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Bienvenue dans la fin du RP sur Dark Souls. Le RP qui suit contient des spoilers sur le jeu. Il s'agit du dernier épisode, qui relate l'affrontement final contre Gwen. Pour des raisons évidentes de bonne compréhension de la part d'un public non averti, ce combat est tronqué, entre autres parce que les deux protagonistes se parlent (chose qu'ils ne font pas dans le jeu). Merci de comprendre ce procédé purement narratif, si contraire au jeu soit-il, et de laisser des commentaires courtois. Les autres ne recevront de toute façon pas de réponse. Enfin, pas la peine d'accabler JVC si le texte vous a déplu (ou pour toute autre raison), je ne fais pas partie de la rédaction. Sur ce, bonne lecture.
NB : Ce RP est l'achèvement d'une série de 15 épisodes, voici la liste des précédents :
Frampt m’emmena une nouvelle fois sous Lige-feu. Durant la traversée, je me demandai s’il s’agissait bien du serpent dont m’avait parlé Gough. Il m’abandonna près de l’autel. Je m’approchai de la bassine et là j’y déversai les âmes capturées sur Nito, Izalith, Seath et les quatre rois. Un feu s’y alluma spontanément.
Puis, après quelques secondes, une lueur filtra à travers la porte derrière, qui s’ouvrit lentement. Une lumière éclatante traversa l’entrebâillement et inonda la pièce. Je me protégeai les yeux de la main et je passai la porte.
Le royaume des cendres
Je descendis lentement l’escalier qui se trouvait derrière la porte. La clarté était telle que je ne discernais que du blanc. Des esprits de chevalier flottaient et passaient près de moi tout en m’ignorant. En bas se profilait une zone d’ombre. L’escalier y conduisait. Je m’y aventurai et lorsque je rejoignis l’obscurité, je découvris un nouveau paysage : une immense tour en construction — ou plutôt en ruine — se détachait non loin et tout autour se trouvaient des dunes de cendre. Au-dessus se pressait une masse de nuages. Mais je me trouvais sous terre et j’ignorais s’il s’agissait là d’un artifice pour dissuader les intrus comme moi ou si j’avais refait surface.
Un grondement de tonnerre déferla dans le lointain alors que je déambulais dans un amas de ruines sinistres.
Les ténèbres étaient omniprésentes. Gwen ne devait pas être loin car l’ombre était plus oppressante que partout ailleurs, même dans les catacombes ou les Abysses. J’approchais enfin de la conclusion. Et il était temps car la lassitude ne me quittait plus. Sur le chemin, je défis quelques chevaliers noirs, incroyablement faibles par rapport à ceux du village. Gwen n’avait peut-être plus grand-chose de sérieux à m’opposer ?
J’atteignis la structure que j’avais vue. Là je descendis un escalier en colimaçon tout en éliminant les chevaliers qui s’y trouvaient. Je passai le voile blanc qui faisait office de porte. Et là je le rencontrai enfin : Gwen, seigneur des cendres.
Le seigneur déchu
Il s’approcha lentement de moi, une énorme épée de feu sur l’épaule. Son abondante barbe aurait pu renvoyer l’image d’un sage s’il ne s’était pas abandonné aux ténèbres. Mais plus il approchait plus un sentiment de pitié montait en moi. Il me faisait penser davantage à ’un vieillard qu'au seigneur légendaire qui terrassait des dragons par dizaines. Son visage était profondément ridé et ses yeux jadis étincelants étaient froids comme la glace.
— Alors vous venez pour me succéder, lança Gwen. Prendre ma place en tant que gardien du Feu.
Je ne répondis pas. Il marmonna dans sa barbe puis il empoigna son épée. Je levai mon bouclier juste à temps pour parer son coup. Il était tellement violent que je crus que mon bouclier avait explosé. Je fus projeté à terre, la main légèrement brûlée. Je me relevai et Gwen n’attendit pas une seconde. Il pilonna mon bouclier. Je n’eus pas la moindre occasion de lui rendre ses coups.
D’un coup de pied il me fit valser un peu plus loin. Je me relevai et j’en profitai pour me cacher derrière un pilier en pierre. Le seigneur des cendres s’approchait. Je m’équipai de l’arc de Gough et j’encochai l’une de ses flèches. Mais l’arme était trop grande pour moi. Je ne pus bander la corde très loin. Le projectile se ficha mollement dans le ventre de mon ennemi et tomba après un instant.
Je repris ma claymore. Gwen était face à moi, son épée tournée vers le sol.
— Pourquoi vouloir faire ça ? Comment croyez-vous que mon âme s’est détériorée ? Ca fait des siècles qu’elle s’est consumée dans ce maudit Feu ! Si vous parvenez à me tuer pour devenir le nouveau gardien, que croyez-vous qu’il va vous arriver ? Vous allez aussi dédier toute votre vie à cette tâche ingrate, et pour quoi au final ? Pour devenir vous-même l’une de ces stupides carcasses…
J’écoutais attentivement. Je ne sus quoi répondre, ni même si c’était nécessaire. Il poursuivit :
— Toutes les belles paroles de Frampt le traître n’y changeront rien. Vous serez le nouveau seigneur des cendres et vous dépérirez lentement, comme moi. Et un jour, un homme qui ne peut mourir arrivera pour vous détrôner. Vous avez été manipulé depuis le début.
— Pourquoi moi ? répondis-je.
