Il n’y a pas si longtemps, Samsung était tout seul sur le marché des smartphones pliants. Mais 2023 semble définitivement sonner le glas de son monopole en Europe : nombreux sont les constructeurs qui ont décidé d’investir le Vieux Continent cette année ! Parmi eux, on trouve Honor, avec son Magic Vs. Présenté dans sa version européenne au MWC en février dernier, le terminal pliable arrive désormais entre les mains des consommateurs.

Mais reste à savoir ce que vaut vraiment le Honor Magic Vs. Car compte tenu de son prix élevé (moins cher que le Samsung Galaxy Z Fold, mais tout de même…) on est en droit d’en attendre beaucoup. Ce test est là pour répondre à cette question, mais aussi à quelques autres. Alors en piste !

Honor Magic Vs : la fiche technique

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Un design agréable, à la charnière bien intégrée

Smartphone pliant oblige, le Honor Magic Vs dispose de deux modes d’utilisation : via l’écran en façade ou via l’écran central, plus grand. De fait, lorsqu’il est plié, il affiche une épaisseur conséquente de 12,9 mm, contre 6,1 mm lorsqu’il est déplié. Il est cependant plus fin que le Samsung Galaxy Z Fold 4, dont l’épaisseur peut attendre les 15,8 mm à proximité de la charnière.

Car le premier véritable atout du Honor Magic Vs, c’est de disposer d’un système de charnière composé de quatre pièces uniquement, ce qui le rend plus solide sur la durée et évite aux deux parties de l’appareil d’afficher une sorte de bâillement, comme c’est le cas sur le terminal de Samsung. Oui, le smartphone de Honor est forcément plus épais qu’un smartphone classique, mais il parvient à être plat lorsqu’il est fermé. C’est esthétique et très satisfaisant à l’usage. Par ailleurs, Honor estime que le terminal peut résister à 400 000 cycles de pliage/dépliage.

Lorsqu’il est ouvert, le smartphone est également totalement plat et la charnière n’est plus visible à l’arrière. Je reparlerai du côté écran un peu plus tard dans ce test, car il y a une différence assez nette entre les deux.

Pour ce qui est des boutons, Honor a fait un choix intéressant esthétiquement, mais pas forcément très pratique à l’usage. Le constructeur a décidé de mettre les boutons d’allumage et de son du même côté, à savoir le droit, lorsque l’écran central est fermé. Cependant, les boutons se trouvent dispersés sur les deux parties du téléphone. Quand on l’ouvre, le son est à gauche, et l’allumage à droite.

Quand on sait que le capteur d’empreinte digitale est présent dans le bouton d’allumage, cela rend la manipulation potentiellement peu pratique quand l’écran central est ouvert.

Pour ce qui est de la coque, c’est du plastique avec effet miroir qui est proposé. C’est joli, mais ça accroche énormément les traces de doigts ! Le bloc photo ressort de quelques millimètres, d’une manière plutôt élégante.

Esthétiquement, le Honor Magic Vs fait donc bonne impression. Il est agréable à manipuler et une fois refermé, il peut facilement se glisser dans la poche. Côté poids, il affiche tout de même 267 grammes sur la balance.

Deux écrans pour le prix de deux écrans

Côté écrans, smartphone pliant oblige, on trouve deux dalles bien distinctes. Lorsque le terminal est fermé, c’est un écran OLED de 6,45 pouces qui est disponible en façade. Lorsque le smartphone est ouvert, il laisse place à un écran flexible de 7,9 pouces.

Pour ce qui est de la dalle externe, il n’y a pas grand-chose à dire. Elle est particulièrement agréable à utiliser avec son taux de rafraîchissement de 120 Hz et sa très bonne luminosité. Toutes les manipulations sont agréables, même si, dans certains contextes comme le jeu mobile, l’épaisseur du smartphone peut gêner un peu.

Pour ce qui est de la dalle pliable, qui est forcément un peu la star du Honor Magic Vs, je dois dire que je suis plus mitigée. Elle affiche un taux de rafraîchissement de 90 Hz qui reste tout à fait honorable sur un modèle de ce genre (même si le Samsung Galaxy Z Fold 4 propose du 120 Hz sur sa dalle pliable de 7,6 pouces). La luminosité s’avère aussi plutôt bonne lorsque le terminal est ouvert.

Non, le vrai souci du Honor Magic Vs selon moi, c’est l’écart très marqué au milieu de l’écran central. Non seulement la pliure est très visible, mais en plus elle se sent au toucher. Même lorsque l’angle et la luminosité permettent de l’oublier quelques instants, il suffit d’effleurer la surface de l’écran pour qu’elle se rappelle à mon bon souvenir. Alors, certes, Honor a retravaillé sa charnière, qui permet de refermer complètement le smartphone. Mais le constructeur a oublié qu’il fallait aussi travailler efficacement son ouverture. Là-dessus, il ne fait pas mieux que Samsung, et nettement moins bien que certains autres de ses concurrents.

Une puissance dépassée ?

Pour ce qui est des performances, on peut compter sur un SoC Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1 couplé à 12 Go de mémoire vive. Cette proposition vous fait tiquer pour un smartphone de 2023 ? C’est normal : tous les modèles qui sortent depuis le début de l’année sont dotés d’un processeur Snapdragon 8 Gen 2. Seulement, le Honor Magic Vs a été officialisé en Chine en fin d’année dernière. Il sort donc en France avec sa configuration d’origine, aujourd’hui un peu en retard.

