À quand la sweet ?
a quand la suite ?
La vitre donnait sur une troisième cour intérieure, au cœur même de la forteresse, dix fois plus vaste que celle où les carrioles étaient arrivées.
Une foule compacte de jeunes hommes et de jeunes femmes s’y trouvait. Tous avaient le crâne rasé et portaient un uniforme gris, identique à celui de leur voisin, ainsi qu’un collier en fer autour du cou et des chaînes aux chevilles. On aurait pu les prendre pour des prisonniers sans les épées en bois qu’ils tenaient et avec lesquelles ils étaient en train de s’exercer.
A bien y regarder, chacun portait un tatouage sur le cou. Un numéro, suivi d’une lettre, suivie elle-même de trois autres numéros. 5A784, 8H749, 2B333, 6L401…
Il y en avait trop pour tous les compter.
L’Altmer, porte-parole du gouvernement Aldmeri qu’Auguste avait vu à la Chambre des Vents, se tourna vers Caïus Serazor.
-Qu’est-ce que c’est que ça ?
C’était sans doute la question que tous se posaient, ici.
-Une armée en devenir, répondit Caïus.
-Ne me dites pas que c’est ce à quoi je pense.
-Si.
Un noble fronça les sourcils.
-Je ne vous suis pas. A quoi pensez-vous en particulier ?
Quelque chose fit « tilt » et Auguste comprit. Il prit un air effaré et fixa Caesar Tenerim.
-Vous… C’est… balbutia-t-il.
-Oui, répondit Caesar. Vous avez en face de vous ce qui, aujourd’hui, ressemble le plus aux Quatre d’antan. En mille fois plus nombreux.
-Non… Je croyais que le projet était au point mort depuis des années ! Qu’il ne pouvait se poursuivre tant que le Serpent n’avait pas été capturé !
-Nous avons fait comme nous le pouvions, expliqua Caïus à la foule stupéfaite. Nos chercheurs se sont débrouillés. Après tout, les moyens dont nous disposons actuellement sont infiniment plus importants que ceux de jadis. Nos méthodes ont évoluées. Nous sommes repartis de zéro et… voilà ce que nous avons obtenu. Ce que vous voyez-là est le fruit de plus de cinquante ans de recherche, d’essais infructueux, de dépenses exorbitantes, de paris fous…
-Et finalement ? s’enquit le magicien en chef de la Synode.
-Finalement, nous avons réussis.
Ce fut un véritable vacarme qui suivit ces paroles. Tous semblaient vouloir parler en même temps. Certains rayonnaient, d’autre affichaient des mines horrifiées, et d’autres encore, le visage fermé, contemplaient la baie vitrée d’un air profondément solennel.
Auguste ignorait laquelle de ces attitudes adopter.
-Ils sont comme les Quatre ?
-Pas vraiment, dit Caesar. Ils sont beaucoup moins « avancés ». Mais ils sont bien plus puissants que n’importe quel homme ordinaire. Bien plus rapide, bien plus résistant, bien plus endurant, bien plus intelligents. Ce sont tous des surhommes. Et nous les avons consciencieusement entraînés. Nous n’avons pas piochés parmi des criminels et des sauvages mais parmi les éléments les plus exemplaires de notre armée. Ils sont plus disciplinés que n’importe qui, plus forts mentalement également. Ils étaient déjà tous des experts avant d’arriver ici. Nous en avons fait… quelque chose de plus. D’immensément plus, en vérité.
-Bien sûr, continua Caïus Serazor, ils sont tous plus ou moins « développés » à des degrés différents. Certains sont-là depuis près de trois ans, alors que nous n’avons commencés nos expériences sur d’autres que depuis un ou deux mois. Donc leur niveau est variable.
-Mais… ?
-Mais globalement, ils sont tous opérationnels pour le combat.
Un homme secoua la tête. C’était un des Khajiit de l’assemblée venue d’Elsweyr.
-Je ne me suis jamais contenté d’un « globalement », lança-t-il. Si ce sont eux que vous prévoyez d’envoyer à la guerre aux côtés de nos soldats, je veux qu’ils soient « tous » opérationnels. Et pas juste dans leur majorité.
