Rassurez-vous, chers lecteurs, Elite : Dangerous aura bien droit à son test. En attendant, je vous propose de suivre à nouveau les aventures du Commandant Panthou à travers ce journal de bord roleplay qui tentera de vous livrer progressivement mes impressions sur le titre tout en le distillant sous une couche RP, un élément central à la bonne compréhension d’Elite : Dangerous. Pour suivre ce deuxième journal, il est fortement recommandé d'avoir lu la première partie disponible en cliquant ici.
Bonjour et merci d'avoir retrouvé une de mes capsules mémorielles. Je me présente, Commandant Panthou, pilote et unique membre d'équipage du SideWinder MK. I, matricule 95YB, mon fidèle vaisseau à l’heure où j’écris ces lignes. Il s’agit là de la deuxième partie de mon journal de bord. La première partie de ce journal abordait ma formation à travers le monde d’Elite : Dangerous ainsi que mes premiers pas dans l’espace, mon premier voyage supraluminique et ma première visite de station. A présent libre de devenir ce que je souhaite, marchand, explorateur, pirate, etc., je prends à nouveau un peu de temps entre deux voyages interstellaires pour me pencher sur mon clavier et renseigner mon journal. Le moins que l’on puisse dire, après toutes ces heures d'errance, c’est que l’aventure spatiale ne laisse que peu de répit !
Où en étions-nous déjà… Ah oui ! Mes premiers voyages à travers l’espace pour livrer des marchandises et ainsi me faire quelques centaines de crédits. Tant que j’y pense, et si vous débutez en tant que pilote, sachez qu’il y a pas mal de réflexes à prendre en compte lorsque l’on veut entreprendre ce genre de livraisons. D’abord, comme je vous l’avais expliqué, il faut très vite se rentrer dans le crâne les trois modes de déplacement d’un vaisseau, puisque ce dernier dispose de sa progression à vitesse normale, de sa cadence en SuperCruiser (qui permet progressivement d’atteindre des vitesses très élevées), et de sa capacité de saut HyperSpace qui est automatisée et qui vous fait voyager de votre point de départ jusqu’à l’étoile ciblée, si tant est que cette dernière soit relativement éloignée.
Mon fournisseur de plastique m’a vendu un Oculus Rift DK2…
Ce fameux saut dans l’espace, que je vous avais montré en log vidéo lors du dernier journal, est de très loin l’une des choses les plus impressionnantes que je connaisse depuis que j’ai entrepris de devenir pilote. A ce propos, j’ai tenté l’expérience équipé d’un casque spécial appelé Oculus Rift DK2, qu’un vendeur de matières plastiques m’a refilé sur Ackerman Market, et qui vous garantit une plongée totale et très immersive à l’intérieur de votre vaisseau. Voir ainsi se dessiner un astre aussi gros qu’un ballon de spaceball qui s’avance à toute vitesse en sortie de saut et qui s’arrête à deux centimètres de vos yeux, je peux vous dire que ça fait un choc !
J’ai d’ailleurs gardé ce casque sur la tête durant plus d’une heure et les sensations sont vraiment excellentes. Nos ordinateurs de bord répondent du tac au tac dès que l’on regarde dans leur direction, et vivre un combat spatial en fixant son ennemi des yeux tout en pilotant est un bonheur inouï qui m’a inévitablement fait penser à cette vidéocassette nommée Top Gun, où des humains du système solaire pilotent ce que l’on appelait jadis des « avions de chasseurs », ou quelque chose comme ça.
J’ai tenté l’expérience équipé d’un casque spécial appelé Oculus Rift DK2, qu’un vendeur de matières plastiques m’a refilé sur Ackerman Market.
