« The Path » Une interprétation des faits
Je vais écrire un pavé. Et attention « spoiler ».
Pour commencer, cette expérience vidéo ludique (appelons-là comme ça) m’a énormément marqué comme l’a pu le faire « FATALE », « Dear Esther » ou même « TRAUMA ».
Pour moi le but est clair, transgresser les ordres, se promener dans la forêt pour rencontrer son « loup » (de toute façon on a un « failure » si on va directement chez Mère-grand). On peut dire qu’on a le choix entre suivre un joli chemin éclairé pour atteindre son but ou un sentier tortueux nous amenant à mieux se connaitre et vivre des expériences qui peuvent être très violente.
Je ne commenterai pas le « gameplay », les graphismes ou la musique, tout ça sert à mettre dans l’ambiance, nous obliger à marcher lentement pour mieux observer, profiter de se laisser entrer dans le psyché des filles et de leurs rencontres (forêt sombre, caméra qui monte et écran qui se noircit lorsque l’on court, rythme cardiaque qui augmente, rire de petite fille, etc…).
Bref, cette expérience, on la vit de deux façons, soit on aime, soit on déteste, je ne pense pas qu’il y ait un juste milieu. Pour comprendre l’histoire des filles, je suis obligé de raconter leurs parcours dans la forêt et la façon dont j’interprète les choses. J’ai débloqué tous les objets et les chambres secrètes.
Je vais vous donner mon interprétation des faits, pour moi le « loup » est un événement fondateur, quelque chose d’extrêmement violent comme une prise de conscience, je pense qu’aucune des filles meurent mais simplement vit (ou subit) quelque chose qui aura un avant/après, la seule chose qui meurt dans l’histoire, c’est leur innocence (voilà pourquoi elles ont une démarche de morte-vivantes à la fin).
Toute l’histoire est métaphorique, la forêt est le monde réel, il est rempli de danger et la rencontre avec le « loup » signifie la perte de leur innocence (d’ailleurs au début, il y a un fondu ville-forêt, ou encore route goudronnée-route en terre). D’ailleurs la fille en blanc est une sorte de protectrice de l’innocence puisqu’elle nous guide à nouveau sur le chemin (d’ailleurs elle rit beaucoup et s’amuse à cache-cache, sourit, etc…), elle veut nous protéger du loup, du monde extérieur… Parce que si les filles mourraient, ça serait vraiment très glauque et ce jeu serait une expérience absolument atroce… Même si actuellement, on sait très bien qu’on va amener les filles à l’ « abattoir », qu’elles vont vivre chacune leur tour un événement traumatisant.
Pour cela je vais procéder comme suit :
Je vais présenter chaque personnage, leurs âges, leurs habilement, leurs relations avec les objets, leurs parcours, leurs façons de marcher, leurs façons de vivre cette expérience, la vision de leurs « loup » de façon narrative et métaphorique.
Premièrement on remarque qu’il y a trois couleurs dominantes, le rouge, le noir et le blanc.
Rouge : couleur que je vois comme l’immaturité dans le sens de naïveté et de manque d’expérience.
Noir : couleur de la maturité. En opposition avec le rouge.
Et c'est parti!
Blanc : couleur de la sagesse, dans le sens de la transition vers la maturité.
Robin (env. 9ans), habillée entièrement de rouge:
A l’écran titre, elle joue avec une voiture blanche (se crée un monde imaginaire), elle adore jouer, c’est la plus enfant des 6 filles, par exemple avec le caddie elle répète « Je suis un enfant, je suis un enfant.. » ce qui signifie qu’elle a conscience que c’est une enfant et se comporte en tant que telle (ne tient à grandir dans un sens) c’est donc la plus immature des filles. On voit qu’elle court après les oiseaux pour les attraper ou quand elle voit une fleur, elle sautille pour la cueillir (une vraie petite fille toute mignonne), dans le théâtre elle imagine une pièce de « Robin des bois », son animal préféré est le loup (« les loups sont comme des chiens. Mais les loups-garous sont comme des hommes »), bref elle ne semble pas avoir peur de se promener dans les bois, elle y voit une aire de jeux (pas inquiète du danger comme le saurait un adulte). La fille en blanc si on la rencontre, nous raccompagne par la main jusqu’au chemin.
