Alors c’est bien beau de parler d’ordinateur ultraportable, mais encore faut-il le prouver. Et bien c’est avec plaisir que nous acceptons le défi de réaliser ce test et tout ce qui va avec directement depuis l’iPad Air et son Magic Keyboard, lesquels nous ont été confiés par Apple. L’occasion pour nous de voir les avantages et les inconvénients de ce format dans l’édition de photos, le stockage, la bureautique, etc, sans oublier ses capacités en tant que tablette classique. Pour cela, nous allons mettre sur le banc d’essai l’iPad Air dans sa version 256 Go, avec connexion 5G, à 1039€, avec ses options Apple Pencil à 135€ et son combo housse/clavier Magic Keyboard à 339€. Avec un total de 1513€, nous voilà déjà au prix d’un MacBook Air bien équipé. Pourtant, la solution iPad Air a aussi ses avantages.

Fiche technique de l'iPad Air 2022

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En apparence, peu de changements

Côte à côte, les iPad Air 2020 et 2022 se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Mêmes dimensions, 30 petits grammes de différence sur la balance, et globalement les mêmes caractéristiques physiques. L’iPad Air de cinquième génération conserve même son système de déverrouillage par empreintes digitales qui le différencie de l’iPad Pro 11 M1 et lui donne ses 0,2 millimètres d’épaisseur supplémentaires. Mais là encore, face au modèle Pro d’Apple, le Air se présente comme un appareil quasiment similaire.

Du côté de la connectique, c’est bien l’USB-C qui se place en unique lien filaire avec la tablette, alors qu’Apple fournit un chargeur 20W identique à celui de l’iPad classique. Point de Lightning, ou de prise casque en mini-jack. Il faudra pour les périphériques compter sur le Bluetooth en 5.0 ou le WiFi 6, alors que la 5G fait enfin son apparition pour les modèles Cellular, moyennant une NanoSIM ou la eSim d’Apple. La recopie vidéo vers un écran externe profite aussi de la dernière norme d’Apple, le Airplay 2, pour un affichage miroir en 4K … mais pas en second écran.

Les caméras proposées par l’iPad Air 5 sont à mi-chemin de celles que l’on trouve sur iPad et iPad Pro. Ici, une simple caméra arrière au lieu de 3 pour la gamme Pro, avec tout de même 12 millions de pixels de définition. Idem avec la caméra frontale qui rejoint le niveau des iPhone 13 et des iPad Pro, pour des sessions de visioconférence avec une qualité d’image inégalée.

Les accessoires de l’iPad Air perdurent aussi avec la compatibilité de l’Apple Pencil 2, du Smart Keyboard Folio, du Smart Keyboard, du Smart Folio et évidemment du Magic Keyboard. C’est d’ailleurs ce dernier qui transforme le plus radicalement l’iPad Air en ultraportable, avec son clavier déporté, son trackpad et son écran réglable en angle.

Un écran toujours aussi réussi, mais en 60 Hz

L’écran de l’iPad Air 5 est identique à celui de son prédécesseur. La dalle IPS propose une définition très confortable de 2360 x 1640 pixels, pour une résolution de 264 pixels par pouce. C’est équivalent à ce que propose l’ensemble de la gamme iPad, en classique comme en pro, avec une luminosité maximum de 500 nits. L’iPad Air profite néanmoins du traitement anti reflets qui manque au modèle classique, ainsi que d’un écran compatible HDR. Pas d’OLED comme sur les dernières générations d’iPhone, mais un LCD qui se défend très bien du côté du contraste comme du rendu des couleurs.

Au niveau de l’écran, la différence avec la gamme pro se joue particulièrement sur la fréquence d’affichage, limitée ici à 60 Hz quand les iPad Pro 11’’ et 12,9’’ proposent du 120 Hz quand l'application le permet. Pas de quoi changer la donne, surtout que vous ne remarquerez rien si vous n’effectuez pas la comparaison en direct.

Côté son, l’Ipad Air fait bien mieux que l’iPad classique mais un peu moins bien que l’iPad Pro. Par rapport au premier, il profite de la présence de haut-parleurs de chaque côté de son écran pour délivrer un son stéréo de qualité et ajoute la gestion du son “panoramique” appuyé par son gyroscope. Reste pour les iPad Pro l’avantage de l’utilisation de 4 haut-parleurs en simultané, avec une qualité sonore légèrement supérieure, notamment du côté des graves qui manquent un peu sur l’iPad Air.

Le processeur M1, la vraie nouveauté de cet iPad Air

Disons le tout net, ce qui différencie véritablement l’iPad Air 2020 de cette version 2022, c’est la présence du processeur M1 d’Apple, contre un A14 Bionic il y a deux ans. Alors que ce modèle de SOC équipe déjà les MacBook Air, MacBook Pro 13, et les iPad Pro, voici qu’il débarque enfin sur iPad Air , accompagné de 8 Go de RAM. De quoi donner un vrai coup de fouet à la tablette d’Apple qui voit ses benchmark décoller jusqu’à talonner les iPad Pro 11’’ et 12,9’’.

