Contributeur
Bienvenue dans la suite du RP sur Dark Souls. Le RP qui suit peut contenir des spoilers. Je précise également que je ne connais pas toute l'intrigue du jeu ni le background et que je livre mes impressions tout en découvrant le titre. Il peut donc y avoir des erreurs ou des imprécisions. Merci de laisser des commentaires courtois. Les autres ne recevront de toute façon pas de réponse. Enfin, pas la peine d'accabler JVC si le texte vous a déplu (ou pour toute autre raison), je ne fais pas partie de la rédaction. Sur ce, bonne lecture.
NB : Ce RP étant une histoire continue, il est conseillé de lire la première partie.
Après l'enfer, le paradis...
Anor Londo. Peut-être l’un des rares endroits de ce monde à bénéficier d’une clarté constante. La cité des dieux avait conservé son éclat malgré le départ de ceux-ci. Je me penchai par-dessus le parapet pour ne pas perdre une miette du spectacle qui s’offrait à moi. Il était connu que le Seigneur Gwen avait déserté les lieux et qu’il n’y restait pratiquement plus personne. Frampt m’avait envoyé ici pour quérir le calice royal. Il ne m’en avait pas dit plus mais il devait s’agir d’une relique extrêmement puissante.
Je déambulai dans un escalier qui conduisait plus bas. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais euphorique. Cependant, ma joie fut de courte durée lorsque je tombai nez à nez avec un garde de fer. Il était deux fois plus grand que moi. Cependant il ne bougeait pas. Il se mit à grogner lorsque je me collai presque à lui. Je m’en écartai vivement. Autant éviter le combat s’il n’était pas nécessaire.
Les Gardiennes du feu
Je me déplaçais sur une longue terrasse. Le panorama qui s’offrait à moi était magnifique. Mais plus j’avançais dans la ville, plus je m’habituais à cet environnement grandiose. Je me recentrai sur mon objectif immédiat : le calice. Sur ma gauche je découvris un feu allumé. Je m’y rendis naturellement. Contre un mur se reposait une femme en armure. Elle se présenta comme la Gardienne du feu.
- Je vous croyais morte, répondis-je. Assassinée par Lautrec.
- Vous parlez de la Gardienne de Lige-feu. Moi je maintiens le feu d’Anor Londo. Tant que je serai en vie, ce feu ne mourra pas.
- A condition que personne ne vous tue…
- C’est bien vous qui avez libéré Lautrec ? Celui qui pourrissait dans une geôle miteuse de la paroisse des morts-vivants ?
Je hochai la tête en guise de réponse. Je savais déjà ce qu’elle allait dire :
- Alors c’est à vous qu’il incombe de réparer votre erreur. Tuez Lautrec, récupérez l’âme d’Anastacia et faites-la revivre. Le foyer de Lige-feu reprendra son éclat d’antan. Je peux vous aider dans votre quête. Lautrec est dans un monde parallèle mais il se trouve en ce moment à Anor Londo. Trouvez-le et envahissez-le. Servez-vous de l’œil que vous avez trouvé sur le corps d’Anastacia pour y arriver.
Elle marqua une pause et décroisa les bras. Puis elle en tendit un vers moi.
- Je vois que vous avez trouvé les âmes d’autres Gardiennes. Confiez-les moi.
J’obéis. En échange, elle remplaça l’Estus de ma fiole par un autre plus puissant. Je repartis, vers le calice et Lautrec.
