En 2013, l’annexion de la Crimée permit à Vladimir Poutine d’acquérir une popularité que lui envient tous les chefs d’Etat occidentaux. A plus de 80% de taux de satisfaction et de confiance pendant les années 2014 et 2015, Poutine retrouve avec le soutien populaire qu’il disposait lors de ses deux premiers mandats, de 2000 à 2008.
Toutefois, les raisons de cet engouement en faveur de Poutine sont bien différentes de celles des années 2000. Autrefois portée par une croissance annuelle comprise entre 5% et 10%, la cote de popularité du chef d’Etat russe aurait dû chuter avec la chute de la croissance. C’est ce qui s’est passé lors de la crise de 2008. Alors qu’il était Premier ministre, sa popularité déclinait, lentement mais inexorablement. Son retour au Kremlin en 2012 n’a en rien enraillé la lassitude qui semblait gagner les Russes.
Fin 2011, début 2012, la classe moyenne descendait dans les rues par dizaines de milliers pour demander un nouveau modèle politique, plus moderne et plus occidental. Dans ces circonstances, un nouvel effondrement de l’économie russe, plus violent et plus durable que celui de 2008, aurait du être fatal au gouvernement déjà fragilisé. Ce fut tout le contraire.
Poutine bénéficia en 2013 d’un nouveau souffle de popularité. Mais cette popularité n’était plus fondée sur une bonne économie ou une stabilisation de la politique. Loin de ces concepts occidentaux, la nouvelle confiance des Russes en leur président a des bases plus soviétiques.
Make Russia great again
Les salaires russes en dollar ont été divisés par deux. Les pensions baissent. Le chômage augmente. La pauvreté explose. Mais quelle importance ? La Russie est redevenue une superpuissance. Les Russes ont toujours été plus circenses que panem de toute manière.
Poutine a retrouvé sa splendeur auprès des Russes grâce à ce qui a été appelé par le journal The Economist « une stratégie du spectacle ». Annexion de la Crimée. Soutien aux russophones de l’Est ukrainien. Intervention en Syrie. Opposition aux Occidentaux. Peu importe quel est le dossier, la Russie doit peser. Elle doit gonfler le torse, y compris en envoyant les avions russes faire du tourisme près des frontières occidentales ou en menaçant d’user de l’arme atomique contre des navires européens.
Ces succès sont massivement retransmis par la télévision officielle. Elle ne cesse de répéter que la diplomatie d’un côté et les forces militaires de l’autre ont permis à la Russie de redevenir une superpuissance, co-gérant les affaires du mondes avec les Etats-Unis, quand ceux-ci sont de bonne volonté tout du moins.
Le gouvernement ne veut pas se montrer antioccidental, au contraire, il veut aider l’Occident, en le guidant vers la Russian way of life. Cet Occident qui va mal, connaissant de plus en plus de crises, d’incidents. Incidents massivement couverts par les médias russes. Si une fille prétend avoir été violée par un réfugié à Berlin, la télévision russe sort les éditions spéciales, quitte à un trop s’emballer, la fille ayant finalement admis avoir menti. Par contre, la mort de 31 personnes dans une mine en Russie, quelle importance ?
La grenouille s'enfla si bien qu'elle creva
La Russie se présente à nouveau comme une superpuissance. En réalité, elle n’en a plus que les apparences. L’aspect militaire est certainement l’aspect où la Russie s’approche le plus de la superpuissance. Néanmoins, même dans ce domaine, il s’agit plus d’un souvenir de temps plus glorieux qu’une réalité. La flotte russe est à l’image de son porte-avion : rouillée. La Russie n’est aujourd’hui plus que la 3e marine d’Europe. Elle manque cruellement de connaissances technologiques. L’armée russe n’a plus désormais que deux atouts, son manpower et son arsenal nucléaire.
Les forces armées ont cruellement besoin d’être modernisées. Mais l’argent manque. L’économie russe est en ruine, réussissant l’exploit de cumuler les tares des économies développées et des économies émergentes. La récession s’installe, et quand elle prendra fin, elle ne sera remplacée que par une faible croissance. Seule la pauvreté prospère dans le pays.
