Le VelocityOne Flightdeck est un HOTAS pour PC Windows. C'est-à -dire un ensemble composé de deux éléments, un pour chacune des mains, avec à droite un joystick 3 axes et à gauche une double manette de gaz. Sur chacune des deux platines, on trouve un grand nombre de boutons, rotatifs et autres manettes supplémentaires, mais aussi un écran tactile personnalisable à volonté. Cet ensemble, lancé à 399€, se positionne comme une vraie alternative aux X56 de Saitek/Logitech, ou dans une moindre mesure au Warthog de Thrustmaster. Reste à voir s’il a véritablement l’étoffe de ses concurrents.

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Caractéristiques du VelocityOne Flightdeck

Un HOTAS beau comme un avion

Dès le déballage, le VelocityOne Flightdeck en impose. Déjà par son poids, avec près d’1,5 kg par élément. Ensuite par la taille de son joystick et de son throttle, posés sur leur platine respective de près de 18 x 21 centimètres. Enfin, c’est bien la finition qui rassure, Turtle Beach ayant réussi à faire mieux que Logitech avec sa série d’équipements pour l’exploration spatiale issue de la gamme de Saitek. Parce que visuellement, le VelocityOne Flightdeck dégage vraiment quelque chose.

Certes, nous ne sommes pas ici face à une réplique comme peut le proposer Thrustmaster avec son Warthog et son HOTAS entièrement en métal. Mais ici les plastiques sont vraiment magnifiques, jouant entre le noir et le bronze, avec quelques touches de orange relevant des surfaces mates où seuls les boutons et autres sliders font office de relief. On découvre aussi sous les doigts la présence d’une gomme dure. Sur la poignée du joystick, sur la manette des gaz, mais aussi sur un rotatif épais ou sur une petite manette.

Au premier regard, le VelocityOne Flightdeck semble irréprochable. A y regarder de plus près, on trouvera tout de même quelques défauts d’ajustement : quelques découpes à peines grossières, des jonctions qui auraient mérité d’être un peu plus fines et une surface à effet carbone pas si réussi. Mais rien qui ne nous enlève notre impression de qualité générale pour un visuel vraiment racé. Sur ce point, le VelocityOne Flightdeck se positionne bien comme un concurrent direct des X52 et X56 de Logitech.

Des fonctions physiques à foison

Le VelocityOne Flightdeck est bardé de fonctions. Le Joystick 3 axes accueille entre autres pas moins de 3 croix directionnelles et un stick analogique. Mais aussi un tir principal à deux crans sous l’index, un tir secondaire sous le pouce et une gâchette supplémentaire au niveau du petit doigt, auxquels s’ajoutent un molette de pouce, deux boutons, un sélecteur de mode pour le stick analogique et un déverrouillage pour régler la hauteur du joystick. Et nous ne parlons là que du joystick lui-même, sa platine étant elle aussi chargée en possibilités.

En haut à gauche, une large manette à deux positions, à droite une molette crantée sur trois points à rotation infinie, en bas à gauche 3 sélecteurs (2 à ressorts et 1 à cran), à droite 5 boutons caoutchouteux et enfin au centre 4 boutons secs supplémentaires. Le socle du joystick est aussi équipé d’un port mini-jack 4 pôles pour brancher un micro casque car cet élément, qui se branche indépendamment en USB via son port USB-C, fait aussi office de carte son. Enfin, on note en haut du joystick la présence d’un petit écran LED pour l’affichage de la télémétrie en jeu. Une nouveauté qu’aucun des concurrents cités au-dessus n’a jamais proposée.

Côté throttle, c’est aussi la fête des fonctions. La manette des gaz se sépare en deux grâce à un déverrouillage quasi-instantané. Comme pour tout throttle pensé pour le vol spatial, elle intègre aussi des boutons supplémentaires avec, rien que pour le pouce, un stick analogique entouré d’une molette, une croix directionnelle, 3 boutons et un sélecteur 3 positions. Les autres doigts de la main gauche devront se partager deux sélecteurs à ressort, une molette, une croix directionnelle et un bouton.