Le retour des gargouilles
De retour sur la terrasse, je pris sur la gauche. Il y avait là plusieurs gardes en armure de fer. Je les pris par surprise et je les attaquai. En m’approchant tout près d’eux, je ne leur laissais pas l’occasion de me frapper. Leur hallebarde passait à chaque fois au-dessus de ma tête. Deux coffres se tenaient de part et d’autre d’une statue. La mauvaise expérience que j’avais subie dans la forteresse de Sen me poussait à la plus grande prudence. Et heureusement d’ailleurs. Un coup sur le coffre de droite me révéla qu’il s’agissait de nouveau d’un monstre caché. Il se battait d’une manière très étrange, préférant me donner des coups de pied plutôt que de se servir de son immense mâchoire pour me dévorer. Mon épée le découpa en un rien de temps. Même à Anor Londo il existait donc des horreurs de ce genre. Les choses auraient été différentes si les dieux et les seigneurs comme Gwen n’avaient pas abandonné la ville. Le coffre de gauche était normal.
Je récupérai deux hallebardes, l’une que je pris à l’un des soldats de fer, l’autre sur le coffre qui m’avait attaqué. Cette dernière était en cristal. Ce genre d’arme était extrêmement puissante mais je n’étais pas capable de les réparer. Je la réserverais pour un ennemi plus coriace. Je poursuivis et j’aboutis dans un début de forêt. Mais je n’allai pas très loin. Une porte d’où émanait une lueur jaune ne pouvait être ouverte. Elle était sensiblement identique à celle que j’avais trouvée dans ce que je considérais comme étant l’enfer, après le domaine de Quelaag.
Je revins sur mes pas et je retournai au feu. A l’aide de quelques éclats de titanite que j’avais en ma possession, je renforçai ma claymore. Je ponçai et lustrai la lame qui se dota d’un éclat brillant. Je pressai mon doigt sur le rebord et une goutte de sang en sortit. Je souris. Puis je pris un ascenseur qui m’amena plus bas, vers le cœur de la cité. Là une gargouille gardait un pont. Elle était identique à celles que j’avais battues sur le toit de l’église. Je n’en fis qu’une bouchée. Le combat fut de si courte durée qu’il me déconcerta. Je repensai à la difficulté incroyable à laquelle j’avais fait face dans la paroisse des morts-vivants. Il n’en était rien ici.
Je m’enfonçai plus loin sur le pont, le cœur plus léger. Au bout se trouvait un autre ascenseur, dans une tour. Mais le précipice qui m’en séparait était infranchissable. Je pestai et je poussai une série de jurons. Tout ce chemin, toutes ces morts pour rien ! J’arpentai le pont plusieurs fois pour trouver un passage dérobé. Et je finis par en dénicher un. Je sautai sur une plate-forme en bas. J’en fis le tour et je trouvai un coffre qui contenait une titanite de démon. Mais il n’y avait rien d’autre. Je remontai sur le pont. Soudain mon regard fut attiré par la bâtisse qui se tenait non loin de moi. Il s’agissait d’une cathédrale qui jouxtait la tour que je voulais joindre. Et l’une de ses arches prenait appui sur la plate-forme que je venais d’atteindre…
L’ascension fut très difficile. L’arche était à peine assez large pour mes pieds. Et le vent qui déferlait me faisait perdre l’équilibre. Je me racrapotai et je me servis de mes mains pour assurer un meilleur appui. Je me concentrai du mieux que je le pus et après quelques secondes j’étais au bout. Je me laissai choir sur un balcon. Un regard en arrière me fit prendre conscience de l’ampleur de ma folie. J’avais eu presque toutes les chances de tomber dans l’abîme. Une fenêtre brisée me permit d’entrer dans la cathédrale.
La cathédrale
Des assassins avaient investi les lieux. Ils me lançaient des couteaux que j’évitais très facilement. Ils n’étaient pas non plus très aguerris pour le corps-à-corps. Leur tunique ne leur donnait pas la moindre protection et chacun de mes coups leur ôtait un membre. Je grimpai une échelle qui m’amena sur les poutres du bâtiment. Tout comme l’arche qui m’avait acheminé jusqu’ici, un pas de travers et je me retrouvais tout en bas, le corps explosé contre le sol. D’autres hommes se tenaient là aussi. Mais je gardais mon calme. Au lieu de courir, je marchai et je gardai mon équilibre, faisant fi des couteaux qui volaient de tous les côtés. Dès que j’approchais d’un assassin, je le faisais valser dans le vide quand il ne faisait pas lui-même un faux mouvement. A mi-chemin je croisai la chaîne d’un lustre. Je l’examinai attentivement et je crus deviner un cadavre qui s’y était perdu. Je coupai la chaîne et la structure s’effondra sur le sol. De l’autre côté de la cathédrale, je me laissai tomber sur un palier.