Katagena, un pilote de l'escadrille Enter The Rift, s'essaye au combat spatial avec l'Oculus Rift DK2
Néanmoins, le casque m’a paru inadéquat lorsque j’ai souhaité lire attentivement des briefs de missions, et mes yeux devaient alors sans cesse refaire le point pour ne pas voir flou. C’est sans doute la faute de la dalle du casque qui n’est pas encore tout à fait adaptée pour des lectures longues, ou peut-être est-ce un souci d'optimisation ? Toutefois, le confort d’immersion et le fait de ressentir son cockpit surpassent légèrement le handicap à la lecture et la persistance de l’image qui peut rendre nauséeux les pilotes à l’estomac peu accroché. Si vous trouvez ce fameux revendeur nommé Palmer sur Ackerman, demandez-lui donc s’il lui reste un ou deux casques qui traînent : l’expérience vaut le coup. Voilà pour la parenthèse technologique, revenons donc à nos moutons et aux réflexes à avoir lorsque l’on entreprend des livraisons…
Quand on arrive en ville…
En sortie de saut, vous vous retrouverez inévitablement en mode SuperCruiser (on le reconnaît bien vite grâce aux bandes verticales sur le HUD). Manettes des gaz au minimum et manœuvre rapide sont recommandées si vous ne souhaitez pas vous rapprocher dangereusement de l’astre en face de vous et ainsi faire brûler votre coque comme se calcine une saucisse sous le cagnard. Repérez donc la station grâce à votre radar sphérique et mettez les gaz. Le SuperCruiser se prend en main assez difficilement et a fortement tendance à vous faire rater votre destination comme si vous glissiez sur une longue allée savonneuse. La gestion de la vitesse d’approche est cruciale et l’on se familiarise très vite avec les distances affichées (« al » pour années-lumière, « sl » pour secondes-lumière, « Mm » pour mega-meter, par exemple). Votre approche doit être douce, il ne sert à rien de se presser, de toute façon l’espace est un univers où précipitation rime parfaitement avec annihilation.
Le SuperCruiser se prend en main assez difficilement et a fortement tendance à vous faire rater votre destination comme si vous glissiez sur une longue allée savonneuse.
Une fois à distance raisonnable de votre cible, la sortie en douceur du SuperCruiser est proposée, ce qui vous fera arriver à une petite dizaine de kilomètres de votre station. Inutile d’entreprendre son approche pour le moment puisque la diplomatie et la bienséance vous obligeront à demander le droit d’apponter, un droit qui malheureusement, à l’heure actuelle dans la galaxie, est parfois refusé lorsque trop de monde s’amasse autour des spatioports. Il m’est d’ailleurs arrivé plusieurs fois d’attendre une bonne dizaine de minutes en demandant en boucle le droit d’apponter, sans succès. D’autres pilotes comme le Commandant Gilpo (connu surtout pour ses blagues potaches) se sont également plaints de cette situation et regrettent que les spatioports ne soient pas instancés… Ce sera peut-être fait dans un futur proche, du moins, espérons-le.
Il m’est d’ailleurs arrivé plusieurs fois d’attendre une bonne dizaine de minutes en demandant en boucle le droit d’apponter, sans succès.
Le maître mot spatial : Débrouillez-vous !
Mes premières missions complétées avec brio, j'avais réuni une coquette petite somme qui m’a permis de passer par la case "fitting", ou "customisation de vaisseau" dans la langue si chère à ma patrie. Etant de nature bagarreuse, j'ai très vite opté pour un radar permettant de m'indiquer les ennemis ayant le plus de primes sur leur dos. Après tout, si l'on veut se faire un peu d'argent, autant chasser les malotrus qui ont bafoué les lois galactiques et leur infliger une bonne correction, non ? Eh bien non... Malheureusement, en l'absence de manuel clair m'indiquant comment fonctionne cet outil, qui m'a pourtant coûté relativement cher, je ne fus pas apte à comprendre son fonctionnement sans demander conseil au détour d'une station.
C'est peut-être ça l'espace moderne, mais personnellement j'en ai un peu marre de devoir me débrouiller par moi-même pour la foule de détails importants à gérer dans l'espace. Alors oui, il existe plusieurs logs vidéo sur la plate-forme vidéo YouTube qui servent à se perfectionner, et la grande confédération des puissants a mis récemment en ligne un manuel écrit, mais l'on manque encore, en l'état, du minimum syndical en termes d'assistance et d'information directement accessibles depuis son cockpit...