Le « loup » de Robin se trouve dans un cimetière et elle dit « Les gens meurent. C’est dur de l’imaginer pour une petite fille comme moi. Ils meurent et on les mets dans la terre. Comme les fleurs. » Elle fait face au concept de la mort, qu’elle associe avec le fait des planter des fleurs (elle se rattache à ce qu’elle peut comprendre) ce qui est très symbolique de la vie. Elle creuse dans une tombe, elle y voit un passe-temps amusant et pas un lieu de mort. Il y a un loup-garou qui tourne autour du cimetière, ce qui n’inquiète pas Robin puisqu’elle les adore. A un moment elle va prier devant une tombe et va demander à Dieu de faire que le paradis soit un endroit fun (elle ne pense qu’a s’amuser), d’ailleurs des fleurs poussent quand elle prie (lien avec les fleurs et les morts). Lorsque l’on interagit avec le loup-garou (preuve d’une grande imagination), Robin le chevauche, il se débat puis se laisse dompter (la musique devient différente et l’écran plus rouge également).
Elle se réveille sur le chemin de la maison de Mère-grand sous la pluie (il pleut à chaque fois, quelque chose de triste, dramatique s’est passé). Elle marche la tête penchée, ressemble presque une morte-vivante, en tout cas elle a l’air vide comme si quelque chose était morte en elle. Dans la maison, les portes ont des marques de griffes (le loup voulait entrer), dans le grenier on aperçoit la lune (symbole du loup-garou), un gâteau d’anniversaire avec quelques bougies et 5 chaises avec des cadeaux (enfance) et au-dessus (inaccessible) on voit une chaise à bascule (peut-être symbole des parents qui surveillent mais étant inaccessible, n’ont pas pu protéger Robin ou lui expliquer…), on arrive dans une chambre où le lit ressemble à une tombe, avec la lumière de la lune passant par le carreau faisant penser à une croix (plus des sons de cloches). Elle chute dans la tombe et on voit des images du loup-garou et de son visage griffé.
D’un point de vue narratif, elle a approchée le loup-garou sans aucun sens du danger (elle ne pense qu’à jouer et personne n’étaient là pour lui dire qu’il fallait faire attention) et elle s’est fait griffée le visage.
Pour l’interprétation métaphorique, l’histoire de Robin est qu’elle a appris que des choses peuvent te blesser (voire te tuer), les enfants n’ont pas le sens du danger et c’est aux parents de les éduquer. Elle n’a pas conscience de tout ça (notamment la seringue qu’elle voit comme un jouet et pas comme une aiguille potentiellement infectée), elle a expérimenté la peur de la mort, elle a grandit, elle aura conscience des dangers de la vie dorénavant. Une partie de son innocence est morte.
Rose (env. 11ans), habillée avec une robe noire et des bottes rouges :
A l’écran titre, elle caresse un petit lapin blanc. Dans la forêt elle marche et court de manière élégante et très douce. Elle semble être très mature pour son âge (porte plus de noir que de rouge), elle a un côté innocent qui fait son charme, elle adore les animaux et les protège (c’est la seule fois où j’ai vu des animaux différents des autres filles dans la forêt, écureuil, lapin…), pour elle qui voit le monde avec des yeux tout frais, tout est magnifique et jolie, elle ramasse les fleurs avec un certain émerveillement. Elle s’inquiète pour les autres (Mère-grand ne doit pas boire trop de vin, le couteau pourrait blesser quelqu’un, elle est triste pour l’oiseau mort, diamant pourrait aider sur qui en ont besoin,…). Elle a une vision très spirituelle des choses (au cimetière elle dit « La vie et la mort est un cycle qui ne connait ni commencement ni fin. » ou quand elle replace le crâne dans sa tombe « Les morts vont dans le sol pendant que leur âme vont au ciel ».) Elle joue avec la fille en blanc quand elle la rencontre. Avec le piano dans le théâtre elle parle « d’oiseau qui flotte sur les vagues du son ». De nouveau une idée de quelque chose d’aérien et également de liquide, avec le puits elle parle plus de la profondeur (« profondément en son sein, nous sommes un rêve ».
