Heavy Rain est un gros morceau, pas seulement parce qu’il siège au top 10 des jeux les plus vendus de 2010 sur PlayStation 3, mais parce qu’il a su démocratiser un style, en corrigeant au passage les erreurs de son grand frère Fahrenheit. Pour la petite histoire, le titre aurait pu être une exclusivité Xbox 360, mais Microsoft n'était pas extrêmement motivé par une histoire centrée sur une affaire de kidnapping.
Avec 2.500 pages de script, 250 personnes mobilisées et une toute nouvelle console à dompter, les équipes de Cage travaillent d’arrache-pied durant 3 années, dans le but de pondre un titre innovant, techniquement irréprochable, et fidèle aux quotas d’émotions vidéoludiques fixés par la communication que l'on doit à l'aura du personnage de David Cage.
Sur la forme, Heavy Rain ressemble beaucoup à Fahrenheit, on y incarne plusieurs personnages gravitant autour d’une enquête. Le premier d’entre eux est Ethan Mars, un architecte et père de famille respectable. Sa vie est idyllique : sa femme l’aime, ses deux enfants sont heureux et il habite une splendide maison ensoleillée… Puis, c’est la débandade, à peine une demi-heure après le début du jeu, Ethan se retrouve séparé de sa femme et est victime malgré lui d’un drame terrible. Concours de circonstances un peu plus tard puisqu'un de ses fils se fait kidnapper par le tueur aux origamis, un meurtrier adepte de noyades d’enfants…
Seulement voilà, Ethan a des absences et se réveille parfois au beau milieu d’une rue bien particulière, plusieurs heures après son black-out, et tient un origami dans la main. Serait-ce lui, le fameux tueur aux origamis ? Tout comme lui, nous l’ignorons, et le joueur tente d’en savoir plus en contrôlant tour à tour Ethan Mars, Madison Paige, une journaliste qui enquête sur le tueur, Scott Shelby, un privé mandaté par les parents des victimes du meurtrier, et Norman Jayden, un agent du FBI en charge de l’affaire et souffrant d'un sévère problème de drogue.
Une fois de plus, il faudra être très vigilant aux scènes et aux actions de chacun puisque, pour la première fois, vos avatars peuvent mourir lamentablement et ainsi amincir vos chances de découvrir qui se cache réellement derrière ces fameuses cocottes en papier. Tout comme dans Fahrenheit, nous incarnons à la fois le suspect et ses poursuivants. Encore une fois, un élément climatique est au centre de l’intrigue : la pluie, qui succède donc à la neige du précédent titre.