Le socle du throttle intègre en plus un bouton fire, 4 molettes (dont deux concentriques) avec clic, et une manette analogique. Aussi, deux petits afficheurs mécaniques permettent de voir la position des manettes des gaz alors que ce module se connecte lui aussi en USB via son port USB-C indépendant. Mais la star de cet élément, c’est clairement son écran. Avec une diagonale de 10 centimètres (soit 4 pouces), cet afficheur tactile permet d’ajouter des boutons supplémentaires à foison, mais aussi de régler plusieurs paramètres, dont l’éclairage, le fonctionnement de certains éléments, ou le retour haptique. En effet, ce throttle est équipé de 2 moteurs de vibrations, un dans la base et un directement dans la manette. Mais nous y reviendrons

Un écran pour une interface personnalisée

En plus de ses fonctions de menu pour les réglages, l’écran du VelocityOne Flightdeck permet d’afficher 3 pages contenant chacune jusqu’à 13 boutons. A vous le loisir, avec l’aide d’y positionner un bouton simple, un interrupteur, ou une molette, avec la possibilité d’afficher quelques lettres pour savoir où vous en êtes. De quoi se créer une interface dédiée à différentes situations, avec un accès direct et visuel à un grand nombre de fonctions supplémentaires. Mais attention, si ce système est simple à mettre en place et à utiliser, il a tout de même ses limites.

En effet, chacune des 13 cases de chaque page correspond à des lettres d’un clavier, sans aucun moyen pour l’utilisateur de remapper ce qui a été décidé par Turtle Beach. Ce qui engendre quelques problèmes de compréhension et pose rapidement des limites. En effet, sur chaque lettre vous pouvez poser un bouton simple, et en appuyant dessus en jeu, vous déclencher la fonction de la touche du clavier. Jusque là, tout va bien. Vous pouvez aussi, sur une case, positionner un interrupteur qui, activé, déclenche un appui sur la lettre correspondante. Mais lorsque vous le désactivez, il n’envoie pas de seconde information. Pas de deuxième lettre du clavier donc. Or les jeux et simulations de vol ont pris l’habitude de séparer un “On” et un “Off” sur deux lettres différentes (si on se réfère au clavier).

Enfin, vous pouvez aussi positionner une molette, qui prendra alors l’emplacement de deux touches. Et là, c’est un autre problème qui ressort : la qualité du tactile de cet écran et son détachement du système haptique. En effet, il est difficile de savoir si on a activé ou non un bouton. Entre un tactile capricieux et l’impossibilité d’appliquer une vibration ou un effet visuel fort quand un bouton a été activé, il est assez fréquent que l’on se sente obligé d'appuyer à plusieurs reprises. Et souvent dans le doute que notre action ait été prise en compte, ce qui fait qu’on peut aussi bien annuler une opération que l’on vient juste de lancer.

Un support logiciel prometteur mais des lacunes de jeunesse

Le VelocityOne Flightdeck s’accompagne de deux applications logicielles. Celle sur PC Windows permet de paramétrer indépendamment son joystick et son throttle, alors que celle sur iOS ou Android offre une interface mobile pour le choix des presets. On peut donc rentrer dans le dur sur PC, avec des réglages fins des différents paramètres, mais aussi la mise en place de l’interface tactile pour le throttle, tout en ayant en jeu la possibilité d’utiliser son smartphone ou sa tablette pour changer les réglages à la volée.

En effet, le VelocityOne Flightdeck intègre une mémoire de preset dans son hardware et il ne faut pas plus de 2 secondes pour en changer parmi celles que vous avez créées. Et chaque mémoire intègre les 3 pages de l’écran avec tous les boutons, le look de l’interface tactile (on peut choisir entre un effet rétro, espace, guerre, vol commercial), mais aussi l’éclairage de chaque module. Juste dommage qu’on ne puisse lier un réglage pour le joystick à un autre pour le throttle. Les deux sont indépendants et leurs presets aussi.

Mais le plus gros regret que l’on peut avoir, au lancement de ce VelocityOne Flightdeck, c’est l’absence de presets pour les jeux les plus standards. Que ce soit au niveau du logiciel de Turtle Beach comme du côté des simulations elles-mêmes, c’est à l’heure de ce test un véritable néant qui vous attend. Microsoft Flight Simulator , Star Wars : Squadrons , DCS, X-Plane, Star Citizen, War Thunder, Elite Dangerous : Aucun de ces jeux ne propose d’intégration automatique du VelocityOne Flightdeck à l'heure actuelle.

Dans tous les cas, il nous aura fallu mapper manuellement chaque fonction, avec d’une part un temps complètement fou au regard des possibilités du HOTAS (et les joueurs de FS 2020 savent de quoi on parle), mais aussi avec notre lot de déception face à certaines fonctions non-reconnues. Ici un stick analogique qui ne réagit pas, et là une molette qui reste complètement muette. Un peu rageant.