Le « loup » de Rose se trouve dans les marécages, elle dit « Bonjour nuage, bienvenue sur terre » (De nouveau une idée de quelque chose d’aérien). On voit quelque chose au milieu d’un nuage sur le marécage, il se met à pleuvoir (une signification certainement différente) et elle monte sur un bateau (sans rame) qui l’amènera vers ce fameux nuage. Une silhouette humanoïde apparait, se met à tournoyer sur elle-même et autour de Rose qui finit par s’élever au-dessus du bateau. Son loup a une forme très abstraite, quelque chose de peut-être spirituelle.
En marchant en direction de la maison, elle a aussi une allure de personne à moitié endormie (voire sonné), comme à chaque fois une partie des filles est morte… Dans la maison, il pleut et il y a de l’orage, des objets sont sans dessus-dessous on traverse une salle de bain avec des miroirs (réflexion et image de l’eau), ensuite on aperçoit une cage à oiseau vide, puis une salle inondée et on passe sous l’eau (l’eau nous a submergé) et on traverse une serre et on arrive dans un corridor noir avec une lumière blanche au bout pour arriver dans la salle finale où toutes les pièces sont entrain de flotter dans les airs et ainsi que de tourner.
D'un point de vue narratif, elle est montée sur le bateau pour rencontrer un esprit (elle est très empreinte de spiritualité) qui l’invitait à s’envoler et elle est tombée du bateau (sur lequel elle n’avait pas de contrôle), d’où ces objets qui flottent dans l’air ou les pièces qui sont submergés, elle a peut-être eu une « expérience de mort imminente » lors qu’elle est tombée dans l’eau, ce qui donnerait un sens à ce corridor sombre avec une lumière au bout.
Pour l’interprétation métaphorique, je pense que Rose a toujours pensée avoir le contrôle sur tout, suivant les règles, etc… Notamment le fait d’avoir une vie spirituelle nous permet d’avoir une forme d’appréhension (donc de compréhension et de contrôle) sur l’inconnu. On ne peut pas seulement penser au monde physique (au risque de perdre de vue les choses spirituelles) ni même qu’au monde métaphysique (au risque de ne plus avoir les pieds sur terre et tomber dans l’eau…). Je pense que Rose a voulu s’envoler trop loin (cage vide, perte de repère) et elle s’est perdue (tout est sans dessus-dessous, perte d’orientation dans l’eau, etc…), son « loup » lui a permis de comprendre qu’il faut avoir un certain équilibre et qu’on ne peut pas avoir le contrôle sur tout au risque de le perdre et de se perdre.
Ginger (env. 13ans), habillée en noir avec une double ceinture rouge à la taille:
A l’écran titre, elle joue avec une craie blanche ( ?) et un bâton blanc sur le sol, elle semble un peu renfermée (surtout de s’ennuyer dans cette pièce). Elle a déjà un certain goût de la mode (prends donc conscience de son corps), elle a une démarche assez féminine (en marchant, mouvement de hanche) et assez athlétique en courant (plutôt masculin). Elle est pour moi assez garçon manqué, d’ailleurs pour les objets elle a un certain sens de l’aventure, possède une grande imagination et un humour un peu sarcastique. Elle récupère les fleurs d’une manière « normal ».
Le « loup » de Ginger se trouve dans un champ de fleurs rouges, très éclairé, des papillons (plutôt chaleureux comparé à la forêt) et des corbeaux (signe de malheur^^), il y a la fille en blanc qui porte une robe rouge cette fois et qui rit innocemment apparaissant et disparaissant à volonté, elle joue avec Ginger quand on s’approche (jeux avec les mains). Ginger dit devant l’épouvantail « si je me débarrasse des fleurs, personne ne peut plus se cacher plus ici. Mon œil qui voit tout va voir de très loin. ». A mon avis, elle vit encore dans l’idée puérile que si elle voit tout, rien ne peut l’avoir (elle veut se cacher des autres mais pas que les autres se cachent d’elle). La cinématique démarre et l’on voit Ginger jouer avec la fille en rouge qui se retrouve les deux par terre après que la fille en rouge l’est invitée à la rejoindre.
