1) « Lorsqu’un homme gagne 1 euro, une femme est payée 73 centimes pour le même emploi » : le mythe des 27 % d’inégalité salariale.
Fantasme :
Marlène Schiappa : "Il y a toujours 12 à 27% d'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France". Source: https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-25-septembre-2017)
Réalité :
Un rapport gouvernemental prenant le soin de prendre en compte plusieurs paramètres (le type d’emploi, le nombre d’heures hebdomadaires, l’ancienneté, les primes, etc.) détermine un écart de 9 % entre femmes et hommes. [1]
Avec un plus grand nombre de paramètres (notamment des indicateurs de la productivité horaire), [Crépon et al . 2002] montrent que la différence de salaire entres hommes et femmes pour le même emploi varie entre 2 % et 3 %. [2]
Les auteurs de ces études précisent qu’ils ne parviennent pas à prendre tout les paramètres en compte, mais partagent le même constat: plus le nombre de facteurs est grand, plus l’écart salarial diminue.
Concernant les déterminismes pouvant expliquer la différence brute, l’essentiel est dû à :
- Des choix de carrières différents, les femmes ne choisissant pas les études et métiers qui apportent les meilleurs rémunérations. [3] et [4]
- La productivité, puisqu’un rapport de l’insee nous montre qu’au sein des professions libérales (donc non soumises au salariat) les femmes gagnent 44 % de moins que leur homologues masculins. [5]
[1] travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2012-016-2.pdf (page 1)
[2] www.crest.fr/ckfinder/userfiles/files/Pageperso/crepon/CreponDeniauPerezDuarte2002.pdf (page 11)
[3] https://www.insee.fr/fr/statistiques/3123428
[4] https://www.insee.fr/fr/statistiques/2128979
[5] https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281202(page 3)
2) « Les hommes dominent au sein des relations homme-femme, notamment dans le couple via la violence » : le mythe de la relation dominant – dominée
Fantasme :
« Violences conjugales : soigner l’homme violent ». Source : https://www.lien-social.com/Violences-conjugales-soigner-l-homme-violent-212
Réalité :
D’après [Bates et al. 2014], 63,4 % des agressions physiques et 61,8 % des agressions verbales au sein d’un couple hétéro sont perpétrées par la femme. [1]
Selon cette même étude, 55,7 % des comportement visant à avoir une emprise psychologique sur son partenaire pour mieux le contrôler sont commis par une femme. [1]
Selon [Fibert & Osburn 2001], la majorité des cas de manipulation ayant un rapport avec le sexe sont perpétrées par les femmes :
- 62,1 % des individus forçant leur partenaire à les toucher sexuellement sont des femmes. [2]
- 54 % des individus insistant auprès de leur partenaire pour avoir un rapport sexuel sont des femmes. [2]
- 71,4 % des individus menaçant leur partenaire dans le but d’obtenir un rapport sexuel sont des femmes. [2]
[1] insight.cumbria.ac.uk/id/eprint/1678/1/Bates_TestingPredictions.pdf (page 41)
[2] https://www.researchgate.net/publication/227105299_Effect_of_gender_and_ethnicity_on_self_reports_of_mild_moderate_and_severe_sexual_coercion (page 7)
3) « Les normes sociales informelles et les attentes sexistes oppressent les femmes et privilégient l’homme. » : le mythe des clichés de genre favorables aux hommes
Fantasme :
Françoise Héritier : « les valeurs masculines sont valorisées et les féminines dévalorisées ». Source : https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/anthropologie/francoise-heritier-les-hommes-et-les-femmes-seront-egaux-un-jour-peut-etre_118323
Réalité :
Les clichés de genre inculqués aux femmes ont 63% de chances supplémentaires d’être évalué favorablement et donc considéré comme des qualités que ceux attribués aux hommes. [1] et [2]
[1] https://www.researchgate.net/publication/247505900_Are_People_Prejudiced_Against_Women_Some_Answers_From_Research_on_Attitudes_Gender_Stereotypes_and_Judgments_of_Competence (page 10 et 11)
[2] https://eric.ed.gov/?id=ED322418 (page 27)
4) « Les femmes ne sont pas appréciées à leur juste valeur et doivent redoubler d’effort pour faire leur preuves, les qualités d’un homme étant plus aisément validées voire présupposées. » : le mythe de l’oppression féminine informelle
Fantasme :
« La misogynie aujourd'hui est une réalité. Plus sournoise, plus discrète, mais tout aussi dévastatrice, elle repose sur des préjugés dont nous, les femmes, nous avons bien du mal à nous défaire ». Source : http://www.journaldesfemmes.com/societe/misogynie/
Réalité :
En moyenne, les femmes ont 28 ,3 % de chances supplémentaires d’être l’objet d’une attitude bienveillante/généreuse/attentionnée par les autres membres de la société. [1]
Une femme a 2,82 fois plus de chances d’être favorisée par un membre du même sexe par pure solidarité. [2]
[1] https://www.researchgate.net/publication/247505900_Are_People_Prejudiced_Against_Women_Some_Answers_From_Research_on_Attitudes_Gender_Stereotypes_and_Judgments_of_Competence (page 9) et https://eric.ed.gov/?id=ED322418 (page 27)
[2] https://www.researchgate.net/publication/8226295_Gender_Differences_in_Automatic_In-Group_Bias_Why_Do_Women_Like_Women_More_Than_Men_Like_Men (page 497)
5) « C’est prouvé scientifiquement » : Le mythe des études de genre et de leur légitimité scientifique
Fantasme :
Nahema Hanafi, fondatrice du Master en étude de genre à l’université d’Angers : « Les liens intellectuels entre militantisme et recherche ont pu exister, et le peuvent encore, mais cela n’est en rien réservé aux études sur le genre ». Source : http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/09/21/les-etudes-sur-le-genre-ont-gagne-en-legitimite_5188904_4401467.html
Réalité :
Les revues de sciences sociales ayant pour thématique les études de genre ne possèdent pas la moindre légitimité scientifique et cela a été prouvé de façon effarante par une expérience de l’équipe du site web skeptic.com [1]
Pour ceux qui connaissent l’affaire Sokal, il s’agit exactement de la même chose mais cette fois-ci dans un journal de sciences sociales.