L’entrée tout proche débouchait sur l’extérieur. Ce que j’avais pris pour un ascenseur était un simple escalier en colimaçon. Au centre une grande roue en bois similaire à un gouvernail de bateau pouvait être actionnée à l’aide d’un levier. Je le poussai de toutes mes forces et la tour complète pivota sur elle-même. Le pont que j’avais pris avait maintenant accès à la tour et de l’autre côté, une construction du même genre conduisait au cœur de la ville, le château que j’apercevais depuis mon arrivée à Anor Londo.
Une seconde gargouille s’engouffra dans l’escalier et le remonta à ma recherche. Malgré que sa hallebarde m’écharpa le bras, elle ne posa pas de difficulté plus importante que sa congénère. Sur son cadavre je trouvai un bouclier que j’équipai. J’avais commis la bêtise de vendre à Frampt tous ceux que je n’employais pas. Le souvenir des boules de foudre de la forteresse était encore douloureux. Il me fallait un bouclier au moins pour ce genre de cas. C’était maintenant chose faite.
L’escalier descendu, je me rendis dans la partie basse de la cathédrale. Je défis les quelques assassins qui m’y attendaient. Le lustre que j’avais détruit avait bien accroché un corps dans ses filets. Il s’agissait sans doute d’un ancien mage car il ne possédait qu’un parchemin de sort. Les restes d’un chevalier un peu plus loin me fournirent une armure. Je remplaçai mon casque mais je n’enfilai pas le reste de l’armure. J’avais horreur de voyager avec tout un attirail sur le dos qui me ralentissait. Je me contentai du strict minimum.
Je remontai et je franchis le pont. Face à moi se déroulait un immense escalier qui menait au château. J’y étais enfin. A son sommet, deux gardes de fer m’assaillirent. Pendant le combat, je remarquai que des gargouilles du même type que celles qui m’avaient emmené à Anor Londo se pressaient contre une grille en fer forgé. Quelque chose me disait qu’elles étaient désormais hostiles.
Dans les airs
La double porte du château était verrouillée comme je m’en doutais. Sur ma droite se trouvait une porte ouverte. L’endroit était infesté de gargouilles qui m’attaquaient à vue. Elles étaient trop rapides et leur arme possédait une allonge bien plus importante que la mienne. Je décrochai le bouclier de mon dos et je le levai devant moi. Pour chaque attaque bloquée, je rendis un coup. Les gargouilles devinrent soudain nettement plus inoffensives. Le vide était omniprésent.
Deux passages s’offraient à moi. Celui du haut aboutissait sur une autre double porte, également fermée à clé. Je pris l’autre passage et je descendis par un escalier. Des gargouilles me tendaient un piège. J’utilisai la technique du bouclier pour venir à bout de la première. Quant à la seconde, elle ne fit que reculer sous mes assauts répétés. Elle tomba dans le vide. Mais ma victoire fut de courte durée. Des archers me prenaient pour cible à une cadence infernale.
Je me félicitai de ne pas avoir abandonné mon bouclier. Je me ruai vers les tireurs. Mais je ne pus aller bien loin. J’étais obligé de me déplacer sur une étroite corniche. Tout comme pour les poutres de la cathédrale, il me fallait être prudent. Je me déplaçai donc en mesurant chaque pas, sous un feu nourri. Mon bouclier m’aurait sans doute protégé efficacement si les archers ne tiraient pas aussi mal. Arrivé à la hauteur des archers, il me fallait une solution pour m’en débarrasser. Chaque projectile qui touchait mon bouclier me faisait reculer tant l’impact était violent. Je repensai à la corniche que je venais de franchir. La première flèche qui m’aurait touché m’aurait fait basculer aussitôt dans le vide. Quant à combattre les tireurs, c’était exclu. Je me trouvais encore sur une corniche et je manquais de place.