Les benchmarks donnent des résultats sans grande surprise pour un smartphone de ce calibre. Les performances sont bien au rendez-vous, même si elles varient d'un écran à l'autre. Cependant, à l'usage, cela ne se remarque pas vraiment. Cependant, on le sait depuis longtemps, le Snapdragon 8+ Gen 1 peut très vite devenir brûlant. La montée en température est rapide.

En pratique, le Honor Magic Vs se comporte comme n’importe quel appareil doté de ce processeur. Il est donc performant et globalement stable, mais il a tendance à bien monter en température lorsqu’il le sollicite, notamment dans les jeux mobiles. Un passage vers le Snapdragon 8 Gen 2 aurait probablement été de bon ton pour la sortie européenne, réalisée près de six mois après la sortie chinoise. Cela aurait évité au constructeur un retard marqué par rapport à la concurrence. En plus, le nouveau SoC de Qualcomm a tendance à bien mieux gérer sa montée en température.

Une interface décevante pour un smartphone pliant

Je le répète souvent quand je teste un smartphone Honor : la surcouche logicielle proposée par le constructeur mise sur la sobriété. Cependant, dans le cas du Honor Magic Vs, cette sobriété est un défaut.

Exactement comme sur le Honor Magic5 Pro, on retrouve la combinaison de MagicOS 7.1 et d’Android 13. Cependant, à bien chercher dans les différents menus, il n’y a quasiment rien qui fait état de l’aspect pliable du terminal : hormis quelques vagues options permettant de régler l’allumage de l’écran, il n'y a pas grand-chose qui permette de réellement tirer avantage de l’écran central.

On ne retrouve également rien des fonctionnalités d’Android 12 L, la version de l’OS développée par Google à destination des smartphones dotés d’un écran pliant. Ce choix est assez incompréhensible, d’autant plus que le Honor Magic Vs est le deuxième terminal de ce genre du constructeur. À ce niveau-là, la déception est grande.

Une proposition de qualité pour la photo

Honor sait y faire côté photo : ses Honor Magic Pro ont tendance à le démonter, comme le Magic5 Pro sorti il y a de ça quelques mois. Je m’attendais donc à de la qualité pour le Honor Magic Vs. Celui-ci est équipé de la manière suivante :

• Un capteur principal de 54 mégapixels (Sony IMX800),
• Un ultra grand-angle de 50 mégapixels,
• Un téléobjectif de 8 mégapixels,
• Un capteur selfie de 16 mégapixels.

En pleine journée, le capteur principal ainsi que l’ultra grand-angle offrent un résultat franchement satisfaisant avec une bonne netteté et une belle maîtrise des couleurs. Le téléobjectif, de son côté, fait lui aussi du très bon travail, mais il a tendance à afficher un peu de flou lorsque le sujet est en mouvement. Il est parfois nécessaire de recommencer la photo.

Le menu du smartphone propose de réaliser des clichés en 10x à l’aide du téléobjectif. Il est possible de monter jusqu’à 30x, mais sans surprise, c’est une catastrophe. En 10x, le résultat s’avère plutôt bon, et parfaitement exploitable.

De nuit, le smartphone donne également le change. Lorsque l’obscurité est quasi-totale, le capteur principal s’en sort mieux que les autres pour capter le peu de lumière disponible. L’ultra grand-angle est un peu chiche, quant au téléobjectif, il offre un rendu très dégradé. Pas la peine de parler du zoom 10x qui donne un résultat catastrophique.

Avec une source de lumière à disposition, le résultat reste nettement meilleur. Le Honor Magic Vs s’en sort donc plutôt bien, sans pour autant proposer un résultat parfait.

Enfin, côté selfie, le capteur de 16 mégapixels fait du bon travail. Je précise qu'on trouve un capteur selfie identique à l'intérieur et à l'extérieur du smartphone : il n'y a donc aucune différence entre les deux.

Comme l'interface n'est pas particulièrement fouillée pour l'exploitation du côté pliant du smartphone, Honor n'a pas introduit de fonctions intéressantes du côté de la photo. Il n'est notamment pas possible d'utiliser confortablement les capteurs photo arrière pour faire des selfies, comme le propose notamment le Samsung Galaxy Z Fold4. En effet, même si le Honor Magic Vs propose bien d'utiliser l'écran externe comme affichage pour photographier avec le capteur principal, il n'y a aucune interface qui s'affiche à l'écran pour faire la photo ! C'est un choix incompréhensible.

Une bonne autonomie pour un smartphone pliable

L’autonomie n’est pas toujours le point fort des smartphones pliables, du fait du manque de place pour y intégrer une grosse batterie. Cependant, le Honor Magic Vs profite d’un modèle d’une capacité de 5000 mAh, ce qui est prometteur.

À l’usage, la bonne autonomie du terminal se confirme : le test de PC Mark a fait passer la batterie du smartphone de 100 à 20% en 14h16, ce qui fait monter son autonomie totale dans un usage intensif à environ 17 heures. Si vous utilisez votre Honor Magic Vs avec parcimonie, sans constamment ouvrir l’écran central, vous pouvez compter jusqu’à 24 heures d’autonomie. De manière plus réaliste, il tient la journée, mais doit être rechargé dans la soirée.

La charge filaire 66W s’avère particulièrement performante : elle permet de recharger intégralement l’appareil en 50 minutes, ce qui est vraiment très bien. En revanche, il n’y a pas de charge sans fil disponible.

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Conclusion