Dans les faits, l’iPad Air 2022 gagne légèrement en vélocité sur les tâches simples, sans que cela ne se ressente vraiment à l’utilisation. L’interface n’est pas plus rapide et la plupart des applications n’y voient aucun gain notable, mais en multi-tâches, et lorsque l’iPad est sollicité pleinement, ce nouveau modèle offre une marge de calcul supplémentaire. Si vous appréciez les applications de traitement de photos, de vidéo, de création musicale, et que vous êtes du genre à les utiliser simultanément sur un même projet, tout en gardant un oeil sur vos emails et sur votre messagerie en ligne, alors vous serez surpris de ce que le M1 a dans le ventre que la puce A14 Bionic n’a pas.

A gauche, Geekbench sur l'iPad Air 2022. A droite, Geekbench sur l'iPad Air 2020

Nous avons pu en effet traiter l’ensemble des photos de ce test, gérer la partie écrite sur Google Doc, tout en ayant un morceau de musique Garage Band ouvert avec 12 pistes et une vidéo en cours sur iMovie, sans que l’iPad Air ne tousse ou ne ralentisse. Exactement comme avec un MacBook ou avec un iPad Pro. Juste dommage que Final Cut et Logic Pro ne soient pas encore disponibles sur ce type de machine.

Civilization 6 tourne comme un charme grâce à la puce M1

Belle impression côté jeux puisque l’iPad Air produit exactement les mêmes résultats qu’un iPad Pro en termes de rendu à l’image, avec simplement une limitation à 60Hz au lieu de 120 Hz. Que ce soit pour une partie de Civilisation VI un peu chargée, une balade dans Apex ou un tour de Mario Kart, l’iPad Air est capable d’afficher beaucoup de choses à l’écran tout en gardant une fluidité exemplaire. Un régal. Surtout que la dernière tablette d’Apple est tout aussi ouverte au services de jeu en streaming pour PC, Xbox ou PlayStation, avec en prime la possibilité d’y connecter une manette Xbox, une DualShock comme une DualSense, ou même un clavier souris en Bluetooth.

Le Magic Keyboard : un bijou à prix d’or

Tant qu’à parler du clavier, abordons le cas du Magic Keyboard qui nous est fourni avec cet iPad. Il est, a priori, la condition sine qua non pour rendre justice aux capacités de l’iPad Air, et le transformer en véritable petit MacBook. En effet, le clavier vient se “fixer” à la tablette par magnétisme, profitant du Smart Connecteur à l’arrière, et sert directement de protection lorsqu’il est fermé comme de support lorsqu’il est ouvert. Et rien n’empêche de l’en délivrer pour retrouver le plaisir de la tablette en écartant simplement l’iPad du clavier.

Vous noterez d’ailleurs que l’idée nous est venue d’utiliser l’iPad comme une tablette graphique, avec le clavier vers le haut, et que ça s’est parfaitement bien passé. Nous avons ainsi pu profiter d’Affinity Photo au stylet dans des conditions excellentes pour le dessin, la correction d’image, etc.

Pour la bureautique aussi, le toucher du Magic Keyboard est excellent. Très sec, avec un châssis très rigide pour supporter les touches, de quoi compenser la taille réduite des touches et de leur écartement, il est très adapté à l’écriture de longs textes et permet à l’ipad de se compter comme un ordinateur classique dans les applications de type Word. Traitement de texte, tableur, navigation sur internet, le confort de ce clavier compact est bien réel. Même son touchpad, plus anecdotique vu que l’on est en présence d’un écran tactile, s’en sort avec les honneurs et propose la plupart des gestes que l’on trouve déjà sur macOS.

Reste que le Magic Keyboard est un accessoire cher, très cher même du haut de ses 339€, que son poids n’est pas négligeable avec presque 600 grammes sur la balance (soit plus que l’iPad lui-même), et qu’il lui manque un poil de connectique pour être véritablement complet. Il est donc élégant, pratique, presque indispensable … mais hors de prix.

Conclusion : un vrai petit combo PC-tablette entre les mains

On peut désormais lui ajouter un clavier, une souris, un disque de stockage externe, un stylet, mais il conserve toujours l'interface simple et accessible d’ipadOS, bien plus proche de celle d’un smartphone que de celle d’un PC. L’iPad Air fait donc clairement plus partie de la famille Pro d’Apple que les simples iPad. Sa puissance, son autonomie (de 9h environ d’après nos essais en utilisation classique), le large éventail de ses applications en bureautique, multimédia, jeu, et l’ergonomie qu’il propose au stylet comme accompagné d’un clavier, en font un compagnon redoutablement efficace au quotidien. Nous aurons donc pu réaliser l’intégralité de notre test et de sa mise en page directement depuis l’iPad, au prix de seulement quelques apprentissages en termes d’ergonomie.

Véritable machine nomade, l’iPad Air est évidemment compact et facile à transporter, son poids est mesuré (avec quand même un peu plus d’un kilo quand il est accompagné de son Magic Keyboard) et sa prestation globale est tout simplement excellente, tant pour la finition qu’il propose que pour le rendu visuel de son écran ou de ses caméras. Au final, nous ne regretterons que le prix du Magic Keyboard, accessoire pourtant essentiel, quelques manques du côté de la connectique, et la limitation d’Apple à 256 Go de stockage qui pousse forcément du côté de l’iPad Pro, globalement 200 euros plus cher à capacité égale que le modèle Air.

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Conclusion