Je m’approchai de l’archer de droite. Lorsque je fus proche de lui, il dégaina une épée et il commença à faire des moulinets. Je reculai. Il frappa le mur là où je me trouvais juste avant. Je le vis chanceler puis tomber dans le vide. Je haussai un sourcil. L’autre archer le rejoignit après quelques secondes. Je m’étais attendu à un combat difficile. Je n’avais pas prévu que les ennemis soient si maladroits… Je suivis la corniche. Un balcon plus bas m’accueillit. J’espérais avoir enfin terminé de me promener en équilibre à des centaines de mètres du sol.
La fouille du château
J’étais dans le château. Il ne me restait plus qu’à trouver le calice royal. Je poussai une porte. La pièce ressemblait à un salon avec sa cheminée au centre. Ou un bureau. Du coin de l’œil j’aperçus Solaire, qui se réchauffait près d’un feu. Je m’assis près de lui et je tendis les mains. Il me dévisagea et m’observa de haut en bas :
- Tiens, vous voilà, commença-t-il. Vous avez changé depuis notre dernière rencontre.
- Pas tant que ça.
- Ho que si. Avant vous aviez besoin de m’invoquer pour abattre avec peine deux gargouilles. Et maintenant vous les enchaînez tout seul.
- Je cherche le calice royal. Vous savez…
- … où il se trouve ? Alors c’est vrai ce qu’on dit ? C’est vous l’élu ? J’aurais dû m’en douter en vous voyant venir ici. J’ignore où se trouve la relique. Mais ça ne m’empêche pas de vous aider à ma façon. N’oubliez pas d’utiliser ma marque blanche pour m’invoquer en cas de coup dur.
Je me relevai et je pris congé. Je finirai bien par trouver le calice par moi-même.
J’entrepris de fouiller toutes les pièces du rez-de-chaussée. Je n’y avais pas vraiment prêté attention sur le moment mais les archers étaient en réalité des chevaliers noirs. Quoique, leur armure faisait plus penser à de l’argent. Il y en avait aussi plein d’autres à l’intérieur. Mais tout comme les gargouilles, ils ne représentaient plus une menace aussi importante que dans le village. C’est moi qui les dominais maintenant. A l’aide d’un message apposé sur le sol je découvris un passage dérobé, un mur illusoire qui s’évanouit suite à un coup d’épée. Il y faisait sombre mais ça aussi je commençais à m’y habituer. Toutefois, un souffle rauque et puissant me fit tressaillir. Quelque chose se tapissait dans les environs.
Une série de colonnes soutenaient le plafond. Contre les murs, je découvris quelques coffres. Je vérifiai un à un qu’il s’agissait bien de véritables pièces de bois. Et comme je m’en doutais, l’un d’eux prit vie. Dans les vrais coffres, je dénichai une armure lourde, de même qu’un bouclier.
Il y avait des coffres piégés partout. A l’étage, j’en comptai deux. Je fouillai chaque recoin à la recherche de la relique mais je ne la trouvai pas. Je grimpai un escalier qui me mena sur une terrasse dehors. D’autres archers me prirent pour cible mais cette fois j’avais la place pour combattre. En redescendant, je tombai sur le chevalier grassouillet qui s’était échiné à ouvrir le portail de la forteresse de Sen. Il était prêt à coopérer mais il ne me dit pas de quelle manière. J’en avais assez de ses énigmes aussi le laissai-je là.