Résumé :
En mai 2017, Peter Boghossian (Chercheur en philosophie à Portland) et James Lindsay (Doctorant en mathématiques) ont parvenu a faire accepter et publier un article par la revue académique Cogent Social Science. Ce qui est extraordinaire, c’est que cet article a été produit à partir d’aucun travail de recherche et que toutes les sources citées dans l’article ont été choisies aléatoirement ou inventées.
D’autre part, les deux auteurs ont délibérément écrit des affirmations complètement gratuites et insensées tout le long de l’article, n’étant appuyées par aucun faits mais se contentant de proposer une critique systématique de la masculinité et accompagnée d’une victimisation de la femme. En somme, le propos a été intentionnellement construit pour correspondre à la doxa de la théorie du genre et non pas à de véritables travaux d’investigation.
La syntaxe, le vocabulaire employé et les arguments avancés ont été soigneusement choisis de façon à être incompréhensible et sans aucune signification réelle tout en suggérant que la masculinité est toxique.
Boghossian et Lindsay résument leur démarche de la façon suivante : « Nous avons supposés que si nous étions suffisamment clairs dans nos implications morales sur le fait que la masculinité est intrinsèquement mauvaise, nous pourrions avoir notre papier publié dans un journal respectable ». Et l’expérience leur a donné raison.
Je vous invite vraiment à lire l’article, disponible en téléchargement ici : [2]
Pour donner quelque exemples, voici quelques phrases (traduites par mes soins) provenant réellement de l’article :
- Tout d’abord, le titre : « Le pénis conceptuel, une construction sociale »
- La première phrase d’introduction : « La preuve androcentrique, scientifique et meta-scientifique que le pénis est l’organe reproducteur mâle est considérée comme accablante et largement consensuelle. »
- « Le pénis conceptuel est mieux compris en tant que construction sociale hautement fluide et performativo-genrée plutôt qu’en tant qu’organe anatomique. »
- « Le manspreading – comportement masculin consistant à s’asseoir avec les jambes largement écartées – est semblable à un viol de l’espace environnant. »
- Quelques mots et expressions que l’on peut trouver dans le texte de l’articles : « discursif », « isomorphisme », « société pré-post-patriarcale »
- Conclusion de l’article : « Le pénis conceptuel présente des problèmes significatifs pour l’identité de genre, […] et constitue le moteur conceptuel responsable de la majorité du changement climatique ».
Encore une fois, j’insiste pour que vous lisiez par vous même car mes traductions sont imparfaites et je ne présente qu’une infime partie de l’article qui est un tissus de bêtise toutes plus burlesques les unes que les autres.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, lorsque l’article a été reçu par les reviewers de la revue Cogent Social Sciences (tout article académique doit d’abord être validé par un comité de reviewers), ceux-ci se sont montré très encourageants et satisfaits par le travail proposé. L’un d’eux auraient même affirmé à propos du manuscrit qu’il « capture le problème de l’hypermasculinité à travers un processus non linéaire et multi-dimensionnel ».
[1] https://www.skeptic.com/reading_room/conceptual-penis-social-contruct-sokal-style-hoax-on-gender-studies/
[2] https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0ahUKEwigr5r96bzaAhWJuxQKHXMICFYQFggpMAA&url=https%3A%2F%2Fwww.skeptic.com%2Fdownloads%2Fconceptual-penis%2F23311886.2017.1330439.pdf&usg=AOvVaw1kbFLqYrYRnFap-uXHoB1p