Bonjour. Tout le monde.
Je voulais raconter chacun de mes rêves dans une histoire faussement autobiographie faisant l'apologie du cauchemar, des envies meurtrières et de l'amour. Ce sera peut-être tout. Voilà mon histoire.
- Chapitre 1 -
Je me réveille dans ma chambre.
Je me réveille dans le salon.
Je me réveille dans ce jardin.
Je saisis une cigarette et que la consume du bout de mes doigts, envieux d'en avaler la fumée pour essayer de comprendre le sens de ma triste existence. Mais jamais l'angoisse ne cesse. J'ai lu des tonnes de choses sur ça. Ce qui provoque cette sensation inexorable que plus rien n'a de sens, de perdre le fil de sa vie, comment notre pâle raison nous empêche de percevoir le jour. Mais jamais l'angoisse ne cesse.
Je me relève et regarde les tâches blanches flottantes sur cet écran bleu qui me nargue sûrement du haut de son piédestal. J'envie ces éclaboussures argentées qui trônant la voute céleste un moment et finalement, je me dis que jamais je ne pourrais voler l'âme d'un nuage. C'est comme ça. Les cas qui sont heureux d'être ce qu'ils sont sans jamais se poser la moindre question sans précautions aucune demeurent rares. Mais eux, je ne les désirais pas. J'entends encore ce sifflement simple et rapide qui s'exécute quand la cendre descend jusqu'au liquide gesticulant au fond d'un verre. Ces mélodies qui nous tendent vers nos oreilles finissent par devenir mes habitudes. Tout est comme ça.
Les gens me demandent souvent pourquoi je n'ouvre jamais la bouche. Et le silence qui s'ensuit ne fait que répondre à leur incompréhension sans pour autant leur donner une explication valable. Je ferme les yeux, je respire. Est-ce que je dors ? Est-ce que je suis lucide, véritablement, purement et simplement ?
Je n'en sais rien, je sais simplement que mes paupières sont closes.
Je vois revivre chacun de mes rêves et de mes cauchemars.
Un garçon perdu dans une gare où les trains fusent sans s'arrêter une seule seconde. A ses cotés, une jeune fille entièrement recouverte de bandelettes usées et inodores. On ne voit ni son visage, ni ses jambes, ni ses bras, ni ses yeux qui pourraient sûrement briller à travers cette infule. Elle est comme un fantôme. Personne n'y prête attention. Un long bandage descend de sa nuque jusqu'au bas de son dos signifiant qu'elle a des cheveux magnifiquement longs et jolis. Et la momie discute avec son homologue encore entier. Je sais juste qu'elle a été brûlée. De la tête au pied. Mais elle existe encore, elle vit dans ce monde endormi. Son nom est Roxane. Son nom me dit vaguement quelque chose. Son nom fait partie de moi. Son nom est mon prénom féminin préféré. Soudainement, le jeune homme voit son train démarrer. Il va le rater. Il arrive pourtant à bondir de la rambarde d'où il était assis en compagnie de cette étrange créature carbonisée. Les trains filent sur les rails et pourtant, il arrive à les esquiver en traversant les quais et parvient à sauter dans son convoi. Le véhicule disparaît à l'horizon et je me réveille cette fois-ci.
Grandiose, hâte de découvrir plus en profondeur ce texte, ça promet : suite.
Tu as une belle plume !
Tu parviens à dégager plusieurs sentiments en même temps. Au final, nous sommes nous-mêmes dans une certaine incompréhension, à vrai dire j'en viens à me prendre d'affection pour tes protagonistes.
Je ne dirais pas que c'est un texte triste, ni dramatique... en fait, c'est plutôt de la mélancolie. C'est vague et c'est profond à la fois, et j'adore cette impression.
Les mots sont doucement introduits, et je me trompe peut-être mais ton introduction prend quelque peu la forme d'une mise en abyme, le jeune homme qui se pose des questions existentielles ou des questions banales de tous les jours, mais ont leur importance.