-Le plus faible d’entre eux est déjà un combattant d’élite. Alors oui, ils sont tous prêts à se battre.
-D’accord, mais aucun d’entre eux n’a cependant la puissance d’un véritable membre des Quatre, loin de là.
Le visage de Caïus se fit plus sombre.
-Certes. Il nous serait possible de les améliorer davantage mais pour cela, il nous faut le Serpent.
Un homme leva la main.
-Concrètement, combien pouvez-vous en aligner sur un champ de bataille ? Et j’entends par là, combien parmi les meilleurs. En éliminant ceux qui, comme vous l’avez signalé, ne sont là que depuis quelques mois.
-Nous en possédons mille-neuf-cent-quatre-vingt-deux au total, répondit Caïus du tac-au-tac. Notre lot de soldats les plus au point s’élève à trois-cent têtes. Ils sont tous arrivés en même temps. Vient ensuite plusieurs groupes de quarante à cinquante individus qui, mis en commun, forment un lot de huit cent combattants. Ils sont approximativement tous du même niveau.
-Mille deux cents soldats en tout, donc.
-Les autres…
-Les autres ne sont pas assez « au point » pour moi. Pas assez pour que je me décide à prendre le risque de financer votre entreprise si vous les envoyez au combat.
-De même pour moi, approuva un autre homme.
-Ainsi que pour nous, appuyèrent des politiciens de Lenclume.
-Très bien, concéda Caïus. Mille deux cent soldats. Les plus évolués. Les plus proches des Quatre d’origine. Ce sont eux que nous enverrons.
Ils continuèrent leur visite et passèrent devant une autre baie vitrée, donnant cette fois sur une sorte de chambre froide, aux murs couverts de givre, et à la porte barricadée.
Dix jeunes hommes entièrement nus, assis en tailleurs à même le sol glacé, en totalement immobiles, se tenaient à l’intérieur, accompagnés de trois scientifiques en robes blanches, portant des combinaisons et des fourrures, en train de les observer et de noter diverses choses sur des calepins.
-Ici, nous les exerçons à endurer des conditions climatiques très éprouvantes, fit Caïus. La température peut descendre jusqu’à -50° dans cette salle, temps par lequel un homme ordinaire périt en quelques minutes, même en bougeant constamment. Nous avons également une « chambre chaude » un peu plus loin, ou l’air est continuellement chauffé à environs 80°.
Une troisième baie vitrée montrait une sorte de vaste laboratoire ou des fioles remplies de liquides colorées s’étalaient sur de longues étagères. Des individus étaient allongés, là-encore complètement nus, sur des tables d’opération.
Des mages et des médecins s’affairaient autour d’eux, leur fichait des électrodes dans le crâne, des aiguilles dans le torse, des pinces au niveau des articulations…
Auguste vit une jeune femme, les bras en croix, visiblement consciente, avec une quantité impressionnante de tuyaux translucides sortant de sa gorge et de ses narines. Un gaz verdâtre remontait lentement les tubes et pénétraient dans son organisme.
-C’est ici que nos hommes mènent la majorité des expériences. Tous les soldats que vous avez-vu là-bas sont passés ici. A l’époque des Quatre, un individu sur cent y survivait. Aujourd’hui, nous sommes montés à plus d’un sur trois. Et nous sommes en perpétuelle progression.
Un hurlement de douleur insupportable s’éleva alors de l’une des tables ou était allongé un homme. Des sangles retenaient ses bras et ses jambes mais trois scientifiques étaient néanmoins nécessaires pour le maintenir immobile.
A l’extrémité de la table d’opération, un mage exécutait des gestes complexes et prononçait des paroles incompréhensibles en fixant le plafond.
Auguste remarqua qu’on avait enfoncé des sortes de cristaux luminescents dans la cage thoracique de l’homme allongé. A chaque fois que le mage passait ses mains au-dessus, ils se mettaient à vibrer et à émettre une lueur intense. Les cris de la victime, eux-aussi, gagnaient en intensité.
Caïus, l’air gêné, entraîna l’assemblée vers une autre pièce.
