Comme chaque année à cette période, Cyanide et Focus s'associent pour nous présenter la nouvelle itération de la célèbre série de gestion sportive Pro Cycling Manager ou PCM pour les intimes. Après une mouture 2013 un tantinet pauvre en nouveautés, on espère qu'il s'agit là de l'épisode du renouveau...
Il faut bien l'avouer, la série PCM n'est pas connue pour sa capacité à se renouveler. Chaque année, Cyanide se contente d'ajouter une petite fonctionnalité inédite, sans même retoucher le design général des menus. Cela dit, les bonnes ventes de la version console du jeu l'an passé ont sans doute offert des moyens supplémentaires au studio qui a ainsi pu peaufiner davantage ses bébés. Et ça se voit ! Non seulement l'interface a été complètement revue et les graphismes améliorés, mais des fonctionnalités supplémentaires ont aussi été ajoutées à la pelle. Seule une base de données une nouvelle fois surprenante avec par exemple un Romain Bardet nettement en deçà d'un Pierre Rolland peut parfois choquer. Cela dit, on est loin des problèmes de l'an passé avec un Contador qui dominait outrageusement.
Plus beau
La première grosse nouveauté mise en avant par Cyanide est visuelle, avec notamment des environnements et décors plus beaux et surtout plus réalistes. Par exemple, durant le Tour de France, vous pourrez admirer une reconstitution plus ou moins fidèle de Londres et Paris, ce qui renforce encore un peu plus l'immersion. On ne va pas aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'une claque, puisque techniquement, PCM n'est pas spécialement impressionnant, mais l'effet n'en reste pas moins réussi. Ceci étant, cela a un coût énorme en matière de ressources système et se ressent énormément au niveau des temps de chargement. Comptez ainsi plusieurs longues minutes pour charger les épreuves se déroulant dans les grandes villes avec en prime un pourcentage de freeze assez important. Il n'est ainsi pas rare que le jeu plante carrément durant ces chargements, ce qui constitue malheureusement un des plus gros points noirs de la série depuis plusieurs années, et ce qui reste un gros problème dans cette édition 2014. Pour le reste, la modélisation des coureurs n'a pas franchement évolué, avec une nouvelle fois de nombreux clones à déplorer, tandis que le public manque aussi un poil de diversité et de détails. L'ensemble n'en reste pas moins correct venant d'un titre qui est avant tout orienté gestion.
Plus souple
En parlant de gestion de course justement, sachez que quelques options supplémentaires ont fait leur apparition cette année. Ainsi, après avoir fixé votre stratégie de course en définissant les attitudes souhaitées pour chaque coureur (attaque, défense de maillot, sprints intermédiaires, etc.), on peut laisser libres ses petits protégés en activant la gestion automatique. Ils s'en tiendront alors automatiquement au plan de course, sans subir la course quand on est concentré sur le leader en fin de course. Cela permet non seulement de se concentrer sur l'essentiel, mais aussi de soigner le classement par équipe en évitant que des coureurs se laissent décrocher parce que leur curseur d'effort n'est pas assez haut, alors qu'ils auraient largement les moyens de suivre le rythme. Autre nouveauté : on peut planifier 2 ordres à l'avance pour chaque coureur, ce qui évite de repasser sans arrêt par chaque équipier. On gagne donc en souplesse cette année, ce qui permet une gestion de course plus précise. On note néanmoins une nouvelle fois quelques soucis d'IA, notamment au niveau du comportement du peloton qui peut parfois laisser partir des coureurs excellents puis accélérer brusquement quand un inconnu essaye de s'extirper. Il n'y a toutefois pas de quoi s'insurger puisque globalement, les courses sont les plus crédibles jamais vues dans un PCM.
Plus intuitif
En termes de gestion de saison et d'équipe à proprement parler, on note là encore bon nombre de nouveautés plus ou moins bien senties. Pour nous les présenter, un tutoriel plutôt clair a été introduit, ce qui n'est clairement pas de trop dans un titre aussi complet. En complément, l'interface a été refondue afin d'être plus intuitive. Si les possibilités restent grosso modo les mêmes qu'auparavant, il faut avouer que le résultat est globalement positif : on passe simplement sur un nom avec la souris pour connaître les statistiques et l'âge du coureur en question, on suit le budget simplement à travers des graphiques, on comprend les objectifs du sponsor en un clin d'oeil grâce à une nouvelle présentation triant un à un les objectifs (que ce soit en termes de résultats, de notoriété ou de nationalité des coureurs, etc.), et les réussites, etc. Seule l'interface de résultats ne permet pas de retrouver facilement les derniers faits d'armes de nos petits protégés, mais en règle générale, il faut avouer que le résultat est aussi intuitif que plaisant à l'usage.
Plus riche
En termes de fonctionnalités à proprement parler, Cyanide a là encore effectué un travail conséquent. Outre le système d'objectifs sponsor évoqué précédemment et qui fonctionne plutôt bien, malgré des désirs parfois farfelus (AG2R qui souhaite par défaut un top 3 sur le Tour de France par exemple), on retrouve une gestion plus poussée des relations avec les fournisseurs de matériel. On peut signer avec eux des contrats qui nous permettent de recevoir en avance les cadres et roues de la collection suivante, et même participer au développement via les contrats de R&D. On nous fournit alors des pièces nettement en amont puis on doit choisir si on souhaite y apporter des modifications mineures, majeures ou carrément refondre le modèle. Les utiliser en course permettra d'accélérer les recherches, mais peut aussi limiter les performances des coureurs. Cette nouvelle donnée rend encore un peu plus intéressante la gestion et contribue à faire de ce PCM 2014 une très bonne pioche. On peut aussi y ajouter un marché des transferts amélioré avec des contrats plus complets dans lesquels il faut bien définir le rôle souhaité, une gestion des blessures plus importantes avec un gros risque d'aggravation. Alors, certes, les modes de jeu, que ce soit solo (Carrière, Etape, Piste, Classique, etc.) ou multi (Course Simple ou un Ultimate Team nommé Armada) sont identiques à l'an passé, mais il y a déjà là de quoi passer plusieurs dizaines d'heures. Bref, que vous soyez un fan ou désireux de découvrir la série, foncez !
Points forts
- Reconstitution de nombreux bâtiments dans les grandes villes comme Londres ou Paris
- La planification et l'automatisation du comportement de certains coureurs permettent de se concentrer sur l'essentiel
- La R&D peut permettre de faire la différence
- Interface plus intuitive
- Durée de vie une nouvelle fois colossale
- Enfin des vraies nouveautés dans un PCM
Points faibles
- Freezes fréquents
- Chargements très longs pour les étapes comprenant des villes
- Objectifs des sponsors parfois impossibles à tenir
En panne d'inspiration depuis quelques années, la série Pro Cycling Manager nous revient en forme cette année et s'offre son épisode le plus complet et le plus abouti. La refonte de l'interface rend les choses beaucoup plus intuitives, les nouveaux contrats de R&D ajoutent une certaine prise de risque, la gestion de course est grandement simplifiée par l'automatisation de certaines tâches et la planification, la durée de vie est toujours aussi grande, etc. Alors certes, la stabilité n'est pour l'heure pas au rendez-vous, mais cela n'est en aucun cas rédhibitoire et ne nous empêchera pas de conseiller cet épisode 2014 à tous les fans de cyclisme.