L’état catastrophique de l’économie russe ayant été en partie provoquée par les sanctions occidentales, Moscou s’est empressée d’essayer conclure des accords commerciaux avec d’autres pays, s’opposant aux occidentaux de préférence. Le Kremlin est allé partout, mais rares ont été ses succès. Quand un survenait, il était massivement repris dans les médias russes, à l’image des accords russo-turcs de l’année dernière, qui sont surement compromis aujourd’hui. Son plus gros contrat fut celui conclu avec la Chine, mais la Russie avait dû faire tellement de concession qu’il n’était qu’à l’avantage de Pékin.
La Russie a encore un poids diplomatique indéniable, mais celui-ci n’est pas suffisant et surtout, il s’effrite. Si Reagan avait su précipité la chute de l’URSS par une politique agressive, Obama a choisi la politique inverse, s’ouvrant vers les anciens ennemis de l’Amérique. Et sa stratégie a également payé. En particulier avec l’Iran, qui se détourne peu à peu à la Russie, qui s’était pliée aux sanctions occidentales dans les années 2000, pour se tourner vers les Occidentaux. C’est vrai en matière économique, mais cela commence également à être vrai en matière purement diplomatique, les Iraniens ont vu dans le retrait russe de Syrie une trahison.
Enfin, les finances russes sont catastrophiques depuis la chute du cours du pétrole et du gaz. Le gouvernement russe prévoit un déficit de 3% en 2016. Néanmoins, c’est à condition que le cours du pétrole soit à 50$, il n’est qu’à 40$ aujourd’hui. Pour chaque 5$ de prix du baril en moins, c’est 1 point de déficit en plus. Rien n’indique aujourd’hui que le cours va remonter, d’autant que l’Iran commence à inonder le marché mondial du pétrole qu’il a stocké pendant des années.
Le gouvernement russe coupe dans tout mais cela ne suffit pas. Seule l’armée est épargnée, son budget est même augmenté. Le pari de Poutine est simple, les Russes sont tout à fait d’accord de faire des sacrifices si cela profite à la puissance du pays. Et il a raison, mais cela ne va pas durer.
Une fuite en avant
En 2015, l’année où la récession a atteint son paroxysme, la popularité de Poutine n’a pas faibli. En revanche, celle de Medvedev, du gouvernement et des élus locaux sont en chute libre. Poutine était couvert de lauriers, ses subalternes étaient désignés responsables des malheureux des Russes. Mais cela est en train de changer. La popularité de Poutine baisse fortement en ce début d’année, perdant 10 points. Si elle reste haute, sa chute est de très mauvais augures pour Poutine.
Ces deux dernières années, Poutine a balayé avec succès les inquiétudes de la politique intérieure grâce à une politique extérieure flamboyante. Mais les Russes se lassent du conflit de l’Occident. L’Ukraine s’embourbe. Les troupes russes se retirent de Syrie. Les succès russes sont tout relatifs. Avec quoi le Kremlin espère-t-il encore les détourner des problèmes qu’ils expérimentent au quotidien ? Une guerre Arménie-Azerbaïdjan?
La récession ne semble pas vouloir se finir. Les déclarations du ministre russe de l’économie selon lesquelles il dit espérer renouer avec la croissance dès cette année semblent complètement déconnectées de la réalité. Au même moment, la Banque centrale russe a revue ses prévisions à la baisse, évoquant la possibilité que 2017 soit une troisième année de récession.
Au lieu de résoudre les raisons de la crise, la stratégie du Kremlin ne les fait que les empirer. Les dépenses en matière d’armement sont peut-être efficaces pour le court-terme pour la popularité de Poutine, mais elles se retourneront in fine contre lui, quand les Russes cesseront de satisfaire de parades militaires. De plus, la présidence ne semble pas du tout vouloir s’attaquer aux problèmes structurels de l’économie russe, en premier lieu la corruption qui l’a empêchée de se diversifier, et donc l’a rendue dépendante du gaz et du pétrole.
Ces dernières années, les Russes se sont gravement appauvris. Ils n’ont en échange rien reçu de concret, mis à part peut-être le soutien indéfectible de certains formateurs JVC. Les Russes ne se satisferont pas éternellement du spectacle de Poutine. Ils ne sont plus que la moitié à penser que leur pays va dans la bonne direction. La confiance accordée aux médias n’est plus que de 34%.
Il est difficile de savoir comment le pouvoir russe va réagir face aux difficultés qu’il va rencontrer. Le seul fait qui est aujourd’hui connu est que Poutine a récemment autorisé le FSB d’ouvrir le feu sur les foules. Toutefois, Poutine ne s’est jamais montré comme un dictateur. Peut-être qu’il reviendra à ses préoccupations de la décennie dorée, construisant une nouvelle popularité à nouveau sur ses résultats économiques et politiques, en ouvrant à nouveau la Russie sur le monde.