On manque encore, en l'état, du minimum syndical en termes d'assistance et d'information directement accessibles depuis son cockpit...
Panthou, libérateur des esclaves !
Une mission disponible sur une des stations titilla ma curiosité. Et pour cause puisque aucune récompense n'était offerte, seulement un gain de réputation alloué à la personne qui libérera deux esclaves en les récupérant dans l'espace pour les livrer à la station, en vue d'en faire enfin des hommes libres, tout comme moi. Curieux de comprendre en quoi cet acte allait m'être bénéfique, je me mis en quête d'esclaves à travers le système Potriti. Souhaitant changer mes habitudes et m'adonner à l'exploration spatiale, j'ai très vite repéré une balise de navigation gravitant non loin de moi. Sur place, d'autres badauds commencèrent à me scanner, cherchant à savoir si j'étais recherché ou si je représentais une menace pour eux.
Le passage en signal furtif (ce qui désactive mes boucliers mais limite ma visibilité pour les instruments informatiques) s'imposa donc. Plusieurs containers étaient à distance et mon ordinateur en cibla deux portant la mention "Esclave". J'ai alors ouvert la soute de mon SideWinder qui comporte deux misérables emplacements pour containers. Les yeux fixés sur le radar d'approche, j'entrepris la collecte de ces deux boîtes. Une fois chargées dans mon vaisseau, la trappe de la soute refermée, je me mis en route vers la station pour remarquer, une fois la marchandise livrée, que ma réputation auprès de la Fédération avait grimpé. Quelle utilité pouvais-je tirer de ce fait ?
"Joignez l'Alliance" qu'il disait...
Après avoir fait un rapide tour des missions proposées par la Fédération (l'une des trois factions qui colonisent à tour de bras les planètes environnantes), mon ami Gilpo me tint un discours intrigant : "Bon, c'est décidé, je rejoins l'Alliance ! Leurs valeurs sont les miennes, salut la compagnie et si tu vois la Commandante Alissa, dis-lui que je suis mort !". Quelque peu confus par cette déclaration et incapable de tracer le signal à haute fréquence FSD que laissa le vaisseau de mon compère après son saut, puisqu'il nous faut pour ça un module spécial que je n'ai pas encore, je me mis à explorer le cartographeur spatial pour visualiser plus clairement les différents territoires appartenant aux factions.
Bon, c'est décidé, je rejoins l'Alliance ! Leurs valeurs sont les miennes, salut la compagnie et si tu vois la Commandante Alissa, dis-lui que je suis mort ! Commandant Gilpo, plus connu sous le nom de SuperPanda.
L'utilité de rejoindre une faction est simple : plus vous montez votre affinité et votre réputation à force de travailler avec l'Alliance, la Fédération ou l'Empire, plus ces derniers vous offriront des missions intéressantes. On dit même dans certains bars des stations de la Fédération qu'une haute réputation octroierait des avantages au niveau du commerce et permettrait même d'avoir accès à des systèmes réservés aux hautes réputations (comme le système Sol et sa magnifique Terre, berceau de l'humanité). Reste à savoir si tout ceci est vrai, mais je n'en suis pas encore là.
J'ai donc passé plusieurs heures sur mon cartographeur stellaire pour analyser les différents systèmes, voir lesquels étaient agricoles (et proposaient donc plus de denrées alimentaires sur le marché), miniers (pour les ressources naturelles) ou encore anarchiques (de vrais nids à pirates, très utiles pour certaines missions de chasse). Tout a sa place et on se rend vite compte que voguer de système en système sans but n'est pas la solution idéale pour être efficace et donc riche.