Cette fois, il n’y avait pas de baie vitrée mais un grillage en acier. De l’autre côté s’étendait une large salle circulaire au sol couvert de tapis en osier. Il y avait là près de quarante personnes en uniformes gris en train de s’entraîner. Les premiers qu’Auguste avaient vus étaient armés d’épées. Ceux-là se battaient à mains nues.
La salle résonnait de cris, de bruits sourds, de craquements, d’halètement, et tout ce qui pouvait caractériser une pièce dans laquelle des hommes et des femmes se frappaient, se projetaient à terre et se mettaient mutuellement en sang.
A quelques mètres du grillage, deux hommes étaient en train de s’affronter. Leurs mouvements étaient rapides, précis, et laissaient deviner une puissance incroyable dans chacun de leurs coups. Leur garde était parfaite et leur jeu de jambe magnifique.
Ils avaient été bien formés.
Le premier balança un coup de pied rotatif spectaculaire, qui ne fit que brasser de l’air, car son adversaire l’avait habilement esquivé, mais qui produisit un son impressionnant. Si un humain ordinaire avait reçu un coup d’une telle force, il aurait été tué dans la seconde.
L’homme reprit son équilibre, exécuta une pirouette et balança son poing vers son partenaire d’entraînement, avec la vivacité d’un serpent. L’autre pivota légèrement, bondit et détendit son bras. Juste avant que le poing ne le touche, son propre coude emboutit son adversaire à la poitrine et le repoussa.
Le choc avait été d’une violence inouïe et l’homme fut littéralement soulevé de terre avant d’aller percuter la grille. Auguste constata que les barreaux s’étaient un peu tordus.
L’homme retomba lourdement au sol, tandis que l’autre se remettait en garde. Tous crurent que le premier était mort avant qu’il ne se relève calmement et ne s’époussète. Puis, il repartit au combat, sans dommage apparent autre que le filet de sang qui coulait le long de sa lèvre.
Un peu plus loin, un combat ne se déroula pas aussi bien.
Un homme au regard dur et à la musculature impressionnante affrontait une jeune femme fluette, assez petite et aux yeux d’un bleu hypnotisant. Elle ne ressemblait absolument pas à un combattant.
Pourtant, ils échangeaient tous deux des coups d’une extrême brutalité. Leurs poings et leurs pieds cognaient leur chaire dans un vacarme de tous les diables.
Finalement, la jeune femme parvint à se coller à son partenaire et à entourer son bras avec le sien. Elle exécuta une clé rapide et impitoyable et Auguste vit l’os de l’homme exploser et jaillir littéralement de son épaule. Une gerbe de sang vola et lui éclaboussa le visage.
La jeune femme, loin de s’émouvoir, tourna sur elle-même et, faisant preuve d’une force physiquement monstrueuse, le souleva et le projeta violemment au sol. Si violemment que celui-ci trembla.
L’homme s’écrasa sur le tapis d’osier la tête la première. Son crâne s’ouvrit en deux et il s’étala lourdement. Auguste crut que la jeune femme allait s’arrêter mais elle lui monta dessus à califourchon et entreprit de matraquer son visage de coups de poing, le transformant en bouillie sanguinolente.
L’expression de celle-ci était totalement neutre, ne laissant absolument rien transparaître. En ne regardant qu’elle, on aurait presque pu dire qu’elle était en train de faire de la couture ou de la cuisine.
Le plus remarquable était que, malgré tout ce qu’il avait subi, l’homme était encore conscient et se débattait. Sa cervelle était pourtant en train de lentement se répandre sur le sol. Mais il ne criait pas, ni ne demandait grâce. Du début à la fin, il avait gardé la bouche résolument fermée.
Nul ne semblait vouloir stopper leur combat. Nul ne s’en préoccupait, à vrai dire. Des mutilations comme celles-ci devaient être tout à fait banales en ces lieux.
Certains membres de l’assemblée s’étaient retournés pour vomir. Presque tous affichaient des mines dégoutées ou terrifiées. Caïus, lui, avait les bras croisés et la mine songeuse.
-Vous allez le laisser se faire massacrer ? demanda le magicien en chef de la Synode, en haussant un sourcil.
-Oui, répondit Caïus. C’est un raté.
-Un « raté » ?
-Un sujet d’expérience qui n’a pas amené de bons résultats. Et il affronte l’un de nos meilleurs éléments.
