La nouvelle génération de consoles approche et avec elle les plans de communication pour Microsoft et Sony. Et si l’on sait bien évidemment qu’on aura droit à une augmentation de la puissance, il semblerait qu’une guerre d’un tout autre genre se mette en place : celle du stockage et de l’accès aux données. SSD, disques durs externes, cartes mémoires, on fait un petit point rapide pour y voir plus clair.
La fin de l’ère des disques durs
Dès novembre 2001, Microsoft ouvre le bal en mettant sur le marché la première console de jeu équipée d’un disque dur. La Xbox offrait alors 8 Go d’espace disque pour la gestion de l’OS, sa mise à jour, les données nécessaires au fonctionnement du Live , les sauvegardes de jeux, mais aussi (et surtout) pour améliorer les temps de chargements par rapport au support optique DVD. Si cet argument n’a pas permis à la console de prendre l’avantage des ventes sur ses concurrents, il aura ouvert la voie pour les générations suivantes, entre une Xbox 360 qui le proposait en option, une PlayStation 3 qui l’intégrait dès sa version de base, puis plus récemment des Playstation 4 et Xbox One qui voyaient leur stockage commencer à 500 Go pour atteindre sans difficulté le Teraoctet.
Désormais, avec la possibilité d’utiliser un disque externe en USB, la limite de stockage apparaîtrait presque comme un vilain souvenir. Sauf que les besoins d’espace disque vont grandissant. La consommation de jeux dématérialisés comme de DLC s’est complètement généralisée auprès du public et nombre de jeux atteignent les 100 Go d’installation avec leurs textures adaptées à la 4K et leurs patchs qui empilent les correctifs. Et cette fuite en avant n’est pas prête de s’arrêter, les besoins en ressources pour les développeurs étant toujours plus élevés pour satisfaire le public. Sauf que les disques durs montrent aujourd’hui leurs limites face à cette demande : leur incapacité à fournir un débit de transfert suffisant. Ils sont certes peu chers, mais ils sont trop lents.
L’avènement du SSD
Plus onéreux, les disques SSD se sont néanmoins bien généralisés dans le monde du PC, offrant des tailles progressivement comparables à celles des disques mécaniques, avec surtout des débits d’un autre monde. Plébiscités pour installer l’OS ou les programmes gourmands en transferts (dont les jeux font partie), ils n’avaient jusqu’alors pas vraiment leur place pour les stockages approchant le teraoctet ... Jusqu’à cette année, où les tarifs des grandes tailles de SSD sont devenus tout à fait comparables à ceux des disques mécaniques, à 30% près. Et cette différence devrait se réduire progressivement, notamment grâce à leur généralisation dans le monde des consoles.
En effet, Sony et Microsoft ont tous les deux confirmé que leur machine serait équipé d’un SSD, mettant au passage en avant le gain bien réel en termes de temps de chargements. Et si Microsoft a officialisé que le SSD de la console serait de type NVMe, à savoir un modèle capable d’offrir des débits proches de ceux d’une mémoire vive, Sony de son côté a parlé de “SSD d’un nouveau genre”, nous amenant à croire que nous sommes bien sur le même type de technologie.
Des technologies dépendantes du débit
Le géant américain est aussi allé plus loin que la simple amélioration des temps de chargements, promettant l’utilisation de ces vitesses record de l’ordre de 2.4GB/s en moyenne, pour offrir de nouvelles fonctions tant aux développeurs qu’aux utilisateurs. Aux premiers, par exemple, la possibilité de charger jusqu’à 100 gigaoctets de données de textures (c’est là que la plus grosse partie des données réside généralement), prêtes à être utilisées à tout moment comme si elles se plaçaient au sein de la RAM. Aux seconds, la promesse de charger une partie sur un autre jeu, à la volée et en quelques secondes, comme nous vous l’expliquons dans cet article sur la fonction Quick Resume . En clair, du confort et des performances supplémentaires pour les utilisateurs, simplement grâce à l’augmentation des débits de données locaux.
Mais ces avancées technologiques impliquent que l’on ait un débit de transfert élevé quelle que soit la source des données. Ainsi, si le port USB devrait toujours offrir la possibilité d’étendre le stockage via un disque externe, il n’est probablement pas question de profiter ni des temps de chargement réduits, ni des fonctions liées au SSD si les jeux sont installés sur un disque dur mécanique relié en USB. Aussi, pour permettre l’extension de mémoire sans perte de performance, Microsoft nous a présenté une “carte mémoire” au format dédié à la console (ci-dessus), fabriquée par Seagate, qui n’est autre qu’un SSD aux performances identiques à celui en interne, avec un port propriétaire offrant un accès tout aussi direct. De quoi passer de 1To à 2To en gardant le même niveau de service.
Reste encore à connaître le prix de ce SSD externe par rapport à ceux du marché PC, sachant qu’en cas d’abus du constructeur, il sera probablement possible de brancher un modèle non propriétaire sur les ports USB 3.2 de la console. Et évidemment on attend la réponse de la concurrence. Sur ce dernier point, nous devrions en savoir plus dès la présentation de l’architecture de la PS5 par Mark Cerny, annoncée pour aujourd'hui à 17h.