Et puis, il faut noter que les deux éléments sont totalement indépendants. Déjà par leur branchement, avec un port USB pour chaque, mais aussi dans leur reconnaissance par Windows qui voit bien deux hardware différents. Et ça, pour les jeux rétro, c’est juste impossible à gérer. Moi qui me faisait une joie de relancer Strike Suit Zero Strike Suit Zero , ce sera pour une autre fois. Surtout que le Joystick seul ne propose pas de petite manette des gaz, façon T.16000M FCS ou TCA SideStick de Thrustmaster, son levier n’étant pas analogique.

En jeu, proche de la perfection

Passé le temps des réglages, il est temps de jouer. Ou plutôt de piloter. Et là, il faut avouer que le VelocityOne Flightdeck fait des merveilles. Nous avons pu apprécier la précision du joystick et son capteur à effet Hall sur trois axes, sa résistance bien réglée (bien que non modifiable), et ses commandes bien positionnées. L’occasion au passage de remarquer que la poignée reste pensée pour des mains d’adulte, et même pour des mains de bonne taille, le réglage le plus petit n’étant pas vraiment adapté à des mains d’enfant.

Même au réglage le plus bas, le joystick se réserve surtout aux grandes mains

Reste que les boutons sont bien placés, avec un contact agréable et une bonne différenciation au toucher. Oui il y a beaucoup de commandes, mais vous vous y ferez rapidement. On apprécie d’ailleurs la double gâchette qui, quand elle est bien réglée, permet d’avoir sous le même doigt deux armes différentes. Seule la molette de pouce se montre finalement un peu basse, forçant à changer grandement de position pour son utilisation (en général le changement d’arme principale).

Sur le socle, c’est un peu moins convaincant. Les trois interrupteurs de gauche ne sont pas identiques avec un central à blocage quand les deux autres sont à ressort, ce qui est déroutant et peu pratique. Les boutons de droite, quant à eux, ont une finition caoutchouc trop épaisse et un rebond mal calibré. C’est mou, trop dur à l’appui, avec là encore un bouton plus large aux côtés de quatre autres plus petits, ce qui n’est pas très efficace sous les doigts. La manette Gear et la grosse molette sont tout de même réussies, avec un vrai ressenti marqué sous les doigts.

Nous vous conseillons quand même de trouver un système de fixation pour le joystick. En effet, lors des mouvements latéraux rapides, en arrivant en butée, il n'est pas rare de voir le socle basculer légèrement, comme par manque de leste. Un phénomène qui nous rappelle les X52 et X56, lesquels ont eux aussi ce défaut.

Côté manette des gaz, c’est un quasi sans faute avec une résistance assez forte mais bien dosée, et une course suffisamment longue pour avoir une belle précision. Là encore, on apprécie le positionnement des boutons de pouce, parfaitement différenciés, comme ceux à l’arrière qui tombent bien sous chaque doigt. Avec quelques heures de vol, on finit par enchaîner les actions de façon très naturelle.

On sent clairement que l’ergonomie a été une priorité de Turtle Beach et c’est de ce côté une réussite quasi totale. On notera tout de même la difficulté pour atteindre le bouton Fire, trop loin de la main quand les gaz sont en arrière. Enfin, il faut avouer que l’utilisation actuelle de l’écran est plutôt bonne malgré les défauts sus cités. Il est bon d’avoir autant de fonctions sous les doigts. Petite déception tout de même avec les vibrations qui se limitent à mettre en avant des positions de la manette des gaz alors qu’on aurait aimé leur offrir bien d’autres utilisations.

Du très bon en perspective, en attendant une meilleure intégration

Au global, notre expérience avec le VelocityOne Flightdeck fut agréable et pleine de bonnes sensations. Certes, ce HOTAS est plutôt orienté vers le vol spatial avec son stick 3 axes plutôt souple, mais la polyvalence est bien de mise. Si le HOTAS se révèle surtout dans Squadron, Elite ou Star Citizen, nous avons pu jouer à Flight Simulator ou DCS dans d’excellentes conditions, et ce malgré quelques fonctions non reconnues à ce jour.

L’ergonomie est assez réussie, les fonctions sont nombreuses et il ne manque finalement qu’un peu de travail sur les presets de chaque jeu pour que l’expérience du joueur soit plus facile d’accès. En effet, si les habitués des réglages ne seront pas perdus face à l’étendue des possibilités, les débutants devront passer le mur du mapping pour pouvoir profiter de leur HOTAS dans de bonnes conditions. Et pour le moment, tout ça se fait sans l’aide de Turtle Beach, en attendant une mise à jour providentielle.

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Conclusion