Devant la maison de Mère-grand, elle marche les bras ballants et la maison est très rouge à l’intérieur, les portes sont faites en grillage (barrière que l’on passe), on retrouve des papillons sur le papier peints, elle se couche au sol et passe sous le lit (se cacher), puis on voit des jouets plutôt genré masculin (army men, dinosaure), elle passe par une petite porte pour rejoindre sa « pièce » (qu’elle observe avant en étant cachée). Dans la pièce on voit des barbelés et on pourrait penser qu’elle tombée dedans.
D’un point de vue narratif, on pourrait dire que la fille en rouge est son « loup », elle l’a laissée (elle se poursuive) jouer dans le champ (faire des « crop circle » pour jouer) et à cause de la hauteur des fleurs, elle n’a pas vu les barbelés et se les aient pris. On peut faire le lien avec l’idée qu’elle pensait tout pouvoir voir et ainsi se protéger sauf que là, elle a laissée tomber sa garde et elle s’est blessée, le danger pouvait venir de ce qu’elle voyait mais ne connaissait pas ou n’y prêtait pas attention.
Ensuite l’interprétation métaphorique est la suivante, il y a beaucoup de rouge (fleurs, robe, maison, etc.. également des matrices dans sa « pièce » et elle se tient le ventre) et je pense que Ginger a atteint la puberté, qu’elle a ses premières règles (elle le voit mais ne comprend pas et c’est souvent douloureux pour les filles), donc qu’elle quitte le monde de l’enfance pour commencer à devenir adulte. L’autre idée que j’ai, est aussi la défloration, une première expérience sexuelle lesbienne (avec la fille en rouge), elle a un côté assez garçonne et c’est également à cet âge où l’on se pose des questions sur son orientation sexuelle (elle le voit (l’observe, le ressent) mais ne comprend pas). Ça peut être assez effrayant et dramatique de passer cette étape, elle veut rester une enfant (jouer, s’aventurer) mais en même temps elle a envie de vivre cette aventure. En gros, son « loup » (sa perte d’innocence) est qu’elle comprend que des choses qu’elle voit (ressent, observe) mais ne comprend pas peuvent la blesser.
Ruby (env. 15ans), habillée en style goth (plus de noir avec un peu de rouge), c’est la mieux « designé » du jeu (c’est elle sur la couverture du jeu):
A l’écran titre, elle lit un magazine et semble occuper par sa lecture. Elle a un style goth (regard de contre-culture sur le monde, vision de la décadence du monde ?) et elle boîte légèrement à cause de sa jambe gauche qui semble avoir une attelle mais court parfaitement bien et vite (serait-elle blessée physiquement (et mentalement) de manière intentionnelle, montrer au monde qu’elle souffre…). Elle a une vision noire des choses, le couteau est pour se couper les veines, elle n’aime pas la balle de pistolet car elle préférait que les gens se battent avec des épées, elle voudrait boire le vin de Mère-grand alors qu’elle est mineure,… (Une vision stéréotypé du goth). Enfin ça ressemble plus à un style forcé plus qu’a une véritable dépressive, une critique du monde adulte… Elle essaie de trouver sa place dans le monde à mon avis. Elle a un très bon humour ironique, et un univers fait de mort et de décadence.
On comprend avec les différents objets (voiture, chaise roulante, attelle,…) que Ruby a eu un accident de voiture, qu’elle boite et que probablement les autres se moquent d’elle et c’est pourquoi elle est aussi sombre, qu’elle est sarcastique et qu’elle a une vision critique de la décadence humaine, qu’en gros elle se détruit… Lorsque Ruby approche la fille en blanc, cette dernière se cache d’elle.