— Vous portez la marque sombre, comme toutes les carcasses. Mais votre âme est presque incorruptible. Ca fait un moment que je vous observe. Et vous avez toujours persévéré là où tous les autres auraient abandonné. Comme moi jadis. La différence entre vous et moi, c’est que vous descendez d’un être souvent oublié et que j’avais effacé moi-même de ma mémoire, le pygmée. C’est lui qui a chassé l’âge du Feu pour le remplacer par les Ténèbres. C’est aussi lui qui a marqué les morts de sa marque sombre pour leur conférer une vie éternelle. Le déclin de Lordran est de sa faute. Et l’Anor Londo que vous avez vue n’est pas la vraie. Dans ces conditions, vous pensez vraiment pouvoir entretenir le Feu éternellement ? Sûrement pas.
Je baissai la tête. Il avait peut-être raison. Ou alors il s’agissait d’une ruse pour me troubler. Gwen releva son épée. Durant toute sa vie il avait entretenu le Feu pour combattre les machinations du pygmée. Si j’étais vraiment un de ses descendants, je représentais forcément une menace. Son espadon de feu s’écrasa sur mon bouclier. Gwen ressemblait à une carcasse mais sa vigueur ne l’avait pas quitté. Son épée fendait l’air sans jamais s’arrêter.
Je le chargeai avec mon bouclier et je le frappai en plein visage. Il recula sous l’impact et je lui passai ma lame à travers le ventre. Il me saisit par la main et me leva au-dessus de sa tête. Il me secoua puis il m’expédia au sol. Il arracha mon épée de son ventre et il lança derrière lui. Il m’embrocha avec son épée ardente.
Quand je revins, il était assis près du vestige du Feu, qui s’était éteint depuis longtemps. Sans un bruit je ramassai ma claymore et je me glissai dans le dos de Gwen.
— Vous voyez ? fit-il. J’aurai beau vous tuer, vous reviendrez toujours. Je sais que vous avez perdu beaucoup de vous-même durant votre périple mais ce ne sera jamais suffisant pour annihiler totalement votre esprit. Je suis condamné à vous combattre jusqu’à en mourir. Et c’est ce que je ferai. Aussi je ne vous demanderai qu’une seule chose : entretenez le Feu jusqu’à votre dernier souffle. Empêchez le serpent primordial Kaathe de rétablir les Ténèbres.
Il se leva et bloqua mon attaque avec son épée. J’évitai la contre-attaque et je le poussai à terre à l’aide d’un coup de pied. Je me jetai sur lui mais d’un coup de poing il m’envoya sur un pilier de pierre. Sa lame frappa la masse rocheuse alors que je m’étais baissé pour l’éviter. Je tendis les bras et ma claymore traversa de nouveau son ventre. Un filet de sang ruissela depuis sa bouche.
Je me relevai. Gwen haletait. Ses mouvements étaient toujours aussi rapides et précis mais il soufflait comme un bœuf. Mon bouclier parait maintenant tous ses coups. Et à plusieurs reprises je lui piquai le dos du bout de ma lame. Nous nous défiâmes du regard. Puis nous nous élançâmes l’un contre l’autre. D’un coup de bouclier, je déviai son espadon tandis que ma claymore pénétra pour la troisième fois dans son corps, au niveau du cou. Gwen glissa lentement et s’accroupit. Son visage meurtri perdit sa peau et sa chair. Le squelette finit par disparaître lentement. Je recueillis son âme et je poussai un très long soupir. J’avais réussi.
L'ombre du soleil
Je jetai un coup d’œil autour de moi. Il faisait sombre et froid. Il ne me restait plus qu’un dernier choix à effectuer : raviver le Feu ou le laisser mourir à tout jamais. Ce que m’avait dit Gwen avant de trépasser était perturbant et paraissait vrai. Si je ravivais le Feu, je m’exposais au même risque qu’avait pris Gwen en se sacrifiant pour lutter contre le pygmée. Si je le laissais mourir, les Ténèbres gagneraient définitivement le reste du monde.
Je m’assis là où Gwen avait attendu mon retour. C’était là qu’avait brûlé le Feu pendant tant de siècles. Après quelques minutes de réflexion, je finis par me pencher dessus. Je me servis de l’âme de Gwen pour allumer le Feu. Les flammes se mirent à crépiter doucement. Puis, son intensité augmenta très rapidement. Mes mains furent bientôt envahies de flammes. Mais elles ne me brulaient pas. Au contraire elles diffusaient une douce chaleur.
Le Feu m’entoura et je fus complètement embrasé. Je me sentis de mieux en mieux, comme si j’étais de nouveau vivant. La brume qui obscurcissait mon esprit et ma vue se dissipa rapidement. J’avais fait le bon choix. Les flammes se répandirent à travers toute la salle. Le Feu était reparti. L’ombre s’estompa et tout autour de moi reprit vie. Le règne des carcasses venait de toucher à sa fin. Le soleil fit une percée à travers les nuages. Au loin j’entendis Frampt qui exultait. Il ne m’avait finalement pas trahi.
J’étais le nouveau gardien et grâce à moi l’Âge du Feu venait de reprendre de plus belle. Je n’étais pas à proprement parler le maître de Lordran mais je ferais tout ce qu’il fallait pour chasser la moindre trace de ténèbres. Mais pour l’heure, je pris un repos amplement mérité car une longue et difficile tâche m’attendait, jusqu’à la fin de mes jours…
Fin
Tout d'abord merci aux rédacteurs et à l'équipe technique de jvc de m'avoir permis de publier ce RP qui fait presque la taille d'un roman. Merci également à eux pour la promotion des divers épisodes sur la page d'accueil. Merci également aux lecteurs et aux commentateurs. Oui, même ceux qui ont décortiqué chaque mot pour en tirer une critique quelconque. On apprend toujours, même de la critique la plus acerbe (excepté toutefois les insultes). Cette expérience fut fort enrichissante et il est possible que je remette le couvert.