La porte en face de lui était celle d’une chambre. Comme toutes les autres pièces, elle était richement décorée. Des tableaux et tapisseries pendaient aux murs, des tapis recouvraient le sol. On aurait presque pu se croire dans le monde des vivants. Mais les chevaliers qui me tendaient une embuscade me ramenèrent brutalement à la réalité. Le petit gros ne bougea pas d’un pouce et me laissa nettoyer seul la chambre. Je l’invectivai puis je continuai. J’étais de retour dans le hall principal. Je montai un étage plus haut.
Il ne s’y trouvait rien d’intéressant. Je commençais à perdre patience quand je me rendis compte que j’avais négligé un endroit plus tôt. Lorsque j’étais à l’extérieur, il m’était possible de redescendre à l’intérieur du château en passant près de l’un des archers. Je m’y rendis et c’est avec surprise que je me retrouvai dans l’escalier en colimaçon du hall central. En fait deux escaliers différents tournaient autour l’un de l’autre et donnaient chacun accès à des zones différentes du château. Je ne tardai pas à aboutir dans un endroit singulier. Des têtes de dragons étaient accrochées aux murs en guise de trophées.
Je déverrouillai la porte en bas de la salle après avoir descendu un escalier. Je me retrouvai dans le couloir de l’autre côté par rapport au balcon sur lequel j’avais échoué pour pénétrer dans le château. Je remontai par la salle aux têtes de dragons. La pièce en face était une chapelle. Il s’y tenait un démon à jambe coupée. Le manque de place rendit le combat très difficile. De plus, le monstre était coriace et véloce. Encore une fois, mon bouclier me fut d’un grand secours. L’énorme arme de mon ennemi ne parvenait à me trouver qu’en de rares occasions. Je mis cela à profit pour affaiblir le démon en répandant son sang noir et visqueux sur le sol. Dix longues minutes furent nécessaires pour tuer la créature.
Un forgeron hors du commun
Ceci accompli, j’empruntai un escalier qui se trouvait entre la chapelle et la salle aux têtes de dragons. J'étais de retour dans la cathédrale mais je me trouvai dans une autre partie que celle que j'avais déjà arpentée. L’architecture y était semblable, bien qu'un peu différente. Je pouvais descendre plus bas mais pour l’heure je me résolus à faire le tour en restant au même étage. Je passai près d’une fenêtre cassée et j’observai les bâtiments des environs pendant un moment. Je me remis en route. J’entendis des coups sourds, comme une forge. Après avoir dévalé une batterie d’escaliers, j’arrivai effectivement chez un forgeron. Mais je m’attendais à tout sauf à trouver un géant en plein travail.
Il était amical et même s’il n’était pas bavard, il parlait ma langue. Je lui confiai mon matériel pour qu’il l’entretienne. L’art de la forge était sa plus grande motivation, d’après ce que j’avais cru comprendre. Au moins j’étais rassuré. Une porte menait à l’air libre, probablement pour évacuer la chaleur étouffante des fourneaux de la forge. Je me retrouvai près de la double porte du château. Je déverrouillai la grille qui m’avait empêché de passer par là plus tôt. Puis je rentrai. Je repassai près du forgeron et je retournai dans la cathédrale. Je descendis un escalier pour me retrouver juste devant un énorme garde.
La vengeance d'Anastacia
Il s’agissait d’un soldat de fer mais il était encore plus tenace que les autres. Un second se joignit à lui. De plus, un archer me pilonnait depuis les hauteurs. J’abattis un premier garde et juste avant d’engager le combat contre l’autre, je me débarrassai de l’archer. Durant l’escarmouche contre le soldat, l’œil que j’avais ramassé sur le corps de la Gardienne de feu de Lige-feu se mit à trembler. Cela signifiait que son meurtrier, Lautrec, se trouvait au même endroit que moi dans son monde. Je me dépêchai d’éliminer le soldat. Et lorsque ce fut fait, j’utilisai l’œil pour envahir le monde de Lautrec.
