La petite cérémonie cessa immédiatement. Toutes les sorcières se précipitèrent vers leur amie. Ça pinaillait à droite à gauche, et la bonne humeur ambiante disparut pour laisser place à un sentiment général d’incompréhension. Une fois bien amassées autour d’elle, la nouvelle arrivée fut assaillit de questions. La dizaine de sorcières présente dans la salle m’avait laissé seul auprès des prisonnières. J’imitais les autres afin de ne pas paraître suspect. Il est clair que mon petit manège ne durerait plus très longtemps. Quitte à se faire prendre d’une minute à l’autre, autant gagner du temps et écouter ce qu’elle allait leur raconter. Peut-être qu’une idée me viendrait au dernier moment...
- Apportez des vêtements propres pour Cassandre ! ordonna la chef.
Une sorcière partit ouvrir une armoire à la gauche de l’entrée et revint avec un ensemble noir bien plié dans les bras. On apporta une chaise pour que la sorcière qui avait maintenant toute l’attention de ses comparses puisse s’assoir et raconter sa mésaventure. Elle enfila la robe noire, puis se retourna pour fermer la porte d’entrée.
- Donnez-moi la clé, dit-elle calmement.
On la lui donna aussitôt. Elle ferma la porte à double tour. En entendant le bruit du verrou, mon cœur se sera encore plus.
Bon… maintenant… on peut dire que je suis fait comme un rat… pensais-je douloureusement.
La jeune fille se racla la gorge, faisant taire les derniers chuchotements.
- Mes amies, dit-elle en s’asseyant, il y a un intrus parmi nous. Quelqu’un m’a lâchement assommé par derrière dans le couloir juste en bas, alors que je m’apprêtais à vous rejoindre. Quand je me suis réveillée, on m’avait enfermé dans un placard de l’une des salles mitoyennes… et on m’avait subtilisé ma robe et mon masque !
La clameur d’étonnement qui suivit ce récit brisa le silence qui s’était installé. Tout le monde se mit à se regarder suspicieusement. Cette fois, c’était véritablement terminé. Il leur suffirait de retirer leur masque pour mettre fin à mon stratagème.
Dans mon dos, j’entendais Lorène et l’autre prisonnière chuchoter entre elles. Que pouvaient-elles bien se dire ?
La chef agita les bras pour capter l’attention.
- Silence ! Silence ! Mes amies, découvrez votre visage, levons le masque sur cette affaire !
Un gros blanc s’installa.
- Chef, si vous commencez à péter l’ambiance avec des blagues de merde ça va pas le faire, jeta quelqu’un. Et en plus on dit "lever le voile" et non pas "le masque".
- Quoi ?! Qui a dit ça ? C’est toi l’intrus ! Montre-toi ! rétorqua-t-elle visiblement vexée.
Une fille s’approcha de la chef.
- Mais non abrutie… ce n’est que moi… tiens regarde tu vois bien que je suis p…
La sorcière tirait comme une forcenée sur son masque. Elle se tortillait et forçait de plus en plus, se servant de ses deux mains comme si elle voulait l’arracher.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? demanda quelqu’un.
- Mon masque ! cria-t-elle, il reste collé sur mon visage !
Il lui arrive quoi à celle-là ? Arrêtez de me donner de faux espoirs et capturez moi… vous attendez quoi ?
Moi aussi je ne peux pas le retirer ! s’exclama une autre fille.
- Hé moi c’est pareil, mon masque est bloqué bon sang de bonsoir ! dit la chef.
Bientôt, toutes les sorcières tentèrent désespérément d’arracher leur masque sans plus de résultat. Elles se cabrèrent un peu n’importe comment, mirent leur doigt dans les orifices du masque pour mieux le soulever, et sautillèrent dans tous les sens pour finalement constater qu’une étrange malédiction empêchait quiconque de se découvrir le visage. Je ne comprenais foutrement rien à la situation, mais la roue venait de tourner en ma faveur. Même moi je ne parvenais pas à le retirer.