Je sais, c'est long mais je voulais faire les choses bien pour mon premier topic sur le fopo
Vous pouvez passer directement à la dernière section (une fuite en avant) si vous ne voulez pas tout lire.
J'ai tout lu et j'approuve.
J'ai rien lu et j'approuve pas.
Le 07 avril 2016 à 00:57:42 Jacopiere a écrit :
J'ai tout lu et j'approuve.
Merci
Oui, j'approuve aussi. Il faut bien se dire que le PIB de la Russie est derrière celui de l'Italie, avec peut-être encore plus de problèmes de mafia, et un énorme biais vers les ressources naturelles, et tout ce qu'elles apportent, tant en poids diplomatique quand les cours sont hauts qu'en débandade quand ils chutent. Et comme les cours sont liés aux décisions des autres pays riches en ressources naturelles (AS, Iran & co pour le pétrole), la puissance d'un tel pays est directement corrélée à l'alignement de ses vues avec celles des autres détenteurs de ressources. De toute évidence, la Russie n'est certainement pas en train d'entraîner l'Arabie saoudite derrière elle, et l'Iran s'en détache, donc...
Quiconque a joué à Magic ou à un autre TCG connaît la distinction ressource/tempo. Poutine joue un deck tempo à fond, ça marche à court terme quand les succès tactiques peuvent être convertis en gains pérennes, mais la capacité de la Russie à tenir sur un conflit économique (voire ouvertement militaire) de longue haleine, d'attrition, est hypothéquée.
Par contre l'armée russe est-elle si obsolète technologiquement ? Je pensais qu'il s'étaient largement modernisés, qu'elle avait dépassé le problème des épaves révélées au monde après la chute de l'URSS.
EDIT : et la Russie, contrairement aux pays occidentaux ou au Japon, n'est certainement pas en mesure de s'endetter durablement dans sa propre monnaie. Qui accepterait des titres libellés en roubles ? Si le déficit perdure, ils vont lier leur sort au cours du dollar, or le dollar va sans doute être assez fort dans les années à venir, ce qui va augmenter encore plus le poids de l'endettement pour la Russie.
Le 07 avril 2016 à 12:43:08 [Magean] a écrit :
Par contre l'armée russe est-elle si obsolète technologiquement ? Je pensais qu'il s'étaient largement modernisés, qu'elle avait dépassé le problème des épaves révélées au monde après la chute de l'URSS.
Il me semble qu'ils ont des technologies assez intéressantes au niveau de l'armée de terre et de l'air. Il me semble que les nouveaux chasseurs russes, au stade de prototypes, égaleront leurs homologues occidentaux d'après les déclarations du régime (notamment le T50). Le problème est qu'ils n'ont absolument pas les moyens de les généraliser, l'armée l'air modernise bien plus d'anciens modèles qu'elle en reçoit des nouveaux.
Par contre, au niveau de la marine, ils ont de sévères retard, à la fois au niveau technologie et au niveau logistique. Ils n'ont plus les chantiers navals ni les technologies nécessaires pour rivaliser ne serait-ce qu'avec la France. C'est d'ailleurs pourquoi ils nous ont commander des BPC, ce qui n'était jamais arrivé dans l'histoire russe ou soviétique.
Mais l'armée russe n'est pas non plus obsolète, elle reste l'une des armées les plus puissantes au monde. Simplement, elle n'est pas aussi puissante qu'elle le voudrait et surtout, l'écart se creuse avec les armées occidentales, même avec tous les efforts du régime russe.
Les joujous high-tech sont secondaires. Il vaut mieux 200 vieux Su-27 (ou vieux F-16) en état de voler qu'une poignée de F-35 ou de F-117 qui restent cloués au sol.
Idem pour la flotte, la marine de surface russe est vieille, mais de nos jours les frégates sont secondaires. Ce qui leur manque c'est des porte-avions. Ils s'étaient portés acquéreurs de BPC parce que seule la France fabrique ce genre de bâtiment.
Mais l'essentiel de leur flotte, leur flotte sous-marine est toujours en état.
Ce qui compte c'est le budget, le nombre d'hommes sous les drapeaux, la capacité industrielle derrière et la capacité à la mobiliser.
