À force de tester des smartphones, j’ai parfois l’impression d’avoir un peu tout vu. Et puis arrive le moment où je me retrouve avec un ovni entre les mains, un smartphone original, qui a quelque chose de différent à offrir.

En ce début d’année, c’est le Redmagic 8 Pro qui tient ce rôle. Il est fort probable que la marque Redmagic ne vous dise pas grand-chose : elle est détenue par le constructeur chinois Nubia, encore peu connu en Europe. Mais cela ne veut pas dire que ses terminaux mobiles ne sont pas dignes d’intérêt. Avec son positionnement gaming, il vient titiller des pointures du genre, comme Asus avec ses ROG Phone. Et si le Redmagic 8 Pro était le meilleur smartphone gaming du moment ? Je l’ai testé pour le vérifier.

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Redmagic 8 Pro : la fiche technique

Prise en main : le Redmagic 8 Pro est massif !

Malgré tous les smartphones qui ont pu défiler entre mes mains ces dernières années, je n’ai pas peur de dire que je n’avais encore jamais vu passer un terminal comme le Redmagic 8 Pro. Avec son écran AMOLED de 6,8 pouces, il annonce la couleur d’emblée. Il est également très épais (9,47 mm) et cela est accentué par l’absence d’arrondis sur les bords.

Le smartphone est massif, sans pour autant être très lourd puisque son poids n’excède pas les 228 grammes. Mais j’ai quand même l’impression d’avoir une petite brique dans les mains.

Les tranches du terminal affichent un lot considérable d’informations. La tranche gauche affiche une grille de ventilation et le bouton de réglage du son. Au-dessus, on trouve un haut-parleur, un microphone et une prise Jack 3,5 mm. À droite, on trouve deux gâchettes tactiles, une grille de ventilation, le bouton d’allumage et un bouton slider sur lequel je reviendrai. Enfin, en dessous, on trouve un haut-parleur, un port USB-C, un slot pour carte SIM et enfin un microphone.

Au cas où vous vous poseriez la question : non, le Redmagic 8 Pro n’est pas étanche. En tout cas, son constructeur ne donne aucune info concernant une certification et, très clairement, vu le nombre de trous présents dans la coque, je ne tenterais pas l’expérience de le mettre dans l’eau.

Un point sur l’arrière du smartphone, qui est une curiosité à lui seul. Le modèle entre mes mains est le modèle Void du terminal, qui dispose d’une coque arrière transparente. Non seulement cela permet de 'profiter d’un éclairage LED à faire pâlir le Nothing Phone, mais en plus cela permet de visualiser le ventilateur qui fait partie intégrante du système de refroidissement ICE de l’appareil. De quoi le rapprocher un peu plus d’un petit PC gaming.

Un écran à 120 Hz qui a du répondant

L’écran AMOLED du Redmagic 8 Pro est un modèle de 6,8 pouces de diagonale, qui affiche une définition Full HD+ et dispose d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz. La proposition est franchement bonne, sans pour autant creuser l’écart avec la concurrence.

J’ai tendance à lui préférer l’écran de 6,78 pouces de l’ASUS ROG Phone 6 Pro qui a l’avantage de monter jusqu’à 165 Hz, mais il faut tout de même noter que le Redmagic 8 Pro ne joue pas dans la même cour côté prix. Par conséquent, on peut se satisfaire de sa prestation.

Point toujours agréable, les options permettant d’affiner les réglages de l’écran sont variées, ce qui est toujours bon à prendre, en particulier sur un smartphone gaming.

Une puissance phénoménale à s’en demander si c’est utile

Équipé d’un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2, actuellement le plus puissant du marché, et de 16 Go de mémoire vive, le Redmagic 8 Pro affiche sans grande surprise des performances au top dans l’ensemble des benchmarks.

D’ailleurs, j’ai pu constater que le ventilateur du smartphone se mettait directement en marche à l’ouverture de 3D Mark, fin prêt à calmer la chauffe d’un terminal qui est quand même monté jusqu’à 48°C en 20 minutes de tests.

À vrai dire, le Redmagic 8 Pro est tellement puissant que j’ai du mal à comprendre l’intérêt, même pour un modèle orienté gaming. Bien sûr, il permet de booster les graphismes de la totalité des jeux, y compris des titres gourmands comme Genshin Impact, qui fonctionnent sans aucune difficulté. Mais il est quand même difficile de ne pas trouver cette proposition un brin exubérante. Cependant, si vous aimez jouer beaucoup sur smartphone, ce terminal vous permet de le faire sur la durée et avec un excellent confort d’utilisation.

Le Redmagic 8 Pro est excellent pour le gaming

Avant de parler de l’interface générale de ce smartphone, attardons-nous sur le bouton slider qui est présent sur le côté droit de l’appareil. Lorsqu’on l’active, le terminal passe en « mode gaming » en affichant un Game Lobby à utiliser à l’horizontale. En basculant le smartphone, on se retrouve face à une interface intégralement dédiée au jeu où toutes les applications gaming sont répertoriées.