La sorcière que j’avais assommé, Cassandre, (et qui était la seule à visage découvert) se leva de sa chaise. Son visage semblait se décomposer devant ce spectacle si absurde. Ses amies sautaient maintenant de manière grotesque un peu partout dans la pièce et psalmodièrent toutes sortes de formules qui n’aidèrent finalement pas plus que ça. Elle soupira en se claquant la main sur le visage :
- Ne me dites pas que vous êtes incapables de retirer un foutu masque…
- C’est pourtant vrai ! J’aimerais bien t’y voir tiens… rétorqua une sorcière de grande taille qui venait de l’entendre.
- Vous êtes en train de me dire qu’on ne peut même pas mettre la main sur mon agresseur à cause d’une histoire de masque bloqué ?
- Voilà, en gros c’est ça.
- Jamais rien entendu d’aussi con, siffla-t-elle.
Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Qui a jeté ce sort ? L’une de ces sorcières est de mon côté ? A moins que ce ne soit… Je me retournais vers les prisonnières.
Elles arboraient toutes deux un sourire malicieux. La jeune fille au visage d’ange me fit un clin d’œil subtil. Sérieusement ? Cette nana a des pouvoirs magiques ou quoi ? Si c’était bien elle, ça changerait un paquet de choses...
Je venais d’avoir une super idée qui nous sortirait peut-être tous de là. Mais d'abord…
Après m’être assuré que personne ne prêtait attention à moi, je me suis approché de la table où était allongée ma bienfaitrice.
- Pssst, chuchotais-je, c’est un coup à toi ça ?
- Oui c’est moi... Lorène m’a raconté dans les grandes lignes ce qu’il vous est arrivé… j’ai des pouvoirs moi aussi, laissez-moi vous aider…
Lorène ajouta :
- C’est un ange Matt, elle s’appelle Eve et elle combat les sorcières, comme nous !
Un ange ? J’en étais sûr !
- Super… tu tombes vraiment à pic Eve. Ecoutez, j’ai peut-être un plan pour nous sortir de là. Eve, tu as des sorts plus puissants, par exemple pour les figer toutes pendant qu’on s’échappe ?
- Euuuuh… ha ha… en fait… je ne connais que celui-là…
- …. J’en étais sûr, tu l’aurais déjà lancé sinon… Bon ça ne fait rien. Tu peux l’annuler par contre ?
- Euh… oui bien sûr mais… vaut mieux pas pour nous non ?
- T’inquiète. Dès que tu entendras un téléphone sonner, tu désactives ton sort d’accord ?
- Comment ça… ?
- Pas le temps de discuter fait ce que je te dis, bon j’y vais sinon on va nous griller…
Je retournais me mêler au troupeau tout en mimant des gestes désespérés pour retirer mon masque. Une sorcière à la chevelure rousse testait toutes sortes de sorts dans un coin. Nina, c’était elle bien entendu. Le moment était venu de mettre mon plan à exécution. Mon portable à la main, je me rapprochais tout doucement par derrière.
Aller… elle est trop occupée… ça devrait le faire...
Avec d’infimes précautions, je déposai mon portable dans une de ses poches. Parfait, mission accomplie. Elle ne s’est rendu compte de rien. Visiblement, le sort d’Eve était très efficace.
De l’autre côté, la chef débattait encore avec la jeune Cassandre. Je suis donc allé les voir ; il fallait maintenant que je parle à la chef.
- Alors dans ce cas demandez à tout le monde de lancer un sort, n’importe lequel ; celle qui n’y arrivera pas sera l’intruse ! pesta la jeune sorcière.
- Mais non tu n’as rien compris, lui répondit la chef, tu ne vois pas qu’on a affaire à une pro ?? Elle lance des sorts de niveau 5 donc forcément qu’elle en a des pouvoirs !