-Cette fillette ?
-Ne vous fiez jamais aux apparences, ici. Vous savez, les Quatre de jadis n’avaient rien de spécialement impressionnant, physiquement. Ils pouvaient se fondre dans la foule sans problème. Sans que personne ne se doute jamais avoir à faire aux tueurs les plus dangereux du continent. C’est ce que nous cherchons à former.
-Pourquoi avoir organisé un combat entre un sujet considéré comme raté et une combattante aguerrie alors ? demanda Auguste. Je ne saisis pas bien le concept.
-D’un côté, nous nous débarrassons d’un élément encombrant et inutile qui ne nous sers plus à rien. De l’autre, nous permettons à un élément prometteur de s’entraîner à donner la mort. C’est toujours ça de pris.
De son côté, la jeune femme avait enfin cessé de frapper son adversaire. La tête de celui-ci était éparpillée en plusieurs morceaux dans un rayon de deux mètres. Le poing de la jeune femme était dans un assez mauvais état également.
Mais elle ne prononça pas un mot et se contenta de sortir de la salle en traînant le cadavre de son partenaire derrière elle.
-Ici, fit Caesar Tenerim d’une voix calme, les âmes sensibles n’ont pas leur place. Ce n’est pas un camp d’entraînement ordinaire. C’est une école de la mort. Un abattoir géant. Nous ne prétendons pas faire quelque chose de bien, au contraire. Ce sont des atrocités que nous sommes en train de commettre. Mais chacune de nos actions, même les plus ignobles, visent à faire de ce monde un endroit meilleur. Nous ne regardons pas les bénéfices à court terme car ils n’existent pas. Il n’y a là qu’une immonde boucherie. Nous, nous sommes tournés vers l’avenir et vers ce que nous apporteront ces jeunes gens lorsque nous les aurons totalement formés.
Certaines personnes dans la foule hochèrent la tête. D’autre la détournèrent. Auguste, lui, avait le regard braqué sur les morceaux de cervelle qu’avait laissé le cadavre sur le sol. Il ne pouvait en détourner les yeux.
Hector lui posa une main sur l’épaule.
-Eh.
-Hein ? Quoi ?
-Ça va ? C’est la première fois que vous voyez quelqu’un crever ?
Auguste déglutit et ferma les yeux.
-La première fois que je vois quelqu’un mourir, non. La première fois que je vois quelqu’un mourir de cette façon, oui.
-C’était p’têt pas une bonne idée de venir ici, finalement.
-Si. Si, ça va aller. Nous nous devons d’être forts.
-Oh, moi j’vais bien, hein. Tant qu’c’est pas moi qui m’fais tabasser…
La visite dura encore une bonne heure. Finalement, l’assemblée fut hébergée pour la nuit dans une aile isolée de la forteresse, très étroitement surveillée. Pendant que la plupart des invités allaient se coucher, d’autre avaient été conviés dans une petite salle à part, dont Auguste.
Cette fois-ci, Hector n’avait pas été autorisé à le suivre. Ils allaient s’entretenir de choses confidentielles et particulièrement sensible.
Cependant, Auguste détestait se trouver séparé de son garde-du-corps, quelle que soit la situation.
Dans la pièce se tenaient onze personnes, rassemblées autour d’une table. Caesar Tenerim, Caïus Serazor, le magicien en chef de la Synode, et deux généraux militaires qu’Auguste ne connaissait pas. Ensuite, le porte-parole d’Alinor, le représentant officiel d’Elsweyr, le meneur de la délégation de Morrowind, le seigneur de Sentinelle représentant Lenclume, et un duc de Hauteroche. Venait enfin Auguste lui-même.
Un feu brillait dans la cheminée et réchauffait la salle.
Les principaux meneurs de l’opération pour éliminer Barahk Gro-Tragnan étaient là.
-Asseyez-vous, je vous prie, fit Caesar Tenerim. Nous n’allons pas parler debout.
-Ni la bouche sèche, compléta le magicien en chef de la Synode en claquant des doigts.
Trois bouteilles de vin apparurent sur la table, ainsi que des verres. Tous s’assirent et se servirent.