Le « loup » de Ruby se trouve dans l’aire de jeux, il s’agit d’un jeune homme qui a tout l’air d’un « bad boy » (il trainait un tapis au sol (un corps ?) et est habillé de noir), elle s’assoit à ses côtés et se fait offrir une cigarette, elle tousse car elle ne sait pas fumer (c’est pour faire genre…) , la caméra s’éloigne et on entend un bruit de moteur de voiture puissante.
Elle se réveille devant la maison de Mère-grand de manière assez spéciale (sa jambe gauche par de côté de manière assez peu naturelle), et marche en se tenant les bras (comme pour se protéger), dans la maison tout semble assez normal (à part au début on aperçoit des urnes mortuaires), à l’étage la salle est plutôt rouge et remplie de fumée noire, puis on traverse une salle remplis de casiers (ressemble à un lycée) sur un bruit de moteur, on marche sur les casiers et on entre dans une salle de gym parsemée de trace de pneus. Une cage d’oiseau s’ouvre, on y rentre et on tombe sur le sol, on aperçoit une voiture accidentée et en feu, sur le sol on peut lire que l’équipe locale s’appelle « The Wolves » (les loups ), puis on entre dans une pièce avec une table sur le mur (désorientation) et on traverse une salle remplie de cylindres de machines pour arriver dans la salle finale où un lit tourne sur lui-même couper en son milieu par une portion de mur et apparaisse sporadiquement des photos de Ruby qui ont l’air déchirées.
D’un point de vue narratif, elle a rencontrée un « bad boy » qui conduit des bolides à la place de jeux, elle a fumée des cigarettes avec lui (symbole de rébellion et de décadence), elle a fait un tour avec lui et je pense qu’elle a eu un accident grave qui l’a handicapée à vie.
Du point de vue métaphorique, je dirais que Ruby a pris une sorte d’identité goth et de dégoût de la société afin de repousser les autres car elle n’arrive pas encore à s’accepter, elle veut tellement échapper aux autres qu’elle prête à se mettre dans des situations extrêmement dangereuses ou malsaines (« bad boy », attirance pour la mort,…). Et le plus grand danger est qu’elle trouve ce qu’elle souhaite… Son amitié avec ce mauvais garçon est une façon de se détruire, prendre plus de risques (fumer, conduire dangereusement), sa prise de conscience est de comprendre que vivre la vie trop intensément est dangereux et peut (doit) conduire à une mort certaine avant que ton temps soit venu. Elle a seulement eu une jambe cassée cette fois…
Scarlet (env.19ans), habillée de rouge (1/4) et de noir (3/4):
A l’écran titre, elle téléphone, bref à des occupations d’adulte. Sa démarche est celle d’une jeune adulte, sa façon de ramasser les fleurs n’est pas aussi enfantine que ses autres sœurs. Elle a le sens du devoir, elle est responsable et semble être mature, les objets indique qu’elle s’occupe de ses sœurs, le couteau sert à couper les légumes, la plume sert à nettoyer, l’oiseau mort représente un œuf qui est utilisé pour une omelette, etc… On apprend qu’elle adore la musique et un point intéressant et qu’elle dit « La panique qui te consume est la peur de l’ordre » quand elle touche l’objet toile d’araignée.
Le « loup » de Scarlet se trouve dans le théâtre abandonné, où elle rencontrera un être androgyne, elle ramasse un masque de théâtre Nô et elle dit « tout le monde se cache derrière un masque. Probablement pour le meilleur » (sous-entendu quel est le masque de Scarlet), quand elle s’assoit, elle parle des hommes comme de monstre sans élégance (il semble qu’elle est des rapports conflictuels avec ces derniers). Par la suite, Scarlet s’assoit au piano et joue, son « loup » la rejoint, la corrige probablement et le rideau se baisse, le ciel devient vert.
Dans la maison de Mère-grand, les choses sont assez différentes, tous est couvert par des draps, il n’y a plus d’objets, la couleur verte domine, tout est propre. Dans une salle on découvre des piles de livres, puis une autre salle où se trouvent des instruments, Scarlet s’envole comme transporter par la musique mais retombe rapidement sur terre, elle traverse un long couloir pour arriver à sa « pièce ». On aperçoit des spots lumineux, des rideaux se lèvent (comme sur une scène), elle tombe, et des photos de Scarlet apparaisse où elle semble attacher comme une marionnette.