- De… de quoi ? Un simple sort de…
- Un simple sort ?! Sache jeune fille que ceci est le sortilège du Balmaskayholayholay et qu’il n’est maitrisé que par des magiciennes expertes qui ont plus de 300 ans d’expérience ! s’exclama la chef avec un brin de panique dans la voix.
La jeune sorcière déglutit avec peine.
- Une… une experte vous croyez ?
- C’est certain, lui assura-t-elle, fait moi confiance.
- Mais… pourquoi s’en prendrait-elle à nous ?
- Je ne sais pas… en tout cas si elle est capable de lancer ce genre de sort, elle est sûrement très dangereuse. Heureusement que nous sommes supérieures en nombre et que certaines d’entre nous maîtrisent également de biens complexes sortilèges qui pourraient la vaincre…
- Elle va payer pour ce qu’elle m’a fait cette garce ! s’offusqua-t-elle.
La chef lui mit sa main devant la bouche.
- Chuuuuuuuut…. Tu veux nous attirer des embrouilles ou quoi ? Pas tout de suite, pas tout de suite… tentons d’abord de la repérer parmi nos camarades…
C’était le bon moment. Me raclant la gorge, je m’adressais directement à la chef :
- Excusez-moi, je crois avoir une idée pour débusquer l’intrus.
Les deux filles s’arrêtèrent net et m’écoutèrent. La jeune sorcière semblait toute joyeuse de démasquer son agresseur, ça s’entendait dans sa voix.
- Ah ! Comment tu comptes t’y prendre ? me demanda-t-elle.
- Hmm, je pourrais d’abord avoir l’attention de tout le monde ? répondis-je.
Sans avoir besoin d’en dire plus, la chef rameuta toute la troupe en agitant les bras :
- Ecoutez ! On sait comment trouver l’intrus ! Ecoutez ce qu’a à nous dire notre camarade ici présente.
J’attendis quelques instants, le temps que chaque sorcière cesse son activité pour m’écouter. Ce qu’elles firent sans tarder. Chacune d’entre elles me fixèrent silencieusement, n’attendant plus que mes explications.
- Mes chères amies. Comme Nina nous l’a expliqué il semblerait que le garçon dont elle s’occupait, Matt je crois, ait découvert le pot aux roses. Enfin… expliqué… c’est vite dit ! Vous l’a-t-elle dit en personne, ou venez-vous de l’apprendre aujourd’hui ? Personnellement… je viens de l’apprendre sur le tas. C’est pourtant très très grave, n’est-ce pas ?
Certaines acquiescèrent d’un signe de tête et se mirent à jeter des regards à Nina. Cette dernière lança d’un seul coup :
- Hé ho, tu insinues quoi exactement là ?
- Oh mais rien du tout, rien du tout ! Loin de moi l’idée de nous monter les unes sur les autres. Je dis juste que certaines choses importantes méritent d’être dites dans les plus brefs délais pour la sécurité de toutes, répondis-je en haussant les épaules et faisant des gestes avec les bras pour donner du ton à mon discours.
- C’est bien vrai ça ! s’exclama la chef.
Je repris donc :
- Là où je voulais en venir c’est que… si on y réfléchit bien… l’identité de l’intrus est toute trouvée. Une camarade prisonnière (je pointai du doigt Lorène), une haine contre les sorcières, une intelligence hors norme digne du plus fin des stratèges… et une agressivité sans commune mesure quand il s’agit de frapper une femme, c’est digne d’un homme !
J’accouru vers la fille que j’avais sonné d’un coup sur la tête et m’adressais directement à elle tout en lui agrippant les épaules.
- Oui ! Une force de frappe qui trahit la haine d’un homme sentant sa dernière heure de pervers arriver ! Ecoute, tu ne vas pas me dire qu’une femme, magicienne qui plus est, cognerait sans retenue sur une grande sorcière telle que toi ?
- Ben… ça se vaut mais je ne fais pas trop le rapprochement là… répondit-elle.