Je sentais que je me décomposais. C’était une sensation étrange, comme quand on lutte pour éviter de s’endormir sans y arriver. Je crus m’évanouir. Mes yeux se fermèrent et quand ils se rouvrirent, je vis la même chose qu’auparavant. La seule différence, c’est qu’à l’autre bout de la salle se trouvaient trois ombres. Deux blanches et une rouge. Lautrec et deux de ses compagnons.
Je lui avais sauvé la vie en le libérant de sa geôle et il me remerciait en tuant la Gardienne du feu. Depuis mon arrivée à Lordran je m’évertuais à éliminer toutes les carcasses. En un sens j’étais aussi un gardien du feu, à ma manière. Ce n’est pas pour rien que c’est moi qui fut choisi pour succéder à Gwen. Durant ma vie d’aventurier, j’avais toujours été chagriné par les ruines omniprésentes et le froid mordant qui s’étendait un peu plus chaque jour. J’avais été de ceux qui avaient toujours besoin de chaleur pour progresser.
Lautrec me laissa approcher. A portée de voix, il me héla :
- Alors, élu ? Vous êtes venu venger la Gardienne ? L’ombre ne vous sied pas ?
- Pourquoi l’avoir tuée ?
- Une seule vit dans mon cœur. Fina… La plus belle de toutes les femmes.
- Et donc les autres doivent mourir ?
- Vous ne comprenez rien à ce que j’endure. Retournez d’où vous venez avant que je ne commette l’irréparable.
Je dodelinai de la tête. Il était complètement fou. Sans crier gare, l’un de ses acolytes m’expédia un projectile. Je me jetai au sol pour l’éviter. Les deux autres me chargèrent. Les affronter à trois contre un était du suicide. Mais tant que je pouvais me soigner… Un rapide coup d’œil à ma fiole d’Estus m’apprit qu’elle était vide. Pourtant avant de venir ici, j’étais certain qu’elle était remplie. Sans la précieuse substance, j’aurais du mal à subsister. Je m’enfuis. Je remontai un escalier pour me mettre à l’abri des décharges de lumière que m’envoyait le mage.
Il commit l’erreur de me suivre. J’ignorais pourquoi il n’avait pas emmené les deux autres avec lui mais je n’en fis qu’une bouchée. Je fis choir son cadavre sur le sol de la salle. En bas, Lautrec et le soldat qui l’accompagnait se précipitaient seulement sur les marches. Le premier qui vint sur moi fut Lautrec. Il maniait deux faucilles. Contre ma claymore, il ne pouvait rien. Je le maintins à distance et dès que l’occasion se présenta, je lui enfonçai la lame à travers la tête. L’âme de la Gardienne de Lige-feu était maintenant en ma possession. Il ne restait que le soldat armé d’une lance. Il s’élança sur moi et me perfora en plein cœur. Mais c’était trop tard. J’étais déjà de retour dans mon monde, sain et sauf. J’avais aussi le pouvoir de ressusciter Anastacia d’Astora, Gardienne de Lige-feu. Je pouvais aussi utiliser son âme pour la troquer contre de l’Estus de meilleure qualité…
Ornstein...