Force est de constater que l'armée russe est suffisamment puissante pour intervenir en Syrie et renverser le cours de la guerre.
Force est de constater qu'elle fait suffisamment peur à l'armée américaine pour que celle-ci n'ose l'affronter ni en Ukraine, ni en Géorgie en 2008.
Le 07 avril 2016 à 13:50:53 Abaque20 a écrit :
Les joujous high-tech sont secondaires. Il vaut mieux 200 vieux Su-27 (ou vieux F-16) en état de voler qu'une poignée de F-35 ou de F-117 qui restent cloués au sol.Idem pour la flotte, la marine de surface russe est vieille, mais de nos jours les frégates sont secondaires. Ce qui leur manque c'est des porte-avions. Ils s'étaient portés acquéreurs de BPC parce que seule la France fabrique ce genre de bâtiment.
Mais l'essentiel de leur flotte, leur flotte sous-marine est toujours en état.
Ce qui compte c'est le budget, le nombre d'hommes sous les drapeaux, la capacité industrielle derrière et la capacité à la mobiliser.
Force est de constater que l'armée russe est suffisamment puissante pour intervenir en Syrie et renverser le cours de la guerre.
Force est de constater qu'elle fait suffisamment peur à l'armée américaine pour que celle-ci n'ose l'affronter ni en Ukraine, ni en Géorgie en 2008.
Il faut distinguer les deux rôles que peut avoir une armée pour mesurer sa puissance : la force de projection et une guerre de grande envergure.
En cas de guerre totale, il ne fait pas de doute que les Occidents vaincront la Russie. L'Europe pourrait à elle seule la battre si elle se montrait unie. Avec les USA, les forces armées russes seront balayés. Le budget des armées occidentales et leur alliées sont 20 fois supérieures à celui de l'armée russe. Les effectifs de l'OTAN sont 5 fois supérieurs.
Quant à la projection de puissance, l'armée russe n'en a que peu. Tu me cites la Syrie, comme si c'était un exploit de vaincre des groupes armés rebelles avec le soutien du régime. Compare avec le nombre de conflits dans lesquels l'armée française a été impliquée depuis 2000, l'armée russe n'a rien d'exceptionnel. La Syrie était quelque chose d'assez facile militairement parlant, elle est à portée de la flotte Caspienne et il n'y a pas eu besoin de débarquer en force puisqu'ils ont le soutien du régime.
La Russie n'a pas de capacité de débarquement. Avoir des sous-marins, c'est bien, mais ce n'est pas eux qui vont débarquer. Peut-être que seule la France produit des BPC, mais il y a pas mal de pays qui produisent des navires d'assaut amphibie, incluant des pays comme l'Espagne et l'Australie. La Russie n'en a aucun. Elle n'a quasi plus de porte-avion non plus (celui qui lui reste passe plus de temps au port qu'autre chose). Pourtant, ces navires sont essentiels à toute projection de force.
Une superpuissance se doit de remplir ses deux aspects. Elle se doit d'une part être capable de pouvoir aligner une force armée suffisante pour conserver l'équilibre du monde. Elle se doit d'autre part être capable d'intervenir partout dans le monde pendant un temps illimité (l'opération de Syrie n'aura duré que quelques mois) pour peser dans les affaires du monde. La Russie ne réussit qu'à répondre partiellement au premier critère, essentiellement grâce à son arsenal nucléaire.
L'armée est l'aspect où la Russie est censée être la plus forte. Mais même sur ce point, elle ne peut décemment être regardée comme une superpuissance.
En cas de guerre totale, il ne fait pas de doute que les Occidents vaincront la Russie. L'Europe pourrait à elle seule la battre si elle se montrait unie. Avec les USA, les forces armées russes seront balayés. Le budget des armées occidentales et leur alliées sont 20 fois supérieures à celui de l'armée russe. Les effectifs de l'OTAN sont 5 fois supérieurs.
En cas de guerre totale c'est l'annihilation nucléaire pour toutes les parties.
Quant à la projection de puissance, l'armée russe n'en a que peu. Tu me cites la Syrie, comme si c'était un exploit de vaincre des groupes armés rebelles avec le soutien du régime. Compare avec le nombre de conflits dans lesquels l'armée française a été impliquée depuis 2000, l'armée russe n'a rien d'exceptionnel. La Syrie était quelque chose d'assez facile militairement parlant, elle est à portée de la flotte Caspienne et il n'y a pas eu besoin de débarquer en force puisqu'ils ont le soutien du régime.