Bref, je t'encourage à écrire la suite, car j'ai vraiment bien apprécié !
très intéressent voila une fic qui promet
- Suite du chapitre 1 -
Pendant quelques secondes, j'oublie cette femme consumée par la rage du feu et ces bandelettes qui flottaient dans les airs sans qu'aucune brise ne les porte, les trains qui s'en vont dans une lumière aveuglante jusqu'à me tirer des bras de Morphée, le bruit du parquet sur lequel se posent mes pieds ensanglantés puis j'affronte la puissance du soleil qui vint me pourfendre le visage de rayons brûlants. Rien n'est immobile. J'ai l'impression de bouger sans marcher. Quelque chose ne va pas mais je sais que je suis assis. Assis à coté d'une fenêtre derrière laquelle cette immense étoile projetait ses éclats étincelants. Les paysages se succèdent, seconde après seconde, image après image. Clairière, prairies, forêt, ville, usine, gare. Je suis donc dans un train. Est-ce que mon rêve m'aurait conduit jusqu'ici où est-ce que c'était simplement ma propre initiative ? Je ne me souvenais plus le moment exact où je me suis endormi. Je me masse les joues, les yeux puis la bouche. C'est du sang. Le liquide presque noir qui coule le long de mon menton. Je l'essuie d'un revers de la main puis je ferme à nouveau les yeux. C'était ce détail, la chose qui n'était pas normal. Maintenant c'est fini. Je rouvre les paupières. Le dessin derrière la vitre était maintenant celle d'une gare. Autour de moi, il n'y avait personne. Tout le monde était descendu. Je n'essayais même pas de comprendre comment cela pouvait être possible et décidai de sortir d'ici. Je vais partir.
La gare scintillait sous l'éclat du soleil pendant que des oiseaux s'occupaient à former des cercles invisibles au-dessus de ma tête. M'étant immobilisé pour laisser passer les voyageurs qui désiraient monter dans le train que je venais de quitter, mon regard se porta sur l'horloge qui ornait l'un des abris. Je compris alors avec une certitude que je ne pouvais expliquer : je ne sortais pas du train dans lequel je m'étais éveillé.
Je me relève, sur ma chaise, cigarette à la main, les yeux grands ouverts, de la sueur dégoulinant le long de ma joue. Je tire une bouffée, toujours abasourdis par ce que je venais de voir. J'avais vécu quelque chose d'absolument extraordinaire mais je ne pensais qu'à avaler de la fumée pour me remettre dans un état calme. J'agite ma main pour la dissiper et je tousse. Je viens de rêver. Je viens certainement de rêver. Je ne suis jamais descendu de ce train. Ce n'était qu'un songe, qu'une illusion. Rien d'autre. Rien de tout cela n'existe. Cette fois, je suis réellement dans mon jardin, sur une chaise pliante. L'herbe respirait sous mes pieds et j'étais trempé. Il avait plu toute la nuit. Soudainement, une larme coule le long de ma joue. Je pleurais sans le vouloir. Pour ne pas sombrer dans le malaise, je me lève et fais quelques pas en avant. Je finis ma cigarette en admirant le ciel. Ce geste que je fais, ce pied qui s'écroule sur le mégot pour l'éteindre, ce bras qui se lève pour le projeter violemment à terre, fait partie de mes habitudes.
Finalement, je me rassoie.
C'est un peu éparpillé, j'ai pas tout compris
Tu as compris le principe de la fic.
J'adore! Mais evite une suite, garde le restant pour toi où MP où mec vraiment intéressé, si tu compte en faire un roman bien sûr
Malheureusement, je ne peux pas la garder pour moi. ^^
Il faut qu'un maximum la lise.
Garde ce début pour les critiques, et écrit le reste que tu fera lire à 4/5 personnes pour connaître leur avis.
J'ai beaucoup aimé, j'aime comment les descriptions sont super détaillées et approfondies (et le français est très bon et varié). Par contre j'ai pas trop compris pour Roxanne: pourquoi avoir pris le temps de la décrire et de donner beaucoup d'informations sur elle? J'imagine qu'elle va de nouveau intervenir dans l'histoire?
Roxane est peut-être le personnage le plus important de cette histoire.
Je n'ai pas bougé. Depuis le début, je suis resté vissé sur ce siège blanc. Est-ce que je mourrais chaque que fois je m'endormais ? Est-ce que je renaissais à chaque fois que je me réveillais ? J'ai cette impression. Tout en fumant ma clope, j'essaie de recoller les fragments de ma pauvre mémoire. C'était à n'y rien comprendre. Je suis persuadé d'avoir rêvé la vue de cette immense gare et ma discussion avec cette étrange créature momifiée. Mais je demeure convaincu que ma présence dans ce train, ma sortie pour admirer l'horloge n'a rien d'un songe. Tout avait été si vrai. Ma cigarette vient de mourir. Je la jette le plus loin possible. Jours étranges. C'était bien le mot. C'est alors que je remarque quelqu'un sur la route devant ma maison. Une femme. Elle m'observe, adossée contre un lampadaire éteint. Je me mets donc à la dévisager moi aussi. Je la vois parfaitement d'où je suis.