Je m’enfonçai plus loin dans le bâtiment. La salle suivante était au moins aussi haute que la précédente. A l’autre bout se dressait un homme. Il était grand et gros et manipulait un marteau capable d’écraser un bœuf. Je n'étais pas féru de mythologie mais de ce que je connaissais de l'endroit, il devait s'agir du célèbre bourreau de Gwen, Smough. Il allait me donner du fil à retordre. Au-dessus de lui, un autre homme, plus petit et beaucoup plus maigre, s’avança sur un balcon. Comme le premier, il portait une armure intégrale en or. Son casque était une tête de lion et il possédait une lance. Il devait s'agir d'Ornstein, le tueur de dragons. Il rejoignit son compagnon. Ils avaient l’air tous les deux féroces et prêts à en découdre. Mes chances de survie étaient très minces…
Les deux s’élancèrent. Contrairement à ce que j’aurais pu croire, le gros, Smough, était aussi rapide que l’autre. Ils me prirent en chasse et ne se séparaient jamais. Le marteau s’abattit près de moi et la lance m’égratigna le dos. Je ne pouvais pas les affronter tous les deux en même temps. Ca aurait été du suicide. Je fis plusieurs fois le tour de la salle, avec les deux hommes qui ne me lâchaient pas d’une semelle. Je devais trouver le moyen de les séparer. Il me fallait aussi ménager mes efforts. J’allais m’épuiser tôt ou tard. Je courus sans jamais m’arrêter. Mes ennemis étaient inépuisables. Le marteau m’aplatit sur le sol.
Je ne voyais qu’une solution pour y arriver : invoquer Solaire. Il me l’avait justement rappelé un peu plus tôt. Je ne pouvais affronter deux ennemis aussi puissants tout seul. Le chevalier servirait au moins à faire diversion. Je décidai aussi de revêtir une armure plus résistante. Tant pis pour ma liberté de mouvement. C’est avec l’armure de Havel que je retournai sur le lieu du combat. Auparavant je fis appel au spectre du chevalier solaire. De nouveau les deux hommes chargèrent. Ornstein était le plus dangereux car ses attaques étaient rapides et imprévisibles. Solaire parait ses coups tandis que je le tailladais. Du coin de l’œil j’observais les mouvements du bourreau au marteau. A chaque fois qu’il l’abattait, je m’écartais à la dernière minute. A bout de force je tranchai la gorge d'Ornstein. Il tomba à genoux et sans un cri il s'étala de tout son long. Le véritable combat commençait seulement maintenant.
... et Smough
Smough écrasa son arme sur le corps de son compagnon et elle s’électrifia, comme si elle venait de prendre ses pouvoirs. Je pensais que la suite serait plus facile, maintenant que l’ennemi se trouvait seul. Mais il n’en était rien. Solaire reprit son rôle de proie, malgré les nombreux coups qu’il avait déjà reçus. Je me plaçai derrière le gros lard. J’entamai son armure du mieux que je le pus. Cela ne dura que quelques secondes. Le spectre de Solaire s’évanouit soudainement après une attaque extrêmement dévastatrice. J’étais de nouveau seul.
Le combat était plus facile puisqu’il n’y avait plus qu’un ennemi. Mais il venait de redoubler de puissance. Ses assauts étaient fulgurants. Ma marge de manœuvre était réduite au strict minimum. A chaque fois que son marteau rencontrait le sol je lui portais un coup avant de m’éloigner en triple vitesse. Quand il balayait l’air, je ne m’approchais pas, car le retour de son marteau aurait pu me broyer tous les os du corps. A chaque fois que son arme m’éraflait la peau, j’avais la sensation d’exploser. Les piliers de la salle s’écroulèrent tous sous le choc des attaques portées par le bourreau. Je priai pour que le plafond tienne le coup. Et ce fut heureusement le cas.
L’accrochage s’éternisa. Cela faisait au moins dix minutes que je tentais d’abattre Smough. Soudain il chargea, battant l'air avec son marteau. Il rencontra mon bouclier qui vola quelques mètres plus loin. Son marteau fit voler le carrelage en éclats. L'arme m'arrêta en pleine course et me coupa le souffle. Heureusement, l'armure de Havel encaissa l'intégralité du choc. Mais je sentis tout de même que mes côtes s'enfonçaient dans ma chair. Je me jetai sur le bourreau pour lui faire perdre l'équilibre. Il chancela à peine. Il saisit son marteau à deux mains et le projeta vers le sol. Je me jetai sur le côté. Je tentai une roulade mais je m'étalai sur le sol. Mon armure était trop lourde pour ce genre de cabriole. Je courus le plus vite que je pus pour me mettre à l'abri derrière l'un des rares piliers restants. Il explosa. Au passage, Smough arracha mon casque à l'aide de son marteau. Complètement cabossé, le casque n'était plus mettable. J'étais totalement vulnérable. Le moindre coup et ma tête éclaterait.