-Maintenant que vous avez-vu les forces dont nous disposions, commença Caïus à l’adresse des représentants de puissances étrangères, il est temps d’aborder le déroulement des opérations en elles-mêmes. Opérations visant à détruire purement et simplement la menace démoniaque Gro-Tragnan.
-Il est évident que vos soldats d’élite seront la pointe de notre lance, dit un Dunmer. Portent-ils un nom ? Il ne serait pas très commode de les appeler « les Quatre ».
-Les Sentinelles.
-Oh…
-C’est ainsi que les appelleront les habitants de Tamriel lorsque nous les mettrons réellement en service dans les armées, dans les milices, dans les villes et les villages. Des protecteurs. C’est comme ça qu’ils devront les voir. Des sentinelles invincibles veillant à la paix et défendant le territoire des diverses engeances qui pourraient nous viser.
Le Dunmer sourit.
-Ça me plait. Il faudra que Morrowind songe à créer ses propres « Sentinelles », dans ce cas.
-Qui nous dit que vous ne le faites pas déjà ? s’enquit le seigneur de Lenclume. Je doute que, depuis la Grande Guerre, une nation telle que la vôtre n’ait pas commencé à s’intéresser à la méthode de fabrication de « surhommes ». Peut-être en possédez-vous déjà, d’ailleurs.
-Je ne suis pas habilité à évoquer cela, répliqua immédiatement le Dunmer en effaçant son sourire de son visage.
-Détendez-vous, fit Caesar. Nous ne sommes pas là pour nous battre ou pour régler des questions diplomatiques… Concentrons-nous sur notre problème présent.
L’Altmer se racla la gorge.
-Il est évident que ce seront vos… Sentinelles qui se chargeront d’abattre Gro-Tragnan. Mais il leur faudra du temps avant d’arriver à Lenclume, même en partant dès ce soir.
-Un aéronef spécialisé a été mis au point pour pouvoir les y transporter. Ils appareilleront dans trois jours.
-Et le voyage… ?
-Durera trois jours également.
-Une semaine pour intervenir. Ça me parait correct. Il faut cependant faire quelque chose pour contenir le démon pendant ce temps-là.
-Nous avons déjà pris nos dispositions.
Caïus prit un air grave.
-Nous envoyons régulièrement des troupes de légionnaires, composées de dix à vingt hommes, pour l’occuper. Environs chaque jour.
-L’occuper ? s’exclama Auguste. Vous pouvez employer les termes adéquats. Vous les envoyez mourir, oui.
-Effectivement, je ne le nie pas.
-Des sacrifices sont parfois nécessaires, approuva le Khajiit venu d’Elsweyr. Surtout dans notre situation.
-Ces hommes ne sont pas inutiles. Ils attaquent régulièrement Barahk pour le maintenir sur le trajet de la Grande Marche. Là où nous pouvons le suivre et le contrôler. En effet, nous avons pris soin de faire évacuer chaque ville et chaque village sur sa route, de façon à ce qu’il ne puisse s’en prendre à aucun innocent. S’il se rend compte de la désertification subite des lieux, il risque fort de bifurquer et de s’éloigner de ces terres. Nous ne pouvons nous permettre de le perdre.
-Vous le nourrissez, gronda Auguste. En dévorant vos hommes, il gagne en puissance.
-Pas exactement, intervint le magicien en chef de la Synode. D’après nos estimations, Barahk Gro-Tragnan a atteint un certains seul de puissance au-delà duquel il ne peut progresser sans dévorer une quantité astronomique d’humains par jour. Quantité que nous ne lui fournissons pas, pour le moment. Nous veillons à le réguler.
Auguste secoua la tête, dépité.
-Et ces hommes, demanda un Bréton. Est-ce qu’ils savent pourquoi vous les envoyer là-bas ?
-Non, répondit Caïus. Ils ignorent leur rôle et ce à quoi ils vont être confrontés. Seul le meneur de chaque groupe a été mis au courant… qu’ils doivent se sacrifier pour l’Empire.
-Cependant, fit Caesar, bien que cela n’apaisera pas leur peine, nous allouerons une grosse prime aux familles des victimes quand tout sera terminé. Et nous nous engageons à financer chaque funérailles.