- Et voilà. Je le savais. Ne me dites pas que vous ne comprenez pas chères camarades.
Silence… personne ne prononça un mot ni ne remua le petit doigt.
- Mais notre intrus, poursuivis-je, c’est forcément Matt ! Le plus gros pervers de tous les temps !
Ça s’est mis à gueuler dans tous les sens.
- Ah mais oui bien sûr ! dit une sorcière.
- Je l’avais deviné mais j’osais pas le dire de peur de me gourer, avoua une autre.
- Ouais, moi pareil ! C’est sûr que c’est lui ! hurla la chef on frappant du poing dans la paume de sa main.
Certaines sorcières coupèrent court à toute forme de réflexion en soulevant les robes de leur voisines pour accéder directement à la preuve… la plus concrète.
- Hop hop hop, mais qu’est-ce que vous foutez ? Vous ne comprenez donc pas je vois… continuais-je avec la même assurance.
- Ben on vérifie si… commença une sorcière qui était en train de soulever une robe.
- Stop ! N’en dites pas plus. Je sais ce que vous vous dites mais vous vous trompez ! N’oubliez pas… que nous avons affaire à MATT LE SURPUISSANT C’EST CLAIR ?!
J’en fis sursauter plus d’une. C’est vrai que j’ai un peu forcé sur la voix sans le vouloir, mais c’était nécessaire maintenant que j’étais rentré dans ce petit jeu.
- Hé, pas la peine de hurler… dit la chef.
Quelques petits raclements de gorge, puis j’enchainais :
- Comment ça pas la peine ? Mais bien sûr que si, vu que vous peinez à comprendre la plus basique des choses. On a affaire à un vrai de vrai, ce n’est pas n’importe qui ce Matt bon sang de bonjour de nom de nom... Une flèche, un cerveau, un visionnaire… le flair du fauve ! Un grand parmi les grands au sommet de notre monde ! Et vous croyez sincèrement qu’il suffirait de lever deux trois jupettes pour le démasquer ?
- Bah oui vu que c’est un…
- Grave erreur.
- Comment ç…
- Grave erreur j’ai dit. Vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’à l’épaule si vous pensez ça… mais heureusement que je suis là ! Je sais comment l’avoir… car il y a probablement une chose à laquelle il n’a pas pensé.
J’entendis des « oooooooh » d’admiration s’élever d’un peu partout chez mon auditoire. Une sorcière qui s’était montrée assez discrète pour le moment m’interrompit :
- Mais… je croyais que c’était le flair de fauve et tout…
Je lui fis signe d’approcher.
Elle se tenait devant moi, et je posai ma main sur son épaule.
- Ecoute… tout flair de fauve qu’il est, sache qu’un homme a toujours des faiblesses. La faille. Elle existe chez chacun d’entre nous, même chez les flairs de fauve. Et nous allons exploiter cette faille, lui répondis-je avec l’assurance d’un dieu.
- Et… quelle est cette faille ?
Je voyais bien qu’elles étaient toutes suspendues à mes lèvres (enfin mon masque l’en empêchait mais bref… ça revient au même) dans l’attente de la révélation salvatrice. La mayonnaise était en train de prendre ; je devais maintenir le même rythme sans fléchir et tout passerait crème.
- SA PERVERSITE BIEN SUR ! Ce vice qui le dévore de l’intérieur le mènera aujourd’hui à sa perte ! A votre avis, de quoi ne se sépare jamais un pervers ?
- De sa collection de magazines interdits au jeune public… ? proposa la chef.
- PARFAITEMENT ! Euh… non merde, attendez c’est pas du tout ça... enfin si ça peut être une bonne réponse mais là dans le contexte c’est pas la bonne réponse. Je voulais dire : quand il se déplace !
