Comme vous le savez, il y a une fin alternative à ce jeu si on récupère toutes les étoiles.
La fin alternative consiste uniquement en le fait que Tim atteint la princesse, qui scintille alors et explose bruyamment après avoir fait un bruit de sirène. Et ensuite, plus rien. Les développeurs nous sont habilement fait vivre la même expérience que Tim : nous avons découvert l'existence de ces étoiles, nous les avons cherchées, nous les avons trouvées, nous les avons comprises et après tant de difficulté, nous les avons obtenu, nous étions obsédés par l'obtention de ces étoiles, nous ne savions pas pourquoi, nous ne savions pas pour quoi, nous n'avions aucune idée de ce que nous faisions, nous étions persuadés qu'il y avait quelque chose au bout, et finalement, plus rien.
Oh, la fin alternative apparaît bien. On voit live ce qui est décrit dans l'épilogue : Tim trouve la bombe. Et elle explose. Et on aurait dû prévoir ça : une fois que la bombe a explosé, que reste-t-il ? Que peut-il bien y avoir ? Rien. Le rien est parfaitement symbolisé dans le néant qui orne le dernier niveau une fois la dernière l'étoile obtenue : la princesse, le chevalier, le mur de feu, la musique, le fond sonore, tout a disparu, même notre "don", notre capacité à remonter le temps. Il ne nous restait plus qu'à... quitter le niveau et retourner dans le hubworld pour vagabonder à travers nos pensées, la tête dans les nuages.
Et là, non seulement on comprend l'histoire, mais on la ressent en quelque sorte. Les procédés sont d'une simplicité étonnante, mais la puissance du jeu en est décuplée : parmi toute la merde en HD qui domine le marché du jeu vidéo en ce moment, aucune ne m'a fait vivre quelque chose d'aussi intense, d'aussi puissant et d'aussi marquant Braid.
Assurément l'un des tout meilleurs jeux qu'il m'ait été donné de jouer.