-C’est un bon plan, lança un général militaire. Vous comptez donc mener Barahk Gro-Tragnan jusqu’à Sentinelle ?
-C’est là que nous frapperons. Nos troupes déferleront sur lui sans lui laisser le temps d’agir et il périra en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
-Un grand nombre de vos Sentinelles va y rester, observa Auguste.
-La première vague qui entrera au contact du démon, sans aucun doute. Nous n’avons pas le choix. Nous en formerons d’autre pour les remplacer.
-Ils ne seront pas seuls au combat, dit le magicien de la Synode en sirotant son verre de vin. Des mages de tout le continent seront là pour les seconder. Principalement pour protéger Sentinelle, en fait.
Une carte de la région avait été étalée sur la table. Tous se penchèrent au-dessus.
-Nous disposerons des bataillons de légionnaires ordinaires ici, ici, ici et là, expliqua Caïus. Ils encercleront le périmètre et se refermeront sitôt que Barahk y sera entré, afin de lui couper la retraite. Des archers seront placés aux points stratégiques suivants : Là, là, là-bas, et également à cet endroit.
-Une configuration de confinement, lâcha le Khajiit. Malin. J’imagine que le flanc droit tirera profit de la colline, ici, pour bloquer le passage de Gro-Tragnan.
-Effectivement, mais ces soldats-là ne seront présents que pour faire de la figuration, si je puis dire. L’essentiel des troupes humaines sera placé devant les portes de la ville, en position purement défensive.
-Nous avons déjà commencé à creuser des rangées de fosses piégées, fit le seigneur de Sentinelle. Dans le pire des cas, si Barahk parvient jusque-là, il s’en trouvera considérablement ralenti et cela nous laissera le temps d’organiser une contre-attaque rapide.
-Je pense que s’il arrive là, nous sommes tous morts, dit l’Altmer.
Auguste hocha la tête. Il avait raison. S’il fallait éliminer Barahk quelque part, c’était le plus loin possible des murailles de Sentinelle.
-Nous en avons conscience, continua Caïus. Normalement, ils n’auront pas à se battre. Les Sentinelles entreront en scène bien avant. Six aéronefs de combat stationneront à ces endroits-là, prêts à larguer leur cargaison : Nos mille deux cent surhommes, armés jusqu’aux dents et prêts à en découdre. Ils seront divisés en six escouades, donc. Les deux premières atterriront ici et là. Ils stopperont l’avancée de Barahk et le contraindront à piquer vers l’Est. La troisième escouade s’abattra sur lui au moment où il entrera dans ce cercle d’action. Ce sera la première à véritablement entrer au combat. Elle sera couverte par les tirs des archers mais ils feront le gros du travail. Malheureusement, je crains que ce soit dans cette escouade que nous essuierons le plus de pertes.
-Les trois autres escouades, que feront-elles ?
-Elles arriveront en renfort depuis la colline. Les deux premières auront entourées Barahk et l’auront acculé contre la ligne de défense de gauche depuis longtemps. Mais, si tout se déroule comme nous l’avons prévu, il devra déjà être mort à ce moment-là.
Auguste leva les yeux vers le magicien de la Synode.
-Et vos hommes à vous ?
-Positionnés sur toute cette ligne, là, ainsi qu’ici, ici et ici. Ce seront des mages triés sur le volet. J’ai reçu carte blanche pour en sélectionner également parmi les troupes Khajiit, Dunmer et Brétonnes. Dans un premier temps, ils lanceront un sort de protection autour de la ville, puis autour de nos troupes. Enfin, si besoin est, ils entreront eux-mêmes au combat pour achever Barahk. Mais nous ne devrions pas en arriver là, n’est-ce pas ?
