Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que la première chose qui marque en lançant The Dark Spark est le nom du développeur. Il ne s'agit plus de High Moon Studios, mais de Edge of Reality. On comprend dès lors qu'il ne s'agit pas forcément d'un nouvel épisode à proprement parler, mais plus d'une commande ponctuelle confiée à un studio ayant effectué jusqu'alors principalement des portages de jeux PC sur consoles comme Dragon Age : Origins. Plus récemment, Edge of Reality s'est tout de même distingué en sortant le sympathique Loadout, mais on va voir que la qualité du studio et de ses développeurs n'entre pas forcément en compte quand on parle de The Dark Spark. Dès les premières minutes de jeu on comprend que les développeurs ont clairement manqué de temps. Si dans le fond, on retrouve une formule assez proche de ce qui nous était proposé dans la Chute de Cybertron, c'est sur les finitions que The Dark Spark pèche. Déjà, au niveau visuel, il faut avouer que le résultat n'est pas franchement enthousiasmant. Quelle que soit la plate-forme, les bugs sont légion, la direction artistique est vue et revue, les textures peinent à s'afficher (quand elles s'affichent) et bavent carrément, les vidéos sont bien trop compressées, les effets de particules font peine à voir et pour ne rien gâcher, ça rame carrément par moments. Bref, si quelques panoramas plus inspirés que d'autres relèvent parfois le niveau, il est clair que cet aspect du jeu a été bâclé.

Des missions inintéressantes

Les 14 missions au programme nous content sur environ 10 heures la lutte entre Autobots et Decepticons pour l'obtention d'une relique surpuissante et maléfique nommée Dark Spark. Cette quête un poil caricaturale pour gouverner l'univers nous permet de découvrir et de jouer de nouveaux personnages tirés du film, comme le samouraï Drift. Il dispose évidemment de son petit pouvoir à cooldown inédit lui permettant de trancher instantanément n'importe quel ennemi à proximité. On enchaîne ainsi les missions en incarnant des membres des 2 camps disposant chacun de son pouvoir propre. Dans les faits, cela ne chance malheureusement pas grand-chose si ce n'est que les plates-formes sont plus hautes quand on a un grappin et les portes protégées électriquement quand on peut faire des surcharges. Comme ça tombe bien ! Mais quoi qu'il arrive, on en revient toujours à enchaîner des couloirs qu'il convient de vider méticuleusement de ses occupants ennemis avant de passer au couloir suivant. On a finalement un peu l'impression d’enchaîner les séquences mal pensées sans pouvoir bénéficier d'une action frénétique comme dans la Chute de Cybertron. Les séquences mal pensées et sans intérêt se suivent et on a rapidement l'impression de jouer à un beat'em all des années 90. En prime, l'histoire contée nous fait principalement visiter Cybertron, laissant à la Terre des miettes. L'impression de déjà-vu est donc omniprésente, d'autant qu'on a parfois l'impression de revoir certains environnements tirés des précédents opus.

Un jeu mal fini

Les débuts de partie sont donc particulièrement difficiles à encaisser. Outre des bugs de progression qui nous obligent à repartir de checkpoints pas toujours bien placés, on peut par exemple nous demander de patienter de longues minutes pendant qu'un coéquipier ouvre une porte en blablatant des phrases sans intérêt ou bien de tenir un point un certain temps tandis que des ennemis apparaissent de manière aléatoire un peu partout. Ces séquences sont aussi désuètes que frustrantes, surtout lorsqu'on meurt parce qu'un ennemi pope dans notre dos lorsqu'on avance. Et cela arrive souvent ! En effet, les ennemis bien que pas spécialement résistants, font assez mal, même dans le niveau de difficulté Facile. Ajoutez à cela une caméra lente et parfois capricieuse et des soucis de lisibilité, et vous comprendrez qu'il est très facile de se faire piéger et de mourir dans des circonstances pour le moins énervantes. Etrangement, ce souci tend à disparaître au fur et à mesure quand les ennemis deviennent plus gros et les armes plus puissantes. Bref, le jeu devient de plus en plus facile, ce qui est contraire à toute logique et montre un gros problème d'équilibrage.

Une IA catastrophique

Autre souci : l'IA fait peine à voir, qu'elle soit alliée ou non. Les ennemis foncent ainsi vers nous sans nous voir et deviennent aveugles dès lors qu'ils sont à couvert. La seule difficulté vient donc du fameux respawn infini évoqué plus haut. Malheureusement, l'IA des coéquipiers n'est pas bien plus maline. Dans la première mission déjà, j'ai vu Bumblebee vider son chargeur dans un mur parce qu'un ennemi était derrière tandis qu'Optimus Prime m'attendait sagement devant une porte dont il me bloquait l'accès. Après l'avoir poussé et franchi grâce à un saut miraculeux, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'il s'est téléporté juste devant la porte suivante. Bref, ce Dark Spark ne possède pas que des qualités. Dommage, puisqu'il est basé sur une recette qui fonctionne ! Les phases en avion sont toujours aussi sympathiques quoique un poil plus molles qu'avant, et la dimension épique de la série parvient à filtrer dès lors que les environnements s'ouvrent un peu. Du multi en ligne permet de prolonger une durée de vie finalement plutôt correcte tandis que la personnalisation de personnages et d'armes offre un peu de stratégie (bien que certains pouvoirs soient ridicules, à l'instar de celui présenté ci-contre). Cela n'est toutefois pas suffisant pour en faire un bon jeu.