Smough m'accula jusqu'à un mur. Il mit encore une fois toute sa force pour m'écraser. Je le contournai et je fis jouer mon épée à la recherche d'une faille. Ma claymore était une arme hors pair. Je remarquai plusieurs lésions dans l’armure en or du bourreau. Et de chacune suintait un sang rouge vif. L’homme, ou plutôt la bête vu son apparence, soufflait et rugissait. Il suait également. Au lieu de m’expédier des attaques rapides et meurtrières, ses gestes devenaient de plus en plus lents et imprécis. Je ne lui donnai pas le moindre répit car je perdais moi-même de la vigueur. Mon épée me faisait l’effet de peser trente kilos. Je n’aspirais qu’à une seule chose : la poser au sol et me reposer. Dans mon cas il ne s’agissait que d’épuisement. Depuis le début de l'affrontement, je n'avais cessé de courir, sauter et attaquer sans le moindre répit. Je perdais aussi un peu de sang mais pas de quoi m’inquiéter. Soudain, le bourreau déploya un arc électrique autour de son marteau. Il sauta et fit trembler le sol sous l’impact. De l’électricité parcourut une portion de la salle. Je sautai pour l’esquiver mais quand je retombai, je sentis que toutes les fibres de mon corps prenaient feu. Je restai paralysé un moment.
Je me relevai et je titubai sur quelques mètres. Ma vue s’était brouillée. Je notai tout de même une masse dorée qui trônait au centre de la salle. Smough avait mis toute l’énergie qui lui restait dans cette dernière attaque. De la poussière s’était levée quand il avait atterri et un écran de fumée avait envahi les lieux. Je m’avançai vers lui en boitant, la secousse m’ayant laissé quelques séquelles. Je laissais traîner mon épée derrière moi car je n’avais plus la force de la soulever. Mon cœur me faisait horriblement souffrir et pour le calmer je ne trouvai rien de mieux que de mettre ma main gauche dessus.
Le bourreau haletait. Une mare de sang se formait sous lui. Ses doigts étaient toujours attachés à son marteau. Mais lui non plus n’était plus capable de le manier. Je me dressai au-dessus de lui. Ses yeux me suppliaient de l’épargner. Un filet de bave courait sur son casque et rejoignait le sol. Je ne le réalisais pas encore mais je venais de gagner un combat extrêmement difficile. Je réunis le peu d’énergie qui me restait et du bout de mon épée j’ôtai le casque. Son visage difforme arborait un rictus horrible, mélange de fureur et de frayeur. Je pris de l’élan et d’un coup rapide je le décapitai. Je m’assis à côté de la dépouille qui déversait des litres de sang. Après avoir récupéré, je repassai une tenue plus légère et je m’en allai de cet endroit maudit.
Le calice royal
Un ascenseur me mena plus haut. J’ouvris une double porte. La pièce dans laquelle je débouchai diffusait une lumière tamisée par ses fenêtres. Le contre-jour masquait le visage de la femme gigantesque qui se tenait sur un divan. Je m’en approchai et elle se présenta comme étant Gwenevere, fille du Seigneur Gwen. Il s’agissait de la Reine solaire. Je m’agenouillai devant elle. Elle incarnait l’espoir de pouvoir un jour rétablir la lumière dans le monde. Elle salua mes efforts et me parla de son père, qui avait changé. Elle me supplia de lui succéder pour raviver le Feu. Enfin elle me remit le calice royal. J’ignorais à quoi allait me servir cette relique. Je la remerciai et je la quittai. Je m’affalai et je m’endormis sur le pas de sa porte afin de récupérer du dernier combat…