Le magicien sourit. Il avait l’air confiant. Auguste ne partageait pas son optimisme. Enfin, si une armée d’un millier de surhomme était incapable de tuer ce démon, alors personne en Tamriel ne le pouvait.
je sent bien que au final c'est la team sandre qui va devoir ce charger du démon, peut être avec l'aide du serpent, j'ai vraiment apte d'arriver à ce moment
Cette quantité
Cette qualité
Devinons, devinons Une sentinelle OP va tuer Barahk et résultat elle va chopper son démon? ça serait tellement la merde si ça arrivait, je veux ça
Bon chapitre , mais je commence à trouver l'univers de ta fic un peu "to much" ( c'est juste un avis comme ça hein ) déjà depuis le début de la grande marche, cette histoire d'Aeronef tout ça je trouvais ça spécial, maintenant ce camp qui forme des surhomme, c'est un peu essayer de moderniser Tamriel ce que tu fais .
mais bon ça reste une super fic, continue
je vois pas le probléme avec les surhomme peil avait deja bien aborder le sujet dans la flèche blanche
Et même dans la rencontre entre la flèche blanche et Shuzug , dans cette fic ci, Shuzug aborde le sujet, et c'est même ça la raison de leur dispute
La Flèche d'Ezeranth aura raison de Barahk
Aston C'est exactement ce que je pense
Sinon moi je m'imagine une Final Battle tout les personnages principaux réunis au même endroit
Alduin va revenir et tous les buter
En tout cas j' imagine malheureusement des pertes lourdes à la fin!! les papis ne s'en sortiront pas , mais se sera surement épique!!
Sweet pour bientôt ?
Sweet quand ?
Elle arrivera normalement dans pas longtemps, dans la soirée.
Chapitre 112 :
-J’en peux plus… haleta Sandre.
Derrière lui, Roderick se versa une giclée d’eau sur le visage. Puis, il reboucha sa gourde et la tendit à Adam.
-Tu en veux ? lui demanda-t-il.
-Non, merci, répondit Adam. Conserve ton eau, tu en auras besoin.
A l’avant se tenait Edwin, juché au sommet d’une dune, la main en visière. Il scrutait le lointain d’un air concentré. Mais il n’apercevait rien. Rien, sinon un ciel d’un bleu azur, dénué de nuage, surmontant la ligne de l’horizon, elle-même se refermant tel un couvercle sur toute l’étendue du désert.
Un immense océan de sable allant jusqu’à perte de vue. Les dunes étaient ses vagues, figées dans le temps, comme si elles étaient gelées. Pas un souffle de vent ne venait perturber le calme et la majestuosité des lieux… ni le rafraîchir.
Le soleil, gigantesque boule de feu meurtrière et lumineuse, brillait loin dans le ciel, dardant sur les voyageurs ses rayons impitoyables, aussi dangereux que des flèches mais beaucoup plus lents à tuer.
Edwin lâcha un juron.
-Ce n’est pas demain la veille que nous retrouverons un oasis comme celui des Bienheureux, dit-il.
Sandre sentit la main de Jenna se poser sur son épaule. Il tourna la tête vers elle. La jeune femme, courbée en deux, ses cheveux poisseux de sueur, semblait épuisée. Sandre ne pouvait que la comprendre. La chaleur pesait sur eux-tous, telle une chape de plomb qui menaçait de les broyer.
Jenna sourit faiblement.
-Allez, murmura-t-elle. C’est la dernière ligne droite, hein ?
-Oui. Tiens bon. Après ça, il ne nous reste plus que la dixième épreuve, et puis enfin Sentinelle. Tu te rends compte ? Nous arrivons à la fin de la Grande Marche !
-J’aurais voulu que mon père soit là. Et Yolin.
-Et Zimo.
-Et Zimo, acquiesça Jenna d’une voix sombre.
Roderick leva les yeux vers Edwin.
-Alors, Ed’ ? Tu vois quelque chose ?
-Non. Absolument rien.
-Alors on continue. Nous allons forcément tomber sur quelque chose à un moment ou à un autre. Le désert Alik’r fourmille de petits points d’eau qui servent de lieux de ralliement pour les clans de nomades.
-Nous ne faisons pas partis de ces clans, fit Adam. Eux connaissent ces étendues de sable par cœur. Nous, non.
-Si on tombe sur l’un d’entre eux, nous le questionnerons.
-Il n’y a pas que des clans de nomades pacifiques dans les environs. Cet endroit est le repaire des mercenaires Alik’r également.
-Et de nombreux brigands, intervint Edwin.