Le bruit des cerveaux en éruption était presque audible, il ne manquait plus que la fumée qui sortait des oreilles. Je les laissais ainsi se creuser la cervelle quelques instants, mais aucune ne me donna d’autre réponse… je me permis donc de les aiguiller :
- Imaginez. Vous êtes un gros pervers… vous sortez dans votre parc public préféré pour une bonne partie de chasse. Vous chassez. Vous êtes un chasseur. Tout d’un coup, une paire de miche monumentale se dandine sous votre nez… vous les fixez intensément mais… après… qu’est-ce que vous faite ?
Quelqu’un leva la main.
- Oui ! Toi ! lui lançais-je.
- J’imagine bien un pervers les toucher de ses mains sales et boudinées, dit-elle sûre de son coup.
- Hélas… ce n’est pas une solution raisonnable, même si j’avoue que pétrir un fessier ou deux de temps en temps dois bien soulager quelques pulsions mais bref ne nous égarons pas… je dis que ce n’est pas un choix mûrement réfléchit.
- Nous parlons bien d’un pervers non ? Une personne qui n’a déjà plus aucune dignité et plus aucun respect envers la gente féminine en quelque sorte. Donc pourquoi ne se laisserait il pas tenter ? me demanda-t-elle.
- Parce que quand on met directement la main au panier, deux cas de figure se présentent : soit la fille s’enfuit en courant, soit on se ramasse une grosse quiche dans la gueule. Et sachez qu’un pervers ne se met jamais, ô combien jamais en position de danger car le pervers est aussi un peureux. Quelqu’un d’autre ?
- Son appareil photo ? dit la chef.
- Tout à fait ! la félicitais-je. C’est exactement ça ! Un objet indispensable pour conserver le butin d’une chasse bien souvent longue et éreintante. Souvenez-vous-en ! C’est donc là que je voulais en venir mes chères amies. Je vous pose donc cette question camarades, et je sens que ce pervers de malheur sue déjà comme un porc sous son masque en m’entendant révéler son point faible au grand jour ; quel objet, aujourd’hui commun et possédant une fonction caméra, pensez-vous qu’un pervers penserait à prendre en tout lieu et en toute situation ?! Je sens que vous l’avez !
- Son portable ! crièrent plusieurs sorcières en même temps.
- OUI ! BRAVO ! Maintenant, je vous le demande, voulez-vous en finir avec ce monstrueux personnage une bonne fois pour toute ?!
- OUAIIIIIIS ! hurlèrent-elles en cœur. Un vacarme d’applaudissements emplit la pièce pendant quelques instants. Le peuple réclamait la pendaison du malfaiteur, et j’allais le leur livrer sans plus tarder !
- Parfait ! Nina ! Comme tu as sûrement le numéro de ce Matt, appelle-le ici et maintenant, qu’on le démasque pour de bon ! Il est fait comme un rat ! La sonnerie du portable nous prouvera enfin de qui il s’agit ! C’est comme si on nous le livrait sur un plateau d’argent !
Tout le monde se tourna alors vers Nina. Un seul geste de sa part et l’intrus serait enfin démasqué. C’est du moins ce que tout le monde attendait.
- Ouais vas-y Nina ! s’exclamèrent plusieurs sorcières.
La chef s’avança devant elle et lui dit calmement :
- Nina, je suis contente pour toi car cette histoire se termine enfin… et soit rassurée, ce garçon qui menaçait nos plans se retrouvera bientôt dans un lieu bien pire que l’enfer. Tu m’entends Matt ?! Ta vie de liberté et d’oisiveté s’achève aujourd’hui !
Nina repoussa de ses mains celles qui la collaient un peu trop et dit :
- Non mais moi… je n’ai pas son numéro, il ne me l’a jamais donné. Et puis de toute manière j’ai oublié mon portable donc je ne peux pas vraiment vous être utile pour ça, désolée.