La Russie n'a pas de capacité de débarquement. Avoir des sous-marins, c'est bien, mais ce n'est pas eux qui vont débarquer. Peut-être que seule la France produit des BPC, mais il y a pas mal de pays qui produisent des navires d'assaut amphibie, incluant des pays comme l'Espagne et l'Australie. La Russie n'en a aucun. Elle n'a quasi plus de porte-avion non plus (celui qui lui reste passe plus de temps au port qu'autre chose). Pourtant, ces navires sont essentiels à toute projection de force.
C'est pas un exploit en soi, mais je te signale que toutes les guerres que livrent les grandes puissances de nos jours sont asymétriques. C'est pour ça que sous ce rapport les joujous high tech sont pas d'une grande utilité. ca sert à rien de développer des F-35 pourvus de toute la technologie dernier cri pour bombarder des montagnards talibans armée de kalashnikov.
Il est vrai que la capacité de projection russe est inférieure à celle des Américains, mais en attendant ils comblent plutôt le retard si j'en juge par l'intervention en Syrie.
Une superpuissance se doit de remplir ses deux aspects. Elle se doit d'une part être capable de pouvoir aligner une force armée suffisante pour conserver l'équilibre du monde. Elle se doit d'autre part être capable d'intervenir partout dans le monde pendant un temps illimité (l'opération de Syrie n'aura duré que quelques mois) pour peser dans les affaires du monde. La Russie ne réussit qu'à répondre partiellement au premier critère, essentiellement grâce à son arsenal nucléaire.
L'armée est l'aspect où la Russie est censée être la plus forte. Mais même sur ce point, elle ne peut décemment être regardée comme une superpuissance.
Ils sont capables de faire ployer les Américains.
Le 07 avril 2016 à 14:33:03 Abaque20 a écrit :
En cas de guerre totale c'est l'annihilation nucléaire pour toutes les parties.
Si c'était aussi simple, alors ce serait encore plus stupide pour Moscou de se ruiner dans une armée aussi démesurée. Il suffirait simplement de développer l'arsenal nucléaire et la force de projection.
C'est pas un exploit en soi, mais je te signale que toutes les guerres que livrent les grandes puissances de nos jours sont asymétriques. C'est pour ça que sous ce rapport les joujous high tech sont pas d'une grande utilité. ca sert à rien de développer des F-35 pourvus de toute la technologie dernier cri pour bombarder des montagnards talibans armée de kalashnikov.
Il est vrai que la capacité de projection russe est inférieure à celle des Américains, mais en attendant ils comblent plutôt le retard si j'en juge par l'intervention en Syrie.
Elle est en retard sur les Américains. Et sur les Français. Et sur les Britanniques. Et sur les Chinois. Et sur les Japonais.
La guerre en Syrie n'a rien à voir avec la force de projection. Le régime est allié aux Russes et le pays est à portée des frontières russes.
Ils sont capables de faire ployer les Américains.
C'est loin d'être assez. Ils gagnent sur quelques dossiers, et alors ? Ca en fait une puissance assez importante, parmi d'autres, nous compris.
Si c'était aussi simple, alors ce serait encore plus stupide pour Moscou de se ruiner dans une armée aussi démesurée. Il suffirait simplement de développer l'arsenal nucléaire et la force de projection.
L'armée russe n'a rien de spécialement démesurée vu la taille de la Russie.
Elle est en retard sur les Américains. Et sur les Français. Et sur les Britanniques. Et sur les Chinois. Et sur les Japonais.
La guerre en Syrie n'a rien à voir avec la force de projection. Le régime est allié aux Russes et le pays est à portée des frontières russes.
Retard en quelle matière? Les Japonais n'ont pas de SNLE. Ils développent leurs propres avions, contrairement aux Anglais. Leurs propres chars. La France est loin d'aligner autant de soldats que la Russie. Quant à l'armée chinoise on ne l'a jamais vu à l'oeuvre, on ne sait pas ce qu'elle vaut.
La guerre en Syrie n'a rien à voir avec la force de projection. Le régime est allié aux Russes et le pays est à portée des frontières russes.
Ils y ont mis des hommes et du matériel, leur flotte a été ramenée à portée de tir de la Syrie. C'est la première fois qu'on les voit attaquer hors des frontières de l'ex-URSS.
