Il est monnaie courante d'arrêter son activité au bout d'un certain nombre d'échecs, afin de changer sa formule ou tout simplement se réorienter dans un autre secteur. Cependant, cette semaine, nous allons parler d'un homme qui est allé à l'inverse de cette idée : Scott Cawthon. Malgré ses 75 jeux ratés, il parvient à concevoir un véritable succès, grâce à sa persévérance. Il s'agit d'un jeu à base d'animatroniques et d'horreur, nous parlons bien sûr de Five Nights at Freddy's.
Un parcours mouvementé
Scott Cawthon est un jeune américain ayant grandi dans les années 80, et s'il y a bien une chose qui prend doucement de l'ampleur à l'époque, c'est le jeu vidéo. Notre petit Scott en est passionné, et voyant son intérêt pour le média florissant, sa mère décide de lui offrir un logiciel de programmation : Klik & Play. Dès le milieu des années 90, le développeur en herbe créé ses premiers jeux, comme Doofas, un Shoot'em Up. Par la suite, il parvient à rentrer dans le fameux Institue d'art de Houston, où il apprend à se servir de l'outil de développement le plus courant de l'époque : 3D Studio Max. Seul problème, il ne sait se servir que du logiciel de sa mère qui ne gère que la 2D. Malgré tout, il parvient à sortir de l'école avec son diplôme en poche. Une fois sur le marché du travail en solitaire, c'est la douche froide. Parmi ses près de 75 productions, aucune ne rencontre le succès. Il décide d'entrer dans une boite d'animation, en parallèle d'autre petits jobs afin de pouvoir nourrir sa famille, et malgré cet emploi du temps plus que chargé, il continue à créer des jeux, toujours sur le vieux Klik & Play. C'est en 2014 qu'il découvre Steam Greenlight, un programme permettant aux indépendants de proposer des jeux sans passer par un éditeur. En sortant ses jeux dessus, il espère enfin rencontrer le succès... Mais toujours pas. Ses productions sont jugées médiocres, voir dérangeante en raison des designs particuliers de ses personnages. Notre Scott ne se laisse pas abattre pour autant, et se sert des critiques de manière constructive afin de créer quelque chose de neuf.
FNAF, la consécration tant attendue
Ses personnages font peur ? Qu'à cela ne tienne ! Scott se lance dans un jeu d'horreur en réutilisant ses designs si particuliers. Il décide de s'inspirer de la culture autour des animatroniques, devenant des antagonistes traquant le joueur. À partir de ce postulat, il conçoit un scénario très simple autour de ses robots humanoïdes. Le joueur incarne un gardien de nuit dans une pizzeria où sont exposés des animatroniques. Le problème est que la nuit, ils prennent vie et n'ont qu'une envie : tuer le gardien lorsqu'il ne les regarde pas. Le joueur est obligé de les surveiller en permanence, voire de s'enfermer dans son bureau pour se protéger pendant un total de 5 nuits, d'où le nom du jeu. Une fois son concept posé, il développe le jeu en seulement 6 mois. Il le propose sur Steam Greenlight, et cette fois, le retour des joueurs est dithyrambique. Le jeu fait carton, notamment grâce à sa proposition horrifique originale, créant du spectacle pour les créateurs de contenu, mais ce n'est pas tout. Scott a disséminé quelques éléments de scénario autour des animatroniques, fascinant les fans au point que ces derniers inventent de nombreuses théories autour. Notre développeur utilise cette gloire avec brio pour la sortie du deuxième épisode seulement deux mois et demi plus tard. Le succès est une fois de plus au rendez-vous, mais la suite ne va pas connaitre le même sort. Les épisodes 3 et 4 commencent à lasser les joueurs, avec des mécaniques redondantes. La formule s'essouffle définitivement par la suite, au point où Scott Cawthon décide prendre officiellement sa retraite de développeur en 2021. Malgré cette fin, Scott aura su marquer le média avec cette licence d'horreur mythique qu'est Five Nights at Freddy's.