Comme souvent, c'est le journaliste Oscar Lemaire qui synthétise les informations et les statistiques des bilans de l'industrie, et qui nous montre comment l'activité de PlayStation a évolué au cours de l'année. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'année de Sony est paradoxale : moins de ventes, mais plus de bénéfices.

La PlayStation 5 se vend moins

Vous vous en souvenez probablement, lorsque la PlayStation 5 est sortie, elle a battu tous les records. En huit mois, la console de Sony dépassait déjà les 10 millions d'exemplaires vendus, un record dans toute l'Histoire de l'industrie. Il semble que le conte de fée soit terminé.

On vous avait déjà annoncé que les Xbox Series se vendaient mieux que les PS5 depuis plusieurs mois, cette fois Sony annonce une nouvelle encore plus décevante : les ventes de la PS5 sont rentrées "dans le rang", par rapport aux autres consoles à succès des dernières générations. Sur l'année fiscale de mars 2021 à mars 2022, Sony a vendu 11,5 millions de PS5, dont seulement 2 millions entre janvier et mars 2022. Avec seulement 2 millions de consoles écoulées lors du dernier trimestre, et 11,5 millions en tout dans sa deuxième année fiscale d'exploitation, la PS5 fait donc moins bien que la PS4 et ses 14,8 millions d'exemplaires vendus en année 2.

Commercialisée depuis novembre 2020, la PS5 comptabilise désormais 19,2 millions d'exemplaires écoulés. C'est certes mieux que le lancement très mou de la PS3, avec 12,7 millions de consoles vendues en un an et demi, mais c'est moins bien que les 24,5 millions de Wii vendues en un an et demi, les 22,5 millions de PS4, ou encore les 19,7 millions de Nintendo Switch.

La pire année depuis 1997 pour Sony

Comme le rappelle bien Oscar Lemaire, ce n'est pas vraiment un problème de désintérêt pour la console. Si la stratégie de Microsoft fonctionne bien, permettant aux Xbox Series de bien se vendre en ce moment, le recul des ventes de la PS5 est avant tout une question de production. La demande des consommateurs est là, mais la production de Sony ne suit pas, à cause de la pénurie de composants. Toutes les PlayStation 5 qui sont en stock partent instantanément chez un acheteur, la demande est bien supérieure à l'offre, et la pénurie continue.

On remarque donc que la PS5 a des chiffres moyens, comparés aux autres consoles à grand succès. Mais pire que ça, l'année 2021-22 est une année particulièrement mauvaise du côté du hardware pour Sony. En effet, Oscar Lemaire note qu'il faut remonter à 1997 pour retrouver une année où Sony a vendu moins de consoles qu'en 2021-22. C'était la deuxième année d'exploitation de la PlayStation.

Une année record pour Sony quand même

Cependant, comme on vous le disait plus haut, Sony enregistre une année record. On peut se demander comment c'est possible, en réalisant sa pire année en ventes hardwares depuis 1997. En fait, la branche jeu vidéo de Sony enregistre la meilleure année de toute son histoire d'un point de vue financier ! L'année 2021-22 dépasse ainsi l'année précédente, déjà un record pour Sony. Entre mars 2021 et mars 2022, Sony enregistre donc 19,862 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit une augmentation de 3 % par rapport à l'année précédente ; et 2,509 milliards d'euros de bénéfices, soit 1 % de plus que l'an dernier.

Sony gagne donc plus d'argent, en vendant moins de consoles. C'est notamment grâce aux ventes de jeux que Sony s'en sort aussi bien cette année. En effet, la transition PS4-PS5 est la meilleure pour Sony. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, les deux premières années de la PS2 ont rapporté 383,2 millions d'euros en ventes de jeux, sur PS1 et PS2. Les deux premières années de la PS3 ont rapporté 419,7 millions d'euros en ventes de jeux, sur PS2 et PS3. Les deux premières années de la PS5 ont rapporté 642 millions d'euros en ventes de jeux, sur PS4 et PS5, nouveau record. Il est tout de même à noter que c'est la première fois dans une transition entre deux consoles Sony que la deuxième année montre un recul des ventes de jeux (probablement en raison de la pandémie, à nouveau).

Remarquez que la transition entre PS3 et PS4 n'est pas dans ces statistiques, puisque Sony n'a pas communiqué dessus à l'époque. C'est pourquoi entre 2013 et 2016, on n'a aucun chiffre sur les ventes de jeux chez Sony. On note malgré tout que l'industrie prenant de l'ampleur, 2021-22 reste la deuxième meilleure année en ventes de jeux depuis les débuts de Sony dans le jeu vidéo, derrière 2020-21.

Les DLC et les micro-transactions toujours plus importants dans l'industrie

Du côté du chiffre d'affaires global de la branche jeu vidéo de Sony, Oscar Lemaire a illustré la répartition du CA via des graphiques. On observe donc que la majeure partie du CA est issue des DLC et microtransactions, à 31,15 %, devant les ventes de jeux avec 25,54 % du CA. Le hardware, dont on a vu qu'il était en net recul, ne représente que 21,51 %. Les abonnements représentent 14,94 % du chiffre d'affaires, tandis que le reste, notamment les ventes de jeux Sony sur PC et les accessoires représentent 6,85 % du CA.

Si on se concentre sur le software, plus de la moitié du CA est répartie entre DLC et micro-transactions (comprenant les commissions de Sony sur les achats auprès d'éditeurs tiers). On remarque que les jeux physiques ne représentent plus que 8,3 % du chiffre d'affaires du software chez Sony.

47 millions d'abonnés au PS +, 106 millions de joueurs actifs chaque mois

Synthèse des statistiques issues du bilan de Sony, en mars 2022 :

• 19,2 millions de PlayStation 5 vendues en tout
• 117,2 millions de PlayStation 4 vendues en tout
• 70,5 millions de jeux vendus sur consoles PlayStation au dernier trimestre
• 14,5 millions de jeux first-party Sony vendus sur consoles PlayStation au dernier trimestre
• 47,4 millions d'abonnés au PlayStation Plus
• 106 millions d'utilisateurs mensuels actifs

Source des illustrations : Oscar Lemaire Source des chiffres : Bilans de Sony

D'après son bilan, Sony espère vendre 18 millions de PlayStation 5 entre avril 2022 et mars 2023. Une projection très optimiste, après avoir vendu 11,5 millions de consoles lors de la dernière année fiscale.