Nous n’avons pas eu l’occasion de tester la “monstrueuse” GeForce RTX 3090, mais nous revenons sur ses performances à travers différents tests parus sur le web. Modèle le plus haut de gamme de la série 3000 chez Nvidia, la carte est également vendue deux fois plus cher que la RTX 3080. L’investissement en vaut-il la peine ?
La GeForce RTX 3090 arrive sur le marché, avec sa taille imposante, ses performances que l’on annonce comme démentielles et son tarif de 1549 euros en versions “Founder” . Une carte graphique suffisamment puissante pour faire tourner des jeux en 8K, selon Nvidia, mais surtout un produit avant tout destiné à un usage professionnel. Soyez en conscient : acheter une RTX 3090 juste pour jouer n’a pas grand sens, l’écart de prix avec la RTX 3080 étant inversement proportionnel à la différence concrète en jeu, comme nous allons le voir plus loin. Pour notre part, nous n’avons pas encore eu l’occasion de la tester, et c’est pourquoi nous vous proposons une revue de presse du web, en étudiant les articles de trois de nos confrères : Les Numériques et Tom’s Hardware , qui testent la version “Founder”, ainsi que Cowcotland , qui s’est attardé sur un modèle de chez Gigabyte.
Pour rappel, la RTX 3090 est basée sur la nouvelle architecture Ampère. Elle intègre 24 Go de mémoire vidéo GDDR6X et 10496 unités de calcul CUDA. Sur le modèle “Founder”, la fréquence du GPU “boost” est de 1,7 GHz, soit la même que sur la RTX 3080.
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En jeux : seulement 10 à 15 % d’écart avec la 3080
Commençons par ce qui nous intéresse le plus quand on s’appelle Jeuxvideo.com : les performances de la RTX 3090 sur les titres les plus exigeants du moment. Sans surprise, les résultats sont très bons et devant la 3080… Mais pas de beaucoup. Sur des jeux avec RTX + DLSS, l’écart de performances se situe entre 8 et 10 FPS, si l’on se fie au résultats des Numériques : Control en 2160p sur une 3080 tourne à 67 FPS, contre 75 FPS sur la 3090. Même son de cloche chez Tom’s Hardware, qui relève par exemple 89,4 FPS sur Metro Exodus (RTX + DLSS), contre 85,1 FPS sur une 3080. Le bilan chez Cowcotland pour le modèle Gigabyte n’est pas très différent, avec toutefois un écart de 12 FPS sur Deliver Us the Moon (74 FPS sur le 3080 contre 86 FPS sur la 3090).
Sur des jeux qui ne tirent pas parti du ray-tracing et du DLSS, on constate que la RTX 3090 a encore moins d'intérêt par rapport à la 3080 : Les Numériques relève par exemple une toute petite poignée de FPS d’écart sur Assassin’s Creed Origin, tandis que Borderlands 3 creuse un peu plus l’écart, avec 16 FPS d’écart selon Tom’s Hardware. Bref, n’en jetez plus : oui, la 3090 est plus puissante que la 3080 en jeu, mais l’écart reste faible et, au regard de la différence de prix, l’investissement ne semble pas justifié.
Ceci étant dit, on ne peut pas reprocher à Nvidia de nous avoir menti : depuis le départ, la compagnie présente la 3090 comme une carte avant tout faite pour la création en milieu professionnel. Certes, son appellation “GeForce” peut prêter à confusion, mais le fait est qu’elle trouve surtout son intérêt sur des outils tels que Blender ou OctaneRender. Dans ce cadre, la 3090 ne déçoit pas et déploie tout son potentiel. Que ce soit chez Les Numériques, ou Cowcotland, tout le monde relève un excellent niveau de performances sur ces deux outils, avec souvent des écarts à largement plus de 100 % par rapport à une RTX 3080.
Consommation et température : au-dessus de la 3080… mais ça n’explose pas
Qu’on se le dise : la RTX 3090 est une carte massive, qui occupera trois slots dans votre PC. Lourde (2,2 kg), elle s’alimente via un connecteur 12 pins, comme c’est déjà le cas sur la 3080. Le TGP annoncé par Nvidia est de 350 watts et, en pratique, nos confrères relèvent des chiffres à peu près similaires, bien que légèrement supérieurs. Les Numériques évoquent ainsi des pics à 380 watts, Tom’s Hardware parle d’une moyenne de 353 watts, tandis que le modèle Gigabyte testé par Cowcotland monte à 377 watts quand elle est très sollicitée. C’est donc plus que la 3080, qui consomme jusqu’à 350 watts. Mais l’écart n’est pas monstrueux.
Côté température, Les Numériques relève le fait qu’il vaut mieux installer la carte dans un boitier très bien ventilé et, si possible, opter pour du watercooling pour le processeur. Le système de ventilation, à l’instar de la 3080, ayant tendance à dégager de l’air chaud sur le processeur et donc à le faire encore plus chauffer. Tom’s Hardware évoque une enveloppe externe qui se maintient à 65 degrés, ce qui reste tout à fait convenable. Enfin, la carte semble légèrement plus bruyante que la RTX 3080 : 43,3 dBA contre 42,7 dBA. Un écart faible et quasi imperceptible à l’oreille.
Une très bonne carte… mais destinée à un public bien spécifique
Ce qu’il ressort de ces trois tests, c’est que la RTX 3090 est une carte extrêmement puissante, mais dont le rapport qualité-prix, dans le cadre d’un usage uniquement dédié au jeu vidéo, n’est pas au rendez-vous, d’autant plus qu’elle consomme davantage. Avec un écart de performances finalement faible par rapport à une 3080, cette dernière reste le meilleur choix actuel pour un GPU haut de gamme, à un prix acceptable. En revanche, la 3090 semble exceller dans les calculs lourds en 3D et devrait facilement s’imposer dans le milieu professionnel, là où dépenser plus de 1500 euros pour un GPU n’a rien de choquant. En résumé : c’est un monstre, certes, mais mieux vaut opter pour une 3080 pour jouer confortablement en 4K, sans avoir à hypothéquer votre maison.