L'exploration avancée du cartographeur stellaire permet d'identifier les systèmes intéressants en fonction de nos motivations et de nos missions
Un dernier message de mon ami Gilpo
Je reçus il y a deux jours un message de mon ami Gilpo, qui a visiblement réussi son périple pour rejoindre l'Alliance, dont les systèmes étaient basés à 65 années-lumière de notre zone initiale, ce qui l'obligea à faire une bonne quinzaine de sauts HyperSpace avec le lot de ravitaillements et de dangers que cela implique. Ses nouvelles me firent chaud au coeur puisqu'il a enfin réussi son rêve : devenir marchand. Il m'a confié dans ce message qu'il utilisait depuis peu un logiciel externe affilié à son ordinateur de bord qui lui permet d'obtenir les informations marchandes et les cours des ressources dans la quasi-totalité des systèmes explorés par les pilotes, ce qui lui permet de vendre au meilleur prix, petit filou de l'espace qu'il est.
Il a également investi dans un nouveau vaisseau (le Hauler, un transporteur léger que vous pouvez voir plus haut) et dans un système de commandes vocales Voice Attack localisé en français pour plus de confort. J'ai d'ailleurs pu me procurer une démonstration vidéo de cette technologie, démo que je partage en bas de ce paragraphe. Visiblement, tout va bien pour lui, alors pourquoi pas pour moi ? Confiant et motivé en voyant sa progression, je décidai de me lancer dans une carrière de chasseur de primes pour l'Empire. Un long voyage m'attend... Ordinateur, verrouille le message, largue la capsule mémorielle et met le cap sur le système Wen Chayuse, nous avons 75 années-lumière à parcourir...
Exemple d'utilisation du Voice Attack (commandes vocales en français)
Chers lecteurs, faire ce journal de bord pour vous faire vivre mes aventures est un véritable plaisir, mais il ne faut pas non plus oublier le travail de critique qui doit être fait sur Elite : Dangerous.
En l'état, le titre a un potentiel énorme mais reste un tantinet sclérosé par une accessibilité limitée et par un rythme très lent qui rebutera beaucoup de joueurs. Tout est volontairement complexifié à son paroxysme pour que le simple fait d'apponter, par exemple, nécessite une routine bien particulière pour le joueur. Une fois cette routine comprise et à partir du moment où elle devient un automatisme, une certaine forme de plaisir est perceptible même si, au final, vous n'avez fait que vous arrimer à une station. Ce qui compte, c'est que vous l'avez fait en executant un certain nombre de gestes et vérifications qui font de vous un authentique pilote. On peut comparer le titre à un simulateur de vol à l'ancienne comme EF 2000, où le décollage nécessitait une check-list complète que l'on ne comprenait qu'en feuilletant l'énorme manuel mis à notre disposition. Gloire à l'univers puisqu'au XXIème siècle les manuels sont remplacés par des missions d'entraînement et par l'entraide communautaire qui génère des dizaines de tutoriels vidéo sur YouTube (ces tutos sont d'ailleurs fortement recommandés si vous débutez sur Elite). Vous l'aurez compris, le gameplay est abordable mais sa maîtrise repose sur des enchainements complexes et nécessitera un investissement et une rigueur remarquable.
La nécessité de s'immerger intégralement dans l'univers est également un plus pour le titre qui devient très vite un espace dans lequel on aime se perdre à défaut d'avoir rapidement une dose de fun. Ajoutez à cela une consommation qui se rapproche de celle des MMORPG avec des sessions de jeu dont le temps minimum conseillé dépasse l'heure, et vous obtenez un véritable ovni vidéoludique à mi-chemin entre la simulation de vol spatial, le MMO, et le bac à sable contemplatif.
Franchement beau, idéal pour l'Oculus Rift, maniable au combo souris+clavier, au pad, ou sur des HOTAS, le titre propose un univers extrêmement vaste et une bande-son de qualité. Et si la courbe de progression pour un débutant vous imposera des heures de veille sur les forums, sur le manuel, ou sur les tutoriels vidéo, il ne fait aucun doute que plus on apprend à maîtriser le jeu, plus on est conquis par son concept et attiré par le potentiel de ses prochaines mises à jour. Frontier ne chôme pas au niveau du suivi du titre et c'est tant mieux pour ce produit de niche qui mérite d'être découvert.