Rappelons pour ceux qui ignorent le principe de base de Stuntman que le titre est un mélange de courses et d'action puisqu'il permet d'incarner un cascadeur professionnel dont l'objectif est de tourner des scènes sans coupure, dicté par la voix et les indications d'un réalisateur exigeant. Concrètement, vous êtes au volant d'une moto, une voiture de sport, un camion, un hovercraft, un buggy ou encore un pick-up et devez profiter des cascades réalisées en parallèle pour donner un côté le plus spectaculaire possible à la scène tournée. Ainsi, à l'aide de repères visuels et d'un casque branché sur le micro du réalisateur, votre objectif pourra être de déraper à un endroit bien précis, de vous faufiler au milieu de deux véhicules ou de les frôler, de prendre des tremplins, de détruire certaines parties du décor, de faire exploser un camion-citerne, de passer à travers des vitres, de déclencher un turbo, d'enflammer son bolide, de passer au-dessus d'un hélicoptère, etc. Le tout pour un maximum d'action en un minimum de temps puisque les scènes sont logiquement plutôt courtes.
Ayez bien conscience qu'un certain timing est de rigueur puisque les autres acteurs tournent en même temps que vous, ce qui rend toute possibilité de cascade éphémère. Autrement dit, un léger retard décalera radicalement votre progression par rapport à celle de vos collègues, ce qui pourra rendre délicat, voire impossible, la réalisation de certaines cascades. Tel l'effet papillon, tout est calculé pour provoquer des réactions en chaîne. Si vous brisez la chaîne, la scène n'aura pas son meilleur profil, a fortiori si vous êtes incapable de suivre le rythme. Le cas échéant, le tournage s'arrêtera et recommencera depuis son début. En ce sens, la vraie différence avec le premier volet est que les erreurs et les oublis sont tolérés dans la mesure où ils ne sont pas trop nombreux (cinq erreurs et c'en sera trop pour le bruyant réalisateur). La perfection n'est donc pas exigée pour terminer une mission et en débloquer de nouvelles mais s'avère indispensable afin de récolter le score maximal et obtenir ainsi du contenu supplémentaire.
Durant cette présentation, l'équipe a lourdement insisté sur le côté plus accessible du jeu mais volontairement répétitif, afin que le joueur puisse s'approprier la scène, la connaître dans ses moindres crissements de pneus, dans le but d'atteindre petit à petit un degré de réussite maximal. Il est en effet fortement improbable de parvenir à terminer une scène dès le premier essai dans la mesure où les actions sont annoncées légèrement tardivement par le réalisateur. De plus, il faut savoir retenir les mouvements des autres véhicules et anticiper leurs déplacements pour ne pas être ralenti et offrir une qualité finale d'image digne des plus grandes productions. On notera également que la prise de risque est récompensée puisqu'en plus des actions principales, le joueur peut tenter de pimenter l'action en ajoutant ses propres cascades. Un aspect cependant très délicat à maîtriser puisqu'au moindre petit raté, c'est toute la scène qu'il faut recommencer. Le bouquet final d'une épreuve se concrétise par un replay qui fait rejaillir les moindres petits défauts et qui peut donner envie aux plus perfectionnistes de gommer quelques imperfections.
En mode carrière, le joueur a accès à un total de six films proposant chacun six missions et six publicités à débloquer, ce qui offre un contenu finalement plutôt gonflé compte tenu de la difficulté moyenne des épreuves. Des productions que l'on retrouve ensuite en multijoueur. Le mode Offline peut accueillir jusqu'à quatre utilisateurs et le Online le double. S'il paraissait difficile d'imaginer un multi en ligne à Stuntman, l'équipe de développement a trouvé la bonne formule en proposant des courses à six joueurs en simultané. Chaque pilote fait sa propre course en suivant les instructions à la lettre du réalisateur, comme en solo, et voit la progression de ses adversaires mais ne peut interagir avec eux, à la manière d'un Trackmania. Cependant, le plus important n'est pas le chrono ni à quelle place chacun termine la scène mais bien le score global qui dépend de sa réussite aux actions imposées. Un bon moyen de lutter à plusieurs tout en conservant la jouabilité du solo.
D'un point de vue technique, Stuntman : Ignition oscille entre le bon et le moins bon mais promet une bonne dose d'effets visuels. Si le détail des véhicules et des niveaux n'impressionne pas vraiment, ce sont l'enchaînement des explosions, les collisions et la mise en scène qui prennent le dessus, profitant d'une animation sympathique bien que perfectible dans la version que nous avons pu tester. La plastique du jeu n'a donc que peu d'intérêt à travers des screens et se veut bien plus emballante en mouvement. Comptez donc sur une suite d'effets spéciaux comme on en voit dans les salles obscures, que ce soit dans des environnements urbains ou plus ruraux, en ville ou dans le désert, avec une forte interaction avec des décors qui ne demandent qu'à être détruits. Stuntman : Ignition nous a au final donné l'impression d'un jeu qui poursuit sa conquête d'un public jusqu'alors peu réceptif, en misant une nouvelle fois sur une vraie originalité. Cependant, il semble désormais mieux armé que son aîné pour imposer sa singularité, profitant notamment des consoles nouvelle génération. Un titre à suivre avec attention qui fera son arrivée en août prochain.