Le silence retomba aussi sec. La déception générale se ressentait dans l’atmosphère. J’en profitais pour de nouveau prendre la parole :
- Effectivement… je m’y attendais. Comme par hasard tu n’as pas son numéro, hein Nina ? Y aurait-il quelqu’un d’autre ici, qui posséderait le numéro personnel de ce cher Matt ?
Alleeeer…. Manifeste-toi s’il te plait… ne va pas tout gâcher…
Après un nouveau silence, une sorcière qui se tenait à l’écart s’avança et dit :
- Je… j’ai encore son numéro dans mon répertoire, je peux l’appeler ne vous inquiétez pas.
Ouf, cette brave Emilie s’en est souvenue comme convenu, tout roule.
Elle sortit son portable et lança le fameux appel.
- Chhhht, silence ! ordonna la chef. Tendez l’oreille au cas où.
Une sonnerie de téléphone retentit bien fort dans toute la pièce.
« Tirelipinpon sur le chihuahua ! ♫ Tirelipinpon un coup en l’air un coup en bas ! ♫ »
Nina sortit mon téléphone portable de sa poche, sans dire un mot. Un silence gêné s’ensuivit, puis les masques de plusieurs sorcières tombèrent sur le sol. Je pris soin de garder le miens au visage.
- Hé, regardez, on peut de nouveau retirer nos masques ! annonça une sorcière.
- Nina… qu’est-ce que ça veut dire ?! s'exclama la chef, qui s’attendait visiblement à tout sauf ça.
Nina bafouilla quelques mots, atterrée par la tournure des événements. Pendant ce temps-là les autres l’encerclèrent en prenant soin de ne lui laisser aucune échappatoire.
- Mais… c’est quoi ça… je… j’vous assure que je ne sais pas ce que ça fout là…
- Et voilà… dis-je pour enfoncer le clou. Ton heure est venue Matt. Ton infiltration a échouée, c’en est fini de toi et de tes perversités. Tu es sous apparence féminine mais c’est bien toi, Matt le pervers, qui se cache dans ce corps !
- N’importe quoi ! protesta Nina. C’est un coup monté !
Elle recula de plusieurs pas en arrière mais manqua de trébucher. Elle tendit sa main devant tout le monde et fit jaillir une petite flamme bleue dans le creux de sa paume.
- Regardez ! Vous voyez bien que c’est moi ! Matt ne maitrise pas la magie, ce n’est qu’un humain sans aucune connaissance d’alchimie. Alors cessez de croire en cette histoire débile.
- Ne nous prends pas pour des buses Matt, lui dis-je sèchement. Tu es capable de lancer le sort du Balmaskayholayholay. Nous avons donc la preuve que tu as appris quelques tours et non des moindres, alors rends-toi sans faire d’histoire maintenant.
- Foutaises ! hurla-t-elle tandis qu’on la saisissait, c’est un complot contre ma personne !
- Foutaises ? Mais… Matt... le sort s’est brisé au moment où nous t’avons démasqué… si ce n’est pas une preuve qu’est-ce donc ? Tu as été déstabilisé psychologiquement, ton sort s’est brisé et c’est terminé pour toi.
Nina cria de rage, mais les sorcières lui lancèrent des sorts pour la neutraliser. S’ensuivit une riposte, puis deux, puis trois… et bientôt les sorcières se livrèrent un combat à un contre une dizaine. Ce fut vite le bordel dans la salle, j’en profitais pour aller détacher Lorène et Eve.
- Aller les filles, c’est le moment de se faire la malle !
Ensuite, nous filâment tous les trois en direction de la porte.
- Euh… toi là, donne-moi les clés je pars mettre les prisonnières en sécurité, lançais-je à Cassandre qui avait gardé la clé depuis tout à l’heure.
- Ah euh... Mais pourquoi tu gardes ton masque tu peux l’enlever maintenant, et c’est quoi ton nom déjà, me questionna-t-elle.
- T’occupes, de toute manière on s’en fout… et puis vite aboule la clé ça commence à barder derrière !