D'un point de vue narratif, Scarlet dans la forêt a entendu de la musique, elle adore ça et avec la tonne de responsabilités qu’elle a, elle n’a que rarement l’occasion de jouer alors que c’est son rêve d’être musicienne, son « loup » lui a offert une leçon de piano, une possibilité de s’échapper de toutes ses responsabilités afin d’accomplir son rêve mais le « loup » finit par la dominer comme une marionnette. Scarlet n’a plus aucune volonté propre, elle n’est plus qu’instrument…
Du point de vue métaphorique, Scarlet a sacrifiée son rêve afin de s’occuper de ses sœurs, elle n’est pas la responsable de cet échec, elle a commencée à développer un complexe d’infériorité malgré le fait qu’elle soit très responsable et intelligente. Condamnée à avoir une vie faite d’ordre et de propreté. Elle a finit par réaliser qu’elle ne pourrait pas vivre une vie sans art… Elle vit une vie, qui ne lui pas laissé le choix, une vie où elle doit se passer de son hobby préféré, de son rêve. Elle a compris qu’elle ne peut vivre une vie sans passion, qu’elle doit trouver un équilibre au lieu de dénigrer sa personne.
La fille en blanc :
On joue cette fameuse fille pour l’épilogue, première différence il pleut et elle n’a pas de « loup », elle a une carte claire (on peut se retrouver facilement). La fille en blanc représente la bonne partie du fait de grandir, devenir plus sage, avoir plus d’expérience, reconnaître ses erreurs et avancer malgré des épreuves difficiles. En gros elle n’a pas besoin de grandir car elle est déjà sage et mature.
Dans la maison de Mère-grand, elle traverse les pièces de chacune des 6 filles pour arriver dans la chambre de Mère-grand, elle dort puis se réveille, on remarque un loup empaillé et une photo de la fille en blanc au-dessus du lit. On revient à l’écran titre où la fille en blanc est couverte de sang, et les six sœurs reprennent leurs positions initiales.
Pour moi la fille en blanc est la personne qui sauve le petit chaperon rouge, elle est couverte de sang parce qu’elle a tuée le loup et protégée les filles… C’est une théorie comme une autre. C’est le chasseur dans le conte original.
La fille en blanc a aidée les six sœurs a tiré une expérience de la vie éminemment plus marquante et violente (comme toute prise de conscience ou d’événements marquants,…) qui ne pourra que les rendre plus mature et plus sage à l’avenir.
Conclusion :
Grandir n’est pas toujours un chemin facile, on peut subir des dégâts psychologiques ou physiques (parfois très grave) mais le tout est d’en tirer une expérience qui nous fera grandir, parfois ces rencontres avec le « loup » nous marqueront à vie, nous feront passer un point de non-retour mais le but est de continuer à avancer malgré tout, de se montrer plus prudent, de ne jamais renoncer et par-dessus tout d’apprécier la vie, ses joies et ses dangers pour devenir le plus sage et le plus accomplie possible.
J’ai finis mon pavé, je doute que vous ayez la patience de tout lire, si c’est le cas, félicitations !
Et je tiens à rappeler que ceci est une interprétation libre de cette expérience vidéo ludique, qu’elle ne peut en aucun cas tenir lieu de vérité, chacun peut savourer l’histoire du petit chaperon rouge à son goût.
Et bien, j'ai conservé ce forum pour ce genre de chose.
J'espère pour toi que tu auras l'occasion d'exposer tes textes à d'autres personnes.
Sache que je vais te lire très bientôt.
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Au fait, j'ai toujours pensé à commencer ce jeu, des mêmes créateurs :
https://www.new.jeuxvideo.com/forums/0-22152-0-1-0-1-0-the-endless-forest.htm
ça t'intéresserait que nous commencions ensemble ?
Cela n'a pas pour but d'explorer une quelconque psychologique mais le principe qui ressemble à Journey m'intrigue.