En cours de partie, il est possible d’ouvrir une fenêtre donnant accès à une large variété de paramètres à personnaliser. La fonction la plus intéressante est sans aucun doute celle des gâchettes tactiles : il s’agit de deux surfaces présentes à droite et à gauche de l’appareil, lorsqu’on le tient à l’horizontale. Il est possible de les transformer en bouton en faisant glisser la commande sur un emplacement présent sur l’écran.

Un fonctionnement proche de celui des gâchettes, physiques cette fois-ci, du POCO F4 GT que j’ai testé l’année dernière. J’avais adoré cette fonctionnalité et je la retrouve ici avec plaisir. Bien sûr, la sensation est différente puisqu’il manque le petit retour mécanique, mais la réactivité de la solution du Redmagic 8 Pro est suffisamment efficace pour que le plaisir soit au rendez-vous.

Le Game Lobby permet aussi de paramétrer l’utilisation du ventilateur présent dans le système ICE 11. On peut également noter que celui-ci embarque un système de dissipation thermique sur 10 couches. Il est vrai qu’en jeu, le smartphone chauffe moins que pendant un benchmark, mais le ventilateur, capable de tourner jusqu’à 20 000 fois par minute, fait un peu de bruit.

Un festival de franglais pour Android 13

Le Redmagic 8 Pro embarque Android 13 associé à la surcouche logicielle Redmagic OS 6.0. Cette dernière joue la carte de l’interface futuriste pour draguer les gamers et elle est plutôt sympathique à l’usage. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est le mélange de (mauvais) anglais et de (mauvais) français que l’on y trouve à l’heure actuelle.

Il y a clairement un souci de localisation et c’est rapidement désagréable. Tout d’abord parce que ça peut potentiellement gêner l’identification de certaines fonctionnalités. Ensuite parce que ça témoigne d’un soin très limité apporté à l’adaptation du terminal à ses différents territoires. Le fait que la traduction anglaise (faite depuis le chinois) soit également bancale n’arrange rien.

Les soucis de traduction n’enlèvent rien à l’efficacité et à la fluidité de l’interface, mais sur la forme, c’est dommage. Malheureusement, c’est un souci récurrent sur les terminaux Redmagic et il a fort à parier que cela ne s’arrangera pas avec le temps.

Le Redmagic 8 Pro n’est pas un cador de la photo

Trois capteurs équipent le Redmagic 8 Pro en façade :

• Un capteur de 50 mégapixels
• Un capteur ultra grand-angle de 8 mégapixels
• Un capteur macro de 2 mégapixels (mode portrait)

En s’équipant d’un Samsung ISOCELL GN 5 en tant que capteur principal, modèle que l’on trouve notamment que le Samsung Galaxy S22, le Redmagic 8 Pro semblait promettre de la qualité. Malheureusement, à l’usage, c'est bien le seul à offrir un résultat correct. De jour, seul le capteur principal s’en sort plutôt bien, en affichant un piqué correct. L’ultra grand-angle a du mal à ne pas donner un résultat flou et la gestion de la lumière est bien moins satisfaisante.

Le mode portrait est le seul qui donne accès à un semblant d’effet bokeh, mais le résultat n’est pas extraordinaire pour autant.

De nuit, seul le capteur principal profite d’un « mode nuit » digne de ce nom. L’ultra grand-angle affiche un résultat plus sombre, mais aussi plus lisse. Le travail du capteur principal est cependant relativement correct, sans être transcendant.

Enfin, en ce qui concerne le capteur frontal de 16 mégapixels, il n’offre pas de résultat dingue non plus. De nuit, on me voit à peine, de jour, le capteur a du mal à gérer la lumière sur mon visage au moindre cliché à l’extérieur. Par ailleurs, l’algorithme de retouche automatique semble déterminé à lisser les traits, ce qui est un peu agaçant.

En somme, le Redmagic 8 Pro affiche des résultats mitigés pour ce qui est de la photo, mais ça a rarement été le point fort des smartphones gaming.

Une très bonne autonomie pour le Redmagic 8 Pro

Avec sa batterie d’une capacité de 6000 mAh, le Redmagic 8 Pro part déjà plutôt bien. À l’usage, dans le cadre d’une utilisation « standard » avec un peu de tout, le terminal dépasse très facilement les 24 heures d’utilisation. J’ai réussi à atteindre 36 heures avant de devoir le recharger.

Bien sûr, lorsqu’on pousse un peu l’expérience gaming, l’autonomie en prend un coup. Cependant, même en l’utilisant plusieurs heures dans la journée pour jouer et en l’utilisant pour d’autres tâches, j’ai quand même pu l’utiliser pendant 16 heures avant de devoir le recharger.

Pour compléter cette proposition déjà attrayante, le smartphone est livré avec un chargeur rapide de 65 W. Cela permet de recharger intégralement le terminal en 45 minutes environ. En revanche, il n’y a pas de charge sans fil au rendez-vous.

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Conclusion