Un an après Tomb Raider, Eidos nous sort la suite des aventures de Lara Croft. L'héroïne est définitivement installée dans les foyers et il est maintenant temps de penser à l'avenir en faisant évoluer la mistinguette qui éprouve toujours autant de plaisir quand il s'agit d'arpenter le monde en quête de sensationnel. Cette fois, l'histoire se tourne vers l'Asie par le biais de la légende de la dague de Xian qui conférerait à son propriétaire le pouvoir du Dragon. Comme convenu, tout le monde désire cette relique, des moines tibétains à la mafia italienne qui dépêche ses hommes de main pour mettre des bâtons dans les roues de notre baroudeuse de service.
Le moins que l'on puisse dire est que Core Design n'a pas chômé pendant le court laps de temps qui sépare le premier du deuxième Tomb Raider. Le jeu est plus long, plus beau, comprend davantage de possibilités et gomme certains des problèmes de son grand frère. Bien entendu, la recette de la plate-forme/action saupoudrée d'énigmes est conservée mais les ajouts apportés finissent de convaincre le joueur qui est de toute façon totalement acquis à la cause de Lara. Néanmoins, rendons grâce à Core Design qui ne s'est pas contenté du minimum syndical histoire de ramasser une quantité raisonnable de roubles sans aucun effort. La première chose qui frappe quand on parcourt le jeu est la très grande diversité des lieux visités. Bien que l'aventure débute et se termine sur et sous la Grande Muraille de Chine, le joueur sera amené à visiter Venise, une plate-forme pétrolière, l'épave d'un ancien navire, les collines tibétaines ou encore un ancien temple perdu dans un autre espace-temps. Une fois encore ponctué de plusieurs cinématiques (en images de synthèse ou utilisant le moteur du jeu), l'aventure se veut mieux construite et plus ambitieuse en terme scénaristique. Bien entendu, on ne criera pas au génie mais on pourra être surpris par quelques très bonnes idées issues d'un univers fantastique. De plus, le jeu se clôt d'une façon très ingénieuse en nous offrant pour ainsi dire deux fins en une.
Hormis les situations qui sont plus diversifiées, la bonne nouvelle est qu'il est désormais possible de sauvegarder quand bon nous semble. On aura beau crier au scandale mais dans un jeu où chaque faux pas peut être mortel, ne pas recommencer soixante fois la même scène nous enlève un sérieux poids de l'estomac. C'est donc en toute sérénité qu'on arpente les dix-huit niveaux mis à disposition en faisant jouer ses pistolets tout en enchaînant cabrioles sur cabrioles. On retiendra aussi l'arrivée des véhicules "pilotables". Maintenant, s'il est possible de conduire un hors-bord ou une motoneige, on déplore un peu que ces phases ne servent pas vraiment le jeu (dans le meilleur des cas) ou bénéficient d'une jouabilité approximative. Au rayon des nouveautés, on peut aussi utiliser une torche pour éclairer les endroits un tantinet trop sombres. Pourquoi pas, mais dans l'absolu, on regrette que les développeurs aient un peu abusé de la chose pour nous plonger dans de très nombreux endroits noyés dans la pénombre la plus opaque. La panoplie d'armes est également plus conséquente avec l'arrivée du lance-grenades ou du fusil à harpons. En dehors de ça, les mouvements de base reprennent du service, de même que l'inventaire en forme d'anneau, les medikits, les clés, les leviers, etc. Petite précision qui a son importance : on peut maintenant effectuer un retournement rapide à 180° lorsqu'on est sous l'eau. C'est un détail mais vous n'imaginez pas combien il est crucial de pouvoir se déplacer avec plus d'aisance lorsqu'on se bat contre des plongeurs ou des requins.
Graphiquement, le jeu est bien plus joli, tant en ce qui concerne les décors que la modélisation de Lara qui gagne des formes plus douces mais aussi plus rondes. Le bestiaire comporte toujours d'autant d'animaux sauvages (dont les requins, vautours et tigres ne sont pas les moindres) qui se partagent la vedette avec des chevaliers millénaires ou un énorme dragon en guise de boss final. Pour l'anecdote, c'est aussi à partir de cet épisode que le phénomène Lara Croft prend son envol au travers de toute une gamme de goodies répertoriés dans un petit livret inclus dans le jeu. Le marketing fait des siennes mais tant que le titre ne perd pas en qualité, on ne va pas se plaindre. Et justement, en l'état Tomb Raider II est un excellent jeu qui témoigne bien de la volonté des ses créateurs de faire de Tomb Raider une série phare, un incontournable du jeu vidéo. Tout comme le premier opus, le deuxième épisode sort sur PSone puis sur PC et Mac dans une version appelée Golden Mask. Cette dernière comprend cinq niveaux inédits téléchargeables sur le net ou inclus dans la version longue de Tomb Raider II.