C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Roxane.
Chevelure noire et longue qui encadre un visage en forme de cœur. Des yeux violets comme des pensées au dessus d'un nez aquilin qui surplombe ses lèvres roses. Elle semble être une ombre vouée à un châtiment antique, perdue et désemparée. La jeune femme chausse ses lunettes de soleil et s'avance, piétinant ma pelouse mal tondue. Je revois ses pas maladroits qu'elle a faits pour venir vers moi. On dirait qu'elle détient la sagesse et sait exactement ce qu'elle devait faire.
Bonjour je t'aime, laisse-moi bondir dans ton jeu.
Elle franchit les peu d'espace qui nous sépare et s'assoit sur le banc à bascule abrité par un parasol. Maintenant, Roxane est postée devant moi. Je ne dis rien. Je pense juste que je n'ai rien vu d'aussi pur que cette magnifique créature. Mon regard se verrouille sur elle. Sans qu'elle ne pose la moindre question, je lui tends une cigarette dont le paquet était resté miraculeusement sec dans ma poche. Elle accepte sans parler et la porte à sa bouche. Je lui jette un briquet, Roxane l'attrape. Roxanne fume. Sa bouche laisse échapper un filet de fumée qui s'évapore lentement dans les airs. Je la connais, je le sais. Mais je suis aussi certain que c'est la première fois que je la vois. Que m'arrive-t-il ?
La philosophie de Roxanne est que la mort demeure la seule chose face à laquelle nous nous sentons le plus en vie. Le plus triste dit-elle, c'est qu'elle ne meurt pas. Voici les premiers mots de notre première rencontre.
- Je t'ai suivi depuis la gare.
- Je ne pense pas que ça soit possible. Je suis resté ici toute la nuit, je me suis même trem…
Non, je ne suis plus mouillé jusqu'aux os. Je suis sec. Incroyablement desséché de toute humidité ainsi que de toutes craintes. Encore un fait inexpliqué qui s'abat dans ma vie. Tous ces détails sont en train de me ronger littéralement. Heureusement que tous ces bruits comme celui de mes chaussons atterrissant au sol, qui font maintenant partie intégrante de ma vie perpétue à donner un sens à ma triste existence. C'était bien la seule chose qu'il me reste et dont je suis bien sûr que c'est réel. Si le son d'un glaçon descendant au fond du verre devient celui d'un impact provoqué par une météorite sur le sol, je crois bien que je deviendrai fou.
- Tu m'as suivi ?
Pourquoi diable je me sens obligé de la tutoyer alors que je lui adresse la parole pour la première fois ? Et pour quel raison avait-elle commencé ?
- Parce que c'est toi. Tu habites sur les rues de l'amour.
- Je te demande pardon ?
- Gravé et dansant sur les rues de l'amour. Dit-elle avec un sourire resplendissant.
Je ne parviens pas à saisir le sens de ce que Roxane tente en vain de me dire. Je ne pense qu'à une seule et unique chose : la fumée de nicotine qui s'échappe de sa bouche, grimpant magnifiquement vers les nuages puis disparaissant dans les ténèbres. L'envie de l'embrasser me gagne petit à petit à chaque fois qu'elle aspire le contenu de sa cigarette qu'elle tient entre ses doigts exactement de la même manière que la mienne. Cette sensation que l'on a quand on se rend compte qu'une personne étrangère ou familière marche, court, ouvre les portes, écrit, s'habille comme nous le faisons semble tout bonnement magique. Sur le moment, je me dis que je fais quelque chose de normal, que je ne suis plus le seul homme de mon entourage à croiser les jambes comme le font si bien les femmes, que mes habitudes sont bonnes. Si d'autres individus connaissent eux aussi ce sentiment serin, son effet s'accentue. C'est comme ça. Tout est comme ça.
Roxane, je t'aime, laisse-moi t'embrasser.
Franchement, c'est rare que je lise, encore moins des romans, mais je tiens j'accroche énormément, continue comme ça bro' !
Merci bien l'ami. Heureux de te satisfaire !
pour les frères qui vivent le jour
Il m'arrive souvent de lire des fictions publiées sur internet, mais je décroche vite. Cette fois-ci, ce n'est pas le cas, je trouve cette histoire prenante et vraiment bien écrite. J'attend avec impatience la suite, et (comme je te l'ai déjà dit) je te souhaite une bonne continuation !