-Ce n’est pas comme si nous les craignions particulièrement en cas d’affrontement, répliqua Roderick d’un air las. Surtout pour ces derniers, les mercenaires Alik’r étant bien plus compliqués à gérer. Mais bon, vous avez raison, privilégions la prudence avant tout.
Le petit groupe se remit en marche. Ils avaient emportés avec eux des outres pleines de l’eau des Bienheureux. Quelque chose disait à Sandre qu’ils en auraient besoin à un moment ou à un autre. Mais pour le moment, ils ne consommaient que leur eau normale et l’économisaient au maximum.
Sandre soutenait Jenna par le bras pour ne pas qu’elle ne perde pied. Edwin ouvrait la marche tandis qu’Adam et Roderick la fermait.
Certaines dunes étaient tout bonnement monstrueuses, hautes de plusieurs dizaines de mètres. Leur escalade était d’autant plus difficile qu’elles étaient extrêmement friables et qu’une prise mal choisie pouvait entraîner l’effondrement de la moitié de la dune.
Edwin, le plus sensible du groupe à la chaleur, ne pouvait guère utiliser sa magie dans cet environnement autrement que pour se maintenir lui-même conscient. Sandre le voyait suer à grosses gouttes et entendait sa respiration rauque.
Ses lèvres asséchées étaient craquelées, comme s’il avait passé des jours entiers dans le désert.
Le mage se fatiguait trois fois plus vite que ses compagnons. Sandre craignait qu’un scénario semblable à celui du Chemin des Assoiffés ne se reproduise. Ici, au beau milieu de nulle part, cela leur serait fatal à tous.
La matinée se déroula sans évènement majeur.
Le silence régnait sur la petite équipe. Aucun n’aurait pris le risque de parler et de s’épuiser inutilement. Chacun était focalisé sur sa propre avancée.
Ils s’arrêtèrent brièvement pour manger, puis repartirent. Un aéronef les survola en début d’après-midi et tourna autour d’eux pendant quelques minutes avant de disparaître au loin dans un vrombissement sonore.
Finalement, au bout de ce qui parut une éternité à Sandre, un hurlement de loup résonna au loin.
Roderick tourna instantanément la tête dans la direction du cri. L’animal duquel il provenait se trouvait vraisemblablement à plusieurs kilomètres de distance mais Sandre perçut néanmoins une lueur d’inquiétude dans les yeux de la Flèche Blanche.
-Un Loup des Dunes, lâcha le vieillard.
-Et alors ? soupira Jenna.
-Alors je garde un très mauvais souvenir de ma dernière rencontre avec ce genre de bête. Pressons-nous un peu et tâchons de nous en éloigner le plus possible.
Heureusement pour eux, aucun autre hurlement ne se fit entendre par la suite.
-Ce n’était sûrement qu’une créature isolée, fit Adam en haussant les épaules.
Le soir arriva et ils campèrent, roulés en boule dans leurs capes de voyage. La nuit était aussi gelée que les steppes de Bordeciel, dans le désert d’Anequina, en Elsweyr, mais en Lenclume, la température ne baissait jamais.
Pas une brise ne souffla.
On aurait dit que l’air s’était chargé de chaleur durant la journée et la libérait une fois la nuit tombée, sans même avoir besoin du soleil. Ce fut un véritable enfer.
Edwin prit le premier tour de garde, puis laissa sa place à Sandre, qui lui-même la laissa à Adam lorsque le matin arriva.
Ce fut un cri strident de Jenna qui le réveilla brutalement. Ensommeillé, il s’anima néanmoins avec une vitesse impressionnante et déroula sa chaîne avant de bondir sur ses pieds, faisant tournoyer sa faucille entre ses doigts, cherchant un éventuel agresseur.
Tout ce qu’il vit fut Jenna passer devant lui en trombe, les mains sur le cou. La jeune femme roula au sol, puis se releva et jeta un petit objet au loin. Sandre plissa les yeux et vit ledit objet retomber dans le sable avec un bruit mât.
Celui-ci s’anima et déplia derrière lui une longue queue terminée par un étrange crochet jaunâtre. Deux minuscules pinces claquèrent.
-Un scorpion ! cria Jenna en le pointant fébrilement du doigt. Un scorpion !
-On se calme ! lança Roderick qui était debout également, ainsi que tous les autres.