête de l'unité cybercriminelle de la National Crime Agency britannique, avec un prévenu de 17 ans arrêté dans l'Oxfordshire. Selon les souces du journaliste, l'auteur ferait possiblement partie du groupe de pirate Lapsus$, qui avait piraté divers géants comme Microsoft, Ubisoft ou encore Samsung. Le FBI est impliqué à la demande des deux parties, mais l'agence fédérale n'a pas encore donné de nouvelles.
Teenager charged with breach of bail and computer misuse offences pic.twitter.com/8rQnsPblIL
— City of London Police (@CityPolice) September 24, 2022
Dans la soirée du jeudi 22 septembre 2022, la police municipale de Londres a arrêté un jeune de 17 ans dans l'Oxfordshire, soupçonné de piratage, dans le cadre d'une enquête soutenue par la National Cyber Crime Unit de la National Crime Agency. Il reste en garde à garde vue. L'adolescent a été inculpé de deux chefs de non-respect des conditions de mise en liberté sous caution et de deux chefs d'utilisation abusive d'un ordinateur. Il comparaîtra devant le tribunal pour adolescents de Highbury Corner le samedi 24 septembre 2022.
Le jeune homme arrêté, qui avait déjà eu affaire à la justice en mars dernier, a donc comparu devant le tribunal pour mineurs ce week-end à Londres, comme prévu. Le verdict n'a pas encore été communiqué, mais le prévenu a été inculpé pour deux chefs de non-respect de mise en liberté conditionnelle et deux chefs d'utilisation frauduleuse d'un ordinateur. Ce dernier risque donc gros, d'autant que la justice américaine doit encore indiquer ce qu'elle compte faire.