Elle s’empressa de ma la donner. J’ouvris la porte, fis mine de tenir fermement les deux filles puis couru comme un dératé une fois dehors. Les filles m’imitèrent sans demander leur reste. Moi en tête, nous courûmes sans nous arrêter dans les couloirs. Je pris le même chemin qu’à l’aller mais en sens inverse. Nous atteignîmes rapidement le hall de l’étage, là où se trouvaient les cages d’escalier et d’ascenseur. Nous descendîmes bien évidemment par les escaliers, les dévalant quatre à quatre sans nous soucier de se casser quelque chose. Seul fuir cet endroit nous importais.
Une fois au rez-de-chaussée, je traversais la grande cour principale sans regarder en arrière. Les bruits de course m’indiquèrent que les filles me suivaient toujours. Quelques instants après, nous sortions de l’université. Une fois dans la rue, nous fîmes une petite pause.
- Matt… Matt… commença Lorène toute essoufflée, a… allons… ouf… chez moi… vite… !
De toute manière, nous n’avions pas vraiment le choix. C’était le seul endroit où nous pourrions être en sécurité actuellement, car il n’avait pas encore été découvert, heureusement.
Lorène partit en tête, Eve la suivit et je fermais la marche. Quand nous serions chez Lorène, nous prendrons bien le temps de discuter de tout ce qui vient d’arriver, et de ce qu’il se passerait ensuite. Au bout d’un moment Lorène se remit à courir. Eve et moi n’avions d’autre choix que de l’imiter ; Il ne fallait prendre aucun risque, quitte à cracher du sang tous les dix mètres.
En repensant à ce qu’il venait de se passer, j’eu tout de même le sourire aux lèvres. Mon plan avait fonctionné à merveille. J’étais si content d’avoir pu nous sortir de ce cauchemar… Peut-être allais-je remonter dans l’estime de Lorène…
Cette fois, je vais vous la faire courte. Jamais nous n’aurions pu nous douter, ne serait-ce qu’un seul instant, de ce qui allait nous arriver ensuite... vu notre état mental et physique. Pourtant, ce n’était pas les signes avant-coureurs qui manquaient. On aurait pu se demander, par exemple, pourquoi nous n’avions pas de poursuivants. Après tout, cette Nina n’était autre que la véritable Nina, et ces sorcières ne tarderaient pas à s’en rendre compte. Pourquoi sommes-nous sortis si facilement. Et tout un tas d'autres petits détails qui une fois connus, ne laissent plus de place au doute. En fait… ni Lorène ni moi ne nous sommes posés de questions. A part échanger quelques mots entre deux courses, jamais nous n’avons pris le temps d’analyser la situation.
J’avais pourtant brillé ce coup-ci, et ce n’est pas si souvent que ça arrivait…
Je serais une fois divisé en deux. En fonction de la partie de moi-même avec laquelle j’accueillerais les prochains événements, cela pourrait bien être la pire... ou la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivé. Ma personnalité sage en prendra un sacré coup. Ma personnalité... moins sage... ( ) aussi, mais pas tout à fait de la même manière.
Chapitre 16 ce week-end probablement. Donnez votre avis sur le chapitre si vous avez le temps ! ~
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Merci mec.
Sxeeeet
Meilleur suite ever!!!!!!! Sinon cette idée de Matt est la plus fourbe qui soit
GG super chapitre
Le trio Eve Lorène Matt
Sweet
sweet
Ah cool, vous l'avez bien aimé
Je commence la sweet dès maintenant.
Sweet quand?
Quand j'aurais le temps de terminer (ce soir ou demain).
Aujourd'hui alors
j'ai tout lu en 3 jours
sweet
Sweet
Par contre je comprend pas, Matt aurait du être cramé direct avec sa voix d'homme
Bah ouais
Ça se voit que t'es de la CIA toi t'as l'habitude avec ce genre de situations
Sweet
Sweet depuis le temps que j'attendais sa
Enooooorme sweet!