Alors très volontiers, je suis toujours à la recherche d'"expérience vidéo ludique" car je doute qu'on puisse appeler ça un jeux vidéo. En tout cas, il m'a l'air très poétique, simplement contemplatif, où l'on se laisse emporter par le jeu (j'ai ressenti ça récemment avec "Dear Esther").
Bon, on voit ça sur le forum alors.
Je vais créé un topic, on s'aidera pour nos débuts.
Et en ce qui concerne le texte, je réagirai plus tard
J'adore tes interprétations. Je les trouve vraiment recherchées, peaufinées, et crédibles.
Il y a des événements, notamment celui dans le champ de blé, que je n'ai pas su interpréter ; or, après avoir lu ta manière de penser, j'adhère totalement à cette vision.
(The Path m'intrigue mais je n'ai pas l'occasion d'y jouer ; juste de regarder les endings.)
C'est un plaisir d'avoir pu t'aider à trouver une signification.
Ce jeu m'a fait pas mal cogiter d'où l'envie de trouver une interprétation et de la partager.
Quoiqu'il en soit je suis ravie que cela t'ait plu et je ne peux que te conseiller d'y jouer si tu en as l'occasion (il faudra se laisser emporter)
J'ai tout lu, ça m'a fait plaisir de voir que j'avais compris pas mal de trucs en finissant chacune des histoires, ton analyse est très détaillée et j'ai pu comprendre ce que je n'avais pas saisi lorsque j'ai joué Par contre, je sais pas si j'ai l'esprit tordu mais pour chacune des fins j'ai pensé tout de suite à la mauvaise fin, par exemple, en se réveillant devant la maison de Mère-Grand, les filles étaient mortes et que ceci n'était qu'une hallucination vu ce qu'il y avait dans chacune des maisons, m'enfin...
J'y ai surtout pensé à cause de la fin de Carmen par exemple, j'me suis dit qu'elle avait été violée puis découpée à la hâche (le mec est bûcheron) vu les images de fin
En tout cas ça me fait plaisir que des gens apprécient mon interprétation et la trouve utile. Merci!
J'ai tout lus, très bonnes explications, c'est très intéressant ! , merci !
Je n'ai malheureusement pas encore tout lu mais j'ai trouvé les explications des trois premières demoiselles très intéressantes.
Néanmoins, je pense plutôt à la mort de ces personnes.
Je comprends parfaitement, d'ailleurs la plupart des thèmes que j'ai développé (si ce n'est tous) peuvent facilement être retournés et interprétés dans le sens de la mort des personnages.
Par exemple, au lieu de dire que c'est une expérience de vie (un élément fondateur de leurs vies), c'est leurs fin de vie à laquelle on assiste. Plusieurs éléments troublants peuvent aller dans ce sens, la fin des séquences de rencontre avec le loup qui soulèvent beaucoup de questions, l'apparition soudaine et inexpliquée devant la maison, le passage fantasmagorique dans les pièces, l'atmosphère oppressante de ces derniers, etc...
On pourrait dire qu'on vit les derniers instants des filles, que le passage dans la maison sont le façon de voir défilés leurs vies (souvenirs) et qu'ensuite c'est leurs fins (elles tombent toutes à la fin de la séquence). Une sorte de purgatoire...
Finalement la seule chose qui me fait interpréter la fin d'une façon telle que les filles sont vivantes que ça a été une expérience de la vie (bonne ou mauvaise), c'est moi. Moi, j'ai envie que les filles vivent, qu'elles continuent leurs vies.
En résumé, la frontière est mince et les faits portent à confusion, la différence se fera selon le joueur. C'est toute la beauté de cette expérience vidéoludique, on ne sait pas, on a plus de questions que de réponses, on est jamais vraiment sûr de ce qui s'est passé et ça c'est tellement rare dans les jeux vidéos.
Oui, il faut dire qu'ils ne font pas de jeux.
Tu sais... pour la mort, c'est quelque chose d'assez triste mais je n'ai pas l'impression que ce soit subjectif.
Ils en parlaient ici : https://www.new.jeuxvideo.com/forums/1-13001-847-1-0-1-0-des-volontaires-pour-expliquer-la-fin.htm