L’affaire Activision-Blizzard continue de plus belle : aujourd’hui, nous venons d’apprendre qu’un groupe d’actionnaires souhaitait le départ de Bobby Kotick… et pas que.
Depuis qu’une plainte a été déposée contre Activision-Blizzard pour harcèlement et culture toxique, rien ne va plus pour l’éditeur : de démissions en démissions, les différents studios tentent de réparer leurs erreurs en supprimant certains éléments jugés désormais inappropriés, quitte à prendre du retard sur les projets majeurs. Le brasier s’est enflammé de plus belle encore, hier, quand le monde a su via le Wall Street Journal que le PDG Bobby Kotick était au courant de certains agissements et pire, qu’il aurait même agi de la sorte pour étouffer certains faits.
Bobby Kotick en ligne de mire
Alors que Jim Ryan, à la tête de Sony Interactive Entertainment, s’est justement fendu d’un communiqué hier pour exprimer son inquiétude vis-à-vis de la situation, d’autres personnes s’avèrent particulièrement remontées et le font savoir haut et fort : nous venons ainsi d’apprendre que le SOC (“Strategic Organizing Centre”), un groupe d’actionnaires ayant investi dans Activision-Blizzard, a demandé au conseil d’administration la démission pure et dure de Bobby Kotick. Quatre autres groupes ont également agi de la sorte.
Contrairement aux précédentes déclarations de l’entreprise, le PDG Bobby Kotick était au courant de nombreux incidents de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de discrimination basée sur le sexe au sein d’Activision-Blizzard. Il n’a pas réussi à s’assurer que les cadres et managers responsables soient licenciés, ni à reconnaître et traiter la nature systématique de la culture de travail hostile dans l’entreprise.
Pour ces raisons données et officielles, le SOC souhaite clairement que le célèbre CEO, qui avait déjà opté pour une baisse salariale drastique, quitte le navire américain. Et d’ailleurs, deux autres personnes sont également dans leur viseur.
Un véritable chamboulement en prévision ?
C’est donc loin d’être tout puisque les dits-actionnaires ont également demandé le départ de Brian Kelly et Robert Morgado, deux membres du conseil d’administration lui-même, avant le 31 décembre prochain. Le SOC met en avant la nécessité “d’un nouveau départ" : “ Activision Blizzard a besoin d’un nouveau PDG, d’un président du conseil d’administration et d’un administrateur principal indépendant possédant l’expertise, les compétences et la conviction nécessaires pour véritablement changer la culture de la société”, déclare le directeur du groupe, Dieter Waizenegger. Ce dernier a également affirmé son souhait qu’un employé non-cadre - au moins un - ait sa place au sein du conseil d’administration.
Pour autant, ces demandes et déclarations ont-elles la chance de porter leur fruit ? Le chemin est encore long puisque le SOC possède de 4,8 millions de parts d’Activision Blizzard sur… 779 millions. Il ne reste plus qu’à voir le potentiel effet domino, la prise de parole de ce groupe d’actionnaires (sans oublier les quatre autres susmentionnés) pouvant provoquer celle des autres et, ainsi, exercer une véritable pression sur les têtes pensantes de l’éditeur. La suite au prochain épisode.