C'est loin d'être assez. Ils gagnent sur quelques dossiers, et alors ? Ca en fait une puissance assez importante, parmi d'autres, nous compris.
Ils gagnent sur la plupart des dossiers. Du reste la puissance assez importante est la seconde au monde.
L'Amérique est hors du lot avec son budget de 600 milliards, mais même elle ne fait pas plier la Russie, et c'est au contraire la Russie qui la fait plier.
Dans quelques années l'hymne russe sera supplanté par l'hymne chinois alors bon. En fait la colonisation des vastes plaines russes a déjà commencé
L'armée russe n'a rien de spécialement démesurée vu la taille de la Russie.
Presque 5% du PIB qui y passe, presque 2% de la population est dans l'armée. Ca fait 2 fois plus que la moyenne mondiale, aux USA c'est 3.3% et 0.3%.
Le 07 avril 2016 à 15:39:59 LeConcupiscent a écrit :
Dans quelques années l'hymne russe sera supplanté par l'hymne chinois alors bon. En fait la colonisation des vastes plaines russes a déjà commencé
Pas faux. Pendant que les Russes regardent à l'ouest, les Chinois s'intéressent de plus en plus à ces espaces vides riches en ressources juste au dessus d'eux.
Presque 5% du PIB qui y passe, presque 2% de la population est dans l'armée. Ca fait 2 fois plus que la moyenne mondiale, aux USA c'est 3.3% et 0.3%.
La Russie a encore le service militaire, l'Amérique non.
Quant à l'écart en pourcentage de la part dans le PIB, il vient de ce que le PIB de la Russie est plus faible que le PIB américain: pour atteindre 50 milliards de dépense cela demande le prélèvement d'une part plus importante du PIB. Les Américains sont à 600 milliards, 12 fois plus que la Russie, et ce pour une nation à peine plus peuplée!
L'Amérique est hors du lot avec son budget de 600 milliards, mais même elle ne fait pas plier la Russie, et c'est au contraire la Russie qui la fait plier.
C'est pas grâce à sa dissuasion militaire, c'est politique en grande partie. Les ricains veulent pas d'une guerre mondiale pour la Crimée ou un morceau de l'Ukraine, dans ce genre de situations c'est celui qui agit en premier qui a l'avantage.
C'est pas grâce à sa dissuasion militaire, c'est politique en grande partie. Les ricains veulent pas d'une guerre mondiale pour la Crimée ou un morceau de l'Ukraine, dans ce genre de situations c'est celui qui agit en premier qui a l'avantage.
C'est le principe même de la dissuasion, faire paraître le coût de la guerre trop élevé à l'ennemi pour qu'il attaque. En l'état l'armée américaine n'ose pas attaquer l'armée russe.
Le 07 avril 2016 à 15:49:32 Abaque20 a écrit :
Presque 5% du PIB qui y passe, presque 2% de la population est dans l'armée. Ca fait 2 fois plus que la moyenne mondiale, aux USA c'est 3.3% et 0.3%.
La Russie a encore le service militaire, l'Amérique non.
Quant à l'écart en pourcentage de la part dans le PIB, il vient de ce que le PIB de la Russie est plus faible que le PIB américain: pour atteindre 50 milliards de dépense cela demande le prélèvement d'une part plus importante du PIB. Les Américains sont à 600 milliards, 12 fois plus que la Russie, et ce pour une nation à peine plus peuplée!
Non mais la démesure c'est par rapport à quelque chose, quand tu produit 18 000 milliards de richesses par an tu peux allouer 600 à la défense, même si ça reste au dessus de la moyenne mondiale, c'est moins démesuré que 60 milliards pour un PIB de 1600.
Et puis les USA c'est plus de deux fois la population Russe.
Non mais la démesure c'est par rapport à quelque chose, quand tu produit 18 000 milliards de richesses par an tu peux allouer 600 à la défense, même si ça reste au dessus de la moyenne mondiale, c'est moins démesuré que 60 milliards pour un PIB de 1600.
Ca marche pas comme ça, la Russie est une nation immense avec un rang à tenir. Les dépenses militaires sont proportionnées aux besoin de l'armée, pas au PIB. En l'état son budget militaire est à peine supérieur à celui de la France.
C'est l'armée américaine qui est